L'auteur : marathon-Yann
La course : Marathon de Paris
Date : 2/4/2023
Lieu : Paris 16 (Paris)
Affichage : 1083 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
N'abandonne pas tes rêves : continue à dormir. C'est la première idée qui me vient à l'esprit quand mon réveil sonne ce dimanche, à 5h. Puis je me rappelle qu'aujourd'hui c'est marathon, et pas n'importe lequel, le marathon de Paris, et je sors du lit : le plus dur est fait.
Même en me levant tôt et en me préparant rapidement, je n'ai pas beaucoup de marge arrivé Avenue Foch. Je pose mon sac et trottine jusqu'au sas de départ. Cela suffit à m'échauffer, tellement que je jette tout de suite le sac poubelle que j'avais pris pour garder un semblant de chaleur. Alors qu'il me reste 20 bonnes minutes à patienter dans le froid. Erreur de débutant, la deuxième déjà aujourd'hui après avoir oublié ma montre GPS qui continue à charger tranquillement sur ma table de chevet. Je suis incorrigible.
Pendant que je tremblotte sous la pluie fine, je me répète la stratégie du jour, un copier-coller de celle de l'an dernier : me coller au meneur d'allure 3h, copier son allure de métronome, et le suivre le plus longtemps possible. Comme j'apprends quand même de mes expériences, je sais qu'il n'y aura pas forcément un meneur par vague du sas, et qu'il y aura plusieurs vagues dans ce sas (je ne sais pas si je suis clair). Je me place donc à l'avant de celui-ci, tout près de la ligne de départ, et vois avec plaisir une flamme rouge s'installer à côté de moi. Il va y avoir du sport !
Départ aussi enthousiasmant que d'habitude, je dois me freiner sur les 3 premiers kilomètres pour rester avec notre peloton. Celui-ci est fourni et sérieux, ça ne rigole pas, et ça ne s'excuse pas quand ça balance un coup de coude au fait un croche-pied involontaire. Ca m'énerve, mais je me dis que ce peloton va forcément s'éclaircir au fil des kilomètres et qu'il me suffit d'être patient.
Les organisateurs ont annoncé de petites modifications sur le parcours. La première que je constate est un crochet devant la pyramide du Louvre, ce début de course est vraiment très touristique (et très joli). Première conséquence : l'emplacement des ravitaillements est légèrement modifié. Je me fait presque surprendre pour le premier, et loupe le second, masqué par le peloton des "3h" auquel je m'accroche.
Car je m'accroche déjà. Je me dis qu'un mois après une course de 24 h et deux semaines après l'Ecotrail 80, ce n'est pas étonnant. Je me dis aussi que c'est décidément très facile de se trouver des excuses. Je me dis enfin que je ne suis pas venu pour lever le pied après 1h de course, et je continue à ce rythme, mais je n'ai déjà pas beaucoup d'espoir d'accrocher enfin la barrière des 3h.
Nous sommes dans le bois de Vincennes, et un spectateur me fait rire avec sa pancarte "Allez Alain Philippe" (pour comprendre l'epoustouflante l'histoire de ce slogan, je vous invite à consulter le site de la FFL, Fédération Française de la Loose). L'humour des pancartes est un art que j'admire. Être percutant en 40 signes, mieux que Twitter !
Même si je ne suis pas facile, j'avance encore à bon rythme et avec plaisir dans cette partie. Passage au semi en 1h29m45 dans une ambiance extraordinaire, entre la Porte Dorée, la mi-course, et le deuxième passage place de la Bastille, l'ambiance est au top.
C'est ensuite les quais de Seine, l'heure de vérité. Je sais que l'an dernier, c'est au bout de ce segment, au km 30, que j'avais lâché le meneur d'allure 3h. Cette année, je ne tiens pas jusque là, c'est au km 28 que je le vois s'éloigner doucement. La fin va être longue. Pour me relancer, je m'arrête 30 secondes au ravitaillement, le temps de manger un quart de banane et de m'hydrater sérieusement. Puis je repars un peu misérablement, essayant de rester indifférent aux nombreux coureurs qui me dépassent. L'un d'entre eux me fait une réflexion sympathique au sujet de mon tee-shirt "Spartathlon 2022 Finisher", au moins je ne l'aurais pas mis pour rien !
Les principales modifications du parcours se concentrent sur la fin. Plutôt que traîner dans les allées interminables du bois de Boulogne, nous revenons dans la ville et grimpons vers le Trocadéro. Si ce nouveau tracé nous propose deux "côtelettes", il nous offre autant de descentes où il serait facile de relancer (si l'on visait encore un temps, ce qui n'est plus mon cas) et un public de nouveau nombreux et bruyant (à défaut d'être toujours brillant, à l'image de ce spectateur qui se retrouve par terre pour avoir voulu sprinter à côté des coureurs). Dernière descente , virage serré pour aborder l'avenue Foch et franchir enfin la ligne d'arrivée, en 3h05.
Sentiments très partagés à l'arrivée. D'un côté, la déception de n'avoir pas vraiment lutté pour les 3h, ce que je me suis répété la dernière heure de course que j'ai vécu d'une façon assez négative. De l'autre, la satisfaction d'avoir donné tout ce que je pouvais aujourd'hui, de finir dans un temps finalement rès honorable vu mon niveau, et surtout d'avoir participé à cette belle fête. L'éternelle question du choix de mes priorités et de mon calendrier, comme un copier-coller de mon récit de l'an dernier. Une chose est sûre : je n'abandonerai pas mes rêves, je remettrai mon réveil à 5h du matin.
2 commentaires
Commentaire de Rem posté le 06-04-2023 à 16:18:00
merci pour ce CR, et très belle perf ! Que de Marathons aux portes des 3h ! Bravo et que Marathon-Yann poursuive sa quête. a dans un an ou avant :)
Commentaire de Bacchus posté le 06-04-2023 à 19:01:43
Merci pour ce récit, très belle perf
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.