L'auteur : Zaille
La course : Trail Terre de Feu - 30 km
Date : 26/2/2023
Lieu : Turckheim (Haut-Rhin)
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Distance : 30km
Objectif : Faire un temps
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Nouvelle saison, nouvelles courses et beaucoup de projets tant sur bitume que sur chemins. Je suis d’ailleurs en plein plan d’entraînement pour le marathon d’Annecy en avril. En attendant, pour parfaire l’affûtage, je me suis inscrit à quelques courses dont le Trail des Terres de Feu à Turckheim en version 30k.
Objectif de moyenne : 6:30/km
Un format que je juge comme un court même si pour 28km on annonce 1400m de D+, un beau ratio grimpette/km. Mon but sera d’aller le plus vite possible pour mettre à l’épreuve mon cardio et ma vélocité en mode trail dans l’optique de pouvoir me lancer plus sereinement sur les plus gros formats que j’ai déjà programmés pour cette année (54km et 100km).
Je me fixe un objectif de moyenne. 6:30/km, c’est ce que j’ai calculé de plus cohérent en prenant en compte l’indice Betrail récolté sur mon dernier trail (en septembre dernier) et en le transposant sur les résultats de l’édition de l’an passé. Une approche très théorique mais ça me permettra de savoir durant la course si je suis dans les clous ou dans les choux 😉
Faut vraiment être con
Turckheim est à 1h15 de route. Avec Laetitia, qui est de la partie également sur le 30k, on a réglé le réveil à 5h45 et en ouvrant les yeux, péniblement, ce dimanche, on se dit tous les deux la même chose : faut vraiment être con ! On se prépare malgré tout en 30min et c’est parti avec juste une banane pour petit-déjeuner dans la voiture.
Il fait zéro degré avec un vent des plus désagréables. Bonnets et doudounes sont de sortie pour aller chercher les dossards. Je me dis que le short n’est pas forcément l’idée de l’année mais bon … Dans la salle il fait bien chaud et on fait la queue pour récupérer notre numéro. Il y a beaucoup de monde même si ceux du 20k ou 12k ne sont sensés partir qu’une heure après nous.
On retourne à la voiture pour se changer, à l’intérieur, à l’abri du vent glacial. Il nous reste 15 minutes d’échauffement, tout le monde court ou saute pour se réchauffer autour de l’aire de départ près d’une porte de la ville. Sur notre droite, les vignes que l’on va grimper sont au soleil, pas de pluie, c’est la bonne nouvelle du jour avec un terrain bien sec comme j’aime.
C’est parti pour au moins 3 heures de courses
Je me place dans le 1er quart au niveau du départ pour être dans ma tranche de niveau. Aux avant-postes je reconnais Baradel et Basilico, les stars locales, ils se retrouveront (spoiler), comme souvent, sur le podium de la course. Pour ma part, si je termine dans les 10-15% au scratch, la mission sera accomplie. Une dernier mot d’encouragement à ma douce et c’est parti pour au moins 3 heures de courses.
Le début du tracé en faux-plat montant facilite les placements et les premiers ajustements se font sans gêne aucune. Très vite ça monte pour de bon, tout le monde court encore mais pas pour longtemps. Je ne pensais pas marcher si tôt mais le cardio est déjà bien sollicité. J’alterne marche et course. Je sens que je suis dans le bon groupe de niveau, on est tous logé à la même enseigne à ce moment-là.
300m de D+ en 1,4km et Patrick Montel
Un peu avant le km5 on bascule enfin sur la première descente. C’est le moment de me tester à nouveau dans cet exercice technique. J’ai eu une révélation l’année dernière, après le marathon du Mont-Blanc. Je me suis rendu compte que les chemins en Alsace n’étaient absolument pas « technique » et qu’il fallait donc y aller à fond. Et c’est ce que je fais ! Personne ne doit me dépasser ou du-moins, très peu de monde, contrairement aux années précédentes. Si je ne suis pas essoufflé c’est que je ne vais pas assez vite et donc j’accélère.
Arrivé en bas, 6:05 de moyenne ! Ça sent bon, pourvu que ça dure … Aïe ! La voilà, la grosse montée que j’avais repéré sur le profil : 300m de D+ en 1,4km !! Inutile d’essayer quelque foulée que ce soit, je marche, comme toute le monde. Parfois j’appuie sur mes cuisses, parfois je me penche ostensiblement en avant. Les mollets me font mal, les tendons d’Achille aussi, c’est dur. Une surprise en bout d’ascension : Patrick Montel, le fameux commentateur sportif, couvre l’événement pour sa page Facebook et filme : ça y est je suis célèbre 😊
Ambiance KV
Km9, on redescend, j’ai un pied endormi, comme des fourmis qui me font perdre toute sensibilité. Je déroule comme je peux mais c’est bizarre. Une sensation que j’ai déjà connue il y a très longtemps et que je redécouvre. Problème de chaussette peut-être ? Je ne sais pas mais bon, la chose disparaît assez vite finalement …
Très vite ça remonte dans le même style qu’avant, waow, ambiance KV. La moyenne en prend un coup, je suis largement au-dessus de 7:15/km. Je sais que c’est le dernier gros obstacle, celui juste avant le 1er ravito, km14. Je ne m’arrête pas, d’ailleurs dans mon petit groupe tout le monde trace. 2 filles notamment qui, je pense, ont une place à jouer chez les féminines. J’ai prévu une flasque et une compote que j’estime suffisantes pour les 3 heures d’effort. Et en plus la raclette de la veille m’a fait le plein de lipide 😊
Le palpitant est dans la boîte à gants
On est à la moitié, sur un single, je pourrais dépasser mais on avance bien et le risque n’en vaut pas la chandelle. Petit sprint de courte durée vers la montée en direction du sommet de la course le Grand Honack et son belvédère dont il faudra faire le tour avant de redescendre. Juste avant j’arrive au niveau d’un coureur qui me reconnait grâce à mon maillot de club. On échange 2-3 mots mais je suis étonné de le voir là car il a clairement un niveau supérieur au mien. On fait un peu l’élastique sur 2-3 km puis, et, étonnement, je le distance …
Km17, c’est parti pour 4-5km de descente où je me fais vraiment plaisir. Je suis à fond, les tendons pleurent et le palpitant est dans la boîte à gants. Je cours aux alentours de 4 :30 dans les chemins et ce ne sont que quelques coureurs perdus du 20k/12k qui me font ralentir le temps d’un dépassement parfois dangereux, parfois un peu brutal avec un peu de contact (pardon, pardon, …).
Oups, aïe, ouch
Km21, ravito, je passe, pas d’arrêt aux stands, ma moyenne est sous surveillance. 6:36/km, ça va le faire, c’est sûr. Il reste 7/8km avec beaucoup de descentes donc … Je fonce, je dépasse à tout va avec un coureur dans mes talons qui est sûrement bien content que je déblaie pour lui. Juste le temps de penser que je n’ai mal à aucun genou ou hanche et … oups, aïe, ouch. Ma cheville gauche qui part à l’équerre, une vague de sueur froide traverse mon front, c’est la cheville que je m’étais déjà faite semaine dernière lors d’un entraînement, elle était très sensible et sous surveillance toute la semaine. Je continue sans broncher, il reste 4/5km … Finalement la douleur disparaît et j’oublie aussitôt ce petit stress.
Un dernier coup de cul puis la descente finale, les chemins sont toujours aussi « roulants », même en monotrace, on peut donc bien dérouler. Bientôt on sort de la forêt pour arriver sur les vignes, en contre-bas des villages et donc l’arrivée … Je suis à 6:30 de moyenne et dévale toujours aussi vite que possible la pente même les raidards qui descendent tout droit le long des vignes que je descends par petits pas rapides sur les talons.
Objectif atteint
On arrive dans Turckheim … « Plus que 2km » me dit-on ! Hein ? En fait, on est à Niedermorschwihr, le village d’à côté et en plus ça monte, un peu, mais ça monte, je surveille ma montre. On est sur du bitume ou chemin blanc, pas de raison de ralentir. Je relance même ! Arrivée dans Turckheim, pour de bon, je scrute au loin après chaque virage pour voir l’arche d’arrivée. L’objectif est atteint mais ce serait bien que ça s’arrête maintenant !
Ahh, la porte de la ville et l’arche : 3h05, 29km et 6:22/km de moyenne. Super course, bien gérée avec aucune déficience tout du long. Les tendons et mollets sont douloureux mais c’est peut-être la preuve que je me suis donné à fond. Je suis content de moi et descends la Tourtel offerte d’un trait. Je retrouve quelques RIMois (Run In Mommenheim) inscrits sur le 20k pour échanger sur la course. Les montées KV-style ont marqués les esprits chez tout le monde.
Pas de regret
Je commence à avoir froid, je rejoins la voiture pour me changer et reviens sur la ligne d’arrivée pour attendre femme et amis. Laetitia fera 3h38 pour une estimation de 4h et termine donc avec un excellent temps tout en ayant eu de bonnes sensations tout le long.
On retourne à la salle bondée, prendre une bière ou deux entre amis et récupérer notre lot coureur (une bouteille de blanc, une casquette et le repas de midi). J’avoue que pour le prix payé, on est rarement aussi gâté. On assiste aux podiums, le premier, Basilico, aura mis 2h15 ! Rien qui ne puisse m’empêcher de manger mes pâtes et finir ma bière 😉.
Pour la petite histoire, la plus anecdotique, je finis 72e/411 soit 17,5%, j’y étais presque aux 15% mais il aurait fallu faire 5 minutes de mieux … Non, pas de regret.
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