BRM 300 des Randonneurs de Strasbourg

Comme pour le 200 j'avais fait le déplacement à vélo jusqu'à Strasbourg le vendredi près midi, pour passer la nuit chez ma fille après une copieuse pasta bière. Mais pas d'embrouille le samedi cette fois. L'Aethos n'avait pas la gueule de bois au petit matin, les roues gonflées à bloc, sérénité assurée pour rejoindre le RV de Mundolsheim. J'étais donc largement dans les temps pour faire un petit tour des popottes avant de prendre le départ avec le groupe, à 5h pétantes. Le départ dans la nuit nous plonge déjà un peu dans l'ambiance du PBP.

A cette heure les rues désertes permettent au paquet de prendre ses aises, certain déjà couchés sur les prolongateurs, d’autres moulinant les bras pour éviter de grelotter, chacun plus ou moins dans la limite du raisonnable pour éviter de se taper un îlot ou une bordure. Comme d'habitude s'est parti sur un rythme assez soutenu, idéal pour se réchauffer. J’ai vu le feu arrière de Jean-Luc Manala s’éloigner assez vite, Olivier finasser par le trottoir pour éviter un ralentissement, Philippe devait être derrière. Je me suis dit qu’on se retrouverait au lever du jour. Bien calé dans les roues les premiers kilomètres direction nord est ont défilés rapidement. Mais j'ai dû me résoudre à lâcher le wagon pour un arrêt pipi d'urgence, alors que le jour était prêt a poindre.

Pfff, le temps de d’égoutter le matériel les derniers feux s’était échappés … Nous avions bien tenté une chasse à quelques-uns. Quelle mouche m’a piqué, c’est un truc que je n'avais plus fait depuis belle lurette, on s’est mis minables pendant une dizaine de bornes pour recoller à la queue au début des premières bosses, là où tout a explosé. Y en avait partout, et au final nous avons laissé des plumes dans l'affaire.
Pas grave, j'ai repris un rythme plus raisonnable pour pointer à Schleital, sortir le smartphone de la poche pour la première photo contrôle. A cette heure le clocher indiquait 7 heures, évidemment, et le plus long village d'Alsace était encore endormi.

Il y avait plus de vie à Wissembourg, quelques kilomètres plus loin. A l’entrée du bourg la première boulangerie était prise d’assaut, on aurait dit une nuée de moineaux sur un cerisier. J’aime bien les boulangeries, mais pas quand il faut poireauter pour passer a la caisse. La banane tirée de la sacoche m’a permis de poursuivre la route sans perdre de temps.
Nous sommes passés en Allemagne et nous avons longé la frontière par une charmante petite route, comme une invitation à la nonchalance … C’est alors qu’un groupe de costauds, probablement dopé par le passage par la boulangerie, a déboulé à toute berzingue. Une seconde mouche m’a piqué et j’ai sauté dans les roues. Changement de rythme radical, j’ai renoncé a sortir le téléphone de la poche. En jetant un œil sur le compteur j’en étais à me demander si c’était bien moi qui étais sur le vélo. A chacune des petites bosses c’était la foire d’empoigne. Une fois encore j’ai joué avec les décrochés pour recoller aux furieux de devant.

Ce n’était pas bien raisonnable et j’ai lâché l’affaire dans l’ultime montée avant le retour en France. J’ai retrouvé le groupe à la boulangerie de Walschbronn, pour le pointage. Mais j’ai pris tout mon temps et je suis reparti en solitaire en direction de Bitche. Avec un bon vent favorable c’était facile, la citadelle est arrivée rapidement. J’avais prévu d’y casser la graine mais comme j’avais pratiquement 1h30 d’avance sur mes prévisions, je me suis dit que le contrôle de Fenetrange devait être jouable pour faire la pause de midi. La journée était belle, la température agréable, le parcours bucolique et donc les 45km suivants menés à mon rythme ont été sympas et j’ai pu pointer au Proxi de Fenetrange juste avant la fermeture.

Là j’ai retrouvé là le grand Sacha avec qui j’avais joué à saute moutons (pas facile) lors du dernier 1000 du Sud. Sacha est aussi à l’aise en français que moi doué en allemand, heureusement les sourires n’ont pas de frontières et ces instants de complicité sont toujours réconfortant. Pas de nouvelles des copains en revanche, probablement en chasse d’un pâté lorrain avant de rentrer vers l’Alsace.

Avant cela il fallait, il se coltiner les toboggans mosellans, de longues lignes droites ou on se trouve planté a chacun des talus, vraiment pas un cadeau à l’heure ou d’habitude je fais la sieste. Une fois encore j’ai pu chopper de bonnes roues pour remonter vers la vallée de la Zorn et attaquer la plus longue ascension du jour : 14 km assez réguliers aux pourcentages sympathiques, même entamé le col de Valsberg se monte bien. Il ne fallait juste ne pas oublier de tamponner le carton au passage à Dabo.

Lorsque j’avais découvert le parcours je m’étais dit que ce serait dommage de passer par là sans grimper au rocher emblématique … Mais bon, les nuages gris qui enveloppaient la chapelle St Leon étaient finalement l’excuse idéale pour m’abstenir de cette ascension supplémentaire un brin présomptueuse.
C’est ensuite une longue dégringolade par la vallée de la Mossig, ou je me pose sur un banc le long de la piste cyclable à l’heure du gouter, en profitant de la jolie vue sur Wasselone. Un nouveau pétard nous conduit à Westhoffen, on traverse la Bruche à Dinsheim ou je croise les coureurs des Foulées du Schiebenberg. Marrant de trouver là Pierre et ses enfants avec des dossards, belle ambiance sportive dans la famille Rousselot … Mais bon, pas le temps de raconter sa vie, il reste encore une sacrée montée avant de basculer du Rosheim pour l’ultime contrôle. Les derniers mètres sont les plus terribles et c’est là que le pignon de 32 s’est trouvé malin de ne pas vouloir faire le taf. Depuis qu’il s’est mis a l’électrique le matériel se croit tout permis. Y a pu de respect pour les vieilles jambes.

Le vent qui nous avait été plutôt favorable tout au long de la journée s’est rattrapé en nous pourrissant la vie sur les 30 bornes restantes pour rejoindre Mundolsheim. Mais j’ai eu le plaisir de faire valider mon carton par Jennifer Miss Sourire. C’est toujours aussi sympa de se poser à la table des Randonneurs de Strasbourg pour un grignotage revigorant, avec évidemment Beatrice aux petits soins.

Les copains n’étaient pas encore arrivés, mais de peur de prendre racine et surtout la pluie un peu plus tard, j’ai quitté la salle vers 19h30 pour rentrer à la maison. 60 bornes bien agréables où j’ai eu le plaisir de croiser Philippe, Manala puis Olivier à quelques kilomètres du but. Puis de flâner le long du canal de la Bruche au soleil couchant avant de profiter à nouveau d’un bon vent favorable pour terminer le périple.

Félicitations aux Randonneurs de Strasbourg pour l’organisation toujours parfaite et merci pour ce joli parcours. A tout bientôt pour le 400 !!!

 

 

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