L'auteur : DavidSMFC
La course : Le Maxi Cross de Bouffemont - NightCross
Date : 3/2/2024
Lieu : Bouffemont (Val-d'Oise)
Affichage : 622 vues
Distance : 23km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
Récit illustré sur mon blog : http://www.mesexperiencessportives.com/2024/02/03/02/2024-maxicross-de-bouffemont.html
Retour sur le MaxiCross de Bouffémont 5 ans après ma première participation, en 2019, sur la course de 26 kilomètres ! J'ai en souvenirs de la pluie, beaucoup de boue, un parcours casse-pattes... D'autant que nous sommes venus en Forêt de Montmorency en fin d'année dernière pour une sortie en prépa de la SaintéLyon... En méforme et avec une année bien affreuse, j'ai subi et presque détesté le parcours. Pourtant, je me suis inscrit peu de temps après pour y revenir, sur une formule inédite qui combine le 10km, le NightCross de 23km et le 30km ! Un Challenge qui est un vrai gros défi de début de saison, surtout après ma saison de cross court très médiocre.
Après une semaine plutôt active dont une belle séance sur la piste jeudi soir et un interclub de Badminton avec un match en double très disputé vendredi soir, je n'aborde pas la course avec un maximum de fraîcheur, travaillant en plus le samedi matin. Je me rends à Bouffémont directement depuis Chelles et me stationne sur un des parkings mis à disposition par l'organisation, dans une cour d'école, sur les coups de 13h30.
J'ai ainsi le temps de récupérer tranquillement mes deux dossards du jour puisque j'ai bien deux courses à disputer aujourd'hui si tout se passe bien. Pour le 30km, le retrait du dossard ne se fait que le jour de la course au gymnase donc demain matin. Je croise quelques connaissances, je me prépare puis je passe à la voiture déposer quelques affaires avant de revenir au chaud. Pour la tenue, il fait très doux donc je pars en short et tee-shirt avec mes chaussures de trail court Evadict Race Light que j'affectionne pour ce type de distances. Je mets également un buff que je retirerai au départ de la course, profitant des poches de mon short.
L'heure approche, je suis prêt un peu trop tôt, j'attends dehors avant de finir par déposer mon sac à la consigne, ce qui implique le fait que je retire mon sweat mais il ne reste qu'une quinzaine de minutes avant le départ... enfin, une vingtaine en réalité car il y a un peu de retard au retrait des dossards donc le départ est légèrement décalé. On se rapproche progressivement de la ligne de départ, je papote avec Julien, Romain puis Léo avec qui je finis par me placer, vers la cinquième ligne afin de ne pas partir trop vite car ce 10km n'est presque qu'un échauffement pour nous normalement.
Etape 1/3 : MaxiCross 10,6km / 380mD+
C'est finalement à 15h07 que le départ de la course est donné dans des conditions idéales ! Il fait gris mais plus de 10 degrés, très doux pour un début février. Il ne pleut pas. On part sur la piste du stade, très en douceur, légèrement bloqués dans le premier virage étroit puis on commence gentiment à doubler quelques concurrents tout en discutant avec Léo et un autre gars qui fait le Challenge... Progressivement, je prends un peu les devants pour dépasser du monde car je me sens bien et le départ était quand même vraiment lent.
Au bout de quelques centaines de mètres, on entre dans la forêt et on arrive très vite dans une portion très boueuse. C'est gras, très gras, une boue bien collante où nos pieds s'enfoncent. Et c'est assez étroit donc je fais l'effort pour éviter de trop me retrouver bloqué derrière des gens peu à l'aise ou avec des chaussures vraiment pas adaptées pour ce terrain. Sauf que ça monte donc ça me met bien dans la course, fini la surprudence du départ...
Malgré ce début de course rendu difficile par les dépassements à effectuer, je me sens vraiment bien, les sensations sont bonnes donc j'en profite. Une fois en haut de la première difficulté du parcours, je me lance à grandes enjambées dans la descente qui suit et je prends beaucoup de plaisir ! Un peu moins quand même quand je suis deux gars qui prennent à gauche à un endroit où le vrai chemin était à droite... Et les sorties de piste dans la Forêt de Montmorency, elles piquent... je me fais latter par des ronces au-dessus des deux genoux, je saigne des deux jambes après seulement deux kilomètres de course... mais rien de gênant !
Ensuite, eh bien c'est le MaxiCross de Bouffémont quoi, une succession de montées, de descentes, de la boue mais aussi quelques portions de relance bien roulantes... C'est la première fois que je prends autant de plaisir ici mais le format de ce 10km me plaît bien... Je suis joueur, je sais que j'ai encore beaucoup de kilomètres à parcourir après mais j'ai envie de m'amuser après la dure saison de cross. Je double encore pas mal de concurrents dont une majorité de coureurs qui ne font pourtant que cette course.
Comme à mon habitude, je dévale les descentes et je gère les montées même si je ne marche pas beaucoup pour l'instant à part quand c'est vraiment trop raide. Je me sens plutôt efficace sur les portions relativement plates. Les kilomètres défilent, la forme reste et je m'éclate tout en envoyant quand même pas mal, je sais que je vais le payer mais tant pis, je suis là pour me faire plaisir avant tout !
Après une ultime montée en deux temps, on arrive sur la fin de course avec trois derniers kilomètres plus favorables qui nous permettent de bien dérouler jusqu'à l'arrivée. Là, j'avance vite mais sans forcer et je ne réagis pas quand je me fais doubler par des concurrents car j'ai le NightCross à disputer dans un peu plus de 2 heures.
Je finis la course en 51 minutes et 46 secondes, un bien meilleur chrono que ce que j'aurais pu envisager avant le départ. Je suis un peu marqué par l'effort mais tout va bien, les sensations sont top ! Je suis 27ème sur 515 arrivants au scratch et nous n'avons pas de classement pour le Challenge mais au ravitaillement d'arrivée, nous nous retrouvons à 5 du challenge à discuter ensemble, tous à peu près dans les mêmes temps (Grégoire a fini 22ème en 51'04, Alexandre juste derrière, Léo 33ème en 52'13...).
On discute un peu, je me ravitaille bien puis je pars me poser un peu à la voiture, ne sachant pas trop comment gérer ce temps entre les deux courses. Je m'hydrate, je mange, je me repose puis je me prépare pour le NightCross. Cette fois, même si les températures ne chutent pas pour l'instant, je préfère mettre un tee-shirt à manches longues dessous car nous avons plus de distance à parcourir donc je vais aller moins vite et la nuit sera tombée.
Je choisis de repartir avec les mêmes chaussures déjà bien pleines de boue, je nettoie légèrement mes jambes elles aussi pleines de terre, je garde le même short mais je change de tee-shirt (celui à manches courtes par-dessus celui à manches longues du coup). Changement de dossard, la lampe frontale évidemment et le buff que je garderai pendant la course cette fois !
Une fois prêt, je retourne tranquillement vers le gymnase, je fais un passage nécessaire par la case toilettes puis je retourne déposer mes affaires à la consigne. Je fais le choix de partir sans sac, n'ayant vraiment pas envie de m'encombrer de quelque chose à porter. Un choix contestable, on y reviendra, mais réfléchi pour autant, n'ayant pas d'objectif de performance mais uniquement un objectif de plaisir (et ça doit faire 3 ou 4 fois que j'utilise ce mot depuis le début du récit !).
Cette fois, je me positionne un peu plus à l'avant, n'ayant pas envie de me retrouver coincé dans les embouteillages du début de course quand les chemins sont plus étroits et boueux. Et j'espère avoir les mêmes sensations que sur la course précédente pour profiter un maximum de ma forme même si j'ai bien conscience que les 23 kilomètres et surtout les 1000 mètres de dénivelé positif vont m'user !
Etape 2/3 : NightCross 23km
C'est à 18h02 que le départ est donné ! Le début de course est exactement le même que sur le 10km, jusqu'à l'étang soit environ 6 kilomètres identiques si je ne m'abuse. On part sur la piste, on prend le premier virage serré et étroit, quelques centaines de mètres sur la route puis on entre dans la forêt où il y a déjà eu beaucoup de passage donc le chemin est encore plus difficilement praticable que cet après-midi. C'est usant mais tout va bien, je gère sans problème la première montée.
Je vais moins vite que lors de la première course mais c'est normal car il fait nuit et en plus, j'ai à la fois les 10 kilomètres dans les jambes et la conscience que j'en ai cette fois 23 à parcourir. Cependant, les sensations sont assez semblables et je déroule bien. Je vais même clairement trop vite, surtout dans les montées où je devrais marcher à chaque fois mais là, les sensations sont trop bonnes, je me grille. Ce coup-ci, je ne passe pas par les ronces, davantage maître de ma trajectoire puisque j'ai doublé des concurrents et j'ai du champ devant moi. Je reviens progressivement sur un autre groupe puis je continue de dépasser, c'est fou comme je me sens bien !
Après quelques kilomètres, je reviens à quelques mètres de deux autres coureurs tandis qu'un gars s'accroche derrière moi depuis un moment. Je sens qu'il suit mes trajectoires en descente, un peu moins à l'aise que moi, qu'il se force à me suivre sur les relances (mais sans difficulté pour autant) et surtout, il revient facilement dans les montées mais étonnamment, quand je me mets à marcher, il marche aussi et ne cherche pas du tout à me passer alors qu'il pourrait largement.
On finit par rejoindre l'étang et quitter le parcours commun avec notre première course mais après une portion roulante, on retrouve un bon enchaînement de montées et descentes. Tout va encore parfaitement bien, je me sens hyper à l'aise sur toutes les relances, je me régale en descente et les sensations sont encore correctes en montée sauf que cette fois, je sens que je suis en train de me griller et d'en faire trop, que je ne vais pas tenir. Dans une montée bien raide, le coureur qui me suit finit par revenir à ma hauteur et engager la discussion et on se rend compte qu'on est tous les deux sur le challenge puisqu'on a discuté ensemble avant le départ ! C'est Alexandre ! Je suis étonné d'être encore à ses côtés car j'ai cru comprendre qu'il est quand même clairement bien plus fort que moi sur ces distances.. Il gère probablement bien sa course alors que moi, je me suis emballé.
C'est dans un passage vraiment très très boueux que je sens que je commence à fatiguer, une montée pas très pentue mais où chaque appui est plus qu'usant à s'arracher pour se sortir de la boue. Mais vraiment. Et ce pendant plusieurs dizaines de mètres. Je mets beaucoup d'énergie pour passer cette zone éprouvante et je peine à relancer. Alexandre passe devant et je le suis encore pour l'instant mais je sens que je ne vais pas tenir longtemps avec lui, dommage. Après 10 kilomètres de régal avec de super bonnes sensations et une très bonne allure, je commence à craquer.
D'un côté, c'est déjà très bien car tout ce que j'ai parcouru, c'est fait et dans un super temps. Malheureusement, il reste encore plus de la moitié de la course et ça risque d'être extrêmement long et beaucoup moins plaisant désormais... surtout qu'au onzième kilomètre arrive... le fameux "M" ! Le passage le plus dur du MaxiCross de Bouffémont, une vraie boucherie ! Une très grosse montée vraiment très pentue puis une descente bien technique et en bas, un virage ultra serré pour remonter immédiatement, presque à 4 pattes ! Je me sens à l'arrêt, au ralenti, c'est dur ! C'est la troisième fois que je passe par-là mais qu'est-ce que c'est dur !
J'accuse vraiment le coup à la sortie de cette double difficulté. Je relance encore plutôt bien en descente et sur le plat même si je perds en efficacité et par contre, je ne suis plus capable de courir en montée et je commence à bien bien les subir. C'est là que je vais commencer à perdre des places... et pas qu'un peu.
Pendant 7 kilomètres, ça devient de plus en plus dur mais je limite encore bien la casse ! Je gère les montées et je reprends un bon rythme sur le plat et en descente. Je fatigue mais tout va bien. En revanche, c'est au 18ème kilomètre que j'ai l'impression de me prendre un mur... Quand on rejoint le parcours du début de course que nous effectuons désormais en sens inverse, je commence à avoir très faim et soif. Il ne reste que 6 kilomètres mais ils vont être extrêmement pénibles car je n'ai rien à boire et à manger sur moi du coup. Je vais tenir jusqu'au bout mais mentalement, c'est vraiment dur. J'ai pris soin de bien boire et manger avant la course mais je savais que ne rien prendre avec moi était risqué, il fallait que ça tienne jusqu'à la fin et ce n'est pas le cas.
En plus, même si je ne vais personnellement pas douter du parcours, presque étrangement d'ailleurs puisque je ne l'ai pas repéré mais je l'ai déjà parcouru deux fois dans l'autre sens, certains vont se perdre dans cette zone. J'ignore s'il y a eu du débalisage ou si c'est juste moins évident dans ce sens-là en terme de balisage mais il y a effectivement des endroits où c'est un peu limite alors que sinon, le balisage est vraiment nickel depuis le départ ! Il n'y a qu'un endroit où j'ai failli louper un virage parce qu'on arrivait vite en descente quand j'étais encore en top forme mais c'était impeccablement balisé.
C'est donc parti pour un calvaire de 6 bornes à ne plus avancer du tout, à râler intérieurement, à subir, à avoir envie de demander à manger ou à boire à tout le monde mais sans le faire pour ne pas les déranger, à me faire doubler par près d'une cinquantaine de coureurs en marchant à un bon rythme de marche mais au ralenti pour une course ! J'essaie vainement de relancer par moment, je gagne un peu de temps mais je finis toujours par me remettre à marcher tant je suis cuit. Je m'arrête même faire pipi au bord du chemin à un moment alors que ce n'était vraiment pas indispensable mais j'ai besoin de souffler.
Je perds une vingtaine de minutes sur toute cette portion après une première partie de course particulièrement rapide. Pourtant, à part quelques bosses et de la boue, on est dans un passage plutôt favorable pour bien avancer. Tant pis. L'important, c'est de finir et de ne pas se faire mal. Je pouvais espérer un classement correct pour le challenge mais maintenant c'est fichu alors tant pis pour le chrono.
Alors que j'ai fini le 10km juste derrière la première fille, je vois cette fois passer les cinq premières en toute fin de course. Elles se tiennent en seulement quelques minutes. Pour le challenge, je ne connais pas les autres mais j'ai vu Alexandre s'envoler avant le M, Grégoire me doubler peu après et Léo me passe à son tour, pendant mon arrêt pour satisfaire un besoin naturel...
Je termine tant bien que mal cette course où je suis très satisfait de mes sensations pendant 10 bornes et du plaisir que j'ai pris, vraiment, quel pied ! J'ai quand même couru 20 kilomètres avec une super forme aujourd'hui ! J'ai beaucoup plus subi les 13 derniers et particulièrement les 6 derniers mais c'est comme ça et c'est pas grave !
Je suis finalement 70ème sur 445 classés en 2 heures 42 minutes et 20 secondes. Grégoire termine 11ème (!) et 24 minutes devant moi (!), encore une fois juste devant Alexandre tandis que Léo est 38ème, 10 minutes devant moi.
Après la course, je file récupérer mon sac puis me restaurer au ravitaillement d'arrivée. Je suis affamé. Je dévore deux bonnes parts de pizza et pleins d'autres trucs ! Manger fait un bien fou. Je bois aussi beaucoup ! Je n'ai pas mal aux jambes, elles étaient lourdes dans les montées et dans la boue mais je suis encore en bonne forme physique. En revanche, je suis crevé, très fatigué.
Et j'ai le sentiment d'avoir fait ce que j'avais à faire ici pour cette année. Le 30km du lendemain matin me semble être une étape de trop... Devoir se lever à 6h, faire la route pour subir en randonnée pendant 30 bornes avec 1200mD+ sur un parcours très semblable à ce que j'ai déjà fait aujourd'hui... J'avoue ne pas être très motivé à l'idée de revenir. A ce moment, j'estime à 80% de chances d'être DNS et dans la soirée, je prendrai la décision de ne pas prendre le risque de me faire mal et de me dégoûter de la course, de rester sur une bonne note malgré cette fin de course difficile et d'attaquer la semaine prochaine en forme avec un interclub de Badminton dès mardi...
Par contre, je pense que je reviendrai au MaxiCross car j'ai bien kiffé cette année quand même ! Une chouette organisation, des parcours exigeants mais sympas, des formules originales... Le NightCross est un peu trop long pour moi mais je retenterai probablement cet enchaînement 10 + 23 nocturne avec davantage d'ambitions et sans envisager une longue distance le lendemain !
Aucun commentaire
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.