Récit de la course : Bikingman X Maroc 2024, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Bikingman X Maroc

Date : 23/9/2024

Lieu : Marrakech (Maroc)

Affichage : 652 vues

Distance : 1km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Maroc, pays de lumière

Bikingman X Maroc 2024

                    

 

Novembre 2023, au cours de vacances familiales à Marrakech, nous louons des vélos pour une petite sortie gravel dans l’Atlas avec Victor. Le soir même, emballé par la ballade, mon inscription pour le Bikingman Maroc 2024 est faite.

Pendant plusieurs mois, je ne pense plus du tout à la course. Un super Bikingman en Corse terminé en mai 2024 avec Pilou, après ceux de 2023 et 2022, me confirme que mon expérience sur ce genre d’épreuve d’ultra cyclisme est acquise, et je ne me fais aucun souci.

Le seul point qui reste inconnu est la nature du parcours. C’est le principe même du « X », la seule épreuve de la saison Bikingman où le parcours n’est connu que la veille du départ. On sait qu’il y aura environ ¼ de gravel et ¾ de route. Mais la vraie question est : « quel type de gravel ? », roulant ou engagé ? Cela conditionne le choix du vélo et des pneus. Finalement, n’ayant pas d’info précise, je préfère assurer et  partir avec mon vélo Riverside décathlon et des pneus de 45 légèrement cramponnés sur les côtés. Autant dire un tracteur peu maniable sur lequel je suis beaucoup moins  bien installé que sur mon Cervélo Caledonia qui est un vrai fauteuil. Pour pallier à toute éventualité mécanique, je pars avec une quantité importante de matériel de réparation. Résultat, un vélo avec chargement de plus de 20kg, ce que je vais regretter dans les grosses bosses. Regret d’autant plus important que je ne crèverai pas une seule fois, et que le parcours gravel sera considérablement réduit à cause des intempéries (j’y reviendrais). Mais tant pis, il était bien plus prudent de jouer la sécurité quitte à perdre un peu de temps dans les bosses à cause du poids total que de se retrouver coincé au beau milieu du désert.

Marrakech, avant-veille du départ : hébergement de standing à l’Oasis Lodge, QG de la course, mais accueil déplorable du personnel de l’hôtel, charmant certes, mais inorganisé au possible ! 4h après l’atterrissage dont 2h30 de queue pour passer le contrôle des passeports, nous sommes enfin posés, mon destrier à roulettes et moi-même dans un magnifique lodge que je partage avec un champion de VTT, Harley Glenn, pour ceux qui s’y connaissent. Un garçon très sympathique qui a dû me prendre pour un bargeot tant mon recul sur l’événement et ma décontraction contrastaient avec son esprit de compétition.

 

Hébergement grand luxe

 

 Nous faisons une petite sortie le lendemain matin dans la palmeraie avec ses amis du club de Nice, pour vérifier que j’ai tout bien remonté sur le vélo. En effet, pour tout rentrer dans la valise-avion très gentiment prêtée par Yanis, il a fallu que je démonte presque tout. Tous les feux sont au vert, tant sur le plan matériel qu’humain. J’ai des supers cannes et les réglages fait par le team Jégou sont parfaits et n’ont pas été modifiés par mon démontage/remontage.

  

Partie de Tétris, merci Yanis pour la valise

 

Balade de vérification dans la palmeraie

 

 

Je retrouve une bonne partie des Race Angels (l’équipe de bénévoles dévoués et très sympathiques) au rituel du check matériel. Au diner de veille de course, Axel, le grand Manitou et un peu gourou de la bande nous dévoile le parcours et nous informe que depuis que la trace a été reconnue, il y a eu des pluies diluviennes sur tout le sur Maroc il y a quelques jours et que lui-même va probablement découvrir des surprises en cours de route. Il faudra rester en contact permanent avec le PC Course pour s’adapter en temps réel. L’adaptation, c’est bien la qualité essentielle que doit avoir un ultra cycliste. 1040 km annoncé pour 16000 m de D+, ça me parait pas bien méchant tout ça.

 

Paquetage validé, prêt à partir

 

 

Le fameux carnet de route

 

Après un diner plus que frugal (carton jaune sur ce coup-là), tout le monde regagne ses pénates. Mais au moment où je veux télécharger la trace sur mon Garmin, je me rends compte que je n’arrive plus à le connecter à mon téléphone. Après 2h à galérer pour enfin réussir à rétablir la connexion, je me couche enfin, mais bien énervé par la péripétie je ne trouve le sommeil que vers 3 ou 4h de matin…

Après une nuit courte et 1 heure avant de partir, je me rends compte que mon petit boitier de chargement USB relié à ma roue dynamo ne fonctionne pas. Le câble est légèrement pincé à un endroit, et pourtant la semaine dernière lors de la sortie de vérification dans les Alpes Mancelles, tout fonctionnait très bien. Je retourne à la bagagerie chercher une power bank supplémentaire en récupérant ma grosse valise en fouillant dans la consigne pour palier à ce problème. L’heure du départ approche, et au lieu de profiter sereinement de cette ambiance si particulière, je suis en train de courir dans tous les sens pour essayer de régler tous ces petits problèmes. J’en oublierai presque de remplir mes gourdes d’eau.

 

Ambiance départ

 

Allez, zou, dimanche, à midi pile, nous voilà partis en paquet, escorté par la gendarmerie royale sur la longue ligne droite plein sud qui nous mène sur les contreforts de l’Atlas. 30 bornes interminables, à se trainer à 20 km/h, avec des ralentissements et des coups de freins. En plus, mes bonnes jambes de la veille ne sont plus là. C’est le capharnaüm sous la calebasse de la Tortue ; moi qui suis généralement d’une grande zénitude car je sais que j’ai tout préparé et que rien ne peut m’arriver, je me fais une prise de tête comme rarement.

30 km en peloton

 

La gendarmerie s’écarte, les avions de chasse sont lâchés devant. J’en vois beaucoup  monter les premières bosses en danseuse comme s’ils partaient pour une cyclo. Je me cale en fond de peloton, et essaie de rentrer dans ma bulle. Je ne parle plus à personne, m’écarte des groupes que je rattrape ou qui me doublent. Il faut que j’arrive à rentrer dans la course et trouver un peu de sérénité, atout majeur sur ces épreuves.

 

Premiers paysages sur la route vers l’Atlas

 

Les contreforts de l’Atlas

 

Après quelques heures arrive le premier gros col, le Tizi N’Afra. 2550 m. 30 km de montée dont les 20 premiers en gravel, avec des pourcentages très costauds qui m’obligent à pousser le vélo de temps en temps car je suis vraiment trop lourd, surtout de l’arrière, avec une sacoche de selle chargée à bloc qui me donne l’impression d’être aspirer vers l’arrière dans les grosses pentes. Nous traversons des villages dévastés par le tremblement de terre de l’année dernière. Depuis Novembre, et notre passage avec Victor, rien ne semble avoir changé. Les pauvres gens vivent toujours sous des tentes de fortune, à des altitudes où les nuits sont bien fraîches.

 

Premiers lacets bien raides

 

En route vers le premier col

 

A quelques km du sommet arrivent en même temps , le froid, la nuit, la pluie et le brouillard. Je descends très prudemment et très lentement. Quand on me double, je n’arrive pas à tenir la roue pour profiter de la trajectoire. J’ai froid aux mains malgré mes gros gants hiver et ma doudoune dont tout le monde se moquait au départ et que je suis bien content d’avoir. Après la descente, il y a quelques petits répétos pour atteindre CP1 qui me semblent interminables. Je n’ai plus d’eau depuis au moins 3 heures. Je suis aussi fatigué que si j’étais dans les derniers km de la course. Plus rien dans les jambes, la tête qui commence à se dire que ce bikingman va être très très compliqué….

 

Au CP1, 156 km, Igli, je passe 90 ème sur les 124 participants. Je vais m’installer au fond de l’auberge grouillante de monde, dans un coin le moins animé possible, pour essayer de somnoler. J’ai encore ma doudoune car j’ai froid, alors que tout le monde mange en terrasse en t-shirt. Je suis complètement déshydraté. Je déglingue une grande bouteille d’eau et 2 sodas. Je mange sans grand appétit mon tagine, des œufs durs et pleins de fruits frais. J’apprends que le parcours pour aller à CP2 est amputé de 100 km environ car tout le grand sud de la trace est dévasté et la gendarmerie nous interdit de passer. Même si les 100 km tronqués ne présentaient pas de grosses difficultés, cette nouvelle me réjouit ; ainsi, à peu près requinqué par la pause et le beau sourire d’Yrina, race angels tellement empathique, je repars après 2 petites heures de pause. C’est beaucoup trop long, mais j’avais vraiment besoin de recharger les accus. J’ai l’estomac bien plein et les quelques km de descentes me permettent de digérer un peu avant d’attaquer le deuxième col à plus de 2500 m, pratiquement tout en gravel.

Il faut d’abord traverser un oued en cru et se mouiller les pieds, puis attaquer les 40 km d’ascension. Je me sens nettement mieux, il n’y a pas de gros pourcentages. Il faut être patient et monter le plus souple possible. Je sais faire et je connais, pas de problème. A peu prêt à mi-col, je me fais une petite pause pour casser la croûte. Je tombe pratiquement à l’arrêt en repartant en essayant de caler mes SPD. La chute est lourde, le guidon et la cocotte sont tordus. Je me fais très mal au poignet et à la hanche. Je me maudits de cette chute stupide , mais après avoir numéroté mes abatis et remis la direction droite, je repars et la douleur au poignet s’estompe progressivement.

Chaque traversée de village endormi est un peu stressante car il y a beaucoup de chiens errants. La plupart sont amorphes et craintifs, mais certains sont beaucoup plus agressifs. Aucun n’a chercher vraiment à me mordre mais ils aboient en courant vers le vélo et ça stresse un peu quand même.

Je passe bien le col, la descente est interminable, mais le magnifique lever de soleil permet de faire passer le temps agréablement. J’attends avec impatience un village. Après une nuit seule dans la montagne, sans aucun bruit que celui de ma roue libre, je débarque à Anzal, dans le brouhahas de la rentrée des classes. Pour 18 diram, soit 1,5 euros, je mange un petit déjeuner de roi.

 

Premier lever de soleil sur le pré-Atlas

 

 

Haut plateau du pré-Atlas à 2000 m d’altitude

 

 

Haut plateau du pré-Atlas

 

 Je n’ai fait que 120 km depuis CP1 dans toute la nuit, mais je me sens nettement mieux, tant mentalement que physiquement. J’ai accepté ma vitesse de progression lente due surtout à mon chargement et le rendement très faible de mon vélo de gravel, plutôt qu’à un manque de jambes. Quand j’arrive à tenir le 20 km/h sur les bip du Garmin qui se font tous les 10 km, je suis déjà bien content.

Le soleil tape de plus en plus fort. J’arrive à Tazenakht, l’endroit où la trace est modifiée et il faut aller faire un aller-retour de 140 km directement à CP2, ce qui permet de croiser la tête de course. Les paysages sont très jolis, mais je commence à souffrir de la chaleur. Les traversées de gués en cru permettent de se mouiller en profitant de cette eau abondante. Je commence à trouver le temps long pour arriver à CP2 que j’atteins après 26h de course. Malgré une vitesse de course assez lente, je suis repasser à la 28 ème place grâce à ma stratégie de ne pas dormir.

 

 

Ma technique pour ne pas se mouiller les arpions en traversant les gués

 

En descendant vers CP2

 

En descendant vers CP2

 

 

En descendant vers CP2

 

 

  

En descendant vers CP2, travail mental sur les lignes droites, vent de face !

 

Fouzgid, le village du CP2, a été envahi par la crue. Il y  a de la boue plein les rues et le pont de la rivière a été emporté. Il faut traverser la rivière à pied car CP2 est sur l’autre berge.

Je n’ai qu’une envie : une bonne douche et un bon lit. Malheureusement , à cause de la crue, l’eau courante a été coupée. Hors de question de me coucher sale, puant et dégoulinant de sueur. Je fais une toilette de chat avec les bidons d’eau mis à disposition. Je mange un nouveau tajine, je me repose un bon quart d’heure sans m’endormir complètement et je repars après 2h de pause, avec mon chargeur USB réparé par Gabriel un charmant Race Angel bricoleur.

 

Il faut désormais remonter la route en sens inverse et c’est à moi de croiser ceux qui sont loin derrière. Le coucher du soleil est magnifique, je roule tranquille, sans effort.

 

Coucher de soleil sur la plaine

 

La lune sur la plaine

 

Pas de gros col. Je roule seul dans la nuit, bien régulier. Vers 22H, les yeux se ferment tout seul. Je repère un petit boui-boui en train de fermer. Je demande si je peux dormir un peu sur la terrasse. Le patron met à ma disposition des tapis marocains pour que je ne m’alonge pas directement sur le béton. Je l’entend à peine fermer son rideau de fer, et je m’endors instantanément, mais l’inconfort de la situation me réveille au bout d’1h environ. Au réveil, je consulte mes messages et j’apprends que la trace pour aller à CP3 puis de CP3 à l’arrivée est encore modifiée. Toute la partie gravel est supprimée. Je repars dans la nuit fraiche en apercevant Fabrice, un copain des Lapins de Montpellier. J’essaie de le rattraper mais il va trop vite pour moi.

 

Bivouac de fortune devant un magasin sur des tapis marocains

 

Et un petit dodo vite fait

 

 

Je roule comme ça pendant 2 heures environ, mais le sommeil me reprend d’un coup, manquant de me faire aller au fossé. Il n’y a absolument rien pour s’arrêter. Je suis sur une route à relativement grande circulation et en pleine nuit il ne roule que des camions. Je me mets de l’autre côté de la barrière de sécurité à même le bitume, sans même me couvrir, juste avec le casque comme oreiller et je m’endors instantanément. Les camions passent à moins de 2 m, mais je ne les entends que dans un demi-sommeil. Je dors à point fermés pendant 15’, puis je repars ragaillardi et je rattrape Fabrice  à Agdz.

Il faut relier Ouarzazate par un col de 12 km à 4%. De la rigolade normalement, mais je suis pas bien du tout . Je fais des pauses tous les 100m de D+ pour faire redescendre le cardio, reprendre mon souffle et relâcher les cuisses. Ce col me parait interminable et je vois la petite lumière rouge de Fabrice s’éloigner inexorablement.

Ouarzazate est enfin atteint au petit matin. Les cafés ouvrent. Petite pause et c’est reparti pour un long aller-retour jusqu’à CP3 par une route à grande circulation pas sympa du tout. Mais, un léger vent favorable me fait arriver au CP3 en 44h, avec à peine 2h de sommeil passée sur des bivouacs de fortune.

 

L’aube avant Ouarzazat

 

 

Deuxième lever de soleil, quand on commence à perdre la notion du temps

 

 

L’accueil au CP3 est très sympa comme toujours avec les race angels mais ma seule priorité est la douche et dormir dans un bon lit, non sans avoir fait ma petite lessive avant car je pue à un point que cela m’incommode moi-même.

Au bout d’une heure, je me sens bien reposé. Je prends encore le temps de bien manger et je quitte CP3 après 2h de pause environ, avec pour stratégie de relier Marrakech d’une seule traite. Je suis remontée à la 17ème place malgré ma vitesse de roulage modeste mais mes temps de pause optimisés.

 

Retour vers Ouarzazate

 

Le soleil cogne fort vers Ouarzazate

 

Au repassage à Ouarzazate, j’ai un nouveau coup de moins bien, avec 70 km de montée jusqu’au sommet du col Tichka qui m’attendent. Ça roule toujours sur les longs faux plats de l’approche du col, mais je fais de nombreuses pauses fraicheurs dans les shop car le soleil et surtout le vent dessèchent  : glace, sodas, chocolats, que des aliments plaisirs. Les paysages sont magnifiques, et je prends mon mal en patience car je sais que les jambes vont revenir. L’ultra, c’est savoir gérer les temps faibles et aussi les temps forts.

 

En montant vers Telouet, les paysages défilent, splendides 

  

En montant vers Telouet, les paysages défilent, splendides 

  

En montant vers Telouet, les paysages défilent, splendides

 

En fin d’après-midi, j’arrive à Telouet, dernière bourgade avant le sommet. Je m’arrête à la première auberge, et je suis accueille chaleureuseent par Ahmed qui me sert un énième tajine de poulet et légumes. Nous discutons du respect qu’il a pour la France et de tout ce qu’elle a apporté lors du protectorat. Cet Homme est passionnant et je ne vois pas passer le temps.

  

Grande discussion avec Ahmed sur le protectorat français.

 

Je suis bien chez Ahmed, il me propose le coucher, mais il faut repartir et ne pas se laisser tenter par son hospitalité généreuse. Comme l’obscurité arrive, je m’équipe pour la nuit, étudie la nouvelle trace une dernière fois et repars pour les 20 derniers km d’ascension. Ce n’est pas très raide mais on rejoint la route principale Marrakech/Ouarzazate et la circulation est dense avec de très nombreux poids-lourds qui klaxonnent systématiquement très désagréablement. Finie la petite route calme de montagne. Je passe bien le Tichka, me couvre pour la descente et arrive dans une sorte d’halte routiers, vers 22H. Il y règne une ambiance surréaliste avec des lumières très agressives et des barbecues qui produisent une fumée qui pique les yeux et rend la visibilité très moyenne. On se croirait dans un film tant l’ambiance et le décor sont irréalistes. Je fais une pause-café, beaucoup trop fort, à peine buvable et très vite, je commence à avoir mal au ventre.

 

Il reste un dernier col à passer, c’est une véritable cochonnerie avec des pourcentages à  2 chiffres quasi permanents. J’ai été rejoint par Fred qui monte doucement à son rythme, mais je suis obligé de marcher en poussant péniblement mon chargement de mules.

Il me faudra 1h20 pour faire les 8 km de montée et je me sens de plus en plus mal au niveau digestif, avec des nausées et des vertiges. Il ne me reste pourtant plus grand-chose avec 50 km au profil globalement descendant, mais je ne vais pas bien vite. Je bois, prends du Maalox, et je gère tant bien que mal les vertiges.

Une dernière portion gravel de 8 km, très technique, dans des marais salants que je prends pour des teintureries, avec une frontale déchargée me paraitra interminable. Puis, ce sont les 30 derniers km dans la plaine pour rejoindre la ligne d’arrivée. Les jambes tournent à peu près mais je trouve le temps très long. Ce sont de grandes lignes droites monotones.

5h du matin, enfin l’arche et le sourire d’Yrina et Jérémy qui m’attendent patiemment. Au bikingman, chacun est accueilli, du premier au dernier, avec le même protocole : photo, médaille, t-shirt, diplôme, même si l’arrivée en pleine nuit est moins spectaculaire et plus intime, sans les vivats de nombreux race angels et surtout la célèbre cloche qui résonne très loin à la ronde.

  

Pose pour la postérité…

  

Une de plus !

 

Ayant été beaucoup plus rapide que prévu initialement, je n'avais réservé que pour le lendemain, mais, le veilleur de nuit me trouve un lodge quand même et je vais dormir après avoir pris la meilleure douche de ma vie !

Les 3 jours qui suivent seront consacrés à la récupération dans ce complexe 4 étoiles avec piscine et centre aquatique. Curieusement je suis beaucoup moins bien 24h après l’arrivée avec des maux de têtes et de grosses douleurs dans le dos. Mais grâce aux doigts de fée de Marie-Do, la masseuse officielle, j’ai des jambes de jeune homme. Viste de Marrakech et de la bruyante place Djema el Fnaa bien sûr. Couscous royal sur un roof top qui domine la place avec quelques finisher. En montant les 3 étages, je ressens un essoufflement important qui me rappelle que la carcasse est loin d’avoir récupérer. Je préfère annuler la sortie de récupe que j’avais prévue pour m’accorder une journée de plus à buller à la piscine.

Abdelatif, rencontré à la station-service proche, me lave mon vélo avec beaucoup d’attention. Démontage et mise en valise beaucoup plus rapide qu’à l’aller car j’ai le coup de main.

Le repas des finisher est excellent et copieux avec un nouveau couscous. Axel, le grand gourou, fait son speach de remerciements et de félicitations à tout le personnel de l’hôtel, aux Race Angels (qui sont la pierre angulaire, avec Didier, le grand coordonnateur de cette belle mécanique qu’est l’organisation Bikingman) et à tous les finisher. Rdv est pris pour une prochaine édition…Inch Allaah !!!

 

  

Bulle à la piscine pendant 3 jours en attendant le vol du retour

  

Promenade dans la Médina endormie

 

Place Djema el Fnaa et son incroyable agitation nocturne

  

Couscous royal

 

Merci Abdelatif

 

 

Devant une telle aventure humaine, les chiffres importent peu, mais pour les puristes, cela donne, avec les modifications de parcours dues aux effondrements de terrain :

917 km (pour moins de 100 km de gravel estimés), 12500 m de D+, 65h40 total, 50h50 de roulage, 19ème au scratch malgré une vitesse de progression assez lente mais grâce à une stratégie sommeil minimaliste (15' à CP2 + 1h bivouac début de deuxième nuit + 15' bivouac en fin de deuxième nuit + 1h à CP3 = 2h30 en tout). ce résultat est inespéré après l’été compliqué que j’ai passé avec le décès de mon cher petit papa à qui j’ai beaucoup pensé pendant ces longues et belles nuits étoilées. Iskan et lui me protégeaient et me poussaient, je n’étais pas seul sur la route.

Pour conclure, après 3 bikingman vécus en duo avec mon fils pierre-louis et ce bikingman X fait en solo, je dirais qu’il est beaucoup plus facile de gérer sa course seul, mais que l’aventure vécue à 2 est incomparable. Mon prochain Bikingman, ce sera très probablement en duo car l’émotion, les souvenirs, le vécu sont beaucoup plus intenses.

 

 

Vous avez le bonjour de la tortue du TCN !

2 commentaires

Commentaire de Papy posté le 30-09-2024 à 18:27:01

Une PDT ? 😉
Tu as encore le coffre pour realiser de beaux voyages, bravo ma Tortue !
Je confirme, le faire à 2 est incomparable et j'attends avec gourmandise la compétition que mon fils Théotime choisra de faire avec moi.
Il ne faut pas qu'il tarde, var je suis bien plus vieux que toi 🤣

Commentaire de LtBlueb posté le 30-09-2024 à 19:01:41

C'est monstrueux mais surtout qu'est ce que c'est beau !

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