Le Cross... A l'école de l'humilité

Cela fait longtemps que ce « Cross National Bayard » me faisait de l’œil, et ce dimanche 17 novembre 2019 je fais enfin partie de la fête !

 

 

Temps typique d’automne, je ne me suis pas pressé car les messieurs ont leur course à 14h30. Je m’inscris à 14h pour un montant dérisoire (par contre je suis le dernier, un petit sourire pour avoir quand même un dossard auprès des bénévoles qui se caillent les miches depuis le matin, mais là ça se termine pour eux).

 

moyen la météo comme dirait alain gilllot-pétré

 

J’ai le temps de retourner à la voiture, me décider sur la tenue, et visionner la course d’avant : les adolescents, et les femmes. TRUC DE FOU, ça envoie sévère, je reconnais quelques grands noms régionaux comme Magali Bernard-Aurélie ou Anne-Lise, ainsi que la remontée au fil des tours de 3 nanas que j’ai vues rater le départ !

 

 

Par contre les adolescents, ça se bouscule, ça joue des coudes, c’est concentré, sauf le dernier tour où la « grappe » a explosé !!!

 

 

Moi je me promène, ça se prépare, je ne connais que Stéphane Bacconnier (de vue), quand qui je vois s’échauffer ? La plaie en personne !!! Egal à lui-même, il me salue mais ultra-concentré, il désigne mes chaussures (s-lab, je ne les porte jamais mais elles ont le mérite d’avoir des crampons) avec un « ça glisse ça », un vrai gladiateur !

 

 

Et qui est venu l’encourager ? Ce bon Gonthier ! Avec qui je peux discuter, il a déjà couru la veille donc vient juste assister au combat.

 

 

Enfin arrive le moment du départ : on nous indique que parmi les athlètes figure notamment… un médaillé olympique (Athènes 2004). Nous sommes pile 100 au départ, aligné le long de la ligne de l’en-but du terrain de rugby, ça va démarrer par un sprint « en ligne » car au bout du terrain c’est l’entonnoir !

 

 

Concentration… et PAN !!!

 

 

Au programme un moyen tour suivi de 3 grands tours. Mais l’immédiat c’est… la honte !!! Je suis en mode quasi-sprint en ce démarrage, et en but de ligne droite me voici… 99^ème !!!!!!!!! Je regardai à gauche à droite mais non, ils sont quasiment tous devant moi sauf UN coureur, « Alain » (sans lui faire injure, né en 1954 oui messieurs dames).

 

 

Ok la course est longue. Elle est courte aussi (8.4 kms), elle est longue aussi car ce sont 8 kms de souffrance !

 

 

Etat des forces en présence, devant moi un binôme en blanc, bam je les reprends, le prochain c’est Georges (1948 messieurs dames, ça force le respect non ?), mais je temporise. Comme à son habitude, il souffle FORT !

 

 

On passe déjà devant le sas de départ, oui oui, je suis 97^ème (je m’étonne moi-même), et les perspectives sont peu encourageantes car devant c’est loin quand même.

 

 

Je passe Georges et essaye de le lâcher, sous les yeux remplis d’un mélange de compassion et de pitié de tous ces spectateurs qui assistent à ce spectacle du 96^ème coureur de la dernière course du jour ! J’ai envie de leur dire « non mais je suis à fond hein ! » mais à quoi bon !

 

 

Fin du premier tour, allez, je réussis à reprendre Jean-Philippe le 95^ème en essayant notamment d’agrandir la foulée dans la descente des bosses, puis Olivier, le 94^ème.

 

 

SAUF QUE LA ça va être compliqué, il y a 3 coureurs devant mais ils sont déjà inatteignables !!! Va donc falloir tenir… Avec les pieds qui couinent car ces S-LAB que j’aime pas sont trop petites…

 

 

Enfin c’est pas une excuse, on n’est pas à mi-course que je suis déjà explosé, que le Olivier se met… à passer la seconde (oui oui !), puis c’est Jean-Philippe qui me remonte et que je n’arrive pas à accrocher ! Et le pire : les 3 premiers me prennent UN TOUR, juste hallucinant (le mot est faible), ils ne soufflent même pas, et leur foulée parcourt 3 fois ma foulée, ahurissant.

 

 

La suite c’est donc courir en me poussant car je ne veux pas gêner la bagarre des premiers, entre ceux qui souffrent et qui le montrent et ceux qui intériorisent.

 

 

Mais surtout, je dois défendre cette 96^ème place, et derrière moi c’est la plaie et c’est pas le moindre des compétiteurs ! Je dois avoir 20-30 sec d’avance, pas plus…

 

 

Et heureusement ça tiendra, je sauve ma 96^ème place sur 100 coureurs, devant Georges, Alain, et le binôme dont je présume que l’un des deux présente un handicap !

 

 

C’est CA le cross !

Ca remet à sa place !

Je me déchire, pour mener une 94^ème place que je ne tiens même pas !

Va falloir manger des légumes vieux bouk

En tout cas on a tous passé un bon moment, merci l’organisation, et vive les cross, la « base » comme disent beaucoup