L'auteur : Grego On The Run
La course : Sur les Traces des Ducs de Savoie
Date : 26/8/2024
Lieu : Courmayeur (Italie)
Affichage : 397 vues
Distance : 145km
Objectif : Pas d'objectif
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Voici le récit dans son intégralité en live intégral.
Pour voir les photos bonus c'est sur le lien ci-dessous qu'il faut cliquer :
https://firstquartilerunners.wordpress.com/2024/09/04/recit-tds-2024/
C’est la grande semaine, le Barnum de Chamonix. On aime (comme moi), on déteste aussi (comme moi), mais on y va quand même (comme moi). Acceptons nos contradictions, soyons tolérants… avec nous-mêmes.
J’ai pris l’habitude de partir en famille avec ma femme et mes enfants (jumeaux de 7 ans, ça pique).Cette TDS s’inscrit dans un programme plus global puisqu’elle constitue mon épreuve préparatoire au Tor des Géants, qui a lieu 10 jours plus tard. À noter que j’ai déjà testé ce combo en 2021 (j’avais terminé le Tor sans courbatures après avoir couru la TDS – certes raccourcie – quelques jours plus tôt). L’idée est bien de casser de la fibre sur une grosse épreuve pour arriver « cuisses neuves » sur la grande épreuve d’endurance et éviter d’avoir des courbatures dès le jour 2 alors qu’il en reste 3.
Reprenons le sujet :Le voyage vers Chamonix se fait désormais de bout en bout : Paris => Chamonix en TGV et TER à partir de Saint-Gervais. Ce samedi 24 septembre, un incident voyageur retarde et immobilise le train pendant plus de 3 heures à quelques kilomètres de Cluses. Ambiance dans le compartiment avec mes jumeaux qui animent les voyageurs cherchant à s’assoupir, en vain. Mais remarquez, je préfère être à ma place qu’à celle du pauvre malheureux.
Dimanche tranquille en famille dans les rues de Chamonix, escalade pour les enfants aux Gaillands dimanche et lundi 26 septembre. Ce même lundi, je vais chercher mon dossard, c’est hyper rapide, hyper bien organisé, fluidité maximale. On termine même par une photo avec mon fils. Vive l’organisation « by UTMB » ! On aime ! Ensuite, on est dirigé vers le temple des marchands, c’est-à-dire une grande halle commerciale remplie de goodies estampillés « By UTMB ». Le T-shirt offert dans le sac de dossard est tellement moche (une couleur marronnasse/orange indéfinissable et donc inmettable) qu’on se retrouve à acheter un vrai T-shirt. On déteste ! Pour ma part, ça m’est égal, mais avec ma femme et mes enfants, on sortira finalement les billets pour deux T-shirts « support crew by UTMB » pour mes enfants. Malin de la part des équipes marketing !
Dîner dans l’appartement situé en plein centre de Chamonix, rue du Docteur Paccard. La bise à la famille, puis je file vers le parking des navettes qui partent à 22 heures. La météo sera exceptionnelle.Arrivé à Courmayeur, je me faufile dans le sas de départ dès 23 heures pour moins d’une heure d’attente sur le bitume, exactement à l’endroit du départ du Tor des Géants.Catherine Poletti fend la foule, je la salue courtoisement. C’est grâce à elle et son mari que nous sommes là. C’était leur idée, et cela a plus que bien marché, qu’on aime ou qu’on déteste, le résultat est là.
Top départ à 23h50, cette fois sans la musique de Spartacus, qui m’avait donné des frissons en 2021. Je le regrette.Le départ est très rapide, trop pour moi. Nous traversons le centre de Courmayeur, j’adore, mais ce faux plat montant dès le début est très difficile pour moi. Je pense déjà à la même chose qui se reproduira le 8 septembre 2024 à 10 heures pour le Tor des Géants, derrière le grand François. La descente vers Dolonne est presque pire. J’ai des fourmis dans les pieds. Une ambiance folle, beaucoup de supporters massés sur les côtés.
Nous attaquons la montée jusqu’à l’arête du Mont Favre, en passant d’abord par une longue piste de ski, qui est en fait un sentier 4×4. Puis cela devient un single où il y a tellement de monde que nous avançons en file indienne sur plusieurs kilomètres. Cela dit, le rythme, plutôt lent, me convient. Il me faut de toute façon plusieurs heures sur un 100 miles pour me sentir bien, donc ces heures de chauffe me vont parfaitement.
Au premier ravitaillement, je mets tout de suite en place ma stratégie : commencer à manger salé, du bouillon à chaque ravito. Grande leçon tirée de ma grosse défaillance sur l’UT4M un mois plus tôt, où je n’avais mangé que du sucré jusqu’à Rioupéroux (récit ici). Une erreur que je ne commettrai plus jamais.
Les sensations commencent à être bonnes le long du lac Combal, très courable. L’année dernière, je n’avais pas réussi à courir tout le long de cette portion plate. Les conditions atmosphériques n’étaient pas les mêmes non plus.
Ensuite, nous attaquons la montée du Col Chavannes, mais comme nous sommes serrés les uns contre les autres, la montée est lente, et doubler serait déraisonnable. À noter le magnifique serpentin de frontales quand on regarde en contrebas, un spectacle à ne pas manquer !
La descente de l’autre côté du col emprunte immédiatement un single technique, contrairement aux années précédentes où nous passions sur un sentier 4×4. J’ai de bonnes sensations en descente, mes fidèles SpeedGoat 5, que je porte depuis presque 2 ans, font un super boulot : à ce jour, mes meilleures chaussures de trail (NB : je n’ai aucune relation passée, présente ou future avec aucun fournisseur d’articles de sport).
Ensuite vient la très longue descente hyper roulante en direction du Col du Petit Saint-Bernard. Attention, il faut maintenir l’effort jusqu’au bout de la piste, qui fait plusieurs kilomètres.
S’ensuit un chemin beaucoup plus technique, adieu le sentier 4×4. Et on sent que la nuit touche à sa fin. J’adore sentir l’aube arriver, une sorte de renaissance. J’ai généralement beaucoup plus d’énergie dès que la lumière du jour revient.
Je suis juste au-dessus du lac quand celui-ci commence à scintiller : un moment de grâce. L’aube est là, et je suis exactement à l’endroit où il fallait être à ce moment-là. Une image gravée dans ma mémoire grâce à mes rétines (le meilleur des disques durs), pas besoin d’un smartphone.
Un ravitaillement tombe à pic : pâtes et bouillon, quel bonheur ! Je repars sans traîner. Le ciel est gris, un peu morose. La descente vers Bourg-Saint-Maurice est tristoune également. Une fois que l’on emprunte le chemin en sous-bois, je me prends un caillou et m’étale par terre. Ça m’arrive souvent, je tombe au moins une fois sur chacun de mes ultras. Une fois que c’est fait, c’est fait définitivement, donc je peux me remettre en route avec l’esprit tranquille.
J’aime bien ce ravitaillement dans la petite commune de Séez, car peu de gens s’y arrêtent. J’y remplis mes flasques avec ma poudre de perlimpinpin de marque Maurten, au goût indéfinissable. Ensuite, c’est la longue traversée de Bourg-Saint-Maurice jusqu’au ravito, et j’ai du mal à me relancer, à courir sur cette partie plate qui longe les terrains de jeux pour enfants (pensée pour mes jumeaux).
Au ravito de Bourg-Saint-Maurice, je ne m’attarde pas. Je mange rapidement des pâtes et bois mon bouillon, puis c’est le contrôle du sac : téléphone, veste imperméable, couverture de survie, tout est bon. Je repars rapidement.
Il commence à faire chaud, et je sens que les mauvaises sensations apparaissent dès le début de la montée. J’appelle ma femme et mes enfants par vidéo. Ils voient ma tête fatiguée et ont vérifié mon classement, qui montre un ralentissement notable. « Chéri, tu es sûr que ça va ? » me demande-t-elle, et moi de répondre, complètement dans le dur mais essayant de donner le change pour ne pas les inquiéter : « Euh, oui, ça ne va pas trop mal » (astuce : c’est l’adverbe qui me trahit !).
Dans cette montée, il fait hyper chaud, et je me fais déposer par des trains de coureurs à bâtons. Je connais bien le parcours jusqu’au Passeur de Pralognan pour l’avoir fait en 2021, et je sais que la partie la plus difficile est juste avant le Fort de La Platte. Après cela, non seulement le paysage est magnifique, mais le parcours devient moins difficile.
J’arrive enfin près du plateau des lacs, et c’est du pur bonheur. Je revois le point névralgique qui avait tant compliqué la tâche aux coureurs lors de la descente en 2021, quand la course avait été neutralisée et qu’il fallait retourner à Bourg-Saint-Maurice. Cette fois-ci, des chaînes ont été installées pour faciliter le passage.
Enfin, je dépasse le point où j’avais été arrêté en 2021, et voilà enfin ce fameux Passeur de Pralognan. Je pense à ce coureur tchèque, et je comprends le caractère très technique de la descente. Il ne faut surtout pas lâcher les chaînes, sinon c’est le dévissage assuré.
La descente jusqu’au Cormet de Roselend est splendide. Une très belle découverte pour moi. Juste avant le point de ravitaillement, il y a de nombreux supporters. L’ambiance est incroyable.
Au ravito, je continue mon même processus. Je tombe sur un bénévole qui est le gérant du restaurant d’altitude « Le Patafan », au-dessus du Col des Saisies, où l’ancien parcours de la TDS passait auparavant.
Je sors rapidement pour attaquer une nouvelle montée qui pique un peu. J’ai l’estomac légèrement lourd, donc je prends mon temps dans cette ascension, que je trouve plus compliquée que celle après La Gittaz. Justement, en arrivant au sommet, le paysage se transforme à nouveau, offrant le plus beau passage de cette TDS. Je vais en avoir plein les yeux pendant plusieurs heures. Je ne ressens aucune douleur ni souffrance, je suis là pour profiter de ce que le parcours a à offrir.
Cette descente, qui était une patinoire de boue l’année dernière, est cette fois sèche, ce qui permet de lever les yeux. Le chemin du Curé, creusé dans une falaise, est incroyable, et la perspective en direction du refuge de La Gittaz reste magique.
Au ravitaillement de La Gittaz, le rituel continue : coca, 3 gobelets de bouillon, pâtes, et quelques nougats pour une touche sucrée. Je repars ensuite pour une montée assez sèche, mais qui se monte plutôt bien.
Une fois arrivé sur l’arête, je découvre un décor qui semble tout droit sorti du « Seigneur des Anneaux », aussi magnifique que de nombreuses parties du Tor. En face, on aperçoit le barrage de la Girotte. J’adore ce sentier, technique mais accessible. Puis vient une descente, suivie d’une montée vers le Pas d’Outray qui se dessine. La vue sur la Pierra Menta est splendide. C’est pour des paysages comme celui-ci, traversés en plein soleil, que l’on fait la TDS.
Pointage au Pas d’Outray, signalant la longue descente vers Beaufort. Je suis en pleine forme, et cette descente est parfaitement courable. Contrairement à l’année dernière, où des maux de ventre m’avaient ralenti, cette fois-ci, je dévale la pente avec aisance. C’est un moment où je me sens vraiment bien.
Finalement, aucune lassitude jusqu’à Beaufort. Je fais un arrêt rapide, d’environ 15 minutes : un peu de salé avec des crozets (que je mange debout devant le poste), ainsi qu’une salade de boulgour et avocat que j’ai dans mon sac. Je finis tout ça et repars. Au pointage, je me rends compte que j’ai doublé près de 100 concurrents qui sont restés plus longtemps que moi.
Je passe un coup de fil à ma famille en sortant du ravito, sur la légère montée vers Hauteluce. Le soleil commence à se coucher. Ravito express à Hauteluce, un village que j’adore, été comme hiver. Mais ensuite, c’est avec tristesse que j’aborde le « nouveau parcours ». Là, je déchante…
C’est plutôt difficile : une montée assez sèche dans un sous-bois. J’allume ma frontale, je m’ennuie, et je rumine contre l’organisation. Mais le pire est à venir. Il fait nuit, on ne voit pas grand-chose, et je comprends qu’on contourne le fameux barrage de la Girotte, que je ne distingue absolument pas. On aperçoit seulement une ligne de frontales à droite, sur l’autre côté, du côté de La Gittaz, où des coureurs descendront de nuit vers Beaufort. À gauche, c’est une masse noire, ce même vide cosmique qui donne du fil à retordre aux astrophysiciens. Moi, cela m’ennuie. Le chemin est hyper glissant, humidité oblige. C’est très, très long, et je perds un temps fou, pestant contre le traçage de l’organisation.
Enfin, j’arrive au ravito après ce chemin sans intérêt, et je m’amuse à entendre des coureurs qui ne savaient même pas qu’ils avaient contourné un barrage pendant plus d’une heure. « Ah bon, il y avait un barrage ? »Le parcours entre ce ravito et Le Signal est également assez difficile. On attaque une montée très raide, les 5 premiers mètres de dénivelé demandent d’utiliser les mains pour grimper. C’est coriace, il faut tenir bon. À noter que depuis Hauteluce, je cours enfin tout seul, les coureurs qui me suivent ou me précèdent sont assez loin pour que je me sente isolé. Cela contraste fortement avec la première partie du parcours jusqu’au Cormet de Roselend, où nous courions de manière assez compacte.
Arrivé sur une crête, le parcours emprunte un chemin de 4×4 désagréable jusqu’au Signal. C’est apparemment une piste de ski, très roulante, mais les pierres font de certains endroits une véritable patinoire. Il faut faire très attention à ne pas chuter.Un ravitaillement bienvenu m’attend au Signal, il fait chaud, et l’accueil des bénévoles est tellement chaleureux que j’ai envie d’y rester… danger ! Je pense m’être arrêté près de 15 minutes. Je prends mes trois gobelets de bouillon/pâtes, quelques nougats, et c’est reparti pour la descente vers Les Contamines.
La descente est assez technique, mais rapide, jusqu’au plat qui semble ne jamais finir. On a l’impression d’être arrivé aux Contamines, mais il faut encore relancer sur un faux plat qui dure 30 minutes supplémentaires, selon un panneau, pour atteindre le centre du village. À ce moment-là, j’ai même l’impression d’avoir perdu la signalétique et de tourner en rond.
Enfin, j’atteins le centre-ville et son ravito. Je ne m’attarde pas, car je veux vite affronter les deux dernières bosses : le Chalet du Truc et ensuite le mur du col de Tricot. C’est avec enthousiasme que j’attaque ce très gros morceau, qui ne me fait plus peur. Jusqu’au Chalet du Truc, c’est assez roulant : une piste 4×4 puis un chemin sous les bois plutôt simple. Puis, c’est la grande descente dans une cuvette, une vraie torture car tout ce que l’on descend, il faut le remonter sur le mur d’en face, que l’on distingue bien grâce aux frontales des coureurs.
Le plus dur, sur ce col de Tricot, c’est le début. Ensuite, soit on s’habitue à l’intensité de l’effort, soit la déclivité devient légèrement plus faible, si bien qu’on prend son mal en patience. Je trouve que le balisage en serpentin est bien conçu, ce qui permet finalement de trouver un bon rythme, très lent en ce qui me concerne.
Arrivé en haut, c’est la libération ! Nous sommes badgés, et je remercie chaleureusement les bénévoles. Pour moi, arriver au sommet du col de Tricot, c’est un peu comme Malatra sur le Tor des Géants, c’est l’arrivée avant l’arrivée. En bref, le plus dur est fait, et le reste n’est globalement que de la descente. Sauf que cette édition 2024 réserve une surprise : le contournement de la passerelle en réfection rallonge le parcours de 2 km et ajoute 350 mètres de dénivelé supplémentaire. Mais le pire n’est pas dans les chiffres, mais dans la technicité du terrain : la descente est un véritable champ de mines. C’est atroce : forte déclivité, racines d’arbres, gros cailloux. En conséquence, je suis quasiment à l’arrêt pour éviter de trébucher sur les nombreux pièges du terrain. Les bâtons auraient été très utiles dans ce genre de configuration, mais je cours toujours sans bâtons (NB : je ne sais pas m’en servir, et je n’ai pas le temps d’apprendre. Je n’en ai pas envie non plus…).
Finalement, les 350 mètres de dénivelé positif sont presque reposants. Je les avale assez vite, et c’est un vrai bonheur d’arriver à Bellevue (qui est une station de train), extrêmement pittoresque. C’est encore la nuit, mais on sent que l’aube est proche. Les deux bénévoles sont aux petits soins pour nous. Surtout que je suis complètement assoiffé (rappel : dernier point d’eau aux Contamines).
Là enfin, on peut se dire que… c’est la fin. Au lever du jour, je continue la descente vers Les Houches et j’éteins ma frontale en arrivant sur la route en lacets, en bitume. Pas simple de courir après 130 km sur une route goudronnée, la fatigue est bien présente, mais mes quadriceps tiennent encore le coup.
Arrivé sur la dernière descente avant le ravito, une énorme surprise m’attend : Sylvain, un grand copain d’enfance et aussi ultratrailer, m’attend ! Je ne l’attendais absolument pas ! Hallucinant, je suis un peu sous le choc de le trouver ici, si tôt le matin, alors qu’il lui faut une heure de voiture pour rejoindre la vallée de Chamonix. C’est dingue !
Je prends rapidement trois verres de coca au ravito des Houches, puis je retrouve mon copain à la sortie. Je range ma frontale, refais un peu mon sac, et nous convenons de nous retrouver rue du Docteur Paccard à Chamonix, juste avant la ligne d’arrivée, avec ma famille.
Emporté par la joie et les endorphines, je continue sur le petit chemin entre Les Houches et Chamonix. Autant le dire, j’ai quand même du mal à relancer. Les faux plats montants sont casse-pattes, et je marche beaucoup plus que je ne cours. D’ailleurs, je me fais doubler par pas moins de 8 coureurs sur ce sentier. Mais peu importe, je profite du moment. C’est plutôt sympathique de croiser des coureurs dans le sens inverse, probablement en plein jogging pré-UTMB. Ils n’ont pas l’air là pour plaisanter. Certains ont l’attitude de super athlètes et ne te regardent même pas.
Je pense à mes enfants en passant devant le mur d’escalade et l’accrobranche des Gaillands. Je leur avais dit au début du séjour que je passerai devant leur terrain de jeu à la fin de ma course.
Et puis, c’est l’entrée dans Chamonix par la rue du Docteur Paccard. Il y a très peu de monde sur les trottoirs, mais beaucoup de bienveillance. Je préfère de loin cette entrée dans une ville qui se réveille. Dès l’entrée dans Cham’, je retiens mes larmes, car les premières clameurs des quelques badauds sont poignantes. Et là, au numéro 45, j’aperçois ma fille qui court à ma rencontre. J’ai les larmes aux yeux, mais je les retiens. Je prends ma fille dans mes bras, je savoure ce moment, car ce n’est que du bonheur. Ma femme est là aussi, me disant de continuer jusqu’à la ligne d’arrivée. Mon fils et ma fille, cependant, ne veulent pas m’accompagner dans la ligne droite, contrairement à l’année dernière. Tant pis, ce n’est pas grave. Je vais savourer cette fameuse ligne droite tout seul, rien que pour moi ! Alors j’accélère, je fonce. J’ai encore du jus.
Finisher en 32 heures pile poile au 219ièm rang. Il est 7h50 à Chamonix et je vis un rêve éveillé !
Le bonheur quoi !
Que dire en conclusions ?
Avec une côte ITRA de 538 cela constitue ma cote la plus élevée sur un 100 miles mais assez loin de l’ISTRIA100 (2022) et le Lavaredo (2019). Cela prouve que la TDS n’est pas très roulante. En fait c’est un peu le paradoxe : il y a de très nombreux sentiers de 4*4 où l’on peut mettre la gomme, mais également des sentiers qui sont de véritables chantiers. Par ailleurs le ratio D+ sur distance est très élevé.
Taux d’abandon de 40%.
Je termine dans les 20% des finishers et les 12% des concurrents au départ.
Dans ma catégorie je suis 16ième soit 13% des finishers (50/54 ans) et 7% des concurrents de mon âge au départ.
C’est un parcours bien plus beau que l’UTMB, mais ça on le garde pour nous.
Je n’ai pas du tout aimé les deux modifications de cette édition : rendez nous notre parcours !
Ma défaillance à l’UT4M et son diagnostic (manque de sel) m’a été très profitable sur cette TDS.
Je suis resté en Tshirt (le même) sur tout le parcours sans jamais ouvrir le sac pour une gore tex ou un vêtement ML. Les conditions de températures étaient exceptionnelles.
Finalement, je vais peut-être bien y retourner sur cette TDS…
6 commentaires
Commentaire de keaky posté le 04-09-2024 à 17:15:10
Bravo Greg pour ta TDS rondement menée !!! Toujours un plaisir de te lire.
(c'est marrant, j'ai des ressentis complètement contraire sur tes jugements de certains passages raides / techniques / faciles ^^).
Bref, félicitation et bon TOR ;)
Commentaire de Grego On The Run posté le 04-09-2024 à 21:04:15
Un grand merci de ton intérêt pour me lire. Keaky : à toi de l'écrire !
Commentaire de keaky posté le 04-09-2024 à 21:17:14
Je connais bien le secteur et mon dernier récit de la TDS est de 2016, je t'invite à aller le voir 😉
Commentaire de bubulle posté le 04-09-2024 à 18:11:44
Si tu as l'occasion de le faire, refais la partie Hauteluce-Signal de jour (ou une nuit d epleine lune), tu changeras d'avis...:-). Bon, ça je l'ai déjà écrit sur le forum, mais ce changement de parcours vers La Girotte est, pour moi, très positif, d'autant qu'il a permis de réouvrir un sentier très très utile pour les sorties dans le secteur.
Bravo en tout cas pour cette course superbement maîtrisée. 219ème et 32h, c'est superbe !
Commentaire de Grego On The Run posté le 04-09-2024 à 21:05:37
Merci Grand Chef pour ton intérêt. Et de ta part c'est un honneur.
Concernant le changement de parcours il est vrai que je suis trop nostalgique, avec le temps passant cela ne va qu'empirer : "de mon temps c'était mieux" !
Commentaire de Benman posté le 05-09-2024 à 10:19:37
Bravo et merci pour ce récit qui donnerait presque envie de la refaire (surtout que je ne connais pas le nouveau parcours beaufortain ni ces horaires de passage).
Sauf que y'a plein d'autres trucs à faire fin aout, et tout le monde n'a pas les capacité d'enchainer UT4M-TDS et Tor!
Bon courage pour le Tor
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