L'auteur : Zaille
La course : Semi-Marathon de Colmar
Date : 11/9/2022
Lieu : Colmar (Haut-Rhin)
Affichage : 501 vues
Distance : 21.1km
Matos : Altra Pardigm 4.5
Objectif : Pas d'objectif
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Mais pourquoi aller courir un semi à 2 semaines de mon objectif principal de l’année, les 100km de Millau, et risquer de rajouter inutilement de la fatigue ou même pire, une blessure ? C’est vrai qu’un semi n’est clairement pas le kiffe du moment me concernant et mon PR de 1:34:29 datant de 2017 restera très certainement mon meilleur chrono pour toujours !
Suis-je raisonnable ?
Et donc, pourquoi ? Tout simplement, que grâce à Thomas et le groupe Vinci, Laetitia et moi avons pu bénéficier d’un dossard offert, il est évident qu’il était difficile de refuser d’autant plus qu’à notre disposition nous aurons également un espace privatisé et un after agrémenté de saucisses/bières 😉 Il n’en fallait pas plus pour motiver les troupes.
J’ai quand-même pas mal gambergé sur ma stratégie de course. Ma forme exceptionnelle le dimanche précédent sur un trail de 25km me donne bien envie de faire ce semi à fond les ballons mais on sera à J-13 de Millau, est-ce bien raisonnable : non. Suis-je raisonnable : non. Dans la semaine, je fais donc un entraînement de fractionnés longs à 4:30 sur 2x3000, histoire de voir. Je suis clairement à l’agonie au bout de ces 6km. Pire, j’ai des petites douleurs au pied et derrière le genou. Je prends clairement ça comme un signale d’alarme et un appel à la sagesse. On va laisser tomber ce scénario.
Je fais quoi ?
Pour le trajet, les copains du club proposent un covoiturage mais le départ en minibus est programmé à 6h du mat. Ouch, réveil à 5h20, ça fait mal mais le temps de ramasser tout le monde + le trajet de 1h15, il faut bien ça pour arriver sereinement sur les lieux. Et c’est vrai, c’est sans stress qu’on arrive à Colmar une bonne heure avant le départ de 9h00.
Dossards et maillots spécifiques « Vinci » sont récupérés à l’espace dédié par l’entreprise où l’on a même droit au café/croissant (pas pour moi, merci). On a le temps de papoter, aller une dernière fois aux WC et s’échauffer un peu avec les copains. Je n’ai pas de super sensations et je ne sais toujours pas comment je vais courir ces 21,1 km. J’ai définitivement exclu la chasse au chrono mais alors je fais quoi ?
Ma course avec Roger
On se rassemble tous sur la ligne départ et on se souhaite bonne chance le temps d’une photo souvenir. J’ai le meneur 1h40 devant moi (why not ?) et Laetitia s’est collé contre le 1h50 un peu plus en arrière. Je décide finalement, à la dernière minute, d’écouter la raison à minima en limitant mon effort cardiaque à 90% de ma FCmax, 158bpm. On verra bien ce que ça va donner comme chrono, ça sera la surprise à l’arrivée car j’ai aussi décidé de ne pas surveiller mon allure ou mes temps de passage, uniquement le cardio pour éviter toute tentation déraisonnable.
Les 2 premiers kilos sont en ville avec pavés, trottoirs, virages, runners … Pas très fluide tout ça mais du 4:30 quand-même derrière le meneur des 1h40 un poil rapide pour l’objectif où 4 :45 devrait être suffisant. Je suis bien et mon cardio aussi. Je me vois bien faire ma course avec Roger (j’ai décidé de lui donner un nom à mon meneur) même si je n’ai pas très envie d’être aggloméré au banc de coureurs qui le colle comme les sardines derrière un chalutier.
Condamné à rester avec les 1h40
Km5, premier ravito, je ne m’arrête pas, sur cette distance ce n’est pas vraiment utile et la température, bien que presque estivale, n’oblige pas à l’hydratation. Roger, je l’aime bien mais jouer à l’élastique derrière ses sardines me gonfle un peu. Sur une petite route vigneronne il est même impossible de dépasser tellement le bloc de runners est compact. Je profite malgré tout du passage d’un coureur avec une poussette pour emboîter le pas et dépasser le groupe.
Oh là !! Ça y est, le cardio m’indique 158, mince alors, je ralentie et je vois l’ombre du drapeau de Roger revenir sur moi. Je crois que je suis condamné à rester avec les 1h40. Ok, je crois que je vais me résigner et puis ce sera déjà pas mal. Je me remets dans le groupe, un peu en retrait quand même, c’est mon côté sociopathe. Mon cardio rentre à nouveau dans les clous, je me balade et profite du paysage avec montagnes et châteaux en point de mire.
Bye bye Roger
Après les vignes, on rentre dans le premier village, Wettolsheim. Il commence à y avoir du monde et Roger harangue la foule pour qu’ils nous encouragent, sacré Roger. Je suis à l’aise et mon allure, que je consulte à chaque kilo, se situe aux alentours des 4:40, c’est correct. La route bien large et la descente en sortant du village me font tenter une nouvelle échappée. Bye bye Roger, je profite du D- et fait le km10 à 4:31.
Il y a effectivement un peu de dénivelé sur ce semi car les montées et les descentes se succèdent. Je me sens en forme et suis tenter d’appuyer un peu plus sur les cuissots dans les montées mais mon cardio me l’interdit, je reste donc sage. On arrive dans Eguisheim, beau village médiéval avec ses petites ruelles pavés bien casse-gueule mais facilement domptable quand on fait aussi autre chose que de la route 😉
Quelques kilos sous les 4:40
Km11/12, encore une belle descente en sortant d’Eguisheim et un kilo à 4:22 qui va m’éloigner définitivement de Roger, sans regret, désolé. Bon, il reste moins de 10km, tous les indicateurs sont au vert même si mon cardio ne descend plus que rarement sous 156. Je limite donc mon effort et finalement ça me va bien comme ça.
La suite, je la connais, c’est ma 3ème participation, du plat, de longues lignes droites un peu monotones mais comme toujours avec des spectateurs çà et là pour mettre un peu d’ambiance. Colmar a toujours été un semi très sympa avec beaucoup de spectateurs, à Eguisheim notamment. Je continue de collectionner quelques kilos sous les 4:40 et commence à spéculer sur mon temps d’arrivée.
La fin de course approche
Je refuse toujours de regarder ma moyenne, je veux avoir la surprise à l’arrivée mais je sais que je ferai mieux que Roger et donc logiquement moins d’1h40. 1h3x, ce qui est pas mal, probablement juste quelques dizaines de secondes au-dessus de mon record.
La fin de course approche, on traverse une zone très arborée et c’est bien car on commence à chercher l’ombre, c’est vraiment une belle journée pour courir. Je continue de dépasser pas mal de monde, certains ne sont pas loin de l’agonie. Je me souviens, j’ai connu ça sur mes premiers semi quand la gestion de course était aux abonnés absents.
Que du bonheur
Plus que 5km, 4, 3, je commence le décompte, il est temps que ça se termine, j’ai de plus en plus de mal à respecter mon objectif cardio. On rentre à nouveau dans Colmar, l’arrivée est proche. Un dernier faux-plat montant me fait ralentir encore un peu. On attend le speaker, je reconnais la zone de départ, on y est. Le tapis rouge, je me fais dépasser par quelques-uns qui sprintent sur les derniers mètres mais je reste à mon allure de croisière et termine à 4:38 de moyenne pour un chrono de 1:36:56.
Waow, plutôt satisfait. A peine 2min30 de plus que mon PR et en mode économie en plus sur un parcours pas forcément rapide avec 67m de D+. Pas de fatigue, pas de douleur, que du bonheur sous un soleil radieux. Fred est déjà là et on est rejoint par Thomas, Ago et Sabrina. Laetitia termina en 1h48, mission accomplie pour elle aussi qui n’est pas loin de son PR. Il y a plus qu’à profiter de l’espace coureur réservé pour nous et se réhydrater comme il se doit ;-D
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