L'auteur : La Tortue
La course : TCS London Marathon
Date : 23/4/2023
Lieu : Londres (Angleterre)
Affichage : 806 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Comme à Paris, un tracé est-ouest qui permet aux deux moitiés de la capitale de fonctionner
Le plus dur sur les 6 marathons majeurs du calendrier (Tokyo, Boston, Londres, Berlin, Chicago et New York) n'est pas de les courir car, comme tous les marathons du monde, il font 42.195 km, mais c'est d'avoir un dossard et d'être au départ.
Le précieux dossard fièrement présenté par Louis
Iskandar, mon gendre, avait eu un dossard grâce à Chloé, une amie qui travaille pour le comité d’organisation du TCS London Marathon et qui bénéficie de deux dossards par an. Mais, trop malade, Iskan, ne pouvait vraiment pas être au départ, et c'est donc à moi qu'incombait la joie et surtout l'honneur d'amener son dossard à l'arrivée.
Avec les marathons secs et ceux courus sur IronMan, j'ai dû courir plus de 50 marathons (je ne me rappelle plus, il faudrait que j'essaie de compter un jour), mais celui de Londres restera un de mes plus beaux souvenirs. Bien qu’absolument pas préparé pour l’épreuve, et malgré une météo très "londonienne", j'ai pris un immense plaisir à courir dans cette foule, cette ambiance extraordinaire et surtout pour Iskan qui me portait à distance.
49000 concurrents au départ ! Le chiffre est impressionnant. Les départs sont échelonnés sur presque 2h avec 3 lignes de départ, 4 sas par ligne et des vagues toutes les 10 minutes. Résultat, aucune bousculade, un fluidité parfaite. Dès la ligne de départ franchie, il est possible de courir à son rythme sans se faire piétiner ou être bouchonné.
Fluidité dès le départ
Le départ se fait depuis le haut du parc de Greenwich et après une bouche de 10 km vers l'est puis un passage devant le Cuty Star, nous retournons à Greenwich village où l'ambiance est énorme. Le passage dans les petites rues du vieux village est encore plus impressionnant car on court on bord de la foule qui se masse sur 5 ou 6 rangs le long des barrières. Il pleut depuis le matin, mais les anglais restent stoïques pour encourager avec ferveur.
Cuty Star à Greenwich
Les 10 km suivants, dans les quartiers de la rive droite de la Tamise (Rotherhithe et Bermondsey), nous amènent à Tower Bridge, où là aussi l'ambiance est fantastique. Je photographie et je filme pour immortaliser ces moments et cette ambiance. Je ne sais pas pourquoi mais Tower Bridge, depuis mon enfance et mon premier séjour à Londres, m'a toujours fasciné.
Jusque-là, j'ai tenu très correctement et sans effort, un petit 6' au kilo, puisque je passe pile poil en 2h00 sur le pont qui est au km 20. Mais je sens bien que mon absence de préparation ne va pas me permettre de tenir ce rythme. N'ayant pas couru plus de 15 km de suite depuis mon marathon de Rome en mars 2022, je ne me fais aucune illusion pour la suite.
Tower bridge et la City
Juste après avoir longé la tour de Londres, on tourne à droite et dans une toute petite côte, j'ai l'impression que mes jambes ne répondent plus. Qu'à cela ne tienne, je relance en raccourcissant beaucoup et en accélérant le rythme de la foulée (technique approuvée par le papy). Un peu comme pour passer le petit plateau à vélo, ainsi la vitesse baisse mais l'allure reste honorable malgré tout. Et puis qu'importe le temps, je profite de chaque mètre. Le but est de finir à ma main, sans forcer, mais en refusant de marcher pour respecter la course et les innombrables bénévoles présents. Et puis, j'ai un vieux copain, le Canari, qui fait le marathon de Nantes en même temps, et il y a une compétition fratricide à gagner à distance !
Nous sommes dans la partie où les coureurs se croisent sur la "highway" qui est un boulevard à 4 voies dans chaque sens qui permet de traverser Londres d'est en ouest. L'ambiance est de plus en plus forte avec des groupes de musique de chaque côté de la route. Je vois passer, en sens inverse, le ballon des 3 heures qui n'a plus que 7 km à faire. Certains sont en train de se prendre le mur en pleine tronche et semblent complètement épuisés.
Groupe de rock, de percussions, ou encore de musique traditionnelle, il y a de tout
De mon côté, à part les jambes qui sont de plus en plus dures, aucune fatigue, aucun essoufflement. Je papote avec les coureurs qui m'entourent et j'attends avec impatience le quartier de Westfery car c'est là qu'habite ma fille, mon gendre et mon petit-fils et nous avons convenu avec Ariane, une autre de mes filles, de nous retrouver là.
Je scrute la foule avec impatience et au moment où je craignais les avoir loupés, je vois Ariane et Louis, mon petit-fils, juste après Westfery circus. Petite pause, plein de bisous réconfortants, des photos et c'est reparti pour une boucle de 5 km dans l'isle of dogs que je connais très bien puisque je viens souvent courir par là quand je suis à Londres. Ce sera le seul passage où l'ambiance est un peu plus calme.
Louis et Ariane à Canary Warf
Je repasse devant Ariane et Louis avec 2 belles jambes en bois et j'attaque les rues longées de building de canary warf, quartier que je connais très bien aussi pour m’y promener souvent le week-end avec les enfant car tous les bureaux sont fermés. L'ambiance est toujours aussi folle avec le bruit que les immeubles amplifient.
En passant dans Poplar, puis Westfery et Limehouse, je guette la foule espérant y voir Iskan, mais il n'a malheureusement pas pu sortir.
Maintenant, c'est tout droit, plein ouest, jusqu'à Big Ben. Je croise sur la Highway les derniers concurrents qui sont 15 km derrières moi et dont certains ne doivent pas marcher à plus de 5 km/h. Quel courage ! Il leur reste un semi à faire, à quelle heure vont-ils finir ?!!
Les derniers km ne passent pas très vite. On a le London Eyes en point de mire, mais qu'il parait loin ! Heureusement la foule et les orchestres qui s'enchaînent nous portent. Au passage d'un tunnel, un groupe délirant de tambours du Bronx permet à l'ambiance d'atteindre son paroxysme. Je suis obligé de hurler pour me faire entendre du coureur qui est à 50 cm de moi !
London Bridge, Blackfriars bridge, Waterloo bridge, j'ai couru plusieurs fois ou fait du vélo avec Marine ou Iskan sur cette voie le long de la Tamise. Et enfin arrive Big Ben où je fais une nouvelle pause photo et je prends mon temps pour profiter de ce moment.
Big ben et Houses of parlment
Allez, il doit rester un gros km. On laisse Westminster Abbey sur la gauche puis on passe devant le regard goguenard de la statue de Sir Winston Churchill, pour remonter tout st James park et arriver à Buckingham palace. On passe devant les grilles du palais. Le balcon royal est vide, le king Charles doit préparer son couronnement de la semaine prochaine !
Et c'est la dernière ligne droite : 200 m sur la plus célèbre avenue de Londres , The Mall. Je ne me presse surtout pas pour finir car je sais d'expérience qu'il faut savourer ces moments rares et ne pas les gâcher en "sprintant" pour gagner quelques secondes bien futiles.
Les encouragements montent des tribunes qui bordent l'avenue de chaque côté. Le passage de la ligne, la remise des médailles et des t-shirts de finisher se font là aussi avec une grande fluidité grâce aux innombrables bénévoles et une organisation parfaite.
Dernière ligne droite sur le Mall
Je retrouve ma grande fille qui fait partie de l'équipe de bénévole de l'aire d'arrivée, pour partager un immense moment de bonheur et d'émotion. Iskan est aussi un peu parmi nous grâce à son dossard et sa casquette. Une fois le soufflé un peu retombé, elle me fait entrer dans la zone V.I.P. Je vais ainsi pouvoir encourager depuis la tribune officielle pendant presque 2heures les arrivants suivants en y mettant la même ferveur que l'on m'a encouragé toute la journée. Quand Marine a terminé son bénévolat, nous retrouvons Chloé, que je peux remercier très chaleureusement car c'est grâce à elle que nous avons eu le précieux dossard.
Ce n'est que tard dans l'après-midi que nous retrouvons Iskan, Louis et Ariane à l'appartement pour partager à nouveau et plus calmement quelques instants de bonheur.
Au fait, pour l'anecdote : 4h37, soit 1h de plus que mon meilleur chrono d’il y a bien longtemps (Marathon de la côte d’Azur 2010) mais 30' de moins qu'à Rome l'an dernier et surtout 20' de moins que le Canari à Nantes…. Victoire :-)))
Mais le plus beau, comme toujours avec ces courses familiales, seront les souvenirs.
Merci les enfants !!!
La casquette d'Iskan sous l'arche d'arrivée !!!
3 commentaires
Commentaire de LtBlueb posté le 09-05-2023 à 23:02:24
Merci pour ce nouveau partage plein d’émotions !
Commentaire de la buse de Noyarey posté le 10-05-2023 à 11:15:03
Damien 1er , nouveau roi d'Angleterre .
Bravo a toi , t'es trop fort
J.F
Commentaire de philkikou posté le 10-05-2023 à 11:55:42
Peu importe le temps ( chrono et météo) tant qu'il y a le bonheur de courir et de le partager en famille !
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