L'auteur : augustin
La course : Marathon pour Tous - Paris 2024
Date : 10/8/2024
Lieu : Paris 01 (Paris)
Affichage : 355 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Le Marathon des J.O Paris 2024
Le samedi 10 aout 2024
Ayant eu la chance d’être tiré au sort relativement tôt, j’ai pu apprécier cette opportunité unique qui m’était offerte pour vivre une aventure humaine et sportive qui s’annonçait inoubliable !
Une véritable chance car pour 40 000 places attribuées (50% pour le marathon + 50% pour le 10 km) il y a eu plus de 450 000 demandes !!!
Pas franchement novice sur la distance (19ème marathon « sec » et environ 30ème si on compte les ultras et autres Ironman) l’inconnue à ce stade reste pour moi comment appréhender cette épreuve atypique, mal placée dans mon calendrier.
En effet, en premier lieu le parcours bien que chargé d’histoire (la marche des femmes sur Versailles au moment de la Révolution Française) est en fait impropre à la performance (D+ annoncé de 438m). Second challenge, la température, on est le 10 août et même à 21h il fera >25°.
Troisième challenge, mon premier semestre a été focalisé sur ma préparation pour l’Ultra Marin, course nature / trail de 170 km autour du Golfe du Morbihan fin juin. Donc focus volume mais sans vitesse. J’arrive sans aucune préparation spécifique, et avec un genou bloqué depuis bientôt 3 semaines je ne me fais guère d’illusions.
Et enfin 4ème challenge : courir la nuit !
Bref, aucun travail d’allure marathon, et quelques blessures après cette échéance majeure ne m’ont pas permis de « borner » ni de travailler ma vitesse en vue de ce MPT. Un péroné douloureux m’a orienté vers une prépa 100% vélo et 0% course à pied, lunaire !
Cumul 7 mois : 2 300km de cap, donc côté volume je suis bien. Mais pas sur la qualité !
Pas d’ambition chronométrique aujourd’hui au vu des challenges exposés précédemment, mais une grande joie de pouvoir faire partie de cette aventure unique :
Retrait des dossards le vendredi 9 aout dans le 7ème arrondissement, au stade Emile Anthoine à côté de la Tour Eiffel, super orga, très fluide. On nous remet un bracelet de couleur pour éviter tout trafic de dossard.
Une start-list de dingues avec beaucoup de célébrités, pour la plupart annoncées en last minute : Yoann Durand, Mike Horn, les 2 frangins Brownlee, Vincent Luis, Yoann Stuck, Anais Quemener, Amélie Mauresmo, Camille Lacourt, Laurent Jalabert, Mathieu Blanchard…..whaou !
Quelques amis seront de la partie aussi, 2 potes et cadors régionaux : J-C et Romain, qui seront titillés par l’ami et collègue de club Toni
20 024 dossards distribués, avec 50% de femmes et donc 50% d’hommes. 127 pays représentés !
SAS 1 pour moi, avec comme égérie Amélie Mauresmo. 3h15 pour ce 1er sas. Il y aura 8 sas (dernier départ prévu à 22h10 !) soit toutes les 10 minutes
Ravitos & eau tous les 5 km initialement prévus, mais finalement il y en aura tous les 2,5 km
Dépose du sac à la consigne, impecc c’est fluide, nickel. Je retrouve les collègues de la Course du Cœur, quelques photos et on se dirige vers nos sas.
SAS 1, déjà du monde dedans, les bénévoles nous font avancer devant le parvis de l’hôtel de ville. En 4ème ligne, on vibre avec la foule et l’organisation, et à 21h les fauves sont lâchés sous 28°, chauffés à blanc ! Laurent Jalabert est juste devant moi, on échange quelques mots en se souhaitant bonne course !
Ce début est juste incroyable, les spectateurs sont nombreux et amassés de chaque côté de la route, la foule est en liesse ! Nous sommes littéralement portés par ces encouragements (surtout que nous sommes du 1er départ), c’est complètement dingue !
3ème km avec l’Opéra Garnier puis la place Vendôme, Le Louvre, jusqu’ici on se croirait au marathon de Paris « classique ». Nombreux et nombreuses sont celles et ceux qui tendent leur main pour des « check ! » Pour le moment je me cale à 4’05-4’10 du kilo et je profite.
5ème km au jardin des Tuileries, j’aperçois des amis postés là en train de filmer la scène, top ! 1er gel ingurgité avec un peu d’eau de ma flasque. Peu de temps après par contre pas cool, j’ai mon genou blessé qui commence à m’envoyer les premiers signes d’alerte ☹. Passage par les tunnels, mon genou n’aime pas les descentes, pourtant peu pentues. Ça promet pour la suite !
Passage au 10ème km sur les quais de Seine (maison de la radio, 16ème arr) sur la rive droite, 42’41 au chrono mais j’ai déjà des écarts entre le marquage officiel et ma Garmin (il y aura +700m d’écart à la fin !!!). 2ème gel et eau, on reste concentré.
15ème km entre Boulogne et Sèvres, la 1ère difficulté commence et va durer pendant quasiment 3km. Ca pique ! il fait toujours aussi chaud, les organismes sont sollicités et on emprunte le parcours que nos élites ont parcouru ce matin (Kipchoge a abandonné dans cette montée !)
20ème au niveau de Pershing - Lafayette à Versailles (point culminant du parcours), on tire la langue, courir sous cette chaleur et cette humidité me rappelle mon passage à Singapour, j’ai l’impression de courir en pleine mousson ! Rebelote nouveau gel copieusement arrosé d’eau.
Passage du semi à Versailles (1h34), à partir de là le genou crie halte et m’envoie des signaux pas très rassurants. Au 23ème km, devant le château on attaque le demi-tour, je vois ma belle-mère venue encourager sur le côté, discute 15 secondes avec elle puis repars…en boitant, le genou étant vraiment dans un jour « sans ». Je m’accroche, je serre les dents, m’accroche aux pensées positives avec ce beau parcours, ce public qui a su répondre présent malgré l’heure, et continue mon chemin à une allure décidément indigne des plaques carbone aux pieds.
Anais (Quemener) me double, on échange quelques mots mais elle a l’air tellement facile ! Bravo championne. Je fais l’impasse sur le gel du 25ème km, ça ne me dit vraiment rien.
La route nous rapproche de l’arrivée, et le clou du spectacle, la tant redoutée 2ème difficulté au km 28 jusqu’au 29ème avec jusqu’à 12% de pente se profile !!! pendant 1300m on attaque un mur, heureusement il y a des portes lumineuses et une musique pour nous transcender !!! Je trottine mais ne marche pas, l’allure est quand même peu glorieuse.
Au 30ème km au ravito je vois mon collègue Charles qui est côté gentils volontaires, je le salue et repars aussitôt, me souvenant que je n’ai pas le droit de m’arrêter sinon mon genou va me le faire payer encore plus cher.
Grosse descente dans la foulée, terrible celle-là, impossible d’allonger la foulée, les quadris sont en feu, même les élites ont souffert ici. Mes acolytes et moi n’avons pas l’air de glorieux coureurs, mais de pauvres hères en perdition. Dans la foulée j’essaie de prendre un de mes gels mais vomit dans la foulée, décidément ce marathon est inhabituel, d’habitude je tolère bien tout cela mais pas aujourd’hui ! Début d’hypoglycémie dans la foulée, forcément sans carburant dans la machine, le moteur a du mal à fonctionner.
Du plat sur les 10 derniers km désormais, on va retrouver quasiment le finish du parcours de l’EcoTrail. 35ème km à Issy les Moulineaux, on tient le bon bout ! dans la douleur certes, mais l’abandon n’est pas une option alors on s’accroche.
40ème km juste après la Tour Eiffel, magique, le public est de nouveau très nombreux malgré l’heure tardive, mais on ne peut les décevoir alors on court. Pas vite, mais on court ! La fin est longue, cela tournicote, les participants au format 10 km se joignent même à nous pour une arrivée commune sur l’esplanade des invalides.
Fin de cette épreuve dans le chrono anecdotique de 3h36, complètement rincé mais heureux d’avoir bouclé ce symbole et auréolé d’une belle médaille pour les souvenirs.
Ravito dans la foulée, uniquement de l’eau (dommage, pas de Coca !)
Récup du sac à la consigne au niveau du quai d’Orsay, impeccable aussi, puis on retrouve les copains et copines qui arrivent à tour de rôle, chacun et chacune a quand même bien souffert des conditions météo et de la sélectivité du parcours, mais tous tellement heureux de cette épreuve si atypique et unique !
Un peu le parcours du combattant pour rentrer car à part quelques lignes de métro ouvertes toute la nuit, mais pas de RER donc ce sera bus de nuit en mode escargot, tant pis.
En conclusion, une épreuve magique, irréelle, pleine de surprises et de difficultés, mais émouvante et rare, je mesure la chance que j’ai eu de pouvoir en être !!! Une opportunité unique, à vivre une fois dans sa vie !
3 commentaires
Commentaire de Bert' posté le 13-08-2024 à 15:01:39
Bravo Augustin !
Quelle expérience unique ! Quelle chance !
J'ai eu le bonheur d'y gouter aussi et c'est cool de retrouver les petites histoires de chacun :-)
Commentaire de augustin posté le 13-08-2024 à 17:07:04
Merci Bert! c'est vrai, tout le monde en état de grâce, profitons en!!!
Commentaire de augustin posté le 22-08-2024 à 21:47:17
Merci Bert! c'est vrai, tout le monde en état de grâce, profitons en!!!
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