L'auteur : stephnoz
La course : Trail du Ventoux - 75 km
Date : 9/3/2024
Lieu : Bedoin (Vaucluse)
Affichage : 660 vues
Distance : 52km
Objectif : Pas d'objectif
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Le premier Trail de montagne de l'année est toujours difficile -en tout cas pour moi-, à la sortie de l'hiver et avec un rythme d'entrainement qui s'est naturellement ralenti du fait des journées plus courtes et de la météo.
Le Trail du Ventoux est un des premiers de la saison, avec la promesse d'un bon dénivelé (3700 D+ pour 75 km) pour se remettre aux choses sérieuses. Je n'avais pas vraiment regardé le parcours, je m'étais fié aux avis très positifs sur ce Trail.
Quelques jours avant la date de la course, les prévisions météo laissaient présager d'un week-end bien arrosé. Ca ne s'est pas arrangé avec le temps, avec des risques de vent très fort qui ont poussé l'organisation de la course à dans un premier temps modifier la distance de 75 à 71 km, puis à 52 km la veille de la course.
On nous a donc expliqué le jour de départ que la température ressentie au sommet du Ventoux (1909 m) oscillait entre -18 et -22°, avec des rafales de vent pouvant atteindre 130 km/h ; et donc que le parcours modifié ne monterait pas au-dessus de 1500 m et éviterait au maximum les lignes de crêtes les plus venteuses. Bonne initiative, car même sur cet itinéraire modifié, les conditions météo ont été dantesques !
Le départ depuis le joli village de Bédoin à 320 m d'altitude, est reculé à 6h00 (au lieu de 4h50 initialement). On n'utilisera pas longtemps nos frontales...
Il a beaucoup plu la veille mais le sol calcaire du massif du Ventoux a bien drainé l'eau : peu de boue et des sentiers bien caillouteux mais peu glissants, du moins sur ce début de parcours...
J'ai mis ma tenue d'hiver de Trail, avec deux premières couches très chaudes. Du coup, j'ai trop chaud sur les 3-4 premiers km sur lesquels il y a peu de vent. Puis on commence à monter, le vent est davantage présent et rend les couches de vêtements plus supportables.
Les odeurs de thym et de romarin sont très présentes par endroits. Vers le cinquième kilomètre, on longe des falaises alors que le jour commence à se lever et on peut voir le long et toujours fascinant cortège des frontales.
Première bosse, qui nous amène sans difficulté particulière à 650 d'altitude, puis première descente roulante qui nous ramène à 380 m au km 9, suivie par un passage avec pas mal de relances jusqu'au km 13 et la première difficulté du parcours, une longue montée d'un peu plus de 1000D+ qui va nous amener à presque 1500 m d'altitude.
Au début de cette montée, on longe une série de baumes.
Puis le chemin devient nettement plus pentu à partir du km 14, le vent devient très présent avec parfois de fortes rafales.
La neige fait son apparition vers 1100 m d'altitude, d'abord rare puis de plus en plus présente jusqu'à constituer un tapis épais et par endroits glissant. J'ai pris des chaussures avec peu de crampons mais l'expérience récente de la SaintéLyon m'a servi de leçon et j'ai également pris mes Yaktrax, que je chausse dès que le tapis de neige devient épais.
Sur les crêtes, le vent violent fouette le visage et éprouve l'organisme. Après le km 20, on redescend de 350 m environ. J'ai gardé aux pieds par flemme les Yaktrax qui sont mises à rude épreuve alors que la neige disparait à nouveau.
En bas de la descente, après un peu plus de 4h de course, se trouve le 1er ravitaillement (en eau seulement et en plein air, ça ne donne pas envie de s'attarder, mais seulement de recharger le flasques). C'est le 2ème régiment étranger du génie qui tient le ravitaillement, on les recroisera à différents autres endroits jusqu'à l'arrivée.
Après cette descente, un passage assez fatiguant avec pas mal de relances. Un photographe a choisi cet endroit pour shooter les coureurs. Mes Yaktrax ont dû se détendre dans la descente et les chaînes ont tendance à régulièrement passer sur l'avant de la chaussure. Je manque de m'étaler en arrivant devant lui et me rattrape in extremis, d'où un grand sourire sur la photo 😁.
Suit une longue montée, d'abord dans une combe, puis le long d'un versant raide et enneigé.
La fin de la montée est exigeante, le vent est glacial, le sol glissant et la trace compliquée. Mais c'est enfin le premier vrai ravitaillement qui nous attend au km 31 et après 5h45 de course. J'y arrive bien fatigué.
Il fait bon à l'intérieur ! Je prends une bonne soupe, deux verres de Saint-Yorre, du comté, du saucisson et des Tucs... Bref, je profite ! L'accueil est excellent.
Je repars après avoir repris quelques forces. Je sais que le plus dur est derrière moi : déjà 2300D+ effectués sur les 2600 annoncés (qui se révèleront être au final 3050D+ 😉). Sur 31km c'est un gros ratio !!!
Les 8 km jusqu'au prochain ravitaillement (le dernier ravitaillement solide avant l'arrivée) passent assez vite, avec un parcours majoritairement en descente même s'il y a quand même quelques montées... 7h de course environ. Je remplis à nouveau les flasques pour pouvoir tenir jusqu'à l'arrivée 14 km plus loin, et je remange.
On rejoint à cet endroit les coureurs des autres parcours, notamment les derniers coureurs du 29km, qu'il faut dépasser car ils vont moins vite que moi. Jusqu'au km 46, c'est un parcours à tendance descendante, mais bien exigeant quand même avec de nombreuses relances. Le chemin est par moment en balcon, ce qui offre de belles vues sur la plaine.
A de nombreuses reprises on longe des Jas (des bergeries) en pierres sèches.
On passe également par l'étonnante Baume du chat.
Au km 46 commence la descente assez raide de 500D- vers Bédoin. Le chemin est par endroit très étroit et serpente entre les buis et les chênes verts, dont les feuilles et les branches accrochent les mains. Il fait à nouveau chaud. En bas, pas si loin, Bédoin...
Alors que je pense être arrivé dans la plaine, le chemin remonte de façon assez raide, par l'endroit qu'on a emprunté en sens inverse au début de la course.
Sur les derniers km, l'itinéraire alterne entre vignes, champs et bois, avec une dernière montée et redescente (pour le plaisir) juste avant l'arrivée.
Avec ces conditions météo et ce parcours exigeant, 52 km ont finalement été bien suffisants !
En conclusion, c'est un trail dont le parcours est très beau et varié. L'organisation est au top et vraiment très sympa. Juste le bon nombre de participants pour qu'on ne se marche pas dessus et qu'il n'y ait pas de bouchons dans les montées.
Bref, je le recommande ! En plus la région est idéale pour se faire un bon repas pour récupérer de l'effort accompli !
2 commentaires
Commentaire de defi13 posté le 11-03-2024 à 10:30:44
bravo Stephnoz,
ton récit me replonge bien dans ma course d'hier, j'étais sur le parcours Origine qui est passé de 46 à 40km, les conditions ont aussi été difficiles. C'est clairement le grand rendez-vous du début de saison et une star du calendrier ce Ventoux, à faire !
Commentaire de centori posté le 12-03-2024 à 12:02:37
vraiment super tes photos. ca donne carément envie.
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