Encore une fois, une collègue me parle de la course qu'elle organise, cette fois il s'agit du SOU des écoles laïques de Tournon sur Rhône. Deux trails de 11 ou 18 km.

Encore une fois je m'engage précipitamment - mais sur le 11, je dois récupérer du semi couru 15 jours avant. Deux jours avant la course, j'ai encore des douleurs aux quadriceps, je suis pas sur d'y aller.

Je fais part de mon hésitation à la collègue . Elle s'offusque - ben alors, tu avais promis de venir- OK, cochon qui s'en dédit, j'ai plus le choix, j'irai. Mais j'attends le dernier jour pour m'inscrire. Je demande à ma femme : je fais le 11 ou le 18? Elle est toujours de bon conseil contrairement à moi qui suis un peu chien fou.

-Je sais pas, t'as envie de quoi?

-Ben je referai bien un peu de vitesse..

-Alors fais le 11.

-Ok mais le 18 c'est plus sympa, plus "balade" même s'il y a 800m de dénivelé

-Alors fais le 18.

-...

Finalement le destin décidera pour moi. Arrivé le jour de la course aux inscriptions, ma collègue m'apprend qu'il n'y a plus de place sur le 11, le parcours "chevreuil". Va pour le 18, le parcours "sanglier". Je prends.

L'ambiance est très sympa, on est accueillis par les jeunes mères de famille qui se plient en quatre pour que tout se passe pour le mieux. L'ambiance est festive, détendue. Pas de speaker qui nous saoule avec son micro.

Je m'échauffe tranquillement en faisant trois petits tours du stade Kevin Mayer, l'enfant du pays. On part sous un soleil éclatant. Fait chaud. On n'a plus l'habitude après ces jours de pluie interminable.

Le départ est donné. Go. Je prends le "rythme semi". On débute par un enchainement de petites buttes comme sur un cross. Marrant. Puis ca commence déjà à monter sévère. D'abord sur route puis en sous-bois. Je suis plutôt à l'aise. Mais il commence à faire chaud.

On enchaine avec de belles descentes assez techniques. On est tous espacés les uns des autres, difficile de courir rapprochés. On monte des escaliers le long d'une Tour. Arrivés en haut, on se régale de la magnifique vue sur la vallée du Rhône. Spectacle dont je ne me lasse pas.

Par contre je sens la fatigue arriver de façon imprévue et plus vite que d'habitude. A partir du km10 je baisse de rythme. Je suis doublé par plusieurs coureurs dont la première féminine. J'arrive au ravito à moitié cuit. Les concurrents du 11 nous rejoignent. J'en double quand même quelques-uns dans la descente. On enchaine les singles en sous-bois, certains en dévers avec alternance de descentes et petites côtes bien raides. Impossible de récupérer. Mes jambes crient pitié.

Au niveau signalisation et balisage, c'est impeccable. Je suis les flèches avec un sanglier dessiné dessus. Facile, impossible de se tromper de chemin, même pour moi. 

Et soudain, les premières crampes arrivent à l'improviste. Aoutch. Le trail ça ne s'improvise pas, c'est un effort bien différent de la course sur route et qui nécessite une prépa spécifique. Voilà, je paye mon manque de modestie et de prise au sérieux de cette "balade en montagne". Je me retrouve sur le bas-côté à m'étirer pour faire passer la douleur et essayer de finir en trottinant.

Les deux derniers km sont sur du quasi plat. On longe une rivière un peu moche. L'arrivée enfin sous les acclamations d'un public chaleureux. Ca réconforte après deux heures d'effort. J'ai les jambes tétanisées. Allez hop, une bonne bière fraiche et retour ach' baraque.

Au final, parcours plutôt difficile avec de magnifiques paysages et une super organisation. Bravo et merci au SOU de Tournon.