Récit de la course : Ultra Trail Métropole Nice Côte d’Azur - 100M 2023, par yves_94

L'auteur : yves_94

La course : Ultra Trail Métropole Nice Côte d’Azur - 100M

Date : 29/9/2023

Lieu : Auron (Alpes-Maritimes)

Affichage : 1087 vues

Distance : 165km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Terre - Mer

Le Nice by UTMB était ma deuxième étape, après le St Jacques, dans la quête de récupérer les fameux stones nécessaires pour m'inscrire, je me disais, une dernière fois sur l'UTMB.

Je ne connaissais pas du tout le massif, la technicité des chemins, donc j'y allais un peu comme cela, en me disant qu'à l'expérience cela allait passer. J'avais quand même un peu étudié le parcours, fait un roadbook précis comme à mon habitude, mais tout cela restait un peu virtuel.

Une course de 100M fin septembre est aussi un peu tard dans la saison, après un gros bloc en juillet-août, je sentais bien un petit coup de mou arriver en septembre, avec la reprise du boulot et de toutes les autres contraintes. Une petite crêve à 10 jours de la course me l'a d'ailleurs bien fait remarquer !

Ce que je savais de cette course, c'est les quelques CR et vidéos que j'avais pu trouver ici et là. Comme l'année dernière la météo avait été catastrophique, c'était pas évident d'estimer les temps de passage par temps "normal" d'ailleurs. 

Mode light

L'hôtel que j'avais réservé m'annonçant qu'ils ne pouvaient pas garder ma valise le temps de la course à la consigne, je me suis dit que je partais en mode light, avec le stricte minimum en affaires pour pouvoir

Donc départ de Paris, avec le sac trail sur le dos tout bien chargé du matériel obligatoire, et un sac de délestage grand raid avec quelques affaires de rechange (tshirt, chaussure, de quoi prendre une douche, doudoune), en me disant que j’allais pouvoir le répartir dans les deux (enfin je croyais, j’y reviendrai) sac de délestage.


A la remise des dossards, j’apprends en effet qu’il n’y a pas deux sacs de délestage, mais qu’un seul qui voyage de base vie en base vie, jusqu’à l’arrivée. Mais cela ne m’arrange pas du tout cela ! En plus, le sac de délestage n’est donné que le lendemain, donc impossible de savoir si tout va rentrer…petit stress…


Et puis, pour le retour sur Paris, j’avais réservé mon vol à 10h45, histoire d’être juste à l’heure pour voir le match de basket de ma fille. J’avais donc un temps max (et une motivation à me bouger).


Bus


Il faut savoir que le départ est donné à Auron, à plus de deux heures en bus de Nice. Tout est bien organisé, avec pause pipi et boulangerie à mi-parcours. C’est pas l’idéal pour les jambes ça, mais bon on fait avec.

En tous cas, il fait super beau, on va profiter des paysages ! L’ambiance est détendue !


Départ - Isola


Départ à 12h00….heeuu non, 12h10, on enlève un nid d'abeilles sur le chemin…


On commence par une route/piste sur quelques kilomètres qui monte gentiment, tout le monde court, mais je sens déjà comme un coup de fatigue, et les jambes qui ne répondent pas…


La route est longue, on ne va pas s’inquiéter pour si peu. Après 3-4 km, on commence la descente vers St Etienne de Tinée et je commence à ressentir une gêne dans l’estomac, ça craint… Au ravito, pause technique obligatoire, avec une belle vidange par le bas. Ça va mieux, mais l’énergie est moyenne alors que l’on va commencer à monter 1400m.

Au début, ça va encore, 850m/h, mais rapidement je dois ralentir, et m’arrêter. Il commence à faire chaud aussi, bref, les sensations sont hyper moyennes. La pente est raide aussi mais on arrive sur un beau balcon à 2300m d’altitude. La vue est magnifique.

Dommage que les jambes soient toutes mollassonnes…


J’arrive au refuge en 3h28 au lieu de 3h22, en sachant que j’avais un peu d’avance à St Etienne, donc je mets sur cette section 26 minutes en plus. Bon, pas dramatique, mais je commence à me dire que la journée va être longue… Au ravito, et comme sur tous les ravitos d’ailleurs, c’est pas la folie en choix. Le fromage, tuc, et le saucisson, cela ne passe pas. Je me jette donc sur deux bouts de banane….erreur…! 30 minutes après, re-pause technique caché dans les cailloux, mal de ventre, mal à la tête…bref c’est compliqué.


J’arrive péniblement au ravito du refuge des italiens, et là, jambon fumé, tartes salées, sucrées…hoo mon dieu, que c’était bon. En tous cas, mon estomac valide, et le moral remonte, même si je sens que j’ai déjà puisé dans mes réserves.


Ensuite, nous entamons la descente vers Isola. 1724 m de D-, dré dans l’pentu au début, à travers une grosse pente herbeuse super raide où tout le monde descend comme il peut. J’avais prévu de passer de jour pour que la descente se passe plus facilement, mais comme j’ai pris du retard, je suis obligé de mettre la frontale sur les derniers 500m. J’arrive à rattraper un peu de monde dans la descente, il faut savoir profiter de ses petits moments !


Ravito d’Isola en 7h44 donc, au lieu de 6h38. J’ai pris cher dans cette première partie de parcours !


Isola - Saint Sauveur sur Tinée


La consigne ravito à partir de maintenant, c’est soupe/vermicelles, et deux flasks d’eau/coca. Je sais que cela passe! Car sinon, sur les ravitos ©utmb, bah, c’est pas terrible. Toujours la même chose, assez peu de choix, du salé moyen (que tucs, saucisson beurk, fromage moyen), des trucs naak que je n’ai pas goûté (pas le moment d’expérimenter…), pas de pain (!!??).

Je n’y reste pas très longtemps. 

Ensuite, deux petites bosses pour environ 500md+, puis ensuite une belle descente qu’on nous a annoncée comme dangereuse. En effet, on se prend plus de 800m de d- sur une partie facile au début, mais à la fin, c’est raide de chez raide, bien du 40% sur un chemin tracé dans les broussailles. Objectif ne pas tomber et ne pas finir trop souvent sur les fesses. En tous cas, cela attaque bien les cuisses !

On finit ensuite sur 4 km de route pour arriver au ravito du Pont de Paule, où j’alterne course et marche rapide pour ne pas perdre trop de temps.

Et effectivement, je mets 3 min de moins que ce que j’avais prévu sur le roadbook. Donc c’est cool.


Puis, c’est encore 800m de D+ et 350 D- pour arriver à Saint Sauveur. 

Etrangement, je n’ai pas trop de souvenirs particuliers. De nuit, et sans avoir des points de repères comme des cols ou des sommets, on se laisse guider par le balisage sans savoir où l’on se situe.


Finalement, arrivée au ravito de Saint Sauveur en 13h45, pour 12h45. Globalement 1h de retard, mais cela veut aussi dire que je limite la casse, et je continue de regagner des places (ce dont je ne me rendais pas compte!)


Saint Sauveur sur Tinée - Levens


A St Sauveur, je récupère mon sac de délestage, mais finalement je n’aurai pas besoin de changer quoi que ce soit, ni de nokker ici et là. Je ne resterai donc pas trop longtemps à cette base vie, qui d’ailleurs est à l’extérieur, en pleine nuit…donc pas hyper confort. Tant mieux peut-être.

La nuit n’est pas si froide d’ailleurs, je reste en t-shirt pendant toute la course.


On va entamer une grosse montée encore, mais heureusement c’est moins raide. Il faut donc arriver à marcher rapidement et cela me convient mieux.


Après le col de la Madeleine, c’est raide jusqu’au sommet, mais le jour se lève, il commence à faire un peu plus chaud aussi, et en tous cas la vue est magnifique !


Après le sommet du Caïre Gros, on chemine sur un balcon qui descend et qui monte, difficile d’y courir en tout cas.


J’arrive au Granges de la Brasque au petit matin, et là je tombe sur une tête connue : Le Bagnard en mode bénévole sur ce ravito. D’ailleurs, à ce ravito, les bénévoles se sont occupés de tout, je n’avais qu’à mettre mes fesses sur une chaise et on m’a apporté mes flasks, des soupes, du pain (négocié en douce) ! 20h19 au lieu de 19h43 et encore quelques places de gagnées !


Ensuite, on prend une grosse piste légèrement descendante, où l’on court encore un peu, avant d’arriver sur une partie plus technique au Brec d’Utelle. On attaque ensuite une descente par un super beau balcon, où je me fais dépasser par une fusée américaine nommée Jim qui va bien deux fois plus vite, léger comme une gazelle…

La descente devient ensuite un peu plus technique pour arriver à Utelle, et surtout, il commence à faire sacrément chaud !


Utelle 23h30 au lieu de 22h30, mais encore quelques places de gagnées (je me demande bien où…)


On continue ensuite à descendre encore un peu avant de monter vers la deuxième base vie à Levens, où j’arrive assez péniblement, la chaleur c’est pas mon truc. Mais je le sais, donc je prends mon mal en patience.

Levens, 26h09 au lieu de 25h02, une place de gagnée.

 

Levens - Nice


A Levens, c’est encore une base vie. Je récupère mon sac, mais là encore je ne ressens pas le besoin de changer quoi que ce soit. J’en profite pour faire une sieste de 10 minutes, manger un bout et bien m’hydrater. J’y resterai quand même 32 minutes, mais c’est ce que j’avais plus ou moins prévu.


Ensuite, deuxième moment de solitude dans la montée vers le Mont Férions. Trop chaud, trop raide, trop fatigué, je n’avance plus. Je m’arrête dans cette montée à plusieurs reprises. Le fait de ne pas connaître aussi bien le parcours me fait doutes à plusieurs reprises si l’on est déjà au sommet, ou pas…Hében non, cela n’en finit pas !

Heureusement, quand on arrive au sommet, il fait un peu moins chaud, et une petite brise fait du bien. 

J’arrive à la Chapelle St Michel en 29h31 au lieu de 28h24, mais encore 10 places de gagnées (sûrement effet ravito de la base vie de Levens). Mais tout de même 30min de plus sur cette section par rapport au roadbook…


La descente / montée / descente vers la Tourette Levens, j’en ai plus de souvenirs particuliers, mais à part que c’était assez technique au début. Les cuisses commencent aussi à être bien raides, et cela devient difficile de courir. Je perds donc logiquement un peu de temps par rapport au roadbook.


Tourette Levens en 32h41 au lieu de 31h13. On commence à sentir l’air de la mer !


Après c’est moins dur globalement, mais sans cuisses, cela ne va pas très vite…


J’arrive à Drap en 34h28 au lieu de 32h57. 8 places de gagnées, encore.


Et nous voila parti pour la dernière montée et l’arrivée sur Nice. Hoo purée c’était chiant !

Des routes, des chemins un peu pourris, bref, pas glamour du tout. Et puis toute la partie du Mont Leuze où on a l’impression de zig zager d’un chemin à un autre sans savoir où l’on va!

Et puis ensuite on se demande pourquoi on ne plonge pas vers le Port directement, on continue pour finalement descendre sur la promenade de plage sur le cap de Nice. 

J’en avais clairement assez, et je ne pensais qu’à finir, le cerveau en mode off. En plus comme je ne pouvais plus courir, c’était looong !


Sur les quais d’ailleurs, j’ai loupé un virage à droite, et j’ai continué tout droit avant de me rendre compte qu’il n’y avait plus de balisage. J’ai retrouvé la trace un peu plus loin juste avant d’arriver sur le port en croisant un bénévole.


On fait ensuite le tour du port et on arrive sur la promenade des Anglais, en pleine nuit, mais plus d’énergie pour relancer. 

J’arrive finalement en 39h14 (au lieu de 37h29 prévu), 130eme.


Mission accomplie, stones dans la besace, à l’heure pour prendre l’avion, prendre un taxi à Orly, voir le match de ma fille !


En conclusion


Hormis mes petits soucis d’estomac, la chaleur avec laquelle j’ai toujours eu des soucis, il m’a manqué un bon weekend bloc avec de la casse de fibre mi-septembre (c’était prévu, mais les contraintes famille/boulot ont fait que c’était compliqué à organiser). Je l’ai clairement senti dans les descentes, 


Ensuite, toute cette histoire de running stones me saoule un peu, j’ai quand même l’impression d’être contraint de faire certaines courses que je n’envisageais pas tout à fait prévu de faire. Et en plus, cela enlève quand même un peu le charme des organisations locales…même avec leur part d’imperfection et moins rodée que la grosse machine utmb. 

Et puis, dernier point, les ravitos standardisés “by utmb” manquent de qualité, de variété, de charme…(sauf celui des italiens ! )

 

 

2 commentaires

Commentaire de Arclz73 posté le 03-10-2023 à 20:09:13

Merci pour ce récit rapide ! Pour avoir suivi le live sur la webtv une bonne partie de la journée, nous avons effectivement vu Jim doubler un ou 2 coureurs du 100M en descendant direction Utelle. Tu devais être l'un d'eux !

Commentaire de Runphil60 posté le 06-10-2023 à 14:01:31

Bravo Yves, on sent que tu as poussé fort sur le mental !
Moi, j'ai dit bye bye a toutes les épreuves by UTMB, je préfère l'authenticite ;-)
Il va te falloir devenir un naakeur pour apprécier les ravitos à venir sur l'UTMB
Bonne récup

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