Marche à l'ombre.

Trail de Villieu Loyes Mollon.

Nouvelle épreuve dans le département.

 

J'ai du mal à trouver le départ.

Ce n'est pas vers la mairie mais au stade de foot.

 

Bonjour, j'ai réservé un dossard.

Oui et vous vous appelez comment ?

Gibus et vous ?

 

Non j'déconne.

J'm'appelle Gibus avec un G comme dans Gibus.

 

C'est une course nature plus qu'un trail avec 160 mètres de dénivelé positif pour 13 bornes.

Nous sommes presque 300 pour cette première et c'est très bien.

 

Le départ est imminent.

 

Oublie qu't'as aucune chance, vas-y allez fonce, on ne sait jamais, sur un malentendu.

 

Le peloton s'étire doucement sur la route avant de rentrer dans le chemin.

Nous nous éloignons du village.

 

Michel, avec qui j'étais, a taillé devant.

Nous passons dans un champ de maïs.

On se croirait dans un film d'horreur, genre Stephen King, Lovecraft ou Philips K. Dick.

 

Plus loin je retrouve un pot' gendarme.

Il me sème aussi.

 

Pas la forme le mec, en plus ça remonte.

Je paye mon non entrainement.

 

Je ne sais pas ce qui me retient de te casser la gueule ?

La peur peut-être ?

Ouai, ça doit être ça.

 

Après la croix de Monthoz, nous reprenons la route jusqu'à Loyes.

Ca va mieux pour moi mais pas si top quand même.

 

C'est qu'on ne peut pas vraiment tout miser sur notre physique.

 

Le single qui suit dans la forêt est tip top.

 

Vous savez ce qui ne va pas Monsieur Gibus ?

C'est le planté de bâton.

 

S'en suit une grande partie dans les champs à découvert.

 

Ya quelqu'un ?

Marche à l'ombre.

 

Je suis un peu seul.

 

Bon, dans une demi-heure, je me considère comme définitivement perdu.

 

Nous traversons la route et c'est de nouveau un single pour rattraper les bords de la rivière d'Ain, je crois.

 

C'est mes yeux ou quoi ?

Je crois que ça doit être vos yeux

Ah oui, c'est mes yeux, ouai.

 

Arrive un endroit où c'est blindé de flotte.

Je suis avec une autre coureuse.

Par où on passe ?

 

Tu ne m'aides pas là ?

Non, pas là.

 

En plus, je me tords le pied.

 

J'peux pas marcher bordel. C'est pas de ma faute.

Si ça se trouve j'ai mon entorse qui s'infecte.

Si ça se trouve c'est enflé à l'intérieur et puis on ne voit pas.

 

Ca y est, l'arrivée est là.

Je me range sur le côté loin des autres.

 

J'ai du mal à parler car j'ai les dents qui poussent.

Et je me cache, car j'ai été attaqué par des renards.

Mais j'ai des cachets contre les renards dans mon sac.

 

Bon, je suis dans les 200 premiers, ça va quand même.

Longue vie à cette nouvelle jolie épreuve.

 

Quand te reverrai-je, pays merveilleux

Où ceux qui s'aiment courent beaucoup mieux?

 

 

Bon, j'arrête mon récit car je crois que je vais conclure.