Voici enfin arrivé le fameux trail de Noel valentinois. A l'heure des premiers frimas, plus de 800 coureurs déchainés ont gagné la chance de débouler dans les rues escarpées du centre ville de Valence.

J'aime beaucoup cette course par son cadre, son ambiance et son format court et intense, un peu semblable à un cross mais urbain et nocturne. Je connais parfaitement le circuit car c'est mon terrain d'entrainement hebdomadaire. Je me sens à la maison. Mon objectif de départ sur ce 8 km avec pas mal de petites côtes et d'escaliers : moins de 35 minutes.

J'ai pu convaincre mes deux amies de venir courir et nous rejoignons la cohorte emmitouflée sur la grande place du champ de Mars. Elles participeront à l'échauffement collectif et courront tranquillement à leur rythme tandis que j'irai inconsciemment me poster en première ligne, juste derrière le sas préférentiel.

Deux minutes avant le départ, mon voisin dans un geste fougueux décide d'arracher la rubalise qui "nous emmerde" et nous sépare du sas préférentiel. Merci à lui. Nous pouvons avancer et nous poster juste derrière les formules 1. Les moteurs vrombissent, les semelles sont chauffées à blanc.

Top départ. Dans un accès de folie, je sprinte derrière les premiers, l'adrénaline coule à flot dans mes veines. Je sais que je vais le regretter mais c'est plus fort que moi. au bout du premier km j'arrive à me raisonner, contraint par l'acide lactique qui commence à pointer le bout de son nez et j'adopte une allure plus régulière.

La première partie du parcours est difficile : enchainement d'escaliers et de côtes dans la vieille ville agrémentés de virages au cordeau. Il faut sans cesse relancer. Sans compter les nombreux plots à éviter et trottoirs à franchir. Je me sens complètement cramé au bout de 3 km. 

La particularité du parcours est que l'on se croise plusieurs fois. Ce qui permet d'apprécier la foulée des meilleurs. On peut aussi se rendre compte du nombre impressionnant de frontales qui dessinent une guirlande dans la nuit.

Je remercie d'ailleurs énormément les organisateurs du parcours et les signalisateurs qui nous permettent de courir en toute sécurité. 

Enfin on sort de cet enfer en traversant les grands boulevards en passant par un parking souterrain afin de rejoindre le parc Jouvet. 

Là, le terrain est souple et plat. Je peux récupérer. On fait la boucle par le parc des Trinitaires que je connais par coeur, je me sens plus à l'aise mais je me fais doubler par 3-4 concurrents. J'ai l'impression d'avoir du mal à garder le rythme. Je me préserve un peu aussi pour le final que je sais dantesque...

Et effectivement je ne suis pas déçu par l'enchainement escaliers/descente à pic/escaliers/et encore escaliers. J'arrive au sommet de la dernière difficulté complètement asphyxié. Je cherche mon souffle sur les 500 derniers mètres que je coure dans un brouillard total. On passe sous le kiosque et enfin l'arrivée. Je ne parviens même pas à accélérer. Je regarde mon temps : 34'45. Je suis fatigué mais heureux. C'était une belle course. Merci aux organisateurs.