Récit de la course : Grand Raid des Pyrénées - Le Tour des Cirques 2023, par Chikito

L'auteur : Chikito

La course : Grand Raid des Pyrénées - Le Tour des Cirques

Date : 25/8/2023

Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)

Affichage : 1286 vues

Distance : 124km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Une aventure rocambolesque sur un parcours qui l'était tout autant

Déjà 6 mois se sont écoulés depuis cette belle aventure, mais le fait de retomber sur les récits du GRP 2023 m'inspire et me donne envie aussi de raconter mon aventure et ainsi peut être inspirer des gens à mon tour. 


Contexte : 


Après un début d'année studieux sur route pour préparer le marathon d'Annecy, j'enfile au début du printemps mes chaussures de trail pour commencer la préparation de mon objectif majeur de l'année, le GRP - Tour des cirques. 

Avec ma copine, nous nous sommes rencontrés en sortie de Covid à St Lary. Alors quoi de plus beau que de venir fêter nos 3 ans de relations sur ce GRP, elle sur le tour des lacs, et moi sur le tour des cirques. 
A l'époque nous randonnions seulement, et nous avions d'ailleurs effectué l'ascension du port de Campbieil, point culminant de ma course :) 

Les 2 déménagements successifs à Grenoble puis à Annecy nous prennent pas mal de temps et même si le terrain de jeu est désormais idéal pour préparer ce genre de course, nous manquons un peu de temps et surtout d'énergie pour bien nous préparer durant le printemps. 
En vue de bien préparer le GRP, nous nous sommes aussi inscrit à l'UTHG (96 pour moi et 50 pour ma copine) 
Si cela se passe relativement très bien pour elle, malheureusement pour moi c'est un calvaire. 
Certainement le contre-coup du marathon seulement 2 mois auparavant, + un déménagement et un départ à 00h qui, je le confirmerai quelques mois + tard, ne semble pas me convenir. 
Trêve d'excuses, les jambes, et encore + le mental n'étaient juste pas au rendez-vous ce jour-là. 
Il faut apprendre de ses expériences passées. 
L'avantage de n'avoir réalisé que 50 des 96k prévus, c'est que je suis relativement frais après la course, et que je peux entamer un bon bloc de préparation pour le GRP, à base de beaucoup de D+, initialement point fort devenu clairement point faible depuis le COVID. L'UT4M 40k Belledonne début juillet me permettra de me rassurer sur mes capacités, que ce soit en montée et sur les très longues descentes.


Arrivée à Saint Lary : 

Nous arrivons sur place la veille de ma course et l'avant veille du tour des lacs. 
La chaleur est écrasante.. 38 degré au thermomètre de notre voiture, 41 sur celui de mes beaux-parents...
Nous avons la chance d'être assistés pour nos courses respectives par les parents de ma copine. 
Ils se sont pris au jeu de l'assistance sur les Templiers fin 2022 et ils semblent au moins aussi enthousiastes que nous à l'idée de revivre une expérience similaire. Gagnant/Gagnant =D 
Pourtant ce n'est pas un cadeau, les ravitos au milieu de la nuit, les centaines de km en voiture, parfois même des bouchons entre 2 ravitos sur les courses à forte affluence. Ils seront d'ailleurs d'une aide très précieuse pour ma part, et salvatrice pour ma copine qui aura connu des conditions encore plus rocambolesque (cf peut être un futur compte-rendu...) 


Station de Piau - Engaly: 8h 


Me voilà finalement sur la ligne de départ de cette course. Je me suis imaginé ce moment depuis des mois, me privant parfois de quelques précieuses heures de sommeil. 
Pour autant, je suis très calme, j'apprécie le moment présent, mais je suis comme un peu déconnecté, j'ai failli même louper le départ de la course suite à une dernière envie pressante. 
Pour une fois, j'ai décidé de ne pas du tout me focaliser sur le temps, c'est anecdotique pour un coureur lambda tel que moi sur une longue distance. De + les BH sont assez larges. 
Je m'en rendrai compte après, mais le fait de bénéficier d'une assistance et de BH large permettent d'énormément baisser le niveau de stress en marge d'une course. C'est très appréciable. 



Piau - Piau tel un piou-piou : 454ème/1H36 


Départ de 600 traileurs/traileuses à l'assaut des magnifiques cirques des Hautes Pyrénées 
La boucle sur la station de ski de Piau ne me laissait pas deviner que les paysages du début seraient splendides et pourtant.. ca crépite dans tous les sens, tout le monde est émerveillé de ce lever de soleil avec mer de nuage que nous avons le privilège d'observer. 
Rien que pour ça, cela valait le coup de venir!

La boucle est simple, 10km, 776m de D+ et autant de D- pour revenir au départ un peu plus étirée. 
C'est malin, ce fut beau et cela permet de ne pas bouchonner dans la montée du Port de Campbieil. 
Je me sens bien, le départ est facile et même si avec l'expérience, je sais que les sensations du début de course ne sont pas révélatrices de la vraie forme du moment, je me sens beaucoup mieux que sur l'UTHG. 
La descente est finalement + technique et joueuse qu'attendu, j'en profite un peu pour redoubler quelques groupes après une montée prudente. Je passe donc 454ème. Objectif départ prudent rempli. 
Je récupère les barres et pom'potes dont j'ai besoin pour la longue section suivante auprès de beau papa et c'est reparti.


Piau -> Gèdre Aller 381ème/4h44 km28:



La montée de ce port de Campbieil déjà réalisée en 2020 me rappelle de bons souvenirs. 
Elle me convient particulièrement bien.. longue, assez régulière et peu difficile sur le départ,  puis ca penche de plus en plus alors qu'on se rapproche du sommet. 
Dans cette section, sans aller + vite que sur la première boucle (700 D+/h) , je double énormément, (75 place gagnée sur la section..). Pourtant je n'ai pas l'impression de puiser fort dans mes réserves. L'entrainement de juillet semble payer. Aussi, il semblerait que la tactique pour beaucoup fut de partir vite dans la boucle de Piau pour ensuite se mettre à l'allure ultra. 
J'arrive en -3h de course en haut du col, et je m'engage dans la descente mode frein à main activé. 
Attention ça ne veut pas dire pour autant que je suis complètement en arrière et que je me freine en continu, j'essaie d'être au maximum engagé dans la pente, tout en restant le plus relâché possible, histoire de m'épargner. Mon état physique après la très longue descente de l'UT4M Belledonne m'a rassuré sur ma capacité à absorber de très longue descentes, mais celle-ci (12km , 1500 de D-) n'est pas à négliger
Je n'ai finalement que peu de souvenir de cette partie, un début au dessus des nuages, très alpine sans toutefois être trop technique puis un milieu/fin de descente sous le manteau nuageux en sous-bois, très roulante où je continue à essayer de ne pas m'enflammer. 
Pour autant les kilomètres filent rapidement, et on arrive très vite à Gèdre pour notre premier passage du jour. 
Je suis bien encore, et surtout j'ai un énorme boost mental de voir ma copine sur le ravito avec ses parents. Je profite donc de sa présence pour lui raconter un peu mon début de course et les paysages splendides déjà traversés (même si elle connaissait déjà une partie). Je ne m'attarde pas trop toutefois, voulant conserver la belle dynamique du moment.
J'ai aussi hâte des sections suivantes car elles s'annoncent comme les + belles de l'aventures mais la chaleur va me jouer des tours. 


Gèdre Aller --> Gavarnie 394/7H41 km40:  

Je savais que cette transition entre Gèdre et Gavarnie, tout comme la transition entre Gèdre et Luz un peu plus tard, sont bien plus difficiles qu'elles ne le laissent paraître. Pourtant, je subis un énorme coup de mou dans le raidard qui nous permet d'accéder au cirque de Gavarnie. Les nuages éparses ont disparu, nous sommes aux heures les + chaudes de la journée, et la canicule fait son travail de sape sur les organismes. Pour la première fois je subis. Cependant le moral reste positif, et j'avance, un pas devant l'autre. Je ne vais pas bien vite, mais une fois sortis des sous bois nous arrivons rapidement sur une sentier en léger balcon qui rend visible au loin la ville de Gavarnie et son magnifique cirque. 
Je décide alors de faire ma première pause hors ravito. La chaleur m'accable, je sue à grosses gouttes. Je  m'arrête le long du chemin pour profiter du paysage et aussi bien m'hydrater. 
Malheureusement je n'ai clairement pas assez bu depuis le départ de Gèdre et je rattrape un peu ce problème. Je ferme aussi les yeux 5min. Cette pause aura bien duré 10-15mn, mais je pense qu'elle fut importante, aussi bien physiquement, que pour mon moral. Surtout que les organisateurs se sont fait un malin plaisir de préparer une petite boucle au lieu de filer droit sur Gavarnie. Toutefois il faut reconnaître que ca valait le détour, l'endroit est splendide.
Nous ne sommes à peine qu'au 40ème kilomètre et la chaleur n'épargne personne. Si mes compagnons de voyage étaient plutôt fringant jusqu'à Gèdre, c'est moins le cas maintenant, et cela commence doucement à plus ressembler à une procession de zombie. 
J'arrive finalement à Gavarnie. Les encouragements se font nombreux, cela nous aide à avancer. Si la pause m'a fait du bien, je ne suis pas dans la forme de ma vie, et ça se voit car ma copine s'inquiète de mon état, moi qui était très alerte et souriant à Gèdre, je dois maintenant faire un peu plus pitié. 
Toutefois je la rassure en lui disant que je compte bien continuer. Il est quasiment 16h, et nous allons maintenant monter beaucoup plus haut en altitude, je devrais dorénavant moins souffrir de la forte chaleur (je ne pensais pas si bien dire..) .
Je prends 10mn pour bien reprendre mes esprits, me ravitailler, boire et manger autant que je peux, mais ça devient déjà compliqué de prendre du solide. 
Je fais ensuite un check up physique. Jambes ok , genou.. peut mieux faire, c'est un peu inquiétant, pourtant je n'avais pas eu de douleur depuis plusieurs mois. Mais le + important, tête au top. 
Cette fois-ci contrairement à l'UTHG, j'ai clairement envie de me bousculer un peu, de me sortir de cette zone de confort que je quitte trop rarement. D'aller explorer cette fameuse "pain cave" propre à tout sportif d'endurance. Et oui ca peut paraître masochiste, mais quand on pratique ce sport, on sait bien qu'un ultra ne se passe jamais dans un état de confort continue peu importe le niveau. Certain(e)s ne font que rentrer l'orteil, d'autres y plongent complètement, mais nous nous en approchons tous à un moment ou à un autre. 
Allez on se lève, on change les chaussures, les chaussettes, le t-shirt et c'est reparti... 


Gavarnie --> Refuge d'Espuguettes 401ème/10h01 km48:

Au départ du ravito nous longeons la gave de Gavarnie pour nous enfoncer dans le cirque du même nom. 
L'allure est faible, je m'économise, je comprends que mon corps a du mal dans cette fournaise, et je décide de l'économiser un maximum tant que la température affole le thermomètre. Rapidement, la route s'élève et nous commençons l'ascension en 2 parties vers la Hourquette d'Alan. 
Nous nous enfonçons jusqu'au bout du cirque, mais après avoir rejoint l'hôtellerie de Gavarnie accompagné de nombreux randonneurs qui, très certainement, vont passer la nuit là bas, nous bifurquons à gauche vers le sentier des balcons. On peut dire qu'il porte bien son nom.. C'est magnifique, avec des passages à flanc de montagne très impressionnants ou sous des belvédères. 
C'est un moment où grosso modo ça grimpe mais c'est aussi accompagné de quelques parties où ça redescend. Un secteur magnifique mais bien casse patte en bref. Toutefois la beauté de l'endroit me transporte, et l'élévation rapide me permet de sortir de ma torpeur subie depuis après Gèdre 
Ca y est je sens la force revenir dans mes jambes quand je monte. Mes bâtons ne me permettent plus juste de me hisser un peu plus haut. Ils accompagnent la force motrice que sont mes jambes. 
Pile à ce moment là nous sortons de ce balcon et nous entamons la raide montée finale vers la Hourquette d'Alan. C'est parfois raide, parfois très raide, et le ravito arrive à point nommé car je n'ai plus du tout d'eau.. C'est la première fois que ca m'arrive 1L bu en 2h, j'ai enfin réussi à atteindre l'objectif des 50cl/h =D. En y repensant, je me dis qu'à cet instant précis je me suis encore trop écouté, j'étais bien, j'aurais pu juste me ravitailler et continuer ma route. Mais la vue des 350m de D+ restant en à peine plus d'un km me convainc de bien me reposer avant de repartir. 
Il faut bien dire que la section qui arrive est très longue quasiment 20km en haute montagne, certes majoritairement descendante. 



Refuge d'Espuguettes --> Gèdre Retour 390ème/13h40 km65

Quel merveilleux sport que le trail quand tout va bien. 
La fin de la montée vers la Hourquette d'Alan se passe à petit train, mais ça avance. Si les derniers mètres sont vraiment difficiles, il suffit de se retourner pour se rappeler de la chance que nous avons d'être ici : 

En haut nous quittons le cirque de Gavarnie pour le cirque d'Estaubé
Ce n'est pas le + connu du parcours, et pourtant... c'est la partie que j'ai préférée. C'est sauvage sans une once d'édifice humain jusqu'au barrage des Gloriettes. 
On descend fort au début, je n'ai pas de souvenir de la technicité, mais il me semble que ça se court relativement bien. On longe ensuite la gave d'Estaubé jusqu'au barrage. 
Et ce petit sentier durant la Golden Hour.. quel plaisir absolu. 
Sans avancer comme un fou, j'arrive à courir facilement, sans douleur dans un décor de rêve. 
Au delà de l'aspect finisher d'une telle course, c'est ce genre de moment de plénitude que je recherche dans le trail. Sans ces petits moments, je m'aperçois qu'il est beaucoup plus dur pour moi d'accepter les longs moments plus difficiles d'une course. Alors je profite du moment, sans non plus accélérer, j'emmagasine un maximum de boost mental pour la dur nuit à venir (et je ne pensais pas si bien dire) 



Nous longeons finalement le barrage sur la gauche et nous remontons vers un sentier en balcon. 
La remontée me fait quitter cette zone de plénitude absolue, mais je reste dans un état physique et mental très acceptable après près de 60km de course. Ce sentier en balcon n'en finit pas, et s'il descend très légèrement au global, je sais que la suite de la descente sera forcément beaucoup plus raide pour atteindre Gèdre. 
Nous bifurquons enfin à droite vers les sous bois à peu près au même moment où nous entrons dans les nuages. La visibilité devient de suite plus limitée et la température chute drastiquement. 
Si nous sommes désormais assez espacés, j'entends pas mal de concurrents autour de moi qui discutent. 
Certains appellent leurs proches pour dire qu'ils arrêteront à Gèdre d'autres discutent de la suite du parcours en rappelant que si elle ne paraît pas difficile, la liaison entre Gèdre et Luz n'est pas à sous-estimer car certaines portions sont très raides à la montée comme à la descente.
Cette partie qui fut très appréciable pour moi a usé les organismes de beaucoup. J'essaye d'encourager ceux qui discutent de la suite, remotiver ceux qui souhaitent arrêter, mais je ne suis pas sur que ca ait servi à grand chose. Globalement depuis le début de la course, je suis dans ma bulle très tourné sur moi et mes sensations. Dans le passé j'ai souvent eu l'occasion de partager ce genre de moments, mais ici, je ne connais personne sur la course, et pour le moment, je n'ai pas trouvé quelqu'un qui semble avoir la même gestion de course que moi. Ca ne me dérange pas du tout, j'y vois l'occasion de pratiquer une belle introversion et d'en apprendre un peu plus sur ma capacité d'adaptation sur un effort si long. 
La descente dans les sous-bois est effectivement assez raide mais finalement elle se fait assez vite, et j'arrive à nouveau à Gèdre 38km, 2100m de D+/- plus loin en 9h. 
Véronique (ma belle mère) m'attend. J'arrive tout sourire, donc cela doit la rassurer sur mon état de forme. Encore une fois son aide est précieuse, je peux me concentrer sur le ravito tandis qu'elle me recharge en eau. Je pioche quelques pompotes et une seule bar dans la réserve pour la section à venir. 
Je sors la frontale qui va m'être utile dès la sortie du ravito. 
Je n'ai pas l'impression d'avoir traîné, mais il semblerait que j'ai quand même passé 15min sur place.
Il faut bien rentabiliser le dossard hein?  



Gèdre R -> Luz St Sauveur 363ème/17h36

Ca y est, la nuit est là, et la fraîcheur tout autant. Pour la première fois de la course j'enfile ma veste. 
La première portion est assez roulante et je dépasse un coureur assez âgé avec un maillot du pays basque que j'ai déjà vu à 3-4 reprises, toujours en le dépassant. Il a clairement une gestion de course plus optimisée que la mienne, il va moins vite sur les sentiers, mais passe aussi beaucoup moins de temps aux ravitos. Les récits des années précédentes n'avaient pas menti. Cette section est pour moi très difficile, dès que nous nous enfonçons dans la forêt et que nous grimpons, ca n'avance plus, mon niveau d'énergie est faible, et la pente qui s'incline de plus en plus n'aide en rien. Pour la première fois je suis obligé de faire une pause durant l'ascension et je me fait redépasser par Jean-Michel alias le basque à la gestion de l'effort irréprochable. 
Je repars tant bien que mal, et finalement il ne restait plus grand chose à monter. 
Nous n'avançons pas car la descente est tout aussi raide. De plus la nuit pousse les coureurs à se regrouper pour avancer en paquet et s'aider mutuellement. 
Cependant cela veut dire aussi que le rythme en descente est imprimé par le plus lent du groupe. 
Surtout mon expérience sur les templiers m'a montré que dans ce genre de descente très raide en sous bois mais au terrain peu technique, si tu as encore les capacités physiques de courir, il ne fallait pas hésiter. 
C'est souvent plus casse gueule et énergivore de marcher bloqué par des coureurs devant que de courir en mini pas même de nuit. L'instabilité créée par la course est largement compensée par la fréquence bien plus importante. Alors quand on est bloqué par un groupe de 5-6 coureurs , il est compliqué de doubler sans gêner qui que ce soit. Je prends donc mon mal en patience, et j'essaye d'en profiter pour me ravitailler. 
Finalement j'arrive peu à peu à doubler et cela me fait du bien, je peux dérouler la foulée. 
Je rejoins une énième fois Jean-Michel. Je ne le sais pas encore mais ca sera la dernière fois que je le verrai. Ca tombe bien c'est le moment que je choisi pour sortir un peu de ma bulle et discuter rapidement.
Le basque comme il me la confirmé a 70 ans... 
70 ans , faire encore un ultra, ça laisse rêveur. Je suis admiratif. La dernière section vers Luz est plus roulante, alors je décide de reprendre mon rythme de croisière. Surtout que j'ai prévu de m'arrêter assez longuement à la base vie. Jean-Michel passera je ne sais comment à travers tout le fraca qui va suivre et sera finisher de l'UTB en 35h et 1er M6.
Je rejoins Luz vers 00h30. C'est marrant, pour moi j'étais arrivé à Luz vers 2h du matin.. comme quoi les souvenirs peuvent être trompeur. 
Véronique m'attend encore pour ce qui sera ma dernière assistance avant l'arrivée. 
Les accompagnants ne sont pas autorisés dans la base vie, donc cette fois-ci, je me débrouille seul, à base d'une douche (froide ^^) d'un petit massage et d'une sieste de 15min avant de repartir 1h plus tard. 
A posteriori, je pense que cette sieste était une erreur tout comme le massage. Car je n'étais pas tant fatigué que cela et physiquement j'étais encore assez apte. Il aurait mieux valu que j'attende un peu plus pour voir un podologue car les pieds commencent un peu à chauffer. 
En plus de cela comme je décide de conserver les mêmes chaussures, je ne pense pas à remettre de la NOK. Ce sera une belle erreur, et un bon apprentissage pour le futur.
Mais, le "+ dur est fait" je devrais aller au bout maintenant, et je pense aussi que le parcours est conçu pour ça. Soit on abandonne à Luz soit on va jusqu'au bout. 
Maintenant nous allons passer 40km dans le Néouvielle, la partie la plus difficile mais aussi normalement l'une des plus belles de la course. 
Je n'ai pas flanché, et même si je suis fatigué, j'ai envie de continuer, j'irai au bout maintenant c'est sûr, à part blessure. Je ne pensais pas autant me tromper.. en ultra absolument tout peut arriver, et la course n'est pas finie tant que tu n'as pas franchi la ligne. 

Luz -> Refuge de la Glère 326ème/23h41 km91

 

1500m de D+ à faire en deux fois, le tout en 13km. dont 3 de plat au milieu de la montée. 
Je suis fatigué mais je me dis que c'est le genre d'effort qui peut bien me correspondre ! 
Et pourtant, dès le début de l'ascension, quelque chose ne fonctionne pas.. Je n'ai pas de force.
Je me suis pourtant bien ravitaillé, soupe, saucisson, fromage, peut être pas assez de sucre encore. 
Surtout malgré la sieste de 15mn je suis exténué.
Après seulement 400m de D+ et quasi 1h je m'arrête sur le bas côté et éteins la frontale. Il ne sert à rien de lutter, j'ai de la marge sur les barrières et il ne fait pas si froid que ca pour s'arrêter dormir 10min. 
Je met un réveil pour 10min de sommeil. je ne l'entendrai jamais , et me réveillerai finalement 30min après m'être arrêté. 
Je comprendrai plus tard qu'il était à ce moment là 2h30 du matin. Il semblerait que pour moi c'est une heure charnière de la nuit où mon corps a absolument besoin de sommeil. 
C'est arrivé sur l'UTHG, c'est arrivé ici, et ca arrivera plus tard dans l'année sur la SaintELyon. Je ne sais pas si je peux travailler cette "faiblesse" ou si je dois juste faire avec. 
Toujours est-il que je me réveille transi de froid . J'avais prévu de m'arrêter 10min , pas 30... 
Mais pas de panique, les BH sont loin derrière, et cela monte bien. Je me réchauffe donc rapidement jusqu'au ravitaillement de mi-montée. 
Après ce ravitaillement même si ça ne monte plus nous quittons le sentier bien dessiné. 
Le rythme vacille forcément mais la concentration que le chemin demande m'aide à moins sentir la fatigue. Jusqu'à présent le parcours avait été parfaitement balisé mais de jour il est toujours + facile de voir les basiles. Mais là nous quittions les sentiers en terre pour arriver dans cette.. "glère" de roche, et pile à ce moment là, la pluie fait son apparition tandis que nous pénétrons dans une masse brumeuse. 
Le challenge devient intéressant, il ne s'agit plus de bêtement suivre les balises, et d'avancer, il s'agit de les trouver en s'aidant de la direction des autres frontales au loin. 
C'est interminable, et la pluie s'intensifie, fortement, le vent aussi au fur et à mesure que l'on se rapproche de la crête. Je suis trempé et je n'ai plus qu'un objectif, rejoindre le refuge au plus vite, pour pouvoir me mettre au chaud et me changer. Malheureusement, je ferai toute cette partie seul, car les groupes qui se sont formés devant moi avancent très lentement, à une allure où j'aurai eu du mal à me garder un minimum au chaud. J'ai l'espoir à un moment qu'un groupe me rattrape pour m'accrocher à eux, mais malheureusement cela n'arrivera pas. 
Le passage en crète facilite l'orientation car je vois désormais clairement le refuge en vue. Mais le vent forcit encore et le terrain ultra rocailleux freinent ma progression. 
Je mettrai finalement 5h à faire ces 1500m de D+ et 13km...  
Quand tant bien que mal j'arrive au refuge, c'est déjà l'apocalypse, le ravito était majoritairement prévu en extérieur tout comme l'Espuguette sauf que nous passons, pour la grande majorité d'entre nous de nuit. 
Déjà un trentaine de coureur sont entassés avec leur couverture de survie dans une aile du refuge d'a peu près 10m²... A ce moment là il est 6h40 et je ne le savais pas encore mais j'allais passer 3h30 dans ce refuge. 
J'essaye de me réchauffer tant bien que mal en me déshabillant et me mettant sous la couverture de survie, mais aussi en enchainant les culs sec de soupe bien chaude. 
Je dois en prendre 4 mais rien à faire dès que j'ai le malheur de sortir de ma couverture de survie je grelotte et claque des dents. 
Au bout de 20min un groupe de coureurs à côté de moi veut repartir, et je tente de les accompagner.. 
Au moment ou je sors une bourrasque de vent me frappe de plein fouet. Retour dans l'aile bondée du refuge, où la proximité a au moins le mérite de faire office de chauffage. 
Petit point météo d'ailleurs. Je n'en ai pas encore parlé, mais après avoir subit la fin de la canicule sur la journée du vendredi, la nuit de vendredi à samedi s'annonçait plus fraîche avec un risque de pluie faible/modéré en fin de nuit. 
Pourtant là c'est bien une tempête dans lequel nous étions plongé. Finalement quelques minutes après mon départ avorté, vers 7h15, la directrice du ravito nous annonce que la course est suspendue au niveau du refuge. 

Cela me paraît être une décision sensée. La partie qui arrive est la plus aérienne du parcours. Pour la première fois dans ma petite expérience de trailer, je me pose la question, n'est il pas plus raisonnable d'arrêter la course pour ma santé personnelle ? J'aurais longuement le temps de réfléchir à cette question. 
Finalement vers 8h après s'être entassés à 5 au m², la gérante du refuge accepte très gentiment de nous ouvrir l'accès au reste du refuge. 
Nous nous entassons alors sur les grandes tables en bois typiques des refuges, et tandis que nous essayons tous de profiter de ce temps pour récupérer un peu de sommeil, chacun se pose la question fatidique... Que vais-je faire une fois que le temps permettra de reprendre la course? 
D'ailleurs, est-ce qu'on pourra tout court reprendre la course avant que la BH ne nous rattrape? 
La gérante du ravito en lien avec la direction de course nous informe qu'une amélioration est prévue vers 9h. 
Pour autant lorsque 9h arrive pas de réaction, des bénévoles ou même des coureurs, pour la plupart endormis. Je rentre dans un état de semi conscience, semi-endormi, mais toujours en train de peser le pour et le contre de la continuité de la course. 
Autour de moi sur la table, le questionnement est le même mais certains semblent absolument vouloir continuer si l'organisation le permet. 



Refuge de la Glère --> Cabane d'Aygues Cluses 318ème/30h34 km100

10h arrive finalement, et les bénévoles nous sortent de notre torpeur. 
Le temps s'est amélioré et l'organisation de course autorise dans un premier temps les coureurs voulant abandonner à sortir du refuge pour descendre via un chemin de 4x4 vers Tournaboup pour rejoindre le tracé du tour des lacs sur laquelle ma copine est partie depuis 4h d'ailleurs. 
Je n'ai pas encore pris ma décision de continuer ou non la course donc je décide de ne pas me lever. 
Quitte à abandonner rien ne presse, et je ne suis pas si mal sur ce banc au chaud. 10min plus tard, la libération arrive, l'organisation lâche les fauves, nous pouvons désormais, si nous le souhaitons, continuer notre route. Je suis dans le fond de la salle ce qui fait que je sors parmi les derniers, mais cela aussi me permet de prendre plus de temps pour jauger ma décision. Je suis encore un peu mouillé ce qui fait que je claque des dents dès que je m'extrais de ma couverture de survie. Pour autant nous avons tous l'agréable surprise en sortant du refuge, que non seulement la pluie et la nuit ne sont plus, mais surtout que le soleil perce à travers les nuages. Le vent quoique toujours présent est beaucoup moins violent. 
Et quand je vois que sur la centaine de coureurs encore présents, une grosse majorité s'engage sur les pierres vers la Hourquette de Mounicot, je fais le mouton et suis le troupeau.
Je me demande encore à ce jour, si j'avais décidé d'abandonner à ce moment précis, je n'aurais pas décidé au bout de 5min de faire demi tour, voyant que le soleil nous réchauffait très rapidement ? 
Je ne le saurai jamais et c'est pas plus mal. Ce qui est sûr c'est que les quasi 10km nécessaires pour arriver jusqu'au bus ont sauvés beaucoup de coureurs de l'abandon. 
Quitte à faire 10km (certes sur chemin facile) pour abandonner, pourquoi pas en faire 30 jusqu'à l'arrivée... 


Je repars donc, très doucement mais avec ce sentiment intérieur d'avoir fait le + dur. 
Je ne suis pas dans la forme de ma vie, loin de là, j'ai mal aux pieds, aux cuisses, je suis irrité au niveau de l'entrecuisse car là aussi je n'ai pas pensé à remettre de la nok et l'humidité de la nuit n'a pas aidé. 
Toujours plus de petites erreurs aux conséquences importantes que je dois m'évertuer de ne pas reproduire dans mes courses futures. On apprend, on apprend.. 
Pourtant à ce moment là , un miracle se produit... je rentre enfin en mode ultra traileur.. 
Je n'ai plus conscience du temps qui passe, j'ai juste conscience, qu'il faut que j'avance même doucement, tout le temps. 
Je n'ai plus qu'une heure d'avance sur les BH, et je n'ai plus la force d'avancer vite. Alors la seule chose que je peux faire maintenant, c'est avancer et de ne (quasi) plus m'arrêter car je sais qu'un orage est prévu dans la soirée, et si je peux arriver avant celui-ci ce serait parfait.
Le décor ultra minéral du parc du Néouvielle, n'aidera pas beaucoup dans cette perspective.. c'est technique, différent du GR20 nord, mais la moyenne horaire y est quasiment la même. 
Les balises suivent clairement un GR à même la roche. Je dois rester concentré sur le moindre de mes pas car la roche n'est jamais véritablement plate. 
L'entre-deux Hourquette qui nous dirige vers le lac Nère puis la Hourquette de Tracens n'est qu'éboulis de roches moyennes non plates, mes chevilles commencent aussi à me faire souffrir à force de ne jamais pouvoir poser le pied à plat. j'essaye de courir dès que c'est possible pour changer un peu de chaîne musculaire, mais à ce moment-là de la course, avec cette technicité, il est très compliqué de courir plus de 100m.. Pour autant la beauté du paysage m'aide vraiment à avancer. A chaque fois que je commençais à râler (je n'oublie pas mes racines parisiennes) et à être un peu plus négatif, je lève la tête, et je me dis que j'ai de la chance de pouvoir admirer tout ca. Que je l'ai voulu aussi.. 
Je pense aussi beaucoup à ma copine, qui, vu les conditions de ce matin a dû avoir un départ compliqué (je ne pensais pas si bien dire). Dès que j'ai un peu de réseau, je rassure mes beaux-parents, mais aussi mes parents, mon frère, mes amis qui me suivent sur le live, que tout va bien , je suis encore en course, et qu'il y a juste eu un petit contretemps. Je reçois un message de ma copine d'ailleurs. Son départ fut au moins aussi trempé que le fut ma fin de nuit. Elle a froid mais elle semble continuer à se battre, ce qui me pousse encore plus à me battre moi-même. Je la rassure sur mon état à moi et je reprends mon aventure. 



A gauche le lac Estagnol et à droite le lac Nère

Dans la montée finale des 2 Hourquettes avant la cabane d'Aygues Cluses, je m'aperçois que je double beaucoup. Et pour la première fois depuis longtemps, au lieu de faire un état des lieu de ma faiblesse physique, j'essaye de voir le verre à moitié plein.. J'ai du mal sur les plats et descentes, dans cette roche qui rend les appuis compliqués, mais lorsque ça grimpe, j'ai de nouveau de la force et j'avance. A ce stade, on a trop tendance à se focaliser sur nos faiblesses et pas assez sur nos relatives forces. 

Donc j'avance fort dans les montées, je donne tout à chaque fois puis je gère tranquillement les descentes en essayant de garder un max d'énergie. J'arrive aussi toujours à m'alimenter régulièrement. 
Finalement je passe le col, et descends vers le prochain ravito. A partir d'ici le parcours du 80, du 120 et du 160 se rejoignent jusqu'à l'arrivée. Même si nous nous faisons doubler par les fusées du 80, cela fera du bien de recevoir des petits mots d'encouragement de la plupart des coureurs et coureuses.


Cabane d'Aygues-Cluses -> Restaurant Merlans 307ème/33H34 km 111

 

Le ravito est expédié rapidement, j'ai suffisamment pris de temps dans les ravitos précédents. 
Je me recharge en eau pour la portion a venir que j'estime à 3h (je mettrai exactement ce temps la) puis je file. Mode ultra-traileur enfin activé. La montée vers la dernière Hourquette, la fameuse Hourquette-Nère me confirme que je suis bien en montée. Je ne peux suivre les fusées du 80, mais j'arrive à les garder en vue assez longtemps et surtout je rattrape des 120 et 160. La descente ensuite est plus compliquée, je tente tant bien que mal de courir, mais physiquement c'est dur, et j'ai une douleur régulière au pied que je n'arrive pas à identifier. Donc j'alterne marche et course et ça se passe relativement bien. La portion avant de rejoindre la forêt est magnifique, celle dans la forêt l'est tout autant, mais je trouve le temps long, et j'ai hâte que la pente s'incline à nouveau, car cela sera synonyme de la dernière montée du parcours avec le dernier ravito aux 3/4 de la pente en arrivant sur le domaine skiable du Pla d'Adet. 
La montée n'est pas difficile et j'arrive finalement assez rapidement en vue du restaurant. La fin est un chemin de 4x4 et c'est là que le vent réapparaît ! Il est si violent d'ailleurs que juste avant d'arriver au ravito, celui ci me pousse dans le dos à trottiner alors que j'avais prévu de tranquillement marcher. 
C'est ce que je craignais, l'orage arrive.


Restaurant le Merlans --> Vielle Aure 301ème/36h03 km125.

 J'estime à 3h ma fin de parcours, mais comme je n'ai pas touché à ma dernière pipette, je recharge juste 1L, un peu de fromage, de Coca et c'est parti pour la dernière section de course avec 3 objectifs : 
- ne pas se blesser dans la descente
- arriver avant l'orage
- profiter un max des 2 derniers km quasi plats et ne pas voir ça comme un dernier chemin de croix horrible avant la délivrance de l'arrivée. 

Et après coup, c'est réussi. Je me fais toujours déposer par les flèches du 80 alors que j'aurais bien aimé trouver quelqu'un dont je puisse suivre tranquillement le rythme. La fin de la montée, (100m de D+ sur piste de ski rouge) quoique raide, est expédiée sans mal, c'est parti maintenant pour 10km de descente et quasi 1500m de D-. C'est la fin, j'ai mal aux pieds, mais le cerveau a cette faculté exceptionnelle de débrancher quasiment tout pour se concentrer sur un seul objectif, arriver le + vite possible à l'arrivée. Donc je cours, difficilement mais je commence de nouveau à voir les km défiler en dessous de 10min c'est con mais ça fait du bien au moral. Je pensais devoir faire des pauses, ralentir, mais le physique tient le coup, et à ce moment là, la descente est encore très praticable. Seul quelques endroits assez raides ont été rendus assez glissant par le passage de nombreux coureurs m'ayant précédé et la pluie du matin. 
Je passe Soulan 5km avant l'arrivée ! J'avertis mes beaux parents que je devrais être la d'ici 45min si tout va bien. Finalement, 35 suffiront. J'arrive en bas de la descente dans le hameau de Vignec. 
Ca y est je le sais, je serai finisher de la plus belle et la + dure course que j'ai pu faire dans ma vie. 
Dans ces 2 derniers km, je me nourris de tous les applaudissements, et j'ai une énorme pensée pour ma copine qui doit être en train de crapahuter plus trop loin d'Aygue Cluse là où j'étais auparavant. 
J'arrive à la Neste d'Aure, je longe la rivière en courant tant bien que mal. J'oublie toutes les douleurs, les difficultés rencontrées, je ne pense qu'à la félicité du moment présent. 
J'aperçois Philippe mon beau-père au bout du chemin ! Il vient à ma rencontre et il a un sourire encore plus grand que le mien je crois. Un petit virage à gauche et j'aperçois l'arche d'arrivée avec Véronique qui m'attend à côté! J'accélère alors jetant mes dernière forces dans la bataille et passe la ligne dans un petit saut absurde. La fatigue couplée à l'euphorie font faire des choses bien surprenantes. 

Je ne peux ensuite que revenir sur cette faculté du cerveau à ignorer certains marqueurs si cela entrave la progression d'une tâche en cours... 
Aussitôt la ligne passée, je tente de marcher vers ma belle-mère mais une forte douleur me lance sous les 2 pieds. Je suis désormais incapable de marcher normalement, encore moins courir, alors que je trottinais en 7' au kilo 2min auparavant. L'humidité et le frottement répété de la chaussette humide dans la chaussure avaient provoqué d'énormes crevasses.

Cela aurait pu être fatal à ma course si la douleur s'était déclenchée un peu plus tôt... 

Conclusion

A relire ce descriptif, on a peut être l'impression que l'exagération est mon mojo. Après tout je n'ai que terminé une course qui traverse une petite partie des Pyrénées comme 400 autres coureurs et coureuses. 
Mais voila, à mon petit niveau, c'est le premier trail de plus de 100k en haute montagne que je finis, après avoir DNF sur l'UTB en 2022 et l'UTHG juste avant. Cela me confirme aussi que mon rêve de Diagonale n'est pas insensé. Je sais maintenant que si je suis dans le bon état d'esprit, je peux espérer finir le grand raid. J'ai gravi le Lhotse maintenant direction l'Everest =D 
Objectif Octobre 2025, et pour 2024, une revanche à prendre sur l'UTB afin de gagner un peu en expérience. Je reviendrai sur le GRP, sans aucun doute, j'aime beaucoup trop cet endroit et l'organisation et les bénévoles étaient au top comme toujours

Adeline (ma copine) sera aussi finisher du tour des lacs au bout de la nuit, de l'orage et du vent dans des conditions bien plus horribles que ce que j'aurais subi. J'essaye de la motiver à faire son propre récit détaillé mais si cela vous intéresse il y a un court récit de son aventure sur la page instagram "whatthepeaks" qui raconte un peu nos aventures. 

Enfin, via ce partage, je remercie mes beaux-parents, qui nous auront tellement aidés sur la logistique de la course, qui nous ont accompagnés tout le temps, faisant plusieurs centaines de km en voiture pour rejoindre les différents ravitos. Allant même acheter des affaires de rechange et gants étanches dans le cas de ma copine. 
Si vous hésitez encore à vous inscrire, n'hésitez plus, foncez... Les inscriptions sont déjà complètes pour cette année, mais 2025 arrivera bien vite. Préparez vous.


 





 


 

2 commentaires

Commentaire de laulau posté le 23-02-2024 à 15:42:38

Quel récit bien écrit, intéressant, précis et émouvant, félicitations ! C'est quasiment un livre !
Et bravo pour ta course après ces multiples soucis de météo ! Chikito (de Cambo ?)

Commentaire de keaky posté le 15-03-2024 à 10:15:02

Un grand bravo Chikito, très costaud !! Merci pour ton retour si bien détaillé et plein d'émoi.
Tu as résumé la course en une seule phrase : "Soit on abandonne à Luz soit on va jusqu'au bout.". En 2014, après 10 heures sous la flotte, j'ai abandonné laissant les plus beaux passages de la course devant moi.. Depuis 10ans, j'attends d'y retourner pour tenter de faire comme toi, repartir de Luz et aller au bout... ;)
Encore Bravo !!!

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