Récit de la course : La Corrida de Noel d'Illkirch - Semi 2021, par Zaille

L'auteur : Zaille

La course : La Corrida de Noel d'Illkirch - Semi

Date : 12/12/2021

Lieu : Illkirch Graffenstaden (Bas-Rhin)

Affichage : 850 vues

Distance : 21.1km

Matos : Altra Paradigm 4.5

Objectif : Terminer

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Une nouvelle étape de franchie

Une bonne année de coureur en Alsace du Nord commence par le semi de la Wantzenau en mars et se termine par le semi d’Illkirch en décembre. Ayant loupé le premier, je suis content de clore l’année comme il se doit et ainsi pouvoir faire un début de projection pour l’année suivante.

 

Entre 1h45 et 1h50

Je me suis inscrit au dernier moment, 3 jours avant. Je voulais encore me tester pour savoir si j’avais un soupçon d’espoir de ne pas me ridiculiser. En effet, je suis toujours en quête de ma forme d’avant qui a disparu avec 6 semaines d’arrêt et autant de kilo(grammes) en plus sur la balance. J’ai donc fait un dernier entrainement avec de l’allure spécifique sur 3000 et 2000m après quoi j’ai décidé sagement de me limiter à du 5:00 au kilo(mètre).

Laetitia sera de la partie aussi même si cette fois-ci elle rechigne un peu en argumentant un manque d’entraînement. Chose avec laquelle je ne suis pas d’accord surtout avec la forme dont elle a témoigné il n’y a même pas deux semaines sur un trail de 25km et 1000 de D+. On y ira donc tous les deux avec pour elle un objectif de record perso (1h49) en se fixant un 5:08 de moyenne . Moi ça me va bien, entre 1h45 et 1h50, on sera dans les jalons que je me suis fixé et en plus on fera la course ensemble.

Quand je pense qu’il y a deux ans je courrais à 4:33 sur ce même semi et que j’étais déçu car n’ayant pas réussi mon objectif de PR, courir sous 4:29. C’est désespérant mais je garde espoir de revenir à un niveau qui puisse me satisfaire. Ça ne sera pas pour ce WE mais je le prends comme une première étape, la course à pied est un jeu de patience et d’humilité.

 

Verglas

Coup de feu à 8h40 et donc départ de la maison aux alentours de 7h00 pour rejoindre le sud de Strasbourg. Il fait 1°C et sur l’autoroute des panneaux lumineux nous mettent en garde contre le verglas. C’est une corrida de Noël, j’avais déjà expérimenté les températures négatives et même la neige sur cette course donc j’y vais en connaissance de cause, pas de problème.

En sortant de la voiture, on remarque tout de suite que le verglas est bien là. Je me demande à quoi vont ressembler la course et notre chrono avec ce type de conditions ! Il nous reste l’espoir que la situation s’améliore d’ici l’heure du départ. En attendant, on rejoint la salle de sport pour récupérer les dossards et un petit brassard lumineux offert aux semi-marathoniens.

On retrouve toujours plein de monde, les copains de la RIM (Run In Mommenheim), de vieilles connaissances et autres compagnons de foulées. L’ambiance est bonne, les bénévoles sont pour beaucoup affublés d’un bonnet de Père-Noël et participent pleinement au succès de cette classique.

 

C’est parti

J’ai une fois de plus choisi le short et ce malgré la température. Ça pique un peu mais je me réchauffe rapidement le temps d’un échauffement express. On se place pas trop loin du meneur d’allure des 1h50 et Laetitia me répète une dernière fois les temps à tenir : 5:08, pas 5:05 car ça sera trop rapide ! Ok mais je ne suis non plus un métronome, on verra ! Allez, c’est parti !

Qui dit corrida dit tracé alambiqué mais les rues d’Illkirch sont bien larges et on trouvera tous assez facilement sa place dès le 1er kilomètre. Le verglas semble avoir disparu, en tout cas mes appuis sont bien stables et je n’ai plus aucune appréhension de ce côté-là.

 

Un semi en 1h45 !

Les premiers kilos se font plus vite que prévu, on court souvent sous les 5:00 et je fais remarquer à plusieurs reprise à mon binôme qu’il faudrait peut-être ralentir un peu au risque d’une addition salée dans la 2ème moitié ! On me rétorque que tout va bien et que le parcours est descendant donc … OK, je n’insiste pas. Je me dis que c’est à elle de voir. Moi je la suis et reste concentré car moi je ne la sens pas aussi bien que ça la fin de l’histoire …

Km7, le tiers, 5:00 de moyenne !!! Un semi en 1h45 ! On commence à douter de nos données GPS que l’on compare à chaque kilo et on se rend compte qu’on a de gros écarts. Je fais mes calculs aux bornes kilométriques en fonction du chrono et je tombe bien sur la moyenne indiquée. Faudra bien finir par lever le pied alors ? Moi, je commence à me sentir de mieux en mieux, autant dans les 1ers kilos je n’étais pas très serein sur le déroulement de la course, autant maintenant je suis à l’aise dans mes baskets.

 

10km plutôt cool

Dans mes baskets je suis bien contrairement à ce qui se passe au niveau de mon entre-cuisses où je commence à sentir l’effet du frottement de mes 2 jambons. Régulièrement je replace le short comme je peux mais je sais déjà que la douche va être douloureuse à cet endroit. C’est plutôt de l’ordre du désagrément pour l’instant mais je sais que ça va aller crescendo. Dans tous les cas ça ne va pas me tuer donc …

Km10, 50min et quelques secondes, on n’a toujours pas ralenti et tout va bien pour tous les deux. Tout se jouera dans les 5 derniers km. On a fait un 10km plutôt cool en fait donc aucune raison que ça n’aille pas. On traverse des parties boisées avec parfois du chemin qui remplace le bitume mais ça reste très roulant malgré tout. Le km12, toujours aussi impressionnant, on enjambe l’autoroute voisine pour ensuite la longer sur quelques hectomètres dans le bruit et la fureur.

 

On dépasse pas mal de monde

Jusqu’à présent on a zappé les ravitos. Moi j’ai clairement décidé de ne pas m’alimenter bien étant à jeun. Comme d’habitude, pour un effort inférieur à 2 heures, j’estime que c’est plus de l’ordre du psychologique que du physiologique d’autant plus que je ne risque pas de me déshydrater avec les températures du jour. Laetitia me prévient qu’elle voudra s’abreuver malgré tout au ravito du km15. Elle prendra un peu de thé chaud pendant que moi je l’attendrai en trottinant, ça nous fera un kilo en 5:20, le plus lent de la série de 21 mais rien de grave, juste 1 seconde sur la moyenne.

A présent c’est moi qui suis devant, on est à 5:03 de moyenne et l’objectif du PR pour ma runneuse préférée sera atteint quoi qu’il arrive. On dépasse pas mal de monde, on court sous les 5:00 et je suis plutôt à l’aise. Laetitia ne me lâche pas d’une semelle c’est plutôt bon signe. Je commence à tabler sur du 1h46 voire 1h45. Belle perf pour elle en prévision quoi qu’il arrive. Pour moi, pour l’instant, C’est juste la satisfaction d’être là à cette allure sans souffrance mis à part l’intérieur de mes cuisses que j’imagine en sang.

 

Je commence à être essoufflé

Le retour le long du canal est éprouvant, à chaque km passé je fais le rapport à ma moitié pour indiquer la moyenne, l’allure et le km restant. Ma montre indique 200m de plus systématiquement, on aura donc un temps semi Garmin et un temps semi officiel qui divergeront d’une minute environ.

Km19, je commence à être essoufflé, il est temps que ça se termine, je me réjouis d’arriver. A présent je ne me retourne plus, je trace avec ce qu’il me reste de souffle et de force. Pas de final flamboyant, juste une allure à 4:55 qui sera maintenue ainsi jusqu’au bout. Laetitia lâchera quelques mètres mais arrivera à peine une poignée de secondes après moi.

 

Content

1:46:54 à 5:01 de moyenne (pour 21,330km selon Garmin). Content de ma performance, certes anecdotique mais quand je pense que je craignais de basculer au-dessus de 1h50, je suis quelque peu rassuré sur un éventuel retour de forme comme souhaité.

A l’arrivée, mandarine, T-shirt et vin chaud avant d’assister à la remise des prix où mon neveu Thibault fera 1er cadet sur le 10km en moins de 38min (!!) Maintenant direction 2022 😉

 

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