Je cours toujours

Ma participation au trail de Douvres ?

Oui, mais je ne sais plus combien de fois j'ai participé à cette épreuve.

Peut-être que c'est celle à laquelle je suis venu le plus de fois.

 

Les fils de Christophe ont repris la relève aux rennes de cette course pour le sou des écoles.

D'ailleurs, il est dans le peloton à côté de moi. Son autre fils court aussi.

 

Je suis également avec les habitués des trails, Philippe, Gérard et Fabienne.

J'ai le couteau entre les dents car j'ai fait une coupure d'un mois et demi après mes successions de trails de début d'année qui m'ont un peu dégouté de ce genre d'effort.

Bref, je suis là pour renouer avec l'envie d'avoir envie.

 

Je suis donc sur 21 km, la distance longue car il y a aussi un 13.

Il y a 715 m de D+.

 

Le départ est donné devant l'école au centre du village.

Cela part assez vite, de plus en plus vite vue mon âge.

La montée de la route vers les chemins est toujours aussi cassante mais je cours toujours.

Le single toujours sympa est bien avalé comme certains qui marchent.

 

Nous traversons Merlan et taillons dans le bois de Fayat où je traine mes trails parfois.

Un autre single serpentant nous ramène vers la roche fendue en contre bas puis nous rentrons dans les buis, je cours toujours.

 

Nous redescendons puis traversons la route pour arriver au ravito synonyme aussi de bifurcation des parcours.

Tout droit c'est le court,

A gauche c'est le long.

Moi je cours le long.

Donc je taille à gauche et ne m'arrête pas malgré que cela grimpe sur ce grand chemin large.

 

Nous en sommes à environ 10 bornes donc à peu près la moitié mais pas pour le dénivelé.

Ca arrive.

 

Dans une grande ligne droite dans les bois, je me vautre.

Cela fait un gros boum car la fille qui venait de me doubler se retourne au loin.

Ca fait du bruit un éléphant en trails qui tombe.

" Ca va me dit elle ? "

Moui, mouai, bof, non ça va.

Quand la fatigue vient, je ne pense qu'à une chose c'est de me coucher.

 

Bref faut que je me concentre car c'est souvent que je ramasse ces derniers temps dans les trails.

Et pis je suis là pour me réhabiliter avec ce genre de chose.

 

Nous ressortons des bois près de la boucle que nous allons faire pour monter au mont Luisandre (805 mètres svp).

 

Là, je ne vais pas trop faire le malin et marcher à vive allure.

Je rattrape d'ailleurs un autre gars, je vais plus vite que lui.

Ek, ek, ek !

 

Nous passons les antennes et la croix.

C'est la descente, mef mef.

Fin de la boucle et nous taillons vers le château des Allymes.

Nous en faisant le tour, fini le passage dedans.

 

La descente est terrible. Des racines et puis c'est en devers. Dur dur.

En bas, nous tournons à droite devant le cimetière, je cours toujours.

 

Sur la route retrouvée, j'allonge ma foulée de ma jeunesse retrouvée.

Je passe un gars, en rattrape un autre.

Oh qu'est ce qu'elles ont mes jambes ?

Elles ne sont pas belles mes jambes ?

 

Nous sortons du village et taillons à gauche à l'ancien crucifix.

J'en passe encore un autre et dévale le grand final.

Trois kilomètres où je vais me régaler.

C'est bon d'avoir couper comme ça.

Je prends plus de plaisir.

Je fais gaffe quand même de ne pas me regameller.

 

J'arrive à Douvres, heureux, joyeux, crevé mais plein d'envie de recommencer, de continuer.

Je cours toujours.