L'auteur : tidgi
La course : Infinity Trail BackYard - Dijon
Date : 7/7/2023
Lieu : Dijon (Côte-d'Or)
Affichage : 550 vues
Distance : 171km
Objectif : Battre un record
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De retour à Dijon pour la 2e édition de cette Backyard, sur laquelle j’ai fait mes premières armes l’an dernier. Je découvrais ainsi les conditions d’une Backyard officielle… sur un terrain un peu accidenté.
Ces 24 boucles ainsi effectuées me donnent pour cette année un objectif de faire mieux.
Surtout que je garde le même numéro de dossard, à savoir le 25.
Donc même s’il faudra prendre les boucles les unes après les autres, ce nombre sera un bel objectif.
Nouveauté cette année, je vais pouvoir bénéficier d’une assistance familiale et motivée avec ma femme et l’un de mes fistons (un autre fiston sera aussi présent avec ma Maman pendant la journée). A moi de ne pas les décevoir…
Après le petit rituel la veille...
... Arrivé sur place, je retrouve des connaissances avec de beaux palmarès : Mathieu, Franck, Christophe, ...
La tente sera proche de la ligne, au top pour mes « suiveurs ».
Et c’est parti pour les 131 concurrents !
Je retrouve le parcours remis dans la tête lors de mon dernier passage il y a 3 semaines. Très varié, je l’apprécie beaucoup… Même si les jambes diront le contraire dans quelques heures, surtout au niveau des escaliers et des 2 raidards à passer.
Je reste concentré sur mes protocoles course/marche, pendant que mon assistance trouve ses marques à chaque « pit-stop ». Le terrain, bien sec, me convient bien. Il devrait le rester en principe car chaleur annoncée mais pas d’orage à priori.
Et 1, 2, 3,… 6 boucles. L’estomac commence à faire des siennes. La chaleur a été pesante et les abandons (prévus ou non) ont été nombreux. Je suis obligé de limiter un peu mon alimentation, moins de solide et plus de liquide.
Pour le reste, la tête va bien, tout comme les jambes… Et tout comme mon assistance.
Et 7, 8, 9, 10 boucles. La nuit se prépare, la gêne à l’estomac a toujours du mal à partir. Mentalement, il faut que je me mette en mode oiseau de nuit, ce que j’aie bien.
Déjà plus de 100 abandons (sur 131 concurrents) au seuil de cette obscurité qui recouvre le Parc de la Combe à la Serpent.
Et 11, 12 boucles. J’arrive à rester dans ma bulle. Malgré une envie de lâcher au 12e tour.
Mes assistants sont au top et me portent dans la nuit… Je m’inquiète de leur état mais ils gèrent bien et arrivent à se reposer me disent-ils ?
Et 13, 14, 15 boucles. La gêne à l’estomac disparait et je peux m’alimenter un peu mieux.
Par contre, c’est le quadri gauche qui commence à couiner lorsque je grimpe la portion d’escaliers. Pas trop d’inquiétude car je gère bien le reste du parcours.
PAUSE…. J’ai l’impression de faire une litanie des bobos : et le plaisir dans tout ça ? Il est bien présent fort heureusement. Une équipe au top, j’enchaine les boucles avec un mental qui devient plus fort à chaque tour, la motivation est là…
Et pourtant… Je suis obligé de faire des objectifs intermédiaires pour me rassurer…
Et 16, 17, 18 boucles. OK, j’arrête au 18e, c’est bien déjà ? Mais non. Malgré le quadri qui se fait de plus en plus sentir, je peux aller à 20…. Le jour est présent. Nous ne sommes plus que 10 !
Et 19, 20 boucles. J’arrive à m’alimenter et le mental est là. A présent je peux aller à 25… Oui mais une boucle après l’autre hein !!
Alors j’imagine un décompte. Indispensable dans la partie montante, où le quadri gauche me fait de plus en plus mal, en fait je ne peux pas tendre la jambe.
Déjà que je pars dernier du groupe des survivants à chaque tour, je perds Franck à vue dans cette partie...
La descente de fin de parcours me permet de revenir dans un timing plus honorable.
Néanmoins, depuis plusieurs boucles, j’ai seulement entre 4 et 5 minutes pour me poser. Je sais que ça ne tiendra pas longtemps, alors je fais confiance au corps car le mental est bien présent lui !
A 21 boucles, nous ne sommes plus que 7. Le top 5 se rapproche et j’imagine que certains vont s’arrêter aux mythiques 24h. Avec ma boucle objectif en plus, je peux encore grappiller des places.
21, 22, 23 boucles.
Elles deviennent de plus en plus difficiles pour les quadris. Néanmoins, je sais que 25 boucles restent encore à ma portée sauf si le corps part en vrille.
Mes temps de passage restent réguliers. Allez ! L’objectif n’est pas loin, pour mon assistance qui a assuré grave !!
24e boucle : je m’accroche dans les escaliers qui sont montés à la vitesse d’un escargot. Je perds du temps une fois arrivé à la balise intermédiaire. Je veux rester dans les 55 ou 56’, alors j’allonge la foulée, comme j’essaie de faire depuis plusieurs tours, et reprend du temps dans la descente ? Avec Franck à vue au loin sur la fin.
L’an dernier, j’avais terminé cette 24e boucle en 57’, le mental avait lâché dès le début de celle-ci. Ici, ce n’est pas le cas.
J’arrive en 56’ et donc dans les temps, je ne peux que repartir pour achever le travail… Même si je titube un peu en arrivant.
Nous repartons à 5, confirmant le fait que certains ont fait le choix de s’arrêter sur la distance des 100 miles. Je titube à nouveau en marchant au départ.
Mais il me faut encore valider ce dernier tour. Je dois donc être au point haut dans les temps habituels pour ensuite me laisser glisser sur la fin. Ce sera l’objectif dans l’objectif.
Je suis à nouveau derrière Franck sur les premiers hectomètres. Et suis évidemment distancé dès que la pente s’élève. Les escaliers sont, cette fois-ci, un cauchemar : je dois m’accrocher à une rampe pour gravir péniblement marche après marche. Et là le chrono tourne et la tête commence à s’inquiéter sur la validation de la boucle.
Les 2 raidards passent péniblement et très lentement (je pars même en arrière à un moment), ce qui apporte un certain stress quant à terminer à temps. J’essaie de relancer mais suis obligé de marcher régulièrement. Je sens que le corps n’a plus envie de suivre… sur cette dernière boucle ! Allez !!
Le point haut atteint, je relance à nouveau, pensant ensuite dérouler tranquillement dans la descente.
Cette relance est de courte durée, je suis obligé de marcher.
A l’entrée d’une ligne droite, que j’ai parcouru victorieusement de nombreuses fois en allongeant la foulée, c’est là où le corps a vraiment vrillé : je m’écroule purement et simplement sur le sentier, ayant même une absence pendant un moment.
Pas moyen de me relever, je n’ai plus de jambes et la tête est ailleurs. Je sais alors que je viens de perdre cette 25e boucle…..
Fin du game !!
Allongé, j’appelle Annick pour que l’orga puisse venir me chercher. J’arrive heureusement à donner encore ma position...
... sinon j’attendais les guerriers de la 26e boucle qui ne m’ont pas attendu pour repartir...
Secouru en voiture, je prendrai le temps à la base de vie, avant de rayer mon nom des participants comme le veut le protocole.
Je regarde alors partir les 4 rescapés pour une 27° boucle… Comme l’an dernier... hors du dernier carré…
En guise de bilan :
Je pense avoir appris un peu plus, pour cette 3e backyard.
Parti avec un mental loin d’être gonflé à bloc, et avec un physique qui semblait prêt lui, il s’est avéré que c’est ce dernier qui aura lâché le premier, me mettant dans le rouge comme je n’avais jamais connu !
Et dire qu’il m’a manqué 3 km et 0 de D+ pour finir… Sur 171 km
Mais je n’aurais jamais pu aller si loin sans une assistance du top ! C’était chouette de vivre çà en famille.
En chiffres :
131 participants
DNF : 24 boucles validées / 24h, écroulé à la moitié de la 25°
171 km, 3700 m de D+
Au pied du dernier carré, comme l’an dernier...
1 commentaire
Commentaire de centori posté le 21-07-2023 à 17:30:21
ces efforts c'est tellement improbable ça va tellement au bout de soit.
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