Récit de la course : 100 km du Val de Somme 2019, par Elise_FraBouDek

L'auteur : Elise_FraBouDek

La course : 100 km du Val de Somme

Date : 12/10/2019

Lieu : Amiens (Somme)

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Distance : 100km

Matos : Brooks Ghost 11

Objectif : Terminer

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100 km de la Somme d'une fille pas forcément sportive mais culottée et déterminée

1. « Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnait »1

Décembre 2018. Amandine me propose de venir rejoindre son équipe pour un trail solidaire de 100km dans le Morvan en équipe de 4 en mai 2019. Comme je suis toujours partante pour des projets solidaires, j'accepte, pensant me lancer dans une course en relais de 4x25km. Je vais rapidement découvrir qu'en réalité, il faudra parcourir les 100km tous ensemble et que le Morvan, ça monte et ça descend. Tant pis, une promesse est une promesse... Le marathon de Paris en avril me servira de prépa pour ce qu'un vrai 100bornard, ou un vrai coureur, regarde avec mépris : la barrière horaire de l'Oxfam Trail est de 30 heures. On est large quoi ! Ce 100km est une expérience extraordinaire : notre équipe, coureurs et supporters, vit un moment formidable d'intensité sportive et humaine. Nous sommes soudés, solidaires, heureux. L'un d'entre nous doit renoncer au 70e km. Mais nous franchirons la ligne d'arrivée en 23h23, 16e équipe.

Pour nous tou.te.s, les souvenir restent très forts et nous ressortons de ce week-end avec le sentiment d'avoir vécu un moment hors du temps par la richesse de l'expérience humaine que cela constitue. Mon corps et mon esprit ne retiennent qu'une chose de ce trail : j'ai fait 100km et j'en suis donc physiquement capable. Mais pour les coureurs à pied, je ne suis pas une vraie 100bornarde. Il faut que je me lance sur le 100km route... et le hasard fait bien les choses, Amiens est chaque année le terrain de jeu d'un 100km roulant et en 2019, ce sera le support du championnat de France. Bref, c'est le moment ou jamais ! Alors voilà, moi, la coureuse du dimanche avec seulement 3 ans de course à pied derrière elle et seulement 3 marathons, la fille qui a entendu de sa mère toute sa vie qu'elle n'était pas sportive, la femme qui souffre d'un manque de confiance en elle, cette Elise-là va oser se lancer sur un 100km route.

2. « Le grand combat, c'est contre soi-même. La victoire, c'est d'avoir compris ce que l'on veut... et d'y croire. »2

Portée par l'énergie du 100km Oxfam, je ne baisse pas vraiment de régime et j'enchaîne les courses en juin et jusqu'au semi marathon du Touquet. Je fais notamment ma 1ère Transbaie avec le club de mon beau-frère et de mon binôme de course, mais à un train de sénateur. Au Touquet, je lève le pied et m'arrête à 10km, le semi sera pour une autre année. Je suis fatiguée même si je répugne à l'admettre et je fanfaronne auprès de mes potes coureurs en leur disant « je m'inscrirais bien au 100km d'Amiens... » mais au fond de moi, j'ai une trouille bleue et le sentiment que c'est quand même avoir les yeux plus gros que le ventre. Pourtant, en parler autour de moi fait que je ne vais pas pouvoir me dégonfler et qu'il va falloir y aller !

Me voici en vacances, sous la chaleur de l'été qui se transforme en canicule. Le plan d'entraînement pour le 100km de la Somme commence le 22 juillet, 12 semaines à 5 séances semaines. Je mets à profit les vacances pour faire une pré-prépa en effectuant une PPG quotidienne, alliée à du yoga et quelques minis sorties de course. Guillemette, ma fille, me motive pour la PPG et le yoga que nous pratiquons ensemble au moins une fois par jour. J'ai l'impression d'avoir passé ces vacances à faire du sport et à lire, en alternant les 2 activités... et si je regarde mes stats, ce n'est pas faux ! Mais les promenades et les sorties me donnent aussi l'occasion de m'habituer aux semelles orthopédiques.

Le 22 juillet, en pleine canicule et dans le Morvan - où nous sommes retournés en vacances une semaine-, les choses sérieuses commencent. Le premier mois se passe parfaitement. Les séances s'enchaînent, le kilométrage augmente et mes douleurs au pied se mettent en sourdine grâce aux semelles que je porte désormais à la suite d'un passage chez le phébologue et le podologue. Je commence à jongler entre les entraînements et le boulot dont l'intensité augmente aussi. L'exposition d'automne aux Archives se révèle être un sacré challenge aussi : je suis en retard, débordée et il faut bien admettre qu'être à 100% intellectuellement et physiquement représente un sacré défi. Ma fierté est de tout mener de front sans avoir l'air de souffrir mais mon esprit est plein de doutes. Je serre les dents et je continue tout en m'autorisant des entorses au plan d'entrainement : je sors 5 fois la semaine mais pas la sortie longue du samedi est moins intense que ce que le plan prévoit. Le kilométrage semaine augmente pourtant de manière impressionnante ! Les sorties longues sont l'occasion de tester le rythme très lent de la course puisque mon but est de finir entre 11h30 et 13h30, la barrière horaire étant de 14h. Le plan est pourtant conçu pour finir « entre 9h et 10h30 selon le niveau de base du coureur ». Je n'arrive pas à descendre en dessous de 9,2 km/h malgré la méthode Cyrano 15'/1'. Je commence à croire possible d'être en dessous de 12h.Vraiment, je suis très ambitieuse, voire inconsciente...

Les sorties longues permettent aussi de travailler à deux, avec Benoît, puisque mon chéri a décidé d'être mon suiveur à vélo. Pour lui aussi, ce 100km va représenter un sacré investissement et un défi inédit. Arriver seule au bout de ces 100km est impossible pour moi : les 100km du Morvan m'ont montré qu'il est impératif de bnéficier d'un soutien tant pour le corps que pour l'esprit. De toute manière, l'amour de Benoît et la confiance qu'il a en ma capacité de réussir ce que j'entreprends me portent depuis 12 ans. Alors ce sera lui ET moi, pendant 100km. Mais que c'est dur ! Ben supporte mal la selle de son VTT et tous les moyens de résoudre le problème ne fonctionnent pas. Le ravito est dans un sac à dos et impossible à extraire aux bons moments. Nos première tentatives de ravitos pendant que je marche sont compliquées et la tension monte. Il décide de prendre mon vieux vélo de ville avec son panier. Un short rembourré améliore la sensation aux fesses mais pas le mal aux mains. Petit à petit, Ben lui aussi surmonte les difficultés et l'entrainement pendant les sorties longues le dimanche se poursuit à 2. On se cale pour les moments de ravitos pendant mes pauses marche même s'il y a encore quelques ratés. Je teste une boisson naturelle : eau, agave, miel, citron et sel. J'adore mais qu'est ce que ca donne soif d'eau pure ! Le jour J, j'ajouterai des pastilles d'acérola, vitamine C naturelle.

Septembre arrive vite : Guillemette part vivre chez son père pour faire son entrée à la Sorbonne, au terme d'un week-end que l'on passe toutes les deux ensemble. Une nouvelle vie s'ouvre à elle et à moi. Durant ce week-end spécial, je fais ma première sortie en tant qu'ambassadrice running pour le magasin Bio C Bon. J'ai le trouillomètre à zéro : moi, la coureuse du dimanche, je prétends désormais emmener avec moi des coureurs. Mais ils vont se rendre compte que je n'ai pas le niveau ! Tant pis, j'en ai tellement envie de développer mon concept de sport et culture que j'y vais. Désormais, deux fois par mois, j'animerai une sortie de 10km environ avec une thématique culturelle pour faire découvrir Amiens à des sportifs curieux. Cette première sortie se passe super bien : mon ami Eric vient avec sa toute jeune fille et sa femme qui n'a jamais couru de sa vie. On court, on marche et à l'arrivée tout le monde est heureux de s'être lancé ce défi et de l'avoir réussi. Cette première session se grave dans mon esprit : je suis capable de motiver et d'intéresser un groupe de coureurs qui en plus apprécient fortement mes explications historiques lors des pauses.

Septembre est là donc et on arrive à mi-course de l'entrainement. Déjà 6 semaines sont passées et on entre dans le dur. Les sorties longues s'allongent tout comme les journées de boulot. J'ai l'impression de courir tout le temps ou plutôt de courir après le temps. Je serre les dents quand les amis me disent que c'est un défi fou ou que je lis dans le regard de mon entourage qu'ils n'y croient pas. Je doute mais je réussis à ne rien montrer. Lors d'une sortie du samedi avec le magasin Prosport, je croise Anne. Anne est une coureuse que je vois sur les courses du coin, qui a une dizaine d'années de plus que moi. Elle fera son 20e 100km à Amiens. Son expérience me rassure. Elle m'annonce d'ailleurs : « tu finiras comme tout le monde, à 4 km/h ». Cette conversation me rassure. Elle me fait prendre conscience que ce qui va compter est de finir cette course, et non faire un chrono. J'abandonne l'idée de finir en 11h30.

La semaine des journées du patrimoine est à la hauteur de ce que j'avais prévu : une horreur ! Finir le montage de l'expo, l'inaugurer le vendredi soir, faire une sortie longue de 4h30 le samedi et enchaîner sur un dimanche de boulot. S'ajoute à cette pression physique la pression psychologique : un collègue de Ben, excellent coureur et centbornard, lui dit que je ne fais pas assez de kilomètres par semaine... Je m'écroule et je n'y crois plus. Effectivement, je monte à un maximum de 68 km en une semaine mais n'arriverai pas à en faire plus. Mes journées n'ont que 24h et je finis le mois de septembre avec plus de 45h supplémentaires au compteur. Tous ces coureurs, ces hommes si sûrs d'eux avec leurs chronos, réussissent à me destabiliser.

Le salut viendra d'une semaine de stage à Paris. Quatre journées tranquilles, sans autre préoccupation que prendre des notes, voir des amis, aller courir ! J'en profite même pour rencontrer en vrai une fille du groupe FB des Paris marathon girls, Alya. Je cours une partie du parcours du marathon de Paris et je me sens heureuse. Je repars de Paris reposée, remotivée et surtout, avec le moral ! La fin de l'entrainement sera beaucoup plus détendue. Je diminue la charge d'entraînement. Je vois ma thérapeute, Bénédicte, deux semaines avant le départ. Je lui parle de mon blocage psychologique et de ma peur : ne pas finir, abandonner, ne pas aller au bout. Nous démontons le mécanisme qui me bloque. Je comprends que l'obstacle vient d'une croyance, acquise toute petite, que je ne suis pas faite pour le sport. Je mets le doigt sur le vrai problème : je n'ai pas confiance en mes capacités. En une séance, nous démontons tout le mécanisme et je repars avec l'esprit soulagée. Je sais que je vais y arriver et que ma force vient de l'amour et la confiance que me portent ma famille, mes amis et mon entourage. Enfin, je crois en moi.

3. « Le chemin le plus court d'un point à un autre est la [dernière] ligne droite, à condition que les deux points soient bien en face l'un de l'autre. »3

La dernière semaine, la dernière ligne droite, est la plus importante. J'ai besoin de capitaliser sur la confiance que j'ai acquise à l'entraînement, sur la manière dont j'ai surmonté les difficultés et surtout, j'ai besoin de finir la préparation par un rituel, que je vais devoir imaginer. Le dimanche qui précède le 100km a lieu une sortie Bio C Bon. Nous partons pour 10 bons kilomètres sur les lieux de sport nautique à Amiens. Deux jeunes femmes se joignent au groupe. L'une d'elle n'a jamais couru que sur tapis. Tout au long de la sortie, je reste avec elle et son amie. Elle court, puis alterne course et marche et finit en marchant. Elle est venue à bout de ces 10 km. Je me sens si fière d'avoir pu et su l'accompagner en trouvant les mots. Elle m'a donné une leçon que je vais retenir : même en marchant, on va au bout. Ce qui a compté pour elle a été de se sentir soutenue. Nous lui avons fait une haie d'honneur à l'arrivée. Sa victoire a été la mienne, la notre. Le groupe entier était avec elle.

Pour la dernière semaine, j'ai anticipé en prenant 2 jours et demi de congé, mardi, mercredi matin et jeudi. Une idée me vient : je vais courir pour ceux que j'aime, pour ceux qui comptent dans ma vie, qui sont une source de motivation. Je veux courir ce 100 km pour mes beaux frères, les deux Pascal disparus, pour mes fils Rémi et Ambroise, pour mon ami José qui lutte contre son 2ème cancer mais aussi pour Guillemette, pour Ben, pour ceux qui comptent. J'envoie un message en demandant à tou.te.s quels sont les kilomètres qu'ils veulent virtuellement partager avec moi. Et les réponses fusent, accompagnées de petits mots. Je me sens enveloppée d'amour et de confiance en ma réussite. Les autres croient en moi, c'est une force incroyable. Je reçois aussi l'incroyable soutien des filles du groupe des PMG. Elles se mobilisent, les unes après les autres, pour me soutenir. J'y puise une motivation incroyable. J'ai le sentiment de devenir un superhéros ! Je passe une journée à faire un tableau pour associer les prénoms et les kilomètres sur une feuille que je veux garder sur moi. Je vais aussi recopier les petits mots sur une autre feuille. Je m'imprègne de ces tableaux que je décide de porter sur moi, dans les poches de mon sac à dos. Je fais aussi un tableau avec les horaires de passage pour finir en 12h, 13h et 14h. Je décide d'avoir 3 scénarios : le « tout se passe bien », le « soyons raisonnable » et le « je vais le finir, bordel ! ».

Jeudi après midi. Je déjeune avec une amie et je vais faire quelques courses. En chemin, je me dis : « et si je tombais ? ». Et comme une fatalité, je tombe dans la rue. Rien de bien grave, une grosse contusion à la main, un genou éraflé mais j'en pleure de rage. Je fonce à la pharmacie et je masse à l'arnica. On est jeudi. Je vais à la zumba. Je ne fais pas grand chose à part marquer les pas. Guillemette qui rentre de Paris me rejoint pour la fin du cours. Immense joie, qui ne dure pas. Au moment des étirements, je sens bouger un nerf à l'arrière du genou gauche, le côté où je suis tombée. Douleur fulgurante. Après dîner je ne peux plus marcher, je boîte. J'enrage... Désespérée, j'appelle mon étiopathe et lui laisse un message. Arrive la dernière journée. Voilà nous sommes le vendredi 11 et c'est demain. Mon genou va mieux mais je ne suis pas confiante. Grosse journée au boulot. Au moment où j'arrive, l'étiopathe m'appelle. Il me prend en urgence à 13h45. Lorsqu'il me reçoit, il m'engueule, gentiment, mais il m'engueule. Et il a raison. On ne va pas à la zumba la veille d'un 100 km (et je n'ai rien dit pour les courbatures aux cuisses à la suite du pilates de mardi) ! Il vérifie la douleur à l'arrière du genou. Je n'ai rien. Je peux y aller demain. Il m'engueule à nouveau. Je repars avec un grand sourire.

16h30. Il faut aller chercher le dossard. Les choses deviennent concrètes. Je suis dossard 704. En numérologie, cela donne 11. Xavier me confirme : c'est le chiffre de la protection. Tout va donc bien se passer. Euh, sauf que j'ai failli oublier mon enveloppe avec mon dossard sur une table. 18h30. Nous sommes à la maison. Ben prépare le vélo : changement de selle et accrochage d'une caisse à l'arrière. Je fixe le dossard à l'avant. Ben met notre Clio en break. Guillemette en profite pour faire le dîner. Tiens, des pâtes ! Avec la Saint-Yorre, mon régime alimentaire est au top depuis 3 jours : pâtes, riz, pâtes. Tout le monde est un peu tendu. Je prépare ma tenue : le choix est vite fait. Ce sera le débardeur de Clothylde Zumba marqué #PMG et le legging noir et orange, tout comme pour ma première course, tout comme pour mes marathons. Je décide de mettre les chaussettes de compression hautes. J'ajoute ma brassière pikachu et ma veste pikachu. Le sac à dos me permettra d'avoir mes feuilles d'amour et je mettrai mon portable dans la poche de gauche. Même si je les lis pas, les messages que je recevrai m'arriveront droit au coeur. Je suis rassurée. J'aurai tous mes grigris avec moi.21h30. Je pars me coucher. Je mets le réveil pour 3h20 pour pouvoir prendre mon petit déjeuner 3 heures avant le départ. La nuit va être courte.

4. « Les carottes sont cuites, je répète, les carottes sont cuites. »4

Le réveil sonne. Nous sommes le Jour J. Il est 3h20. J'ai l'impression de ne pas avoir dormi du tout. Je descends prendre mon petit déjeuner. Le même plat de pâtes qu'hier soir m'attend dans le frigo. Je mets près de 20 minutes à me décider à les manger. J'y ajoute un oeuf pour avoir un peu de protéine mais surtout pour que le jaune mette un peu de fun dans ces penne toutes sèches. Je rajoute du pain et des céréales, un peu de thé au lait quand même. Je remonte m'allonger. Il est 4h et je remets le réveil pour 5h20. Le réveil sonne à nouveau. Je file à la douche pendant que Ben prend son petit déj. Même rituel que pour les autres courses : douche, parfum, maquillage sur les yeux (bah oui, on a sa fierté pour les photos !). Je m'habille, brassière Pikachu, débardeur, legging. J'enfile mes Brooks. Ben met le vélo dans la voiture avec tout le chargement des ravitos. Je me prends en photo et je poste sur FB. Je m'assoie dans la voiture. J'ai vraiment la trouille au point d'avoir les larmes qui montent aux yeux. On est à la bourre. Heureusement que la traversée d'Amiens se fait vite parce que la tension est palpable dans la voiture. On trouve une place tout de suite, on descend le vélo. Ma petite montre chrono, achetée 1€ sur Vinted, refuse de se mettre en mode chrono. Je m'agace, je m'énerve, je finis par trouver. Il est 6h25. Ben part tout de suite rejoindre les autres suiveurs à vélo. Les autres coureurs ont tous l'air super enthousiastes. Une voix m'interpelle : c'est Jeff, notre ami Jeff, venu dès 6h20 pour m'encourager sur la ligne de départ. Le voir me fait monter les larmes aux yeux. J'avais prévu la frontale... au dernier moment, je la remets dans mon sac à dos. Mon pote Adilio, qui veut finir en moins de 10h, passe à côté de moi, m'embrasse. Il part rejoindre les bons coureurs devant.

Le speaker annonce un départ imminent et c'est le coup de pistolet. C'est parti ! Très vite, je suis rejointe par mon collègue Pascal avec qui j'avais fait le marathon en relais pour le conseil départemental il y a deux ans. Lui est 100bornard. Nous entamons les 2 tours de la Hotoie ensemble, en queue de peloton. Un coureur nous dépasse, il est pieds nus ! Rapidement, Pascal s'arrête pour un stop technique, je continue même si je sais que très vite la méthode Cyrano 15'/1' va me forcer à marcher. Nous ne recourrons plus jamais ensemble sur ce 100km. Jeff m'encourage pour ces 2 tours et demi, mes collègues du Conseil départemental venu monter les stands aussi. J'ai le sourire, je suis confiante. Ce sentiment ne m'abandonnera plus. Il fait encore nuit mais nous sommes en ville pourtant le parcours nous emmène où il n'y a pas d'éclairage urbain. J'y vais donc prudemment mais finalement, je m'en sors plutôt bien avec ma myopie qui me permet de bien voir dans la pénombre.

Premier ravito : je bois de l'eau et je mange un bout de banane. Je plaisante avec les bénévoles et je repars. Au prochain ravito, je retrouverai Ben et il fera jour. En attendant, on longe la Somme dans le Parc Saint Pierre puis on entre dans les hortillonnages. Une fille court derrière moi, elle a gardé sa frontale. Elle va courir juste derrière moi jusqu'à ce qu'il fasse jour. Les mouvements de sa frontale m'agacent, me donnent quasiment mal au coeur. Enfin, le jour se lève et le second ravito arrive. Ben est là. Je fais un stop technique, me ravitaille et nous partons à deux. 10 km sont déjà passés. J'ai le sourire, je suis heureuse, nous sommes ensemble et je suis invicible.

Le chemin jusqu'à la Motte Brébière où aura lieu le 1er demi-tour, nous le connaissons bien puisque nous l'avons fait à l'entraînement pour le marathon de Paris. Nous croisons ceux qui ont déjà fait leur demi tour. On se reconnait, on s'encourage, on se tape dans les mains. L'avantage d'être à la maison, c'est de courir avec des copains, coureurs ou suiveurs. Avant le demi tour, sur 2 km, le chemin est trop étroit pour les vélos et Ben doit m'attendre. Je vais donc seule jusqu'au 3ème ravito qui est pile poil au demi-tour. Allez, maintenant c'est parti pour environ 50 km jusqu'au prochain demi tour. Je récupère Ben et nous repartons vers Amiens. Il me ravitaille à chaque moment de marche et nous voilà déjà arrivés au 4ème ravito. Pause technique, au même endroit qu'à l'aller. Le soleil est maintenant bien levé et va nous accompagner. Mais nous allons plein est, alors il ne nous gêne aucunement. Nous traversons les hortillonnages sur la partie qui traverse Amiens. Nous sommes encore en terrain connu. Je sors mon papier avec les noms et les kilomètres associés. Ma feuille est divisée en 5 colonnes de 20 km. La première colonne est finie, j'entame la suivante.

Le 5ème ravito, en plein coeur d'Amiens, est là. Je souhaite une bonne journée aux bénévoles puisque ceux-là, nous ne les reverrons plus. Je garde le sourire, tout va bien. Ben assure parfaitement aux ravitos. En même temps, il commence à gérer les messages de soutien et les appels téléphoniques. Il est formidable. Au moment de sortir d'Amiens, avant le parc du Grand Marais, une petite cote. Je dis à Ben que je vais la monter en marchant. Il me répond : « c'est bien, tu vas profiter du paysage ». Je ne comprends pas sur le coup mais là, le paysage se transforme en deux MnM's, un bleu et un rouge : Guillemette et Jeff. Mon boubou a tout manigancé avec son tonton. Ils vont passer la journée ensemble et venir nous rejoindre régulièrement. De l'autre côté de la route, ce sont les parents de Ben qui m'attendent. Omer me dit : «  c'est bon là, tu as fini ? » Et non Omer, on en est à peine à 30 km. Mais que cela fait du bien de les avoir vus tous les 4, de les sentir présents, attentifs, aimants. Alors je repars ! Je remonte pas mal de concurrents, la méthode Cyrano fonctionne. Nous bavardons avec un couple de bretons. Lui court, elle est suiveuse. Nous les dépassons. Chaque dépassement me donne la pêche. Les kilomètres défilent sans que je m'en rende vraiment compte. Régulièrement, je regarde mon chrono. La course se décompose en quarts d'heure suivi d'une minute de marche. Mon corps et mon esprit ont parfaitement assimilé ce rythme. La minute de marche est la récompense après un effort qui au final ne dure pas si longtemps. tout continue à me sembler facile. Nous avançons toujours en terrain connu puisque notre sortie la plus longue nous avait emmenés juste avant Picquigny. Ravito d'Ailly sur Somme, il y a des tucs avec des vaches qui rit dessus. Miam ! Le parc de Samara marque l'entrée dans un paysage plus sauvage. Les méandres de la Somme rendent la route sinueuse et on avance par petites portions. Nous sommes désomais sur un terrain en petits gravillons. Le vélo montre des signes de fatigue : il grince et on nous entend arriver de loin. Nous en rigolons même si c'est un peu pénible.

Nous arrivons à Picquigny et je peux tourner une nouvelle colonne. Le marathon va bientôt arriver. Il est jusqte parès le ravito de Picquigny. Le chrono est toujours excellent. Nous avançons au bon rythme et j'ai 10 minutes d'avance sur les temps de passage pour finir en 12h. Ben me dit que j'ai belle allure. Je suis confiante, sans douleur. La méthode Cyrano continue de jouer parfaitement son rôle. Il est désormais quasiment midi mais cela fait bien longtemps que j'ai perdu la notion du temps. Au ravito suivant, Ben profite d'un sandwich au pâté. Je dis à l'un des bénévoles que je suis végétarienne. Il demande à Ben comment je vais faire pour tenir. Soupir de nous deux ! Nous repartons avec enthousiasme, le prochain ravito est tout prêt. Au moment où nous nous posons la question de voir la tête de course, la moto de tête arrive. Le premier coureur est magnifique et impressionnant. Nous arrivons à Yzeux, l'arrêt au ravito permet de faire câlin à Guillemette et Jeff qui ont prévu de picniquer. Guillemette a préparé des petits sandwichs pour eux. Nous repartons vers le panneau 50km. Je me connais, dès que je l'aurai passé, ce sera gagné. Je suis toujours bien, je contine à alterner course et marche. Nous sommes toujours en avance de 10 min sur le chrono en 12h. Le passage après Yzeux est pénible : une longue ligne droite, le chemin est étroit entre la Somme canalisée et la Somme sauvage. Le chemin est en mauvais état ; ce n'est agréable ni pour les coureurs ni pour les suiveurs. Mais on a l'impression d'être sur une digue et de quasiment marcher sur l'eau. Le ravito suivant est à Hangest sur Somme et c'en est fini de cette ligne droite. Le 50ème km est tout prêt. Ca y est, nous y sommes ! Désormais, nous sommes sur le chemin du retour.

Il reste malgré tout une barrière psychologique à franchir : le second demi tour qui doit être à plus ou moins 62 km. Il fait toujours beau, j'ai moins chaud que ce matin. Je bois régulièrement notre boisson maison et le doliprane que j'ai pris vers 11h m'évite de monter trop en température et de ressentir la douleur. Je me sens toujours en pleine forme. Je sais que le prochain ravito est à l'Etoile. Le nom du village est fort pour moi puisque le demi tour est à Pont Rémy. Mon Rémi à moi était mon étoile. Les mots comptent et me donnent de la force. Justement, le ravito de l'Etoile ! Je vois deux silhouettes qui me semblent familières. Un homme et une femme, les deux vêtus en bleu. Ils me sourient, je les reconnais. J'hurle leurs prénoms : Hélène et Miguel ! Je me jette sur eux. Miguel filme. Je reçois une énergie folle lorsqu'ils me serrent dans leurs bras. Anne, la fameuse Anne qui m'a aidée lors de la prépa, arrive seulement. Elle est derrière moi et pas en forme. Elle n'arrive plus à se nourrir mais elle me félicite. Je repars en leur criant que je les aime... et j'ajoute à cette déclaration d'amour une autre à 3 dames âgées, venues en supporters elles aussi. Elles rient, je ris, je suis emplie d'amour. Et il va en falloir de l'amour parce que ce n'est pas fini. Une petite montée nous emmène sur un pont qui franchit la Somme. Le chemin de halage est désormais sur la rive gauche. Nous sommes à nouveau sur un chemin étroit mais à l'ombre. Nous croisons de plus en plus de coureurs sur le retour. Certains des copains ont abandonné mais nous ne le savons pas encore... Les autres nous encouragent. A chaque croisement désormais, coureurs et suiveurs s'encouragent. On sent monter la difficulté mais aussi la solidarité. Nous savons tou.te.s que c'est à partir de maintenant que tout va se jouer. Au 55ème km, sur la rive droite, on aperçoit le chateau de Long et ses serres magnifiques. Le parcours est sinueux. Le ravito après long arrive et là, autre moment d'émotion puissante : Stéphane, mon collègue, apparaît sur le bord de la route avec son amie et son fils. J'ai les larmes aux yeux, je les embrasse. Je déborde d'amour et de confiance. Je souris, je ris, je cours ! Ben bavarde un instant avec eux. Moi je commence à devoir ruser avec mon esprit. Je négocie en moi les 15 minutes de course et je me récompense par 2 minutes de pause marchée désormais. Le panneau du 60ème km est là, il est derrière nous. Je tourne ma feuille pour la 3ème colonne de noms.Nous sommes toujours en avance sur le timing en 12h. Pourtant, le demi tour n'arrive pas. Ah si, enfin ! Il faut franchir la Somme. Une montée, une descente. Guillemette et Jeff sont à nouveau là. Le tapis bleu bipe bipe. Nous faisons demi tour. Les vieilles dames de Long sont à nouveau là. Je les salue. J'embrasse Jeff et Guill. Le moral est bon.

Nous sommes véritablement sur le chemin du retour. A notre tour de croiser ceux qui n'ont pas encore fait demi tour. Nous nous saluons systématiquement entre coureurs et suiveurs : un mot, un sourire, un encouragement. Je dis à quelques uns que le demi tour n'est plus très loin et je sens leur soulagement. 65eme km. Je n'arrive plus à négocier avec les 15 minutes de course. Je dois m'arrêter pour une pause technique et je décide de marcher. Je commence par m'excuser auprès de Ben. Il me rassure et me dit que ce n'est pas grave. De toute manière, quoiqu'il en soit, meme en marchant tout du long, je sais que j'arriverai au bout en moins de 14h. Je sais que je n'abandonnerai pas car je suis encore fraîche. Mon esprit est d'une force incroyable. Le temps n'a plus de prise sur moi. Ben a géré les appels téléphoniques des uns et des autres. Il m'a annoncé que Pierrine va bientôt nous rejoindre à vélo avec Anthony. Elle veut se venger, grâce à moi, du 73ème km, celui où elle avait du abandonner. Je ressens un petit moment une certaine gêne à être en train de marcher mais je récupère des forces. J'arrive à nouveau à alterner course et marche. Juste avant Long, nous plaisantons avec d'autres coureurs, alors plus en difficulté que moi. Nous allons nous aider mutuellement pendant une bonne quizaine de km puis ils « fonceront » vers la ligne d'arrivée qu'il franchiront 20 à 30 minutes avant moi. Le bavardage de Pierrine et Anthony fait passer le temps plus vite. Mes périodes de marche s'allongent de plus en plus. Le passage du 73ème avec Pierrine est un grand moment de joie. Vers le 77ème km, je ne fais plus que marcher mais à une bonne allure. Maman, que j'avais appelée vers le 50ème km, me rappelle. Je lui dis que tout va bien et cela me fait du bien. Le ravito d'Hangest arrive. Les marathoniens, partis à 14h30, y font leur demi tour et c'est un peu le bazar. Guill et Jeff sont à nouveau là. Les marathoniens qui nous croisent ou nous doublent nous encouragent. On sent le respect et l'admiration dans leurs voix. J'arrive encore à trottiner de temps en temps mais très brièvement et sans que je sache vraiment ce qui lance mes jambes. Nous retrouvons la ligne droite avant Yzeux et son chemin caillouteux. C'est la partie la plus désagréable mais nous venons de dépasser le 80ème km. Je suis toujours aussi forte dans ma tête, rien ne peut m'empêcher d'arriver au terme de cette course. De toute manière, comme le dit Ben, il ne reste « plus qu'une petite sortie longue ». Et nous allons bientôt arriver à nouveau en terrain connu. Je ne fais que marcher mais je me sens parfaitement en accord avec ce choix de course. J'affirme à voix haute, en permanence, que je vais aller au bout et que rien ne peut m'en empêcher. D'ailleurs, j'ai entamé la dernière colonne de mon tableau. Je suis toujours souriante et Guill me dit que j'ai l'air en super forme : on ne dirait même pas que je viens de faire 80km.

Pourtant, je suis inquiète : Ben a mis pied à terre et est 100 mètres derrière moi qui suis excortée par Pierrine et Anthony. Je le sens las, fatigué. Je veux m'arrêter, aller le voir. Anthony me dit qu'il n'en est pas question car je dois continuer ma course. Mais pour moi, c'est NOTRE course. Si Ben ne se sent pas bien, j'arrêterai. Je ne veux pas qu'il ait mal ou qu'il se fasse mal. En réalité, ce qui lui fait mal, c'est la musique que diffuse l'enceinte connectée d'un suiveur : chanson paillarde, Johnny,... pas vraiment en phase avec la beauté des paysages que nous traversons. Et surtout, pas très sympa d'imposer ses choix musicaux à tous. Je le vois remonter sur son vélo et nous rejoindre. Ben a eu « son mur du son » mais il l'a dépassé. Tout va bien, je suis rassurée et je marche de plus belle vers l'arrivée. Anthony et Pierrine rentrent chez eux. Je les remercie chaleureusement pour leur soutien. Un tel moment de partage, gratuit et spontané, fait chaud au coeur. Nous arrivons à Ailly sur Somme : une montée, une descente. Et là, dans la descente, Olivier, mon ancien chef. L'émotion est terrible, les larmes sont là. Je l'embrasse, je repars, je reviens en arrière, je l'embrasse à nouveau et je repars. Je lui ai sûrement dit n'importe quoi mais tant pis, j'ai à nouveau pris une dose d'amour et de confiance en moi. J'ai une chance extraordinaire. Je ressens physiquement dans mon corps, dans chacune de mes cellules, le soutien dont je bénéficie. Je marche, mes jambes sont lourdes, je ne peux plus courir... et j'ai pourtant l'impression de voler. Cette course me semble facile. Le chrono en moins de 12h est définitivement abandonné. Nous avons espéré un moment finir en moins de 13h... mais ce n'est plus cela qui compte. Je vais finir, je le sais, et sans souffrir.

Ca y est, le panneau 90 est passé. Plus que 10 km... Au 92ème, Guill me rejoint pour « courir »... mais il hors de question pour moi de courir. Cela fait au moins 30 bornes que j'ai des petits cailloux dans les chaussures, que je n'ai pas le courage d'enlever par peur de ne pas pouvoir les remettre. J'ai mal sous les pieds et mes jambes veulent bien marcher mais pas courir. Dernier ravito au parc du Grand Marais. Là Thierry et Babette, mon beau-frère et ma belle soeur, sont là. Titi, que j'admire tant pour sa vie de sportif, lui qui a toujours la gentillesse de courir avec moi, malgré notre différence de niveau, qui a cru en moi dès que j'ai commencé à chausser les runnings, vient m'encourager à réaliser ce que lui n'a pas encore osé faire. Je suis sur un nuage, je vais être 100bornarde. Je repars en marchant encore plus vite. Mon corps, mes jambes, mon esprit, connaissent chaque mètre, chaque pas, qu'il reste à faire pour franchir la ligne. La nuit tombe, nous sommes dans la pénombre. Je vois une silhouette courir vers nous. Pauline, une amie de Guillemette, me rejoint pour les derniers km. Elle sera vite rejointe par Julia la bavarde et nous avançons bravement à 4. J'aime tellement les entendre bavarder. Nous avons partagé quelques courses ensemble : des 5 km, un bout de semi où Julia m'avait rejointe et leur premier semi à elles.

Guillemette me fixe comme objectif de dépasser un homme en T-shirt bordeaux, qui est à 200 mètres devant nous. Je n'en ai pas le courage. Mais nous atteignons le pont Cagnard, il reste 1 500 mètres. Je monte en marchant, les filles ramassent les barrières tombées... Après le pont, j'entends les bruits de l'arrivée. L'homme au T-Shirt bordeaux n'est pas si loin. Je me mets à courir, les filles m'encouragent, me poussent, me portent. Je vais chercher toute l'énergie qui me reste. Nous dépassons l'homme au T-Shirt bordeaux. Au moment de tourner dans les 200 derniers mètres, j'aperçois Catherine, la prof d'anglais des filles. J'hurle son nom, me précipite pour l'embrasser et je sprinte. Oui, je sprinte pour franchir la ligne. Clothylde, ma prof de zumba, est là. Je la sens tellement émue et fière. Ma collègue Marie-Pierre est là et court à côté de moi.

Je continue de sprinter, le tapis bleu arrive, je le franchis. Le chrono marque 13h23. Un cri puissant jaillit de moi. Je suis 100bornarde.

5. « On est ensemble, on va y aller. Allez allez allez allez »5

100km. 13h23. 3 mois d'entraînement. Une réussite. Je me remercie. Je remercie mon corps et mon esprit de m'avoir menée jusqu'au bout de ce défi. Je me suis aussi nourrie de l'affection, l'amour, le soutien, la confiance de tellement de personnes. Je n'ai pas renoncé face à ceux qui doutaient, y compris moi-même. 

100km qui m'ont permis de « conjuguer » le mot ENSEMBLE, non pas à tous les temps, mais à tous les pronoms.

ensemble, je et moi :

ensemble, toi et moi ;

ensemble, elle et moi ;

ensemble, lui et moi

ensemble, nous ;

ensemble, vous et moi ;

ensemble, elles et moi :

ensemble, eux et moi. Et ces pronoms personnels qui somblent impersonnels incarnent les prénoms de personnes réelles et précieuses.

100bornarde. Une médaille. Et tant de paradoxes. Je l'ai fait et pourtant, je n'arrive pas à réaliser. C'était facile, malgré la difficulté. J'avais peur d'échouer tout en étant sûre de réussir. Franchir la ligne d'arrivée n'a duré qu'un instant mais il est éternel. Cela ne change rien et cela change tout. Je suis exactement la même et je suis complètement différente.

100km. 100 000 mètres. Et encore plus de pas. Le seul pas qui a compté est le premier, celui où j'ai osé. Le seul a compté est aussi le dernier, celui qui permet de mesurer le chemin parcouru, non en km mais en confiance en moi. 100km pour accrocher une nouvelle étoile à mes rêves. 100km de bonheur.

1 commentaire

Commentaire de galak42 posté le 05-11-2019 à 07:20:27

Joli récit et quelle détermination ! Félicitations et bienvenue chez les centbornards:)

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