L'auteur : augustin
La course : Martigny - Combe - Chamonix
Date : 22/8/2022
Lieu : Martigny-Combe (Suisse)
Affichage : 384 vues
Distance : 41km
Matos : Brooks Ghost
Objectif : Pas d'objectif
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RECIT MCC
LUNDI 22 AOUT 2022
La course improbable !!!
Mon premier « vrai » trail en montagne, et donc avec du dénivelé. Moi qui suis pur coureur sur route, je vais enfin tester le terrain de jeu préféré de ma petite femme !
Au programme donc, un dossard récupéré grâce au partenariat entre Dacia et l’UTMB pour la course « MCC » : 40 km et 2 300m de D+, course qui se joue à guichets fermés, limitée à 1 000 runners, à destination des locaux, des bénévoles et des partenaires.
Parcours modifié (+2 km et +250m de dénivelé, une broutille, l’équivalent de la tour Eiffel) l’avant-veille du fait d’un ruisseau en crue, on passe donc à 42 km & 2 500m de D+ annoncés.
L’orga demande une côte ITRA minimum de 290, bon ça va je suis à 630 😊 Je remarquerai d’ailleurs que dans la liste des favoris, les gars sont sacrément costaud, les dix premiers favoris ayant des côtes supérieures à 800 !
Cette course s’ajoute au calendrier 2022, déjà bien chargé. Le challenge principal était l’Ultra Marin, version 100 miles début juillet. Et 5 semaines après cette MCC il y aura le marathon de Rouen, qui est mon objectif prioritaire.
Donc j’arrive là-bas avec 0 prépa spécifique car je suis en plein prépa marathon (à mi-parcours), et passablement entamé physiquement. L’addition risque d’être salée !!!
J’attaque dès le vendredi le traditionnel malto (en Bretagne), le samedi (en Ile de France) et enfin le dimanche (voiture vers Cham !)
Le samedi, grosse séance rapide, incontournable de ma prépa marathon. J’ai bien conscience qu’à 48h de ma course ce n’est pas très malin !
Route le dimanche, pas idéal mais pas eu le choix, c’est vraiment en mode « last minute » mon truc, tout ce qui est déconseillé de faire en fait !
Arrivée à l’hôtel le dimanche en fin de journée, on file immédiatement à Chamonix pour aller récupérer les dossards (MCC pour moi, TDS pour madame), avec un rapide check du matériel obligatoire.
Surprise, le village des exposants est fermé (!) et manifestement n’ouvrira qu’à partir de lundi. Dommage pour les coureurs de la MCC !
Le prédicteur de course, fourni par l’appli LiveRun (qui calcule le chrono estimé, en fonction de sa côte ITRA) me donne 5h15, donc environ 5h35 avec la modification de parcours annoncée. M’est avis que c’est à prendre avec des pincettes quand même !
Lundi matin, après une courte nuit, j’ingurgite mon demi-gatosport règlementaire puis madame me dépose gentiment pour que j’enchaine avec la navette de 8h qui part de Chamonix vers Martigny-Combe (SWI) pour rejoindre le départ. En retard sur mon quota de sommeil, je fais le constat que décidément j’ai coché toutes les cases de ce qu’il convient d’éviter de faire…
Sur place, un peu de repos, puis direction la ligne de départ gentiment pour aller se placer. Une amie commune me guettait, on papote tranquillement. Météo favorable, il fait déjà chaud et pas un nuage à l’horizon, ça va cogner !
Sur la première ligne je me retrouve aux côtés de Luca Papi, extraterrestre enchainant les compètes XXL les unes après les autres. Les autres acolytes sont sacrément affutés, manifestement ils ne sont pas venus pour admirer le paysage !
Compte à rebours, le speaker chauffe gentiment l’ambiance, les appareils photos et caméras s’excitent, puis à 10h nous sommes lâchés.
Je pensais que le tout début, en ville, serait plat avant d’attaquer la première montée, eh bien que nenni, c’est direct en prise (mais sur macadam encore).
Rapidement le groupe s’étire, chacun veut être bien placé avant d’attaquer la première montée, sous les encouragements des Suisses, adultes comme enfants.
Les pourcentages de pente sont déjà bien raides, le cardio est haut perché, le soleil tape fort, le peloton avance de façon concentrée, et en silence.
Au bout de pile 1h de course j’arrive au col de la Forclaz, cool déjà 1 000m de D+ de parcourus en un peu plus de 7 km, je bipe à la 55ème place et le public nous encourage chaudement, c’est bien sympa. Il est déjà temps de compléter les flasques, avec cette température on boit beaucoup ! La BH était à 12h15, il est 11h pile, ça roule.
Je remarque que je suis un des rares coureurs à ne pas être équipé de bâtons, visiblement un routier au milieu des vrais traileurs ça fait tâche 😉
Mais la modification de parcours intervient ici : on redescend vers Trient (parcours commun avec l’OCC), je me fais déposer en descente (bon ok, mes chaussures -Brooks Ghost- sont plus typées route !) par des athlètes, hommes et femmes, qui filent comme des cabris !
Puis il est temps de regrimper, on passe par le chalet des grands (atteint en 2h30 de course pile) puis direction du refuge du col de Balme (700m de D+ encore, répartis sur 9 km). Certains passages sont vraiment techniques, avec même une main courante le long du ravin, ambiance ! Globalement les sentiers empruntés permettent rarement de courir, il faut éviter moults obstacles (pierres, racines) quand bien même c’est parfaitement balisé.
C’est la frontière Franco-Suisse ici. Passage au refuge en 3h20, à la 103ème place. Assez exposé au vent ici, je recharge fissa mes flasques et repart rapidos. La BH est à 15h30. Pas besoin de grignoter j’ai tout ce qu’il me faut sur moi.
Dans la descente je paie direct mes non-entrainements de dénivelé, les cuisses couinent, il faut slalomer entre les cailloux, racines, et parties techniques, le chrono peine à passer sous les 6’ au km, pas cool !
Direction Argentière, là je recharge mes flasques et prend un peu de coca, il fait chaud ! mais le dossard ne bipe pas par contre, donc pas eu plus d’infos précises des temps & classement.
Direction le lavancher désormais, les gentils bénévoles croisés nous annoncent la fin des ascensions très prochainement ! Passage en 5h13 et 111ème au classement à ce moment-là.
Mes cuisses capitulent en descente, les quadris sont en feu, je me fais doubler, suis incapable de courir proprement dans cette configuration. C’est vraiment différent de ce que j’ai l’habitude de faire 😉 Je regarde mon chrono qui défile, on atteint 5h de course, heureusement on sent que ce n’est plus très long.
Ah enfin on arrive aux bois, je reconnais cette partie (à Noël j’avais couru sur ces chemins à l’époque enneigés, jusque dans le centre de Cham). Là je me régale, c’est plat, le chemin est roulant, malgré les 5h30 dans les pattes il me reste du jus et j’aligne les kilos à 4’30 d’allure. Là je suis dans mon élément !
Je double quelques concurrents dont la foulée est plus « heurtée » et longe l’Arve, le public est bien présent et ses encouragements me portent. Je croise mon pote Jeff qui m’encourage chaudement au passage, et j’aimerai quand même finir en <6h donc j’augmente encore un peu l’allure.
Je me retrouve dans Cham, chaudement acclamé et file vers cette fameuse arche, synonyme de délivrance. Moi qui ne suis pas trailer, j’ai quand même la chair de poule ici, reconnaissant la fin de parcours des ami(e)s engagés l’an passé sur les CCC et UTMB. Quelle liesse, quelle ambiance !
Chance, je n’ai personne devant ni derrière, j’aurai droit à un finish que pour moi. Je passe sous ladite arche en 5h50, et finirai en 109ème place au scratch (6ème de ma catégorie) en faisant le mariole sous l’arche 😉
A peine le temps de récupérer, direction le ravito pour descendre une demi-bouteille de coca, je suis desséché bien qu’ayant bu finalement pas mal, mais il a fait chaud. Les comprimés d’électrolyte dans les flasques d’eau ont bien aidés à lutter contre la perte de sel, je n’ai pas eu de crampes, impecc. Aucun bobo d’ailleurs, pieds pas abimes, juste les cuisses devenues HS !
Je retrouve madame, qui elle est déjà dans sa bulle (le départ de sa TDS est à minuit ce soir) puis file au gymnase pour une douche salvatrice, dommage il n’y a pas d’eau chaude, à revoir l’orga UTMB !
Et moi il va falloir que je recharge les batteries, car je vais être de garde, comprendre : faire l’assistance de madame ! Idem comme l’an dernier lors de la CCC de ma chérie, mais à ce moment là il n’y avait eu qu’une nuit dehors. Cette année ce seront deux nuits…..argh !
En conclusion, une course sacrément bien organisée, rien n’est laissé au hasard. Balisage impecc, ravitos bien, mais je ne suis toujours pas fan de ces paysages au point de traverser toute la France pour cela (au grand désespoir de mon épouse, qui elle ne jure que par ça !)
C’était une épreuve pas évidente, technique, qu’il aurait fallu mieux préparer (mais mon choix était de prioriser le marathon, donc j’ai eu ce que je méritais) pour sûrement mieux savourer & performer. On reprend la prépa et on reste concentré sur la prochaine aventure, le marathon de Rouen, dans 5 semaines. A bientôt !
2 commentaires
Commentaire de marathon-Yann posté le 26-08-2022 à 15:55:46
Chouette récit, c'est toujours intéressant de changer de terrain, et tu as assuré !
Bonne chance pour Rouen !
Commentaire de augustin posté le 26-08-2022 à 16:08:18
Merci Yann! à bientôt, sur je ne sais encore quelle course ;-)
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