Récit de la course : Tu viens,Tu cours ! - 20 km 2021, par Shoto

L'auteur : Shoto

La course : Tu viens,Tu cours ! - 20 km

Date : 2/10/2021

Lieu : Villiers St Frederic (Yvelines)

Affichage : 1426 vues

Distance : 20.8km

Matos : Salon Speed Cross 4 aux pieds

Objectif : Se dépenser

2 commentaires

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TVTC 2021 - un TRAIL de 21 km : pluie, vent, boue et tempête dans la bonne humeur !

TVTC 2021 un trail nocturne en banlieue parisienne dans les Yvelines le samedi 2 octobre au soir. Environ 21 Km au départ de Villiers St Frédéric, une petite commune calme située derrière Neauphle le Château et Plaisir (78).

 

 Je cours aujourd’hui mon 30ème TRAIL en compétition depuis 6 ans. Je suis Master 3 et plutôt habitué à des trails de courte et moyenne distance. Traileur lent plutôt de fin de pelotons, typé montagne et dénivelé plutôt que trails roulants comme aujourd’hui.

Je me retrouve au départ de ce trail vraiment heureux comme un gamin. Je considère que c’est aujourd’hui ma vraie reprise du trail compétition après cette phase de crise sanitaire due à la COVID19, excepté un trail dans les Alpes cet été de 16 Km à Pralognan la Vanoise en reprise légère après blessure.

 Je suis donc particulièrement euphorique ce soir sur la ligne de départ, heureux d’être là parmi tous ces traileurs, la banane ! Et du soleil plein la tête ! … Un vrai paradoxe ! car le climat est vraiment pourri … La tempête et la grosse dépression venant de l’Ouest de la France sont bien présentes sur la région parisienne depuis 2 heures, il pleut, le vent s’intensifie et météo France nous annonce 100% de mauvais temps pendant la durée du trail … on va être gâté !

Mais je m’en fous royalement ! A vrai dire, étant normand et détestant les courses sous la chaleur, je kiffe la fraicheur et les intempéries ne me dérangent que pour les glissades boueuses qui s’annoncent ce soir !

TVTC 2021 (Tu Viens Tu Cours … drôle de nom original pour un trail !) propose 2 versions : un 10 km (1 fois la boucle) et un 20 km (2 fois la boucle).

Une bonne partie en forêt sur des monotraces qui slaloment, qui montent et qui descendent. Des bosselettes sympathiques pour mes jambes de traileur mode 4X4.

 

L’organisation et les bénévoles sont au Top. Merci ! Nous sommes accueillis dans un gymnase qui est un court couvert de tennis, bien à l’abri du vent et de la pluie. Nous devons tous nous plier au contrôle de notre pass sanitaire vaccinatoire. Merci Macron et merci Covid.  

Le seul inconvénient dans l’orga selon moi est que nous sommes tous garés trop loin du départ, probablement pour ne pas gêner les riverains proches du village de départ. Des barrières empêchent le stationnement à proximité et les bénévoles nous guident efficacement pour nous garer. Je comprends et accepte cette exigence mais moi qui aime faire des allers retours à ma voiture avant les courses … ce n’est pas pratique !

 

Nous partons en 2 vagues à cause du COVID. L’organisation a judicieusement demandé à chaque coureur au préalable son temps estimatif sur la distance lors de l’inscription initiale. Les plus rapides devant, les moins rapides derrière ! Avec un temps estimatif perso entre 2H10 et 2h15, je suis évidemment dans la seconde vague. Les 50 premiers dossards partent donc entre 5 et 10 mn avant nous environ.

 

19H00 : 16°C au départ

Bim le départ nous est donné dans le brouhaha de la sono qui ne nous permet pas vraiment d’entendre les consignes de course. Pas bien grave, nous ne partons pas pour un ultra de plus de 100 bornes. La speakrine a organisé un petit échauffement collectif sympathique avant le Top départ.

 

Malgré la seconde vague moins rapide que la première, nous partons sur un rythme que je juge assez élevé. Moi qui voulais courir sur un rythme modéré sur ce trail en guise de reprise, je sens très vite que, avec l’excitation et l’euphorie, je vais courir plus vite que prévu ! D’autant que tous les feux sont au vert ; finies les vilaines blessures dues au surpoids engendré par les confinements et le télétravail de la crise sanitaire, je suis bien entrainé depuis quelques semaines et je monte bien en puissance dans mon programme pour préparer mes 3 « grosses » échéances à venir : TRAIL DES CHATAIGNES (55 km) en novembre, TRAIL 40 BOSSES (40 Km) en Décembre et ECOTRAIL PARIS (80 KM) en mars.

Je découvre vite l’avantage du départ par vagues, nous sommes en fait rapidement dans notre « caisson » de coureurs évoluant sensiblement à la même vitesse que nous. Je repère vite quelques gusses qui, certes vont légèrement plus vite que moi sur ces premiers km, mais évoluent sur une allure qui me correspond bien.

Un barbu au départ portait le masque sanitaire. Accompagné de son amie Audrey, il me semble reconnaitre Emir le Youtubeur des ex Lapins Runneurs. Son masque m’empêchant de le reconnaitre formellement, mes doutes semblent disparaitre lorsque je le vois courir pas très loin de moi car il sort une GO PRO pour filmer la course. Mais ils vont trop vite et s’éloignent peu à peu. Ne voulant pas me griller, je ne cherche pas à les accrocher. … Mais je les verrai plus loin. Le runneur semble courir trop vite pour que ce soit Emir qui, de mémoire, est un coureur plutôt lent mais endurant.

6 km plus loin, je vais en fait les rattraper en montée. J’engage la conversation avec lui. Il me confirme qu’il est bien Emir le youtubeur. Je l’encourage et le félicite pour ses vidéos. Il me dit qu’il est dans le dur aujourd’hui et qu’il ne sait pas s’il va finir. Il finira en fait le trail à la 92ème place. Bravo Emir (et Audrey) d’avoir fini la course.

 

Plat puis légère descente de début de course avant d’attaquer des montées en plaine. Le vent est fort et monte en puissance. La pluie est fine mais tombe sans discontinuer. La tempête prévue par météo France est donc bien présente.

J’ai galéré aujourd’hui pour trouver les bons dosages et réglages vestimentaires ainsi que le bon matériel compte tenu des conditions climatiques. Il fait tempête mais il ne fait pas froid. 16°C au départ. J’opte pour un tee shirt manches courtes + manchettes offertes par la course TVTC (merci ! elles sont top ! nous avions le choix au retrait des dossards entre une paire de chaussettes ou des manchettes), ma veste de pluie de la CCC bien imperméable, un short, des chaussettes montantes, mes Salomon Speed cross 4 qui font merveille dans la boue (NB : zéro chute à l’arrivée … ce qui ne sera pas le cas de tout le monde), des mitaines aux mains en cas de chute (elles arriveront propres), un sac à dos ultra léger avec une poche à eau 300 ml (un peu juste !) et un tee shirt manches longues dans le sac (au cas où) avec une couverture de survie. Sans oublier une frontale + une lumière ventrale.

Mon choix vestimentaire sera finalement le bon pour moi comme on le verra plus tard. Légèrement chaud dans les parties abritées en forêt mais particulièrement appréciable en plein vent avec une pluie qui tombe drue à l’oblique ! … d’autres coureurs en tee shirt semblent frigorifiés au bout de quelques kilomètres.

 

Après 5 à 6 km de run je me sens toujours bien et accroche assez bien mes mobylettes qui cavalent comme des lapins mécaniques. Mes résolutions de départ modéré sont tombées et je décide de boucler le 1er tour sur un rythme rapide quitte à peiner dans la seconde partie. Je manque un peu de long dans ma prépa et je pense que ça va piquer après le 15ème km. De toute façon, je suis ici en mode « sortie longue dynamique » et faire tourner activement le cardio me permettra d’augmenter un peu ma pauvre VMA qui plafonne à un petit 15 Km/h au mieux !

 

Nous rejoignons rapidement de belles bosses en forêt. Je cours systématiquement jusqu’à mi pente pour m’arrêter ensuite et progresser en marchant. Je relance en haut des côtes. Le vent et la fraicheur me permettent une très bonne oxygénation aujourd’hui ! Comme d’habitude dans mes différents trails, je rattrape du monde dans les montées en trottinant, je me fais plutôt doublé ou rattrapé dans les descentes même si j’ai finalement pas mal progressé dans les dénivelés négatifs depuis mes débuts trailiques en 2015.

 

La nuit tombe vite, surtout en forêt, les frontales s’allument les unes après les autres et il est très agréable de courir les uns derrière les autres dans la pénombre naissante, d’autant que les espaces sont relativement larges. Merci le système du départ par vagues. Je prends un plaisir de dingue à travailler et ressentir mes trajectoires dans les monotraces derrière les autres traileurs, à jouer avec le terrain et les parties techniques. Les organisateurs ont poussé la perfection de l’organisation jusqu’à peindre en blanc les grosses racines sur le parcours pour limiter les risques de chute et matérialiser les obstacles … bravo !

 

Je suis parti très bien équipé en lumières avec ma ventrale Kalenji achetée pour la CCC 2018 + une frontale sur la tête. J’adore cette ventrale qui s’oriente facilement et dispose de 3 niveaux de luminosité différents. En forêt, dans le noir sur les terrains techniques, j’ai une visibilité maximale d’autant que je ne lésine pas sur la lumière, pleine puissance car la course ne dure que 2 heures. Les autres coureurs profitent aussi de mes lampes !

Un bénévole me dit en me voyant passer : « Tu cours en plein phare toi ! »

 

3ème et 4ème Km, j’évolue avec 2 coureurs à maillots noir et orange de SURESNES ATHLETISME … je les laisse partir devant car ils sont plus rapides.

Après le 6ème km je cours derrière un jeune traileur grand et fin comme un fil de fer portant un tee shirt rouge. Il me fait penser physiquement à Paul un jeune ami cycliste et triathlète, le fils de mon pote Alex. Il semble léger sur le sentier même s’il semble peiner dans les montées et parties techniques. Ce jeune coureur généreux m’indique systématiquement tous les obstacles au sol en me les montrant du doigt comme il est de coutume de le faire au sein des pelotons cyclistes. Sympathique ! je le remercie.  Il est semble-t-il coaché par son pote plus âgé, un traileur expérimenté qui lui explique le BaBa des techniques du trail en courant.

Le jeune en tee shirt est trempé et fatigue fortement lorsque je le lâche avec son acolyte après le 1er ravito. Son pote lui demande s’il veut s’arrêter là à la fin de la 1ère boucle. Il décline courageusement mais je sens que le second tour va être compliqué pour lui.

 

Les bénévoles sont très chaleureux et nous encouragent vivement alors qu’ils subissent les bourrasques et la pluie tombant dru à l’oblique désormais. Je les félicite systématiquement autant qu’ils nous encouragent.

 

Nous courons parfois le long de petits sentiers bordant les maisons. Les habitants sont parfois sortis de chez eux sur le pas de leur porte ou de leur baie vitrée de salon pour nous encourager vivement avec leurs enfants en furie. Chouette ambiance ! … alors qu’il pleut et qu’il ne fait pas un temps à mettre un gamin dehors !

 

Avant la fin de la 1ère boucle, nous retrouvons le croisement où les bénévoles font brûler plusieurs buches de bois. Nous sommes ici en plein vent et l’arrivée vers le centre-ville me fait comprendre que je vais finir la 1ère boucle … déjà.

Je suis dans un état de forme olympique. J’ai été peu doublé sur cette section mais je n’ai pas doublé beaucoup de monde. Mon euphorie ne m’a pas quitté. Je me sens bien et je redoute un peu de me cramer les ailes à ce rythme au-delà des mes capacités habituelles. Mon GPS de fin course m’indiquera une moyenne cardiaque de 164 bpm. Je vais courir toute la course à 50 % à VMA et 45% à seuil anaérobie … donc 95% au-dessus de 153 Bpm ! Trail rapide pour mon humble niveau ! Habituellement sur mes trails, j’essaie de ne pas dépasser 140 bpm pour garder du jus sur le long … et ne pas taper dans mon stock de glycogène du foie.

 

Avant le ravito, sur les chemins au milieu des champs à découvert, je double allègrement sans forcer 3 traileurs qui semblent un peu à la peine dans le vent et la pluie oblique,

Je me sens curieusement vraiment super bien.

Depuis le départ, mes sensations sont très bonnes. Ma foulée semble aérienne, déliée et puissante. L’attaque se fait médio pied, je ne talonne pas sauf un peu parfois dans les grosses descentes et la boue. Les passages techniques sont avalés facilement, les salomon speed cross 4 accrochent bien le terrain gadoueux. Je joue avec le terrain et les coureurs.

J’envoie hardiment dans les descentes pour ne pas perdre de place. Foulée allongée, bon balancement des bras.

Le mollets piquent un peu dans les grosses montées mais mon entrainement de la semaine précédente sur mes 25 Bosses de Fontainebleau porte ses fruits !

Les feux sont au tous au vert.

Je sens que j’en ai encore sous le pied et du jus.

Je pensais courir en mode « cool » … alors que je suis toujours presque à bloc bien dans mes sensations.

 

Seconde boucle, Arrêt minute au stand … le ravito est installé à la fin de la première boucle hors du gymnase sur le lieu de départ dans le vent. Frugal ! Juste des gobelets d’eau et quelques pattes de fruit !  Je ne mange rien. Moi qui voulais mes Tuc habituels …

J’avais cru lire sur le site internet du TVTC la présence de ravitos (ad minima) en eau au 5ème km, au 10ème et au 15ème Km. J’étais donc parti sans camelbag juste avec une gourdette de 300 ml. Je suis donc un peu juste en eau même si j’ai bu avant de partir. Je bois 2 gobelets rapidos et me fais remplir ma gourdette par une sympathique bénévole.

Et bing je repars, 1ère boucle bouclée en 1h02mn. Je me dis que l’absence d’ingurgitation de solide va me faire subir un bon coup de mou plus vite que prévu sur la seconde boucle !

Etant un traileur plutôt expérimenté et connaissant assez bien mes forces et faiblesses, je sais que sur des trails rapides et roulants de 20 bornes, je me prends souvent le « mur », c’est à dire un bon coup de moins bien vers le 15ème km.

Je m’attends donc à ce mur mais je continue à évoluer à un rythme rapide par rapport à mes courses habituelles.

Profitons de l’instant présent et de ma bonne condition physique du moment !

 

Lors de la 1ère boucle, je me suis fait un peu doublé.

Sur la seconde boucle, je ne me fais pas doubler ! C’est moi qui double et pacm anise la course !

Excepté un des traileurs en peine que j’avais doublé avant le ravito dans le vent et qui maintenant m’accroche et repasse devant … dans une montée en courant alors que je marche. Piqué au vif, moi qui suis plutôt assez bon grimpeur, je laisse le traileur avec qui je marchais depuis 100 mètres et Je l’accroche ce traileur en noir (Nicolas) et reste dans sa foulée ascendante. Nicolas évolue très bien sur le plat et en descente. Il semble jeune. Il a enlevé sa veste de pluie noire qu’il a accrochée à sa taille, le vent lui fait ainsi une boule gonflée derrière les fesses … c’est d’un certain comique. J’aime bien sa foulée et je sens que mon accroche et ma pression de course lui donnent des ailes … il accélère semble-t-il pour essayer de me décrocher. Mais ma forme olympique du jour me permet de rester au contact de Nicolas et de bénéficier de la dynamique de ce lapin mécanique qui me porte vers l’arrivée.

Je vais courir en fait entre le 12ème km et le 16ème km environ avec lui. Nous rattrapons 2 types bon coureurs sur les monotraces en forêt. A 4 nous évoluons rapidement. Je prends beaucoup de plaisir à évoluer dans cet environnement nocturne, la forêt éclairée de nos seules frontales, zig-zaguant dans ce milieu sylvestre secoué par la tempête.

CRAC !!! un lugubre bruit de chute de branche d’arbre … une grosse branche a du tomber pas loin de nous dans la forêt profonde. Ce qui me rappelle que les parcs autour de chez moi dans le 92 sont tous fermés quand il y a des tempêtes pour des raisons de sécurité. Je suis étonné que l’orga du TVTC nous laisse courir en forêt pendant une tempête.

Soudain, alors que nous évoluons sur un étroit sentier en léger dévers, Nicolas mon traileur en noir, glisse et se prend une belle chute tombant dans le fossé à droite. Je m’arrête et le ramasse. Tout va bien … ouf pas de bobo !  Nos 2 autres traileurs ont à peine ralenti et celui qui était derrière nous en a profité pour passer devant. Je le trouve un peu gonflé. Nicolas un peu refroidi et secoué par sa gamelle repart activement mais lève un peu le pied … ce qui n’est finalement pas pour me déplaire, il fonçait le lascar ! et nous mettons plusieurs centaines de mètres à revenir sur les 2 autres traileurs.

J’espère finir la course derrière mon traileur en noir qui semble avoir un meilleur niveau que moi.

Mais celui-ci peine fortement dans une montée, cale et ralentis. Je passe devant et m’éloigne …fichtre, j’ai vraiment une sacrée patate aujourd’hui ! Les 2 autres traileurs avec qui nous évoluions depuis quelques kilomètres sont également lâchés un par un … à chaque fois dans les montées que je continue à courir pour la plupart du temps.

Je me sens toujours bien. Pas de coup de mou. Les jambes tournent toujours. Pas de fatigue mentale.

Ma grosse sieste du début d’apm m’a visiblement également bien profité.

 

18ème km, je commence à entendre au loin la sono du village d’arrivée.

Je rattrape en forêt le second des 2 coureurs du SURESNE ATHLETISME avec qui je courrais sur les 1ers km et qui droppaient assez vite. J’avais vite rattrapé le 1er qui était en peine sur le début de la seconde boucle. Le second coureur plus rapide, ayant lâché son pote depuis longtemps, court désormais seul en forêt. Je le rattrape sans le doubler sur ce monotrace étroit. Sentant la pression de mes grosses lumières plein phare, il se décide à relancer et reprend sa foulée rapide sur le plat. Je reste derrière lui car son rythme me convient bien. Visiblement sa foulée est un peu chaloupée, il semble fatigué tout en continuant à progresser rapidement.

Je vais courir avec lui et nous allons rattraper ensemble quelques autres coureurs.

Mais alors que nous arrivons dans le dernier km, en plein vent au milieu des champs, il lâche complètement et s’arrête en se tenant l’adducteur … j’espère qu’il n’est pas blessé.

J’ai en fait une technique de course parfois déconcertante et peut être carrément pénible pour les autres traileurs, surtout dans le noir avec mes lumières intenses (imaginez en voiture un 4X4 plein phare qui vous colle au train !). J’arrive derrière les coureurs et, sans les doubler, je reste dans leur foulée. Les traileurs sentent ma pression de course et accélèrent jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus tenir mon rythme et mettent le clignotant à gauche. J’en suis sincèrement désolé car ce n’est sincèrement pas un plaisir mesquin, sadique ou malsain pour moi. J’aime juste courir derrière des coureurs qui ont globalement le même rythme que moi. J’aime admirer, analyser leur foulée et découvrir le parcours à travers leur silhouette fonçant sur les sentiers et chemins. Cela me permet aussi de me comparer et de prendre conscience de mes qualités et faiblesses en trail afin de faire évoluer ma technique.

Déjà le dernier kilomètre ! Je rattrape dans le vent et la pluie 2 derniers traileurs … soudain, alors que je suis encore à 20 mètres, boum !!! l’un des 2 traileurs se prend les pieds dans les cailloux … et chute spectaculairement. L’autre le ramasse. Ils repartent immédiatement. Je les double en demandant au traileur s’il va bien et en l’encourageant. Le type a l’air en souffrance de fin de trail, … au bout de sa vie … il nous redouble toutefois avant que je le redouble à 300 mètres de l’arrivée.

 

Sur les derniers 200 mètres, voilà que je vois revenir et me doubler allègrement mon traileur en noir Nicolas !  Ma locomotive avec qui j’avais couru 5 à 6 km sur la seconde boucle, qui était tombé et que j’avais ramassé. Je finis juste derrière lui. Je l’aborde une fois la ligne d’arrivée enfin franchie. Il me reconnait, m’apprend qu’il a chuté une seconde fois après sa première chute et me remercie vivement de l’avoir aidé à sortir du fossé. Je le remercie de mon côté chaleureusement de m’avoir servi de locomotive sur plusieurs km. La sympathie et l’entraide dans le TRAIL sont appréciables.

 

La seconde boucle est passée à une vitesse incroyable !  Notamment et surtout grâce à Nicolas.

Je découvre à l’arrivée que je n’ai subi aucun coup de mou et que j’ai gardé un « Figthing spirit » jusqu’au bout. Les dures conditions climatiques me réussissent bien. Je me rappelle à ce titre ma CCC 2018 et la descente du grand Col Ferret sous la pluie lorsque j’avais doublé une soixantaine de coureurs ralentis par la pluie, le vent et la boue.

 

Au classement, je finis 52ème sur 99 arrivés. En 2020, il y avait eu 140 arrivants mais je crois que le vent et la pluie ont découragé de nombreux traileurs à prendre le départ. D’autres ont peut être abandonné … quel est le taux d’abandon à la fin de la 1ère boucle ?  je ne sais pas …

Ma vitesse moyenne sur tout le trail est de 9,46 Km/h (selon l’orga). Mon GPS Garmin m’indique pour sa part 9,8 Km/h.

Distance totale du trail : 20 800 m – D+ 540 M – Chrono perso = 2H06mn48sec.

Le 1er termine en 1h27 (13,7 Km/h de moyenne … un avion de chasse !) La 1ère féminine arrive 28ème au scratch en 1h56 (10,28 Km/h)

Le dernier 99ème arrive en 2h52

 

Je suis heureux : pas de blessure et beaucoup de plaisir. J’ai bien pulsé par rapport à mon rythme habituel de course, moi qui suis un traileur lent habituellement. Un retour au trail compétition topissime ! J’adore aussi la magie du Trail Nocturne qui permet de se concentrer dans sa course et sa foulée.

Grosses bonnes sensations … merci le TVTC 2021 !

J’ai couru sur plus de 90% du parcours y compris dans la plupart des côtes, et ce, jusqu’à la fin.

Une mention spéciale pour le départ par vagues, c’est top … pas de bouchons, pas de gène entre les traileurs, nous courrons à notre vrai rythme dans notre « caisson » de coureurs évoluant plus ou moins à notre vitesse.

Bonnes sensations à part une petite douleur type sciatique dans la fesse en fin de course, les adducteurs qui tirent (ils ne sont pas habitués à ce rythme !) … et mon genou droit (chondropathie rotulienne) que j’ai un peu senti dans 2 grosses montées.

 

Bravo aux organisateurs et aux courageux bénévoles dans le vent et la pluie. Merci pour leur bonne humeur contagieuse.

Vive le trail !!! ce sport est purement génial !

 

Le problème du trail nocturne excitant et kiffant … c’est qu’à 3 heures du matin après la course, je ne dormais toujours pas ! trop de niaque, d’hormones et d’adrénaline !!!

2 commentaires

Commentaire de alexch posté le 06-10-2021 à 12:19:36

Merci ton récit fait chaud au cœur, l'orga a été assez fluide mais fatigante, et heureusement la pluie est arrivée après l'installation. On mettra des TUCS l'an prochain, là on les a mis seulement à l'arrivée et on a été light mais les conditions étaient épiques. Bravo pour ta perf et ta très bonne gestion, dans un environnement hostile, les branches qui craquent, etc !! La mairie nous a soutenus et nous étions sous leurs directives concernant un parcours de repli, voire une annulation, mais nous avons conclu que cela pourrait passer.
A+ sur les courses du coin !
Alex

Commentaire de Shoto posté le 06-10-2021 à 21:13:07

Merci Alex pour ton commentaire et pour l'Organisation de ce super Trail ! J'ai adoré et je reviendrai l'année prochaine :-)

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