Quelle expérience incroyable de terminer un premier cross triathlon ! Depuis longtemps l’envie me trottait dans la tête (par mimétisme peut-être, une pensée pour Bruno, Samuel, Patrick, Yvan, Greg et Robin, ils se reconnaîtront) mais c’est en découvrant le format nature et technique du cross triathlon que je me suis jeté à l’eau. Nager en eau libre puis pédaler et courir dans des chemins vallonnés, le tout enchaîné en moins de 2h, c’est fun et sportif !

Saint- Victor sur Loire, ce 4 juin après- midi. Ce bourg médiéval accroché à un piton rocheux donne sur les méandres de la Loire, le cadre est chouette ! La chaleur est lourde, le soleil résiste aux orages, ouf ! Laurence m’accompagne dans cette expérience initiatique. C’est elle qui m’a encouragé à prendre des cours de natation, où la technique de nage est primordiale pour bien glisser dans l’eau. Pour sa présence et son soutien, je lui dois beaucoup. On arrive juste à temps pour le contrôle du matériel par des juges arbitre de la fédération française de triathlon puis marche pieds nus jusqu’au bout du port. Une centaine de participants, la plupart des spécialistes (certains avec combinaison et tous avec tenue « trifonction ») et moi le petit baigneur ! Echauffement direct dans l’eau douce à 21°, briefing du directeur de course Arthur Forissier qui est juste le champion du monde de cross triathlon. Il partira 5 minutes après nous pour se challenger, une ultime répétition avant le championnat du monde en Roumanie dans quelques jours !  Je suis étonnamment serein. 

LE PETIT BAIGNEUR

 C’est parti pour 500 mètres dans la Loire, le battement des bras et jambes des concurrents qui me devancent font l’effet d’une lessiveuse ! Ni coup de coudes ni de pieds, l’espace est large et je m’élance à mon rythme sans chercher à suivre la meute devant. Je me retrouve vite accompagné de deux trois autres nageurs esseulés avec le bateau balai ! Je m’applique autant que possible sans m’affoler, les sensations sont plutôt agréables. C’est la première fois que je nage en eau libre en compétition, l’effort est constant et le plus dur c’est de bien se repérer dans l’immensité aquatique ! Parti 5 minutes après, Arthur Forissier me dépasse juste à côté  avec une belle coulée ! Je passe un peu trop à l’extérieur de peur peut-être de rater le contournement de la première grande bouée jaune et prendre une pénalité ! Passé la seconde, virage à 90° et j’aperçois l’esplanade de sortie. Je glisse de mieux en mieux dans l’eau mais que ces derniers mètres sont longs. Je me relève et touche terre au bout de 17 minutes et près de 565 mètres en avant dernière position ! Bien encouragé par le public, je rejoins le parc à vélo en  courant.

 

REMONTADA

1^ère transition. Je reprends mon souffle, enfile casque, chaussettes et chaussures, je décroche enfin le VTT mais il faut sortir du parc à vélo à pied pour monter sur la bécane. De là, c’est parti pour une course effrénée à sensation. Une boucle à faire trois fois de 4km cela parait facile sur le papier et bien non ! Démonstration : à la sortie du port, on attaque d’entrée des monotraces caillouteuses le long de la Loire puis succession de raidards en pierriers et passages roulants dans la forêt, traversée de deux ruisseaux et montée d’escaliers  avec portage du vélo, un vrai cyclo-cross, il y a de tout ! Le cardio est au zénith. Puis au sommet du village, toboggan avec une descente rapide sur une petite route pour rejoindre un chemin herbeux et la plage. Trois fois comme cela, je n’avais jamais connu cela, moi qui étais presque ignare à vélo il y a encore quelques mois. Trois boucles c’est l’occasion de se faire prendre un tour par les cadors (encore Arthur Forissier) mais aussi de rattraper quelques concurrents directs, de s’encourager mutuellement et de voir sa progression sur un tracé varié et exigeant. La « remontada » commence. 50^ème temps à vélo, seconde transition.

 

 Chaussures de running aux pieds, c’est mon point fort. 5 km en deux boucles typé trail.  Je rattrape une concurrente bien affûtée mais elle a un tour d’avance sur moi ! Puis je ramasse « les morts » dans la forêt et un chemin sinueux très pentu pour atteindre le sommet du bourg. Les sensations sont horribles dans cette première boucle, certainement la succession d’efforts intenses et différents sur le plan musculaire. On rejoint ensuite le port par une descente rapide et vertigineuse sur bitume. Là encore la présence précieuse de Laurence et ses encouragements. Rebelote pour la seconde boucle mais dans de bien meilleures dispositions. Le final se déroule au dessus de la plage, au sprint avec un autre valeureux participant avec lequel j’avais opéré la jonction en bas de la descente. 16^ème temps en course à pied pour une anecdotique 48^ème place, le tout en 1h40’ et 18km tout cumulé. Le souffle coupé mais heureux. L’essentiel était ailleurs : découvrir de nouvelles sensations à travers ce triple effort dans un cadre naturel privilégié.

Merci aux organisateurs et bénévoles d’avoir lancé cette première édition réussie. Après tant d’années de course à pied, j’apprends encore en sortant des sentiers battus, l’envie de rempiler dès que possible pour capitaliser cette nouvelle expérience.