L'auteur : augustin
La course : Ultra Trail du Périgord - 88 km
Date : 7/5/2022
Lieu : Lalinde (Dordogne)
Affichage : 902 vues
Distance : 86km
Matos : Brooks Ghost
2 tee-shirts MC + manchettes
Objectif : Se défoncer
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Récit Périgord Grand Trail, format 88 km
Le samedi 7 mai 2022
Disons-le d’emblée, c’est ma course coup de cœur. Je suis fan de la région et me ressource là-bas dès que j’en ai l’occasion.
Je passe enfin sur le grand format, après avoir couru 2 fois (2018 et 2019) le format 44 km (« Trail des Bastides ») que j’avais adoré (difficile de ne pas aimer ce coin paradisiaque de France !!!)
Une organisation tip-top avec des passionnés aux commandes, une épreuve typée familiale (limitée à 600 coureurs) et une ambiance bon enfant, des parcours idylliques, que demande le peuple ???
Pas de prise de tête, plusieurs formats proposés pour répondre à toutes les attentes : une rando de 14 km, une course de 15 km, un de 44 km et enfin l’ultra de 88 km.
Le parcours s’annonce grandiose, avec des endroits « coup de cœur » -je me suis marié dans un des villages traversés ! – et si la météo est clémente alors on va se régaler !!!
Inscrit tôt, j’aurai la chance de bénéficier d’un dossard « petit numéro » et porte-bonheur, le n°7 !
En termes de préparation, c’est finalement non-stop depuis mi-janvier (2 mois spécifiques pour préparer l’EcoTrail de Paris version 80km), donc j’ai enchainé illico avec cette prépa Périgord Grand Trail, et j’enchainerai après cette course aussi sec sur la prépa Ultra Marin. Ouf !
Sur les 4 premiers mois de l’année donc j’en suis à 1 200 km de running, 850 km de vélo (+47 h de home-trainer, merci Zwift pendant l’hiver !) et 23 km de natation. Pour un total de 195 heures, une moyenne de 11h par semaine sur le premier quadrimestre, c’est honnête 😉
Détail de la prépa spécifique (8 semaines) ci-dessous :
Pour en revenir au choix de cette course, le descriptif est bien ficelé quand même, jugez-en plutôt :
« De bastides en églises, de cités médiévales en villages classés parmi les plus beaux de France, de sentiers romains en demeures oubliées, vous naviguerez à travers notre cher Périgord pourpre et Périgord noir à la recherche de l'histoire de notre région et de notre rivière « Dordogne ».
Un Voyage unique pour une Course unique »
Venez courir au rythme de l'histoire de la rivière Dordogne. Cet ultra a été créé par des trailers passionnés de leur région et de leur patrimoine.
Le coureur traversera successivement les villages de Couze, Lanquais, Bayac, St Avit Sénieur, Molières, Cales, Trémolat, Mauzac, pour enfin rentrer sur Lalinde.
Arrivés sur place la semaine précédente (vacances scolaires tombent bien), nous sommes finalement nombreux car avons proposé aux collègues de club de ma femme de courir, et c’est tant mieux.
Par contre nous ne serons que 3 à être alignés sur la version Ultra (dont ma bien-aimée), le reste majoritairement inscrit sur la version 44 km.
Malto les mercredi, jeudi et vendredi. Pas vraiment de repos, ayant pléthore de travail d’entretien de jardin à faire (tronçonneuse, débroussailleuse, tondeuse), chaque jour je dépasse les 10,000 pas sans même avoir couru ! Donc pas vraiment reposé, mais ce n’est pas une surprise 😊
Le vendredi soir, préparation du sac avec peu de matos obligatoire (lampe frontale, couverture de survie, 1l d’eau mini, une éco-tasse). Mais une fois rajoutés le tee-shirt et les chaussettes de rechange, la Nok, la bouffe, le k-way et la, poche à eau, c’est une autre histoire !!!
Le samedi, c’est l’heure du réveil aux aurores (un peu avant 3h du matin), même pas 4h de sommeil, ça pique !
J’ingurgite le demi-gatosport règlementaire, puis départ tôt de la maison (à 20 minutes du départ) avec ma (meilleure) moitié et une autre amie, première fois que nous laissons les enfants livrés à eux même 😊 ou presque, car il n’y a pas que des coureurs à la maison.
Retrait des dossards sur place, j’en profite pour discuter un peu avec le G.O Fred. Il fait nuit (il est 4h30), frais, mais l’ambiance est bonne et les concurrents concentrés.
Petit briefing rapide, nous sommes un peu moins de 200 sur la ligne de départ, un dernier bisou à ma femme et je file me placer devant. Il fait frais (6-7° environ), les manchettes et le buff ne sont pas de trop ! J’ambitionne une allure cible de 6’ au km, pour finir autour de 9h et si possible autour de la 10ème place si j’en crois les résultats des années passées.
Compte à rebours puis à 5h les fauves sont lâchés, le début du parcours est éclairé par des lampes à huile placées sur les côtés, et en fond nous avons même droit à un feu d’artifice, juste magique ! Le ballet des frontales est sympa à voir en tout cas.
De mon côté je ferme le pack de tête, en 10ème position. C’est parti relativement vite, les deux premiers km seront courus à 4’30 du kilo, on s’observe gentiment.
Juste après avoir traversé la Dordogne nous attaquons la belle montée bien connue, et surtout immédiatement les escaliers bien raides, seul lieu ou cela peut potentiellement bouchonner sur le parcours. Sentier monotrace s’ensuit, vigilance car seule la frontale nous guide.
Devant cela cavale sec, les premiers prennent la poudre d’escampette assez vite tel des cabris.
Devant moi un concurrent chute, puis c’est mon tour, c’est humide par terre dans les sous-bois, restons vigilants !
Deuxième chute plus tard sur un chemin, flaque de boue glissante, appui fuyant et bim je m’étale de tout mon long, genoux et mains en témoigneront, pas cool.
A un moment avec un concurrent nous nous trompons de chemin, le temps de nous en rendre compte, demi-tour fissa et on retrouve la trace initiale, sauf qu’entre-temps c’est un troupeau de 6-7 personnes qui nous a doublé. Mon acolyte, qui est un vrai lièvre, repasse tout ce troupeau, moi je les doublerai beaucoup plus progressivement.
Passage par Couze et Saint Front (8ème km), bon il fait toujours nuit donc on ne voit rien.
Au 10ème km je passe en 54’ au lieu des 1h prévues. Je m’efforcerai chaque heure aussi de croquer un comprimé de Sportenine avec alternance de pom’potes, pâtes de fruits, barre amande ou nougat.
Au 14ème km c’est le passage par le château de Lanquais, juste magique avec le lever du soleil, tellement majestueux ! il y a ici le premier ravito, mais je ne m’arrête pas. 1h21 de course, 13ème au scratch. Tout va bien. Il fait frais quand même, je n’aurai pas refusé une couche supplémentaire, mais je sais qu’on aura trop chaud après alors je continue comme cela.
Puis le tracé nous fait passer par Bournazel (15ème km) et par le château de Bannes (23ème km), ici je passe en 2h11, toujours en 13ème position. Recharge des flasques fissa, à chaque fois avec un comprimé d’électrolyte à dissoudre dedans, impeccable.
Un passage par Naussannes (25-26ème) puis un peu avant le 30ème km il y a un très beau château que je ne connaissais pas. Passage du 30ème km en 2h54, toujours un peu d’avance sur le plan de marche, mais parcours assez roulant et depuis que le soleil est installé la température est plus agréable (mais la chaleur à venir fera des dégâts, assurément !)
Puis Beaumont du Périgord (village coup de cœur, j’y passe à vélo l’été) au 32ème km. Par contre je commence à avoir une douleur musculaire à la cuisse gauche, qui ne me quittera pas jusqu’à l’arrivée. Le reste des indicateurs est ok (pieds, mollets).
Toujours des bénévoles adorables, souriants, et un plaisir d’échanger avec eux à chaque fois, bien que ce soit rapide !
Un petit coup de fil à mon fils ainé, pour vérifier que tout se passe bien à la maison (il se sera réveillé à 6h30 pour faire suivre le lien LiveTrack à la coach de mon épouse !), nickel cela fait du bien de l’avoir et de pouvoir avoir des nouvelles fraîches à plusieurs reprises le long du parcours.
Puis St Avit Senieur (yeah !!! là où je me suis marié !) au 36ème km (BH à 6h de course). 3h33 de course, 14ème au scratch, tout va toujours bien, pourvu que ça dure !
Ici les bénévoles sont déguisés et très enthousiastes, je discute un peu avec eux pendant que je remplis les flasques. Je me rends compte quand même que ces quelques arrêts aux ravitos font dévier gentiment l’allure moyenne en se rapprochant de l’allure cible de 6’ au kilo.
Bourniquel vers le 48ème km. Le soleil tape bien déjà, il faut veiller à bien s’hydrater sous peine de le payer cher plus tard !!! Très vite nous arrivons au niveau de Pontours (la Mothe) au km 51, avec recharge des flasques bien sûr, mais aussi change. En effet, j’ai fait le choix de ne pas préparer de sac pour la base de vie (qui sera au 60ème km) et d’avoir dans le sac de course le nécessaire. Donc changement de tee-shirt et de chaussettes, on vire les manchettes et le buff, on range la frontale et c’est reparti !
A partir d’ici le parcours devient commun avec les concurrent(e)s du Trail format 44km (partis 3h après nous). Je reconnais d’ailleurs à certains endroits le parcours (bien que n’ayant pas du tout le sens de l’orientation !).
J’en double d’ailleurs au fur et à mesure, au début assez clairsemé puis plus dense au fur et à mesure que l’on avance. Lors d’un coup de moins bien j’en profite pour sortir le téléphone avec les écouteurs histoire de galoper un peu en musique (je fais tout le temps ça en entrainement) mais devrais rapidement le ranger pour cause d’autonomie de batterie en baisse, argh.
Puis Molières (jolie petite église classée) vers le 60ème km => ici c’est la base vie et la BH est à 11h de course. Je passe ici en 6h04, revenu en 13ème position, mais la moyenne horaire est désormais passée sous les 10 km/h, c’était inévitable !
Je passe en coup de vent, n’ayant pas déposé de sac, donc recharge des flasques, j’engloutis une soupe de vermicelles bienvenue et je discute 30 secondes avec un concurrent de l’ultra assis sur une chaise, en mode « coup de chaud », soutenu par sa team d’accompagnateurs. Je file, de fait 1 place de gagnée 😉
Je reconnais le parcours, globalement mieux balisé encore que les années précédentes, c’est top. Il ne faut pas trainer, la chaleur va progressivement faire son travail de sape alors autant finir le plus tôt possible, c’est un argument comme un autre à ce stade de la course.
Au 65ème km, le routier que je suis se fait la réflexion qu’il ne reste « plus que » un semi-marathon 😉 on se motive comme on peut ! J’encourage chaque personne que je double, ils sont sur le format 44 km avec leurs dossards rouges, moi je scrute les dossards verts (ceux de l’ultra) mais ils sont rares, les places sont assez fixes finalement.
Puis Calès vers le 66ème / 67ème km, ravito encore selon un rituel bien établi et on va désormais avoir droit à la deuxième partie des difficultés car côté cumul de D+ on n’est pas encore au score annoncé.
Trémolat au 72ème km, BH à 12h de course. Ravito, un peu de coca et de soupe sont les bienvenus !
Je passe ici en 7h30, en retard sur mes prévisions, mais pointe en 10ème place, ce serait cool si je pouvais tenir cela jusqu’à la fin (l’espoir fait vivre !)
On traverse la Dordogne sous Trémolat, direction Mauzac (78ème km), ravito au pied d’une belle côte qui nous fait longer un château. 8h21 de course à la montre, toujours 10ème au classement.
Je croise un ami de la Team de mon épouse, inscrit sur le 44, et discutons un peu en marchant pendant cette montée trop raide pour pouvoir courir !
Cependant le concurrent que j’avais doublé tout à l’heure est désormais requinqué et remonte fort, il me passera rapidement après, bravo il fera une belle fin de course. Je ne reconnais plus trop la fin du parcours, je sais que tôt ou tard on va bifurquer avant de redescendre vers le site de départ / arrivée, mais ici tous les chemins se ressemblent et il faut continuer de s’accrocher quand bien même nous sommes cramés. D’ailleurs beaucoup de concurrents du 44 km marchent, et j’ai du mal à ne pas céder à la tentation moi aussi.
Ça déroule sur la fin, descente en vue du parking puis les dernières centaines de mètres avant l’arrivée. J’appelle mon fils aîné pour le prévenir de l’arrivée imminente, je récupère mes enfants avant la ligne, deux de chaque côté et franchissons tous ensemble la ligne. 9h27 au chrono, 11ème place au scratch, et 2ème de ma catégorie, ouf je suis content d’en finir !
A la montre j’ai 86,5 km pour 2 300m de D+, ça va j’ai jardiné un peu mais pas trop manifestement.
Je file au ravito d’arrivée pour m’abreuver d’eau et de coca, en quantité industrielle ! Je retrouve la team de mon épouse, ils sont pour la plupart arrivés et encouragent chaudement les finishers, ça aide !
Puis je file à la voiture pour récupérer mon sac d’après-course avant d’aller prendre une douche salvatrice (le lieu de départ / arrivée étant un camping, c’est assez malin de pouvoir bénéficier de ces infrastructures) et de retrouver les collègues de ma femme.
Nous attendons désormais son arrivée, elle finira en 11h49 avec une très belle place de 3ème féminine, qui lui permettra de monter sur le podium, top ! Et les enfants auront du coup pu franchir deux fois la ligne d’arrivée, une fois avec papa, une fois avec maman, génial !
En conclusion, une bien belle course, exigeante car roulante, avec la gestion de la chaleur à ne pas sous-estimer. Heureux d’avoir pu mener à bien ce challenge, en vue des prochaines échéances (les 6h de Pontault-Combault arrivent déjà dans 15 jours !)
Pas de bobos, pieds impecs, mollets idem, juste une douleur sur une cuisse que j’aurai gardé un paquet de temps. Et comme j’ai oublié de Noker sous les bras, je me retrouve brûlé sur un côté à cause des frottements répétés, je serai plus rigoureux la prochaine fois !
Plutôt moins entamé qu’après l’Ecotrail, où j’avais fini avec des crampes douloureuses, donc je progresse doucement….un peu de récup désormais mais pas trop car les échéances suivantes arrivent vite 😉 mais je reste confiant en vue de l’Ultra Marin début juillet. A bientôt !
2 commentaires
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 26-05-2022 à 15:15:45
Tu transmettras à ton épouse le bonjour de Stéphanie (2ème féminine), une traileuse d'Ecouves qui a couru un moment avec elle. Bravo pour ta perf !
Commentaire de augustin posté le 01-06-2022 à 10:53:17
Ah excellent! on a discuté avec Stéphanie (qui vient d'Alençon si je me souviens bien) à l'arrivée, les filles ont refait leur course en papotant, moment très convivial comme toujours! bravo!
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