Récit disponible sur mon blog : http://www.mesexperiencessportives.com/2023/06/04/06/2023-bussy-nature-run.html

Rares sont les occasions pour moi de participer à ce qui est pourtant une des épreuves les plus proches de chez moi ! Ce n'est que la troisième fois que je peux prendre part aux Foulées de Bussy et la première depuis le changement de formule (d'une course de 10 kilomètres sur route à une épreuve bien plus orientée course nature). Venu en 2015 et 2017, je n'ai ensuite pas eu l'occasion de revenir avant deux annulations liées au COVID (2020, 2021) et celle de l'an dernier du fait d'une alerte orages alors que j'étais inscrit. Cette année, c'est donc le report du dossard de l'an dernier. De ce fait, c'est une course qui est dans mon calendrier sans que je l'ai spécialement programmée donc je l'aborde en improvisation totale... comme souvent en même temps.

Après un mois de mai à 10 compétitions (1 triathlon, 1 tournoi de Badminton, 5 épreuves sur piste, 1 semi-marathon et 2 trails), j'attaque avec ce Bussy Nature Run un mois de juin à 9 ou 10 compétitions également (3 courses nature, 1 sur route, 2 tournois de Badminton et 3 ou 4 épreuves sur piste). De la folie mais tellement de plaisir !

Après une grosse journée du samedi (boulot le matin puis l'après-midi jusqu'à quasiment 19h avec 5h passées dehors en plein cagnard dont 4h à "jouer au Volley" avec des enfants de passage à la Fête des Enfants de la ville de Chelles puis un peu de coaching au tournoi de Badminton de Lognes)... je ne me réveille pas spécialement très au taquet dimanche matin. Je suis motivé à l'idée de courir cette épreuve qui s'annonce bien sympa mais je sens que la forme risque de ne pas être au rendez-vous et j'ai hâte de retourner coacher à Lognes le reste de la journée.

Allez, je me rends à Bussy-Saint-Georges, du côté du Moulin Russon dans la Vallée de la Brosse, un secteur que j'apprécie bien. J'arrive peu après 8h, stationne à côté de la mairie avant de descendre récupérer mon dossard, le numéro 15. Il fait super beau et même déjà relativement chaud. Je croise l'ami Sylvain et Cyril puis je consulte la liste des inscrits en repérant que le podium est quasiment injouable en la présence de Karim et Laurent. Je ne reconnais pas spécialement d'autres noms mais il y aura forcément d'autres prétendants puisque nous sommes plus d'une centaine au départ du 9km.

D'ailleurs, voilà que je croise maintenant Pascal ! On part s'échauffer ensemble et on papote. On a un niveau assez proche avec Pascal, surtout sur ce type d'épreuves. Je l'ai battu en avril aux Virées de FunRun mais il m'avait battu l'année d'avant. Aujourd'hui, je doute pouvoir rivaliser avec lui. Peu après 9h, c'est l'épreuve de 16km qui s'élance, une petite dizaine de minutes avant nous donc nous risquons d'avoir beaucoup de monde à doubler vu que nous serons sur un parcours commun jusqu'au 8ème kilomètre.

Nous nous positionnons ensuite à proximité de la ligne de départ après le départ d'une joëlette emmenée par des pompiers et d'un athlète malvoyant et son guide. 

Bussy Nature Run - 9 kilomètres

Au coup de sifflet, c'est parti ! Je me retrouve immédiatement aux avant-postes, ce qui ne m'arrange pas du tout. Habitué aux épreuves plus courtes et sur piste ces derniers temps, je m'emballe probablement mais le parcours s'y prête pour l'instant et je profite d'avoir du jus. Bon, je vais très très vite le payer...

Je rigole même de la situation en me retournant et en disant aux autres "non mais ne me laissez pas mener comme ça tout seul hein !", ce à quoi on me répond "si si, vas-y, fais le train". C'est détendu au moins ! Un coureur de MEGA finit par venir à mon niveau, on court côte à côte quelques centaines de mètres puis, quand ça monte un peu, Pascal revient et les choses sérieuses commencent.

Dans la montée, Karim finit logiquement par prendre les devants en maintenant l'allure alors que le parcours se corse. Je ne cherche à le suivre que quelques dizaines de mètres car je sais que c'est injouable pour moi. En revanche, j'essaie dans un premier temps de m'accrocher à Pascal et Laurent mais je sens vite que je suis très juste physiquement aujourd'hui, je plafonne rapidement et souffre après à peine 2 kilomètres de course.

Nous sommes partis à 4 et avons assez largement fait le trou mais je suis contraint de laisser filer le podium, inaccessible pour moi aujourd'hui ! Sait-on jamais, peut-être que l'un d'eux craquera, c'est arrivé à Saint-Thibault, sur ces mêmes chemins, avec Pascal l'autre fois mais aujourd'hui, je n'ai vraiment pas l'énergie pour relancer.

En plus, je trouve le parcours vraiment pas évident. Je pense que je l'aurais adoré si j'avais été en pleine forme mais là, c'est compliqué. Sans parler de la chaleur. Je serre donc les dents pendant des kilomètres pour essayer de garder ma place, finissant par ne même plus avoir en ligne de mire les premiers. Devant, Karim a pris le large même s'il verra revenir très fort Laurent en toute fin de course. Pascal ne tient pas le rythme de Laurent et termine à 1 minute et moi, je suis encore 1 minute derrière, vraiment trop loin.

Je le sens, je peine en montée mais même sur les relances, j'ai le sentiment de ne pas avancer et en descente, je déroule mais sans plus. Fatigue et chaleur ne font pas bon ménage et en plus du parcours, la course est également rendue difficile par le nombre très conséquent de coureurs du 16km à dépasser, parfois dans des passages très étroits ou techniques. C'est un type de situation qui ne me dérange pas mais c'est parfois un peu limite car notre vitesse dans les passages délicats est vraiment différente, les derniers étant souvent très prudents.

Ce décalage est moins perceptible quand ça monte, surtout avec le peu de puissance que je dégage aujourd'hui. Pour le coup, doubler m'évite de m'endormir et me donne une certaine motivation quand même. Autrement, je fais la course seul pendant plus de 7 kilomètres puisque derrière, ça ne semble pas revenir. Je n'aime pas me retourner, d'autant plus quand je suis à la peine, mais personne ne me double et je n'ai pas l'impression qu'il y ait de coureur rapide dans le flot de concurrents qu'il y a derrière moi quand je dépasse du monde.

Finalement, j'ai l'impression de retrouver un peu de sensations dans le dernier kilomètre, une fois que je me retrouve vraiment tout seul car le 16km continue tout droit quand on revient sur la droite par un chemin parallèle à ce qu'on vient de faire. L'endroit est plutôt ombragé, c'est appréciable. Je reprends un peu de vitesse et franchis la ligne d'arrivée au bout de l'effort. Je salue immédiatement Karim, Pascal et Laurent.

Je suis noyé de transpiration. Après quelques bavardages et un peu de récupération passive, je pars me ravitailler tranquillement à coup de fraises tagada, eau, coca et oasis. Le village de la course est bien sympa mais je n'en profiterai pas vraiment car je pars assez vite à Lognes pour aller coacher. J'espère pouvoir en profiter davantage l'an prochain si je peux revenir sur cette chouette épreuve.

Finalement, je suis donc 4ème sur 115 arrivants en 35 minutes et 45 secondes. 15km/h de moyenne, je peux clairement faire mieux sur ce type de course, je dois pouvoir rivaliser avec Pascal mais c'était injouable ce matin. Trop fatigué, trop chaud, peut-être parti un peu trop vite mais j'ai au moins assuré ma quatrième place, c'est déjà ça. Le parcours n'est quand même pas des plus roulants.