A 3 semaines de la SaintéLyon et moins d'une semaine après mon premier tournoi de Badminton de la saison, me revoilà aligné sur une course. Cette fois, c'est du court, après mes quelques sorties longues au Soldat de la Marne, à la Brie des Morin et Entre Dhuis et Marne.

Comme pour la course précédente, j'ai une belle séance de cross casée le samedi matin. J'en profite car je suis rarement disponible pour les séances cross et je compte bien tout donner dans deux semaines sur le cross court de Torcy organisé par le club. J'enchaîne la séance avec une récup' en footing avec Alice qui parvient à faire 10 kilomètres sans marcher, bon signe à 2 semaines de son 5km aux Foulées de Croissy-Beaubourg.

Fin d'une semaine assez sportive dans l'ensemble et place à la course du dimanche, donc. J'ai envie d'en découdre mais je sens que ce ne sera pas simple avec la fatigue accumulée.

Le réveil sonne de bonne heure, à 6h30, afin d'arriver suffisamment tôt sur place pour me préparer tranquillement. J'arrive donc sur les coups de 8h00 à Trilport pour un départ de la course à 9h00. Je me stationne tout près du départ et pars récupérer mon dossard, le numéro 249.

Nous sommes environ 150 inscrits sur la course de 7,5 kilomètres et un poil plus sur le 17,5 kilomètres. Je croise une première connaissance, un des favoris de l'épreuve, Vincent que je vois souvent sur les courses en ce moment et qui truste les premières places. Je retourne ensuite me préparer à la voiture. Ce n'est pas évident de se séparer des pulls et pantalon car il ne fait pas très chaud ce matin quand même.

Je crois cette fois Eric qui fait lui les deux distances mais le court avec son fils et le long en solo. Puis, en retournant vers le départ, je retrouve Cyril qui sera lui aussi sur la distance courte. Il part récupérer son dossard tandis que je file m'entraîner après un petit accrochage au sujet de ces ridicules bracelets qui attestent que nous possédons un pass sanitaire... En sachant que j'ai déjà eu mon dossard par ce biais. Bref, vivement qu'on en sorte de cette période...

Je trottine tranquillement avant de retrouver Vincent avec qui j'échange quelques mots, ce qui m'oblige à accélérer du coup.. ! Je fais un peu plus de 2 kilomètres d'échauffement tranquillement avant de croiser encore deux connaissances qui font aussi les deux distances : Sylvain et Luca. Décidément, il y a du monde que je connaisse ce matin, ça fait plaisir.

Allez, c'est le moment de se placer sur la ligne de départ, je me positionne en deuxième ligne, derrière Vincent que je suis certain de voir sur la plus haute marche du podium encore aujourd'hui.

Et c'est parti ! Et de façon surprenante, c'est Luca Papi qui a décidé de prendre les devants sur les premières centaines de mètres montantes. Il ne tiendra pas ce rythme très longtemps mais il étire rapidement le beau peloton dont une vingtaine de coureurs se détache rapidement et a part fort mine de rien.

Progressivement, je me cale derrière Vincent qui va prendre les rênes de l'épreuve sans à-coup. A ses côtés, c'est Sandro, le fils de Pascal que je croise souvent également. Ils partent tous les deux devant et j'estime que c'est trop rapide, je me sens déjà à la limite après moins d'un kilomètre de course. Je compte bien me dépouiller aujourd'hui mais je ne veux pas faire un pop-corn (= exploser complètement) au bout de 4 bornes !

Allez, on retrouve enfin du plat mais ce sera de courte durée : Eric m'a prévenu, la Forêt de Montceaux est très vallonnée, il y a peu de dénivelé mais énormément de relances et pas mal de virages. Je vais en baver donc mais je préfère largement ça à de grandes allées forestières sans fin.

Bon, je sens que je vais avoir du mal à tenir le rythme mais me voilà donc en troisième place, une position que je compte bien défendre le plus possible. J'adorerais faire un podium au scratch aujourd'hui après mes dernières performances très satisfaisantes pour moi (6ème au Tacot Briard, 5ème à Entre Dhuis et Marne, double-finaliste au tournoi de Bondy).

Je garde donc l'allure, je ne réfléchis pas et je ne me retourne pas. Je sens que j'ai fait le trou mais que j'ai du monde à mes trousses quand même avec de bons athlètes vus les profils que j'ai vu au départ. Si je craque, je vais perdre énormément de places. A moi de tenir donc mais ça fait longtemps que je n'ai pas fait ce type de distance où il faut aller vite !

Je tiens bon et je vois même Sandro se faire distancer par Vincent. Ce dernier est un bon repère pour moi car même quand j'ai l'impression de commencer à bien fléchir, je le garde en ligne de mire, ce qui est bon signe vue sa régularité. Il est encore imprenable pour moi aujourd'hui mais je limite bien la casse.

Petit à petit, je reviens sur Sandro qui est parti trop vite vu son état de forme du jour, je le rattrape et le dépasse en profitant d'un passage un peu plus accidenté pour essayer de le distancer directement. J'y parviens mais j'entends qu'il ne reste pas bien loin et je sens même qu'il n'est pas tout seul, quelqu'un a dû le rattraper. J'essaie de relancer.

Parmi mes poursuivants, il y a un coureur pas tout jeune du club de Meaux, comme Sandro, que les bénévoles encouragent. Des "Allez Bernard" qui me donnent l'indication qu'il n'est vraiment pas bien loin et vue son expérience, je m'en méfie grandement. Je plafonne vraiment, les jambes sont lourdes et le moindre faux-plat montant est très difficile mais je serre les dents.

Finalement, c'est un autre coureur qui finit par me rattraper assez vite et vue son allure, je n'ai pas les moyens de le suivre alors que nous avons à peine dépassé la mi-course. Tant pis, je le laisse filer, je l'ai toujours ma troisième place, j'étais simplement passé deuxième provisoirement.

A présent, je n'ai qu'un seul espoir, que ça ne revienne plus de l'arrière et que je maintienne ma place sur le podium ! Alors j'essaie de garder le rythme même si je ralentis forcément un peu. Je tente de relancer même quand ça monte un peu, je tiens bon dès que a descend avec la volonté de tenir jusqu'au dernier kilomètre qui devrait m'avantager puisqu'il est plutôt descendant.

Je réussis à garder ma place après plus de 6 kilomètres de course, il n'est pas question que je la lâche maintenant. Mes sixième et septième kilomètres sont pourtant bien les plus lents mais derrière, ça doit fatiguer aussi et je ne perds pas beaucoup de temps. Je préfère ne pas me retourner pour ne pas me décourager si jamais quelqu'un revient et pour me donner jusqu'au bout. C'est dur mais je tiens !

Allez, 7 kilomètres faits mais il reste encore un bon bout de chemin avant la ligne d'arrivée ! Eh oui, 7,5 kilomètres annoncés mais 8 kilomètres en réalité, heureusement que je n'ai pas trop regardé ma montre. En haut de la descente, je sens qu'un coureur me met la pression et revient fort alors j'attaque la descente à vive allure, j'accélère un bon coup. J'en remets une quand je crois reconnaître les derniers hectomètres, avant de me rendre compte que je me suis un peu emballé, il reste encore quelques centaines de mètres.

Allez, je ne lâche rien, je grimace fort, je serre bien les dents et je tiens jusqu'au bout avec un dernier kilomètre en 3'30 alors que j'étais à la rupture en 4'10 sur le précédent, plus difficile cependant. Ouf, j'ai largement préservé ma troisième place en terminant finalement 31 secondes devant mon poursuivant. Un bénévole m'a fait peur en me disant "allez vite, ça revient fort derrière", ce qui m'a obligé à fournir un effort supplémentaire.

Je mets quelques minutes à récupérer de ce dernier effort violent et de cette course difficile mais qui fait tellement de bien au moral. J'en ai bavé mais le résultat est très satisfaisant avec cette troisième place que j'espérais mais qui était loin d'être gagnée d'avance. 30 minutes et 50 secondes pour les 8 kilomètres et près de 60 mètres de dénivelé positif sur un parcours exigeant mais pas trop glissant. Je ne finis qu'à 1'20 de Vincent et moins de 40 secondes après le deuxième, lui aussi senior.

Une course nature plus qu'un trail à mes yeux, qui est bien passé en chaussures de route puisque je portais mes Brooks. Un parcours très sympa, une organisation sympathique malgré un podium très léger (uniquement le scratch mais je ne vais pas m'en plaindre, pour une fois que ça me concerne mais seulement un bouquet de fleurs pour chacun).

Cependant, le speaker a pu vanter la belle saison de l'USTA grâce à nos résultats sur les épreuves départementales et ce alors que j'étais le seul représentant du club torcéen. D'ailleurs, c'est très rare mais j'ai eu le droit d'être cité parmi les prétendants à une belle place avant même le départ de la course, ce qui fait plaisir au modeste coureur que je suis.

Après une petite récup avec Cyril et quelques papotages avec Vincent et Cyril, nous assistons au départ de la course longue où Geoffrey va faire une très belle troisième place en ayant été deuxième pendant quasiment toute la course. Puis je file en direction de Crégy-les-Meaux pour un peu de coaching de Badminton. J'arrive toujours à conjuguer les deux sports !