Récit de la course : Ultra Boucle des Ballons 2020, par FOREST Alex

L'auteur : FOREST Alex

La course : Ultra Boucle des Ballons

Date : 11/7/2020

Lieu : Munster (Haut-Rhin)

Affichage : 708 vues

Distance : 204km

Objectif : Balade

2 commentaires

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Ultra Boucle des Ballons 2020


Samedi 11 juillet 2020, Ultra Boucle des Ballons, 204kms et 4800m+.

 



2 semaines après la Mil’Kil pour moi, 12 ans après son dernier ultra pour May, nous voilà tous les 2 ensemble sur une ligne de départ.

 



D’ailleurs, la première grande difficulté de cette épreuve, ce fut d’être à l’heure sur la ligne de départ. Nous travaillons tous les 2 en région parisienne jusqu’à vendredi soir. Et nous avons 6 heures de route pour rejoindre le départ. Ouf, nous arrivons à Munster à 3h. Enfin, ça nous laisse à peine 1h30 de sommeil dans la voiture. C’est court, ça pique au réveil !

On se prépare dans la précipitation, mais pas le choix, le départ est donné à 5h30.

On a même pas eu le temps de déjeuner, du coup je pars avec un sac plastique à la main, et on prend notre petit déj sur les premiers kilomètres de montée.

Ensuite, on prend notre rythme de ballade en amoureux, tout va bien.

CP 1 (km 19) à 8h01, c’est même plus rapide que ce que j’espérais.

On arrive au Lac Blanc, et on récupère la route de Paris-Alsace en sens inverse jusqu’au Col du Calvaire, souvenirs !

Puis on poursuit sur la route des crêtes, en alternant course et marche. On pointe au CP2 (km 40) à 10h45.

4km plus loin, on attaque la première grosse descente du parcours, et très vite je vois que May est très fatiguée, elle n’arrive pas à dérouler comme il faudrait dans cette descente. J’essaye de l’encourager, mais je vois bien qu’elle est trop fatiguée, à cause du manque de sommeil de la nuit précédente, auquel s’ajoute une préparation escamotée par le confinement.

Vers le km 55, un cantinier passe à notre hauteur, et on choisit la prudence, May arrête sa course ici, elle monte dans la voiture.

Je me retrouve seul, c’était pas prévu, je suis un peu déboussolé. Du coup, je prends mon rythme, et rapidement je reviens sur les coureurs qui me précèdent.

CP 3 (km 62) à 13h11. Je retrouve May, j’hésite à m’arrêter avec elle, mais non ça n’a pas de sens, je n’ai pas de raison d’arrêter. Je repars donc sur mon rythme élevé, on attaque une nouvelle montée, et je monte ce col presque tout en courant, je double plusieurs coureurs, c’est n’importe quoi, mais bon je me fais plaisir.

Je passe le Col d’Oderen, puis le Col du Page sur mon rythme suicidaire, et comme il fallait s’y attendre, j’explose dans la descente suivante. Je trouve un banc, je m’assois et je profite de la vue magnifique pendant que les coureurs que j’avais dépassé me repassent.

J’essaye de repartir avec Gilles, qui va m’amener jusqu’au CP 4 (km 83) à 16h08.

Je prends bien le temps de souffler à ce CP, déjà parce que je me suis bien cramé, et puis je retrouve May, et je sais que si je repars, ce sera la dernière fois que je la verrais jusqu’à l’arrivée.

Finalement, je repars. Et 300m après le CP, je retrouve Christian Perchoc qui arrive en sens inverse. On n’est pas sur le parcours, il a fait 1km, et il n’a vu aucune flèche. Demi-tour donc vers le CP. Et finalement, à 100m du PC, on trouve des flèches qu’on avait raté et qui nous indiquent de partir vers la droite.

On attaque la montée du Ballon d’Alsace, où l’attraction principale est de constater les infractions au code de la route, et ici on bat tous les records.

Heureusement, ça se calme un peu dans la descente suivante.

J’arrive à la mi-course au CP 5 (km 102) à 19h02.

Je continue et j’attaque maintenant les 40kms les plus plats du parcours, que je redoute un peu, d’autant plus qu’ils arrivent à la tombée de la nuit.

Justement, Christian me rattrape juste à la tombée de la nuit. Et comme j’ai oublié mon téléphone dans la précipitation du départ, je profite du téléphone de Christian pour appeler JB, pour qu’il propose à May de prendre une douche et passer la nuit dans une chambre bien plus confortable que notre voiture.

J’arrive au CP 6 (km 120) à 22h12. Avec Christian, on décide de fermer les yeux 10 – 15 min au CP, pour mieux passer la nuit à venir. Sauf qu’à ce CP, David est également présent, et on commence à discuter pendant que Christian se repose. Et quand Christian se réveille et s’apprête à repartir, je n’ai toujours pas fermé l’œil.

D’ailleurs, j’hésite toujours à repartir, je préférerais passer la nuit avec May, mais bon, même si j’arrête ici, le temps qu’on me ramène à l’arrivée, la nuit sera presque terminée.

Alors je continue avec Christian.

CP 7 (km 141) à 2h. Fini le plat, on attaque enfin la montée du Grand Ballon.

Vers 3h, quasiment au même moment pour tous les 2, on prend un gros coup de fatigue, nos yeux se ferment, on zigzague sur la route. On s’arrête sur un parking au bord de la route, et on dort quelques minutes, Christian s’allonge directement sur le sol, tandis que moi, je m’assois sur un rocher et j’appuie ma tête contre un bout de bois. On doit dormir environ 30min, je ne sais pas combien de temps exactement, on n’a pas mis de réveil vu le peu de confort de l’endroit.

Le repos est bénéfique, et on repart gentiment dans l’ascension du Grand Ballon, en attendant avec impatience le lever du jour.

CP 8 (km 162) à 7h05, cette fois le soleil est bien levé, et ça fait du bien.

On poursuit tranquillement sur la route des crêtes. Et quand la pente devient enfin + prononcée à l’approche du dernier CP, je décide de dérouler à mon rythme, j’attendrai Christian en bas.

CP 9 (km 183) à 10h33. Christian arrive 7min plus tard, il est fatigué et il me dit de ne pas l’attendre. Mais bon, on a passé la nuit ensemble, et j’ai pas envie de le laisser seul maintenant pour gagner quelques minutes et quelques places.

On repart donc ensemble pour la dernière ascension, le Petit Ballon. La montée passe bien, même si le rythme a baissé. Et dans la descente, Christian n’arrive plus vraiment à courir, mais il tient quand même un rythme de marche correct.

L’arrivée approche, on est en bas de la descente, voilà les premières maisons.

Mais d’un coup, Christian s’arrête net au milieu de la route. Ses yeux sont fermés, et j’ai tout juste le temps de venir à sa hauteur qu’il me tombe dans les bras. J’essaye de le maintenir debout, je lui parle mais il ne me répond pas, et après quelques longues secondes, il est trop lourd pour moi, je ne peux plus le porter, alors j’essaye de l’allonger au sol le plus délicatement possible. Puis je prends son téléphone, j’appelle d’abord JB qui ne répond pas, j’appelle ensuite May qui prévient de suite l’orga.

Et en attendant qu’on vienne nous aider, Christian retrouve un peu ses esprits, et j’arrive à l’allonger dans l’herbe sur le bord du chemin, c’est déjà mieux qu’en plein milieu de la route.

Christophe et Nathalie arrivent rapidement, et Christian semble aller mieux, il se remet debout avec l’aide de Christophe qui va nous accompagner jusqu’à l’arrivée.

 



Je termine finalement exaequo avec Christian les 204kms et 4800m+ en 33h41, 25ème sur 49 partants et 40 arrivants.

 



Déçu de ne pas arriver avec May, mais ce sera pour une prochaine fois, et j’espère très bientôt. Je t’aime ma chérie !

 



Et bien sur un immense Merci à Christophe pour avoir organisé cette Belle Ballade.

2 commentaires

Commentaire de robin posté le 15-07-2020 à 11:26:49

Cool d'avoir des nouvelles de May ! Un peu de récup à venir ? Félicitation d'avoir terminé cet Ultra dans ces conditions

Commentaire de glmrenard posté le 15-07-2020 à 13:35:04

Merci pour ce récap de la course. Tout est super bien expliqué bravo, ça a été mon premier ultra fond aussi long, valloné et de nuit et je n'ai pas osé dormir de peur de ne pas me réveiller. J'aurais du faire comme vous dans la montée du grand ballon !
Bonne récup' et encore bravo !!

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