Récit de la course : Les Templiers 2006, par JLW
L'auteur : JLW
La course : Les Templiers
Date : 29/10/2006
Lieu : Nant (Aveyron)
Affichage : 5314 vues
Distance : 66km
Matos : ASICS Trabucco,
porte bidons (2)Raid Light, GPS forerunner 201,
gants cyclistes,
chaussettes-bas BV Sport
Short type trail
Maillot manches courtes
Veste coupe-vent Raid Light
Casquette
Objectif : Terminer
2 commentaires
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Les Templiers 2006
29 Octobre 2006 : 66,7km 3000m d+, 3000m d-
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Quoi raconter de plus que les autres … ?
Autour de la table le soir des Templiers avec Lina, Jean-Luc, Dom, Fred, Rémy, et Eugène j’entends les 1ères impressions, anecdotes sur les difficultés et panoramas splendides avec étonnement car j’ai du mal à reconnaître tous ces passages le long des 66 Km parcourus en un peu plus de 10h30 !
En effet, j’ai du mal à me souvenir car ce trail je l’ai fait concentré, prudemment, essayant de ne pas me laisser distraire par l’ambiance particulière, les paysages envoûtant, la lumière d’une belle journée d’automne et par la facilité d’un début de parcours traître pour qui veut finir correctement cette épreuve. Rajouter à cela les beaux récits des années précédentes il n’y a plus grand chose d’original à raconter... Mais bon, je vais essayer quand même d’apporter ma petite pierre.
Quand même, car après les 55 Km de Cheptainville (en fait plutôt 57) les 44 du Vercors, les 33 des Crêtes Vosgiennes ces 66 des Templiers représentait pour moi un objectif majeur de cette année des « doublons ». Il y avait donc un peu de pression surtout que je n’ai jamais vraiment terminé de trails en étant totalement satisfait de ma prestation.
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Départ samedi avec une agréable surprise par la présence de Michel M. en si bon matin et ses croissants « spécial Templiers ». Michel assurément a regretté de ne pouvoir nous accompagner empêché par une douleur persistante au genou.
Le long de l’autoroute nous dépasserons une 2ème surprise tirant une carriole de planches à voiles ! Vous aurez reconnu Dom L. se rendant sur la Méditerranée pour une semaine de surf toute voile dehors.
Assurément ce WE s’annonce bien.
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Arrivée à l’hôtel idéalement situé à l’entrée du village de Nant, repérage du départ et surtout de l’arrivée grâce aux « anciens » (Dom & Eugène), petit tour du hall grouillant regroupant tout le trail français, y compris notre Jean-Pierre D. (Mondeville, Trail 91 etc ...) Nous irons nous coucher relativement tôt pour une nuit plutôt agitée me concernant.
Petit déj à 4h, départ de l’hôtel à 5, ERA et feux d’artifices à 5h30, une mise en scène sans surprise (après tous les comptes-rendus des années passées) mais qui ne laisse pas indifférents les 2300 partants et les 700 villageois présents. Je dis bien 700 car dormir n’est plus possible dans ce paisible village des Cévennes pour qui les Templiers sont l’animation de l’année. Un cortège de frontales de toute beauté, devant, derrière, comme prévu c’est facile et ca discute beaucoup. Quelques virages en montée ralentissent à peine le troupeau quand j’aperçois devant moi une espèce de voie lactée montant au ciel … Intrigué par cette lueur je me rends vite compte qu’il s’agit du 1ère vrai mur où il ne sera plus question de courir mais d’adopter une allure de marche rapide qui va nous accompagner durant de longues heures tout au long de cette journée.
Je serai successivement avec Dom, Jean-Luc et Fred B. dans cette 1ère étape qui mène au 1er ravitaillement liquide de Sauclières (KM14 en 1h50) après avoir traversé 3 tunnels. Je dis bien 3, car le 1er tunnel qui est plutôt un passage souterrain est à comptabiliser pour éviter de ranger sa frontale avant le dernier tunnel.
La montée vers le Saint Guiral (alt. 1366m) à elle seule mériterait un récit complet tant elle est variée par les paysages traversés, les montées/descentes successives et l’impression de ne jamais arriver. Le sommet (KM 28) sera atteint vers 9h50 avant une belle descente sur chemin large permettant de courir à son rythme et non celui imposé par les autres trailers. C’est à ce moment que je décide de m’alimenter avec du salé (noix de Cajou), le sucré (Gel + Sporténine) commencant sérieusement à me dégoûter. Une petite pause ravitaillement et je vois Fred B. me dépasser. Je le rattraperai doucement avant une petite montée et un goulet d’étranglement qui annonce une autre belle descente sur une prairie. Belle descente en effet qui va entraîner nombre de trailers à me dépasser. Je pense à ce moment qu’il reste pas mal de Km et que ce serait une erreur de se lâcher bien que la tentation soit bien présente.
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L’arrivée sur Dourbies (Km 35, 5ème heure de course) est magnifique par la foule de supporters enthousiastes au milieu de ce petit village de pierres anciennes et d’un ravitaillement gargantuesque qui me fait hésiter entre les nombreux mets proposés. J’opte pour la soupe + tartine de fromage agrémentés de 3 verres d’eau gazéifiée. Remplissage de bidons et départ vers la Crête du Suquet (alt 1300m). Le soleil est maintenant bien présent et la montée me parait lente. Un couple me dépasse d’une allure facile et je pense à ce moment là à nos entraînements de dénivelés en forêt de Fontainebleau certes utiles mais qui ne remplacent pas totalement ces montées longues (env. 500m de d+ sur ce tronçon).
C’est pratiquement au sommet que je vais apercevoir une silhouette familière, familière car depuis de nombreuses semaines, je devrai dire de nombreux mois, nous nous sommes entrainés ensemble, le week end, durant la semaine, en sortie longue, en fractionnés, bref, vous aurez reconnu Dom (Menez28 sur Kikourou). Je suis surpris car sa forme est éblouissante depuis le début de notre entraînement. Je lui glisse un timide « ca coince un peu ? ». Je l’entends répondre d’une petite voix : « Oui sérieux ». Je ne m’attarde pas … Je me demande peu après si j’ai bien fait. Aurai-je du l’encourager un peu plus … ? J’apprendrai par la suite qu’il souffre d’un pb sérieux d’alimentation. Dominique va rester environ 4 heures sans s’alimenter !!! Incroyable. Je n’aurai pu en faire autant.
Ce tronçon de 11 Km et 500 m de d+ je l’effectuerai en environ 1H 50. Les descentes commencent à devenir un peu pénibles, surtout les parties en dévers mais la douleur qui m’est maintenant familière n’atteint pas mon moral qui reste serein. L’arrivée sur Trèves revigore par les encouragements toujours aussi bruyants et enthousiastes. Je scrute encore une fois si j’aperçois Lina mais en vain. Je n’aperçois personne de connu. Je me dirige vers la soupe/fromage qui m’avait si bien réussie précédemment et je confirme par une pêche incroyable au départ ce cette avant-dernière étape dans une montée vers « La Roucarie » en plein soleil (il est 12h15, Km 46).
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J’avais lu la veille quelques conseils indiquant que « si vous arrivez encore à courir après Trèves … » et … je cours, c’est magique, je me sens bien alors que je viens de passer les 50 Km de parcours en un peu plus de 7 heures. L’idée de finir, sans oser encore trop l’affirmer commence sérieusement à faire son chemin dans mon esprit.
Cette partie un peu plus roulante sur les Causses permet une relance qui n’est cependant pas très aisée. Autour de moi, beaucoup de coureurs marchent alors que manifestement il est possible de courir mais pour cela il faut une certaine volonté. J’en ai et je m’astreint à maintenir un petit rythme de sénateur avant d’aborder la première descente abrupte avec les fameuses cordes. Cette descente correspond à un ravitaillement perso (toutes les ½ heures) mais la difficulté de ce passage ne le permet pas. Au même moment je commence à entendre les clameurs venues du fond de la vallée et au détour d’un virage abrupt j’aperçois la tente qui correspond au dernier ravitaillement de St Sulpice. Il me semble, à cet instant, que ce ravitaillement est suffisamment proche pour que je puisse l’atteindre sans mon ravito perso. Ce fut une erreur car c’est en limite d’hypoglycémie que j’arriverai à cette dernière étape.
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St Sulpice (Km 57-13h30-8h de course) je me rue vers la soupe et le fromage … Il n’y en aura pas, un peu dépité je me contenterai de quelques morceaux d’Emmenthal, les morceaux de Roquefort proposés ne me tentant vraiment pas. Je m’accorde quelques minutes de repos avant d’entamer cette dernière portion sur un rythme très lent. Le moral est bon mais la fatigue est bien présente. Là encore il faut une certaine volonté pour s’astreindre à courir sur une pente qui n’est pas très forte. Autour de moi j’entends quelques bribes de conversation, manifestement la fin maintenant relativement proche renforce la confiance des coureurs. Mon GPS (merci Jean-Marc) me permet de me situer au mieux par rapport au fameux Roc Nantais. Je ne saurai trop recommander cet outil, surtout l’altimètre qui tout au long de cette journée m’a vraiment permis de me positionner avec une précision étonnante. De même les gants dans les parties avec corde sont vraiment un plus pour éviter de se blesser.
La montée du Roc Nantais (environ +400m) en cette fin de parcours s’avère difficile, si difficile même que je croiserai quelques trailers étendus sur des civières des postes de secours.
Si près du but cela doit être rageant et nous inciter à réfléchir sur le rythme à adopter pour atteindre correctement l’arrivée d’une telle épreuve. Le sommet vaincu (au passage n’écoutez pas trop les bénévoles qui vous indiquent des distances restantes parfois un peu farfelues) je fus surpris par une partie plane qui n’en finissait pas (en fait un petit kilomètre) avant d’entamer la dernière mais néanmoins difficile déscente, toujours avec cordes, vers l’arrivée.
Méfiant sur les distances annoncées par les bénévoles, je fus surpris d’une ligne d’arrivée finalement assez proche une fois la vallée atteinte. Une petite bosse au milieu de nombreux supporters et une dernière montée sans surprise dans le village car reconnue la veille avant d’aborder la délivrance sous la 1ère arche d’arrivée et à ma grande surprise, là, à ma gauche, un spectateur un peu particulier, m’acclamant avec enthousiasme et qui n’est autre que Dachiri Sherpa. Si, si c’est bien pour moi, personne devant, personne derrière c’est bien moi que Dachiri acclame alors qu’il est arrivé presque 4 heures avant (vainqueur l’an passé, il sera classé 3ème ex aequo cette année).
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Eh bien voilà c’est fait. Les fameux Templiers que jamais, oh grand jamais, je n’aurais envisagé il y a encore quelques années quand mon ami Marc m’en avait parlé pour la 1ère fois. Cela fait 2 ans que j’ai effectué mon 1er trail à Epernay (Sparnatail) et je pense qu’il m’a fallu tout ce temps pour appréhender cette distance et ce dénivelé. C’est assurément mon meilleur trail en terme de gestion de l’effort et je ne saurai trop le recommander à qui aime ce type d’épreuve.
2 commentaires
Commentaire de Le Bulot posté le 23-11-2006 à 15:17:00
et bien un grand bravo et félicitation pour cette course bien réussi.
le bulot
Commentaire de romano76 posté le 06-10-2007 à 23:55:00
Tout d'abord merci pour ton commentaire sur mon CR, et bravo pour le tien et ta course magnifique, je prévois celui de 2008, j'en rêve déja...
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