L'auteur : Zaille
La course : Trail du Haut-Koenigsbourg - 25 km
Date : 4/9/2022
Lieu : Kintzheim (Bas-Rhin)
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Distance : 25km
Matos : Altra Lone Peak 6.0
Objectif : Faire un temps
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THK, le Trail du Haut-Koenigsbourg, ça fait un bail que j’en entends parler sans jamais avoir eu l’occasion d’y participer. Pourtant le choix de la distance y est pléthorique en proposant des épreuves allant du 13km jusqu’à l’ultra de 109km. Cette année, avec Laetitia, on a décidé d’y aller, histoire de voir ce que l’on vaut encore sur un 25km, une petite distance agrémentée de D+ (880m) qui saura remplacer à la perfection ma sortie longue du Week-End à 3 semaines des 100km de Millau.
Je me fixe 2h45
Durant la semaine j’ai malgré tout fait 2 sorties programmées dans mon plan d’entraînement avec notamment du fractionné court et long. Quoi qu’il arrive j’y arriverai bien au bout de ce petit trail mais j’y ai quand-même greffé une petite prétention chronographique pour pimenter la sauce. Et si le chronographe ne devait pas me satisfaire, tant pis, mon objectif est ailleurs, à l’ombre d’un viaduc notamment 😉
J’ai analysé les résultats de l’an dernier et décidé de viser le 1er quart du classement. Cela implique une arrivée en 2h35 ce qui me parait un peu prétentieux ! En comparons à la Mac6 de NIederbronn où mon record est de 2h45 (il y a quelques années déjà), j’ai un doute même si là il y aura un peu moins de dénivelé … Dans le doute je me fixe 2h45 qui demande quand-même une moyenne de 6:37, une allure que je n’ai pas pratiquée depuis longtemps en trail. Allez ! Soyons fou ! Et si ça se trouve je ferai même mieux 😊
On fait la gueule
Le départ à 8h du matin et l’heure de route pour y aller nous obligent un réveil dominical à 5h45. Dur ! D’autant plus qu’à 1h00 on profitait encore de la sono du voisin qui fêtait un anniversaire. Donc, réveil difficile, on fait la gueule mais la météo s’annonce radieuse après la pluie de la veille. J’emmène une banane pour le trajet et ne pas avoir le ventre vide au départ même s’il doit y rester encore des reliquats de carbonara dans mon bide.
C’est quasiment que de l’autoroute, on arrive avec 45 minutes de gras mais le temps d’aller à la salle des fêtes (10 minutes), récupérer le dossard, le T-shirt fluo, déposer les sacs en consignes, passer aux toilettes et repasser aux toilettes (oui encore, je suis accompagné CQFD), on arrivera finalement sous l’arche de départ 10 petites minutes avant le coup d’envoi. Le temps de se souhaiter bonne chance, charger la trace et la stratégie PacePro, hop c’est parti !
2 minutes d’avance déjà
Je me suis habilement placé à l’avant pour éviter d’être bloquer par ceux qui vont marcher à la moindre pente. Les 2 premiers km sont un gros dos d’âne bitumé et bien large à travers ville et vignes, parfait pour bien se placer sans gêner et être gêner. Il y aura 2 grosses montées et la première ça sera pour … tout de suite !
4 bornes de montée qui commencent par du gros chemin bien roulant, tout le monde cours, encore heureux, on est plutôt sur du faux-plat que de la grimpette. J’ai un « bon » rythme et je double pas mal de monde. Je surveille ma montre avec l’écran PacePro qui m’indique l’allure cible pour mon objectif et mon avance sur ce dernier. 2 minutes d’avance déjà mais la route est encore longue.
J’ai bien progressé en descente
Km5,7, enfin du single ! Je commençais à me demander quand on allait monter sur des petits sentiers. Evidemment, la contre-partie c’est quand il y a un « randonneur » dans le groupe, tout le monde est contraint à la marche. J’avoue que là ça va, le runner devant moi alterne course et marche, je ne suis pas ralenti. Je dépasse finalement quand-même quelques concurrents plus lents en espérant que je n’aurai pas à payer ces efforts supplémentaires plus tard.
La descente, je suis à l’aise. Pour une fois personne ne me dépasse et je fonce sans complexe dans les caillasses et la boue. Le terrain bien qu’un peu gras est toujours très facile et il m’arrive même de doubler. J’ai bien progressé en descente lors de mes derniers entraînement trail et je pense aux caillasses du Marathon du Mont-Blanc où j’avais tellement de mal mais aucune comparaison n’est possible entre la technicité des sentiers alpins et ceux du massif vosgien.
Je pense aussi à Millau
Je m’approche de la 2ème et dernière (déjà) grosse montée. Elle sera un peu plus longue que la 1ère et avec un replat au milieu. Je reste confiant d’autant plus qu’à présent, au km10, j’ai 10 minutes d’avance sur l’objectif. Une arrivée en 2h35, je serai comblé. On n’en est pas encore à la moitié, restons prudent sur les spéculations.
On y est, dernière difficulté, je trottine toujours, bien essoufflé mais largement supportable. Souvent dans mes entraînements je m’oblige à courir coûte que coûte et j’ai l’impression que ça paie aujourd’hui. Je dépasse à nouveau pas mal de monde. Il y a de plus en plus de « marcheurs » mais moi je cours ! Je pense aussi à Millau où dans les 100km il y aura 1100m de D+ répartis essentiellement dans les 50 derniers km. Si je veux y réussir mon objectif de 11h, il faudra aussi que je cours dans certaines montées.
Les derniers pourcentages de montée ont eu raison de mes mathématiques
L’unique ravito n’est pas loin, j’entends certain s’impatienter. Pas moi ! J’ai décidé de le zapper, j’ai une flasque de boisson iso en main qui devrait me donner se dont j’ai besoin le temps de la course. Km15,5, un peu avant le fameux Haut-Koenigsbourg, le ravito. Je continue ma route comme prévu et sans regret par contre je suis bien essoufflé et m’autorise un peu de marche dans le raidillon juste après.
J’ai 11min d’avance à présent, j’en avait déjà plus de 12 mais les derniers pourcentages de montée ont eu raison de ma mathématique. Je compte sur la descente pour grapiller encore quelques miettes, on verra bien. Enfin on arrive au château, haut lieu touristique alsacien. Des bénévoles ont des déguisements médiévaux, c’est top. Une de ces damoiselles tend son bras devant moi, bêtement je pensais qu’elle veut « checker » alors qu’en fait elle m’indique simplement la direction du château dans lequel le parcours passe. Encore un peu je lui décrochais le bras LOL
On va y aller à donf
Et oui, une partie du tracé passe dans le château et ses coursives. On est prié d’y évoluer au ralenti et en baissant la tête. C’est original mais en retrouvant les chemins, mon avance est tombée à 8min ! Mince alors ! 9km de descente maintenant, on va y aller à donf 😊
Quelques escaliers et un premier sentier encombré de pierres me font débuter la descente pas si à donf que ça mais, malgré tout, je commence déjà à grapiller quelques secondes. A partir du km19 ça va vraiment être roulant et là je déroule avec 3 kilos sous 5:00 dont un à 4:21. Je suis essoufflé mais tellement grisé par la « vitesse » et mon avance qui commence à me faire espérer une arrivée en 2h30.
Je suis vraiment facile, je double en descente mais aussi dans les quelques coups de cul de ce final. A 3/4 km de l’arrivée on est rejoint par le circuit du 13km, des runners moins expérimentés et beaucoup plus lents, je suis un peu ralenti sur des singles mais dépassent à tout va en passant même dans les ronces, je suis déchainé. J’ai l’impression que certains sont à l’arrêt quand je les passe. Je déboule à 4:45 de moyenne et on commence à entendre le speaker de l’arrivée.
Super content
Je vais passer sous les 2h30, waow ! Je continue d’accélérer mais il est temps que ça s’arrête mes jambes commencent à m’envoyer des signaux de fatigue. Arrivé en ville, je sprinte encore en voyant l’arche : 2h25 (5:45 de moyenne) ! Yes, mission accomplie et plus encore. Super content.
Au ravito on nous donne un sachet avec une bouteille d’eau et 2/3 encas, pas de coca, c’est de çà dont j’ai envie dans l’immédiat. Dommage, je vais donc me contenter de ce maigre butin en attendant ma belle qui arrivera en 2h50, bravo ! On repartira tous les deux satisfaits de notre matinée.
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