L'auteur : DavidSMFC
La course : Ekiden de Paris
Date : 3/11/2019
Lieu : Paris 07 (Paris)
Affichage : 730 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Les courses parisiennes, ce n'est pas vraiment mon truc. Mais intégrer une équipe Keyla Torsou à l'occasion de l'Ekiden de Paris, c'est difficile à refuser donc le plaisir était au RDV malgré la météo capricieuse.
Mon récit (disponible aussi sur mon blog : Ekiden de Paris - Mes expériences sportives)
Chaque année, Sothéa rassemble plusieurs coureurs autour des équipes khmers Keyla Torsou qui réunissent principalement des coureurs venant du Cambodge mais qui se sont élargies au fil des années à un groupe de connaissances plus large. Julie et moi sommes conviés à rejoindre une équipe cette année.
Jusqu'à maintenant, j'ai participé à trois épreuves en relais et la première, c'était justement avec Sothéa (et Arnaud) au Parc du Tremblay en 2015 ! Depuis, j'ai toujours eu envie d'en refaire mais les seules occasions que j'ai eu, elles sont venues cette année avec l'Ekiden du PAAC et le Semi-Marathon de Chelles, avec Julie.
Je me suis engagé assez tôt à participer à l'Ekiden de Paris donc la date est cochée bien à l'avance. De son côté, Julie étant très occupée par ses études, elle n'a aucune certitude de pouvoir être disponible à l'avance donc cela se décide un peu au dernier moment, d'autant qu'elle a peu d'occasions de s'entraîner en course à pied ces temps-ci.
Finalement, nous y sommes bien tous les deux ! Julie a longtemps été pressentie comme relayeuse 6 de l'équipe 3 (7,195km) avant d'en être finalement la cinquième relayeuse (5 kilomètres) tandis que je suis le relayeur 4 de l'équipe 1 (10 kilomètres).
Deux semaines après les Départementaux de 10 kilomètres à Montereau-Fault-Yonne, je viens avec la ferme intention de faire à nouveau moins de 40 minutes et l'envie de descendre sous les 39 minutes une troisième fois (38'04 à Roissy mi-septembre, 38'59 à Montereau) sauf que je n'aborde clairement pas la course dans les meilleures conditions possibles.
La météo est vraiment automnale depuis plusieurs semaines. Le week-end dernier, nous avons profité d'un samedi ensoleillé pour faire une belle sortie OFF Kikouroù aux Jardins du Château de Versailles avant que je ne prenne de nouveau la flotte au Trail du Mont-Sarrazin. Jeudi soir, je manque l'entraînement sur la piste car j'ai fait beaucoup de volume de sport dans la journée. Du coup, je profite d'une éclaircie samedi en fin d'après-midi pour me faire un petit footing, l'occasion de dérouler un peu les jambes.
Ce dimanche matin, au réveil, la motivation est dure à trouver. La nuit n'a pas été parfaite et surtout, il pleut abondamment, en plus du vent annoncé à cause de la tempête sur la côte atlantique. En plus, je n'aime pas aller faire des courses sur Paris car cela m'oblige à emprunter les transports en commun, ce qui n'est pas mon activité favorite. Heureusement, je ne serai pas seul pour le voyage puisque je passe chercher Julie vers 8h00. Direction le Pont de l'Alma !
Le trajet se passe bien, nous arrivons avec un bon timing sur place. Nous voyons passer les relayeurs 1 des équipes Keyla Torsou. Là, mauvais choix, je nous fais emprunter la mauvaise rive donc nous sommes bloqués derrière les barrières qui jonchent le parcours. Demi-tour pour retourner en direction de la Passerelle Debilly mais côté entrée. Nous rejoignons le groupe sous la passerelle et récupérons ainsi nos dossards et maillots du jour.
Nous serons aux couleurs jaunes de la Team, maillots fluo plutôt pratiques pour se repérer au moment de la transmission des relais. J'accroche mon dossard, le 1049-4 (1049 pour le numéro d'équipe, 4 pour l'ordre des relais). Je finis de me préparer puis je pars m'échauffer car les minutes défilent.
Pour la tenue, je porte mon short bleu, mes chaussures Kalenji Kiprun Ultra Light, casquette Kikouroù sur la tête, la Suunto Ambit 2 au poignet et deux tee-shirts, un à manches longues et celui de l'équipe. Après quelques gammes, je rejoins le sas. Je ne suis pas bien réveillé, je cherche en vain le sas des équipes 1400, persuadé d'avoir le dossard 1409 alors que j'ai le 1049, ça commence bien ! Lorsque j'arrive au bon endroit, on m'indique que les relayeurs 4 ne peuvent pas encore entrer dans le sas. Je patiente donc un peu.
Quelques instants plus tard, je peux entrer, une dizaine de minutes avant l'heure estimée d'arrivée de ma coéquipière en lice sur le relais 3 de 5 kilomètres. Sothéa a mis 2 minutes de plus que ce qui était prévu (21'07 sur 5kms), Pierre aussi (40'58 sur 10 kms), Laurie quelques secondes de plus mais dans les temps (19'42 sur 5 kms) donc je pars 4 minutes plus tard que ce qui était "prévu", après un tout petit peu moins de 1h22 de course.
Pas facile de s'élancer sur une épreuve en relais comme ça, au milieu de 1300 équipes ! Personne autour de moi ne va à une allure qui me correspond, certains sont trop rapides et d'autres trop lents par rapport à mon rythme sur cette distance. Les quelques coureurs qui vont à ma vitesse moyenne sont certainement dispersés sur le parcours.
Du coup, je profite de mon état de fraîcheur pour partir sur un bon rythme, évidemment trop rapide mais sans abuser. Je double déjà énormément de concurrents donc ça a un effet assez boostant qui donne envie d'avaler les très nombreux coureurs que l'on a devant nous.
Le début de cette boucle de 5 kilomètres que nous avons à faire deux fois, il est plutôt roulant. Nous sommes Quai Branly, nous passons devant la Tour Eiffel en face de laquelle se trouve la ligne d'arrivée que seul el dernier concurrent de chaque équipe va franchir. Nous, on n'emprunte pas le Pont d'Iéna mais on continue en direction du Pont de Bir-Hakeim. Déjà 1 kilomètre de course, bouclé en à peine plus de 3'30, je sais bien que je vais pas tenir à ce rythme mais au moins, j'aurai déroulé sur le départ.
On traverse le pont puis on descend sur la gauche, sur des pavés bien humides mais pas glissants. Il ne pleut plus ou presque mais le sol est détrempé et plein de flaques d'eau. Pour autant, pas de danger particulier, l'accroche est bonne, je ne dérape pas. Même dans le virage en épingle en bas de la descente vers les Quais de Seine.
On remonte ensuite Avenue de New-York avant de passer sous le Pont de l'Alma. A signaler les quelques points musicaux très agréables présents sur le parcours, même si je n'en profite pas vraiment à ce rythme, tout comme les ravitaillements. Je ne saurais même pas dire s'il n'y avait que de l'eau ou s'il y avait aussi du solide. Il y a énormément de monde sur le parcours mais cela ne bouchonne pas pour autant, la route est large.
On tourne à droite au bout, c'est enfin le moment de revenir vers les sas. Je commence à entrer dans le dur. Ce n'est pas comme à Montereau où j'étais cuit après 5 kilomètres. Là, je ne suis pas lessivé mais mes jambes ne répondent pas comme je le voudrais, je n'arrive pas à relancer comme je voudrais le faire à ce moment de la course. On passe par le Pont des Invalides avant de descendre sur les Berges pour longer la Seine, repasser sous le Pont de l'Alma et remonter.
J'atteins les 5 kilomètres de course, en un peu plus de 19 minutes, moins rapide qu'à Roissy et Montereau donc je sais que je ne serai pas sous les 39 minutes aujourd'hui mais j'espère tenir jusqu'au bout pour rester sous les 40 minutes. On passe le long de tous les sas de relais mais je ne fais que passer sur ce tour puisque j'ai une deuxième boucle à faire. C'est dans 5 kilomètres qu'il faudra que je transmette la ceinture porte-dossard à Ammarith, je l'espère aussi facilement que je l'ai reçue de la part de Laurie.
Et c'est parti pour un deuxième tour ! Je jette un coup d'oeil au chronomètre qui ne me fait pas de surprise, je suis parti après 1h21 et quelques secondes de course et nous en sommes désormais à 1h40 et un peu plus que quelques secondes... Je passe une deuxième fois sous l'arche de départ, à la sortie des sas pour continuer, toujours sur le Quai Branly, en passant une nouvelle fois devant la Tour Eiffel, sans même la regarder, à vrai dire.
Je me sens plus à la peine qu'en début de course, évidemment, j'ai moins de facilités à doubler du monde mais je continue d'avancer assez régulièrement, à 4'00 de moyenne en général. Même si j'ai le même rythme, je suis moins dans la douleur qu'à Montereau sauf qu'aujourd'hui, je ne suis pas au top de mes possibilités et je peux difficilement lutter contre ce fait. Mais je tiens bon.
Direction le Pont de Bir-Hakeim où je vois plusieurs concurrents me dépasser. Rien d'alarmant vue leur allure. On descend à gauche, je suis à l'aise dès que la pente s'accentue. En revanche, le virage en épingle passe plus difficilement en bas car la relance est plus dure à faire !
Allez, on profite de l'ambiance musicale de la Voie Pompidou, enfin, façon de parler, en restant concentré sur mon avancée, la grimace certainement lisible sur mes lèvres. Et c'est parti pour l'Avenue de New-York, la portion la plus monotone de la course. On longe la Seine depuis la route pendant un bon moment avant de passer sous le Pont de l'Alma.
Ensuite, on remonte puis on bifurque sur la droite pour retrouver la Voie Georges Pompidou et franchir le Pont des Invalides. Pendant les deux derniers kilomètres, je scrute de plus en plus régulièrement ma montre pour me réconforter en me disant qu'il ne reste quasiment plus rien à parcourir. Je me fie aussi aux bornes kilométriques placées sur le parcours mais c'est un indicateur légèrement faussé car décalé puisqu'ils sont placés par rapport à l'arche de départ et non à notre sas. Du coup, j'ai en fait 200 mètres de plus que ce qui est indiqué donc au kilomètre 4 de la boucle, il ne reste plus que 800 mètres !
Allez, je ne lâche pas, la remontée après le passage sous le Pont de l'Alma est rude mais ça sent bon la fin de course, je longe les premiers sas puis je retire ma ceinture porte-dossard pour la transmettre à Ammarith ! Je finis à grandes enjambées pour ne pas perdre de temps. Impeccable, il est là, bien visible pour moi. La transmission se passe sans encombre. J'aurai récupéré et transmis le dossard sans perte de temps, c'est cool.
Je boucle ces 10 kilomètres en 39 minutes et 34 secondes. Un chrono très satisfaisant même si j'aurais aimé être sous les 39 minutes. C'est ma troisième meilleure performance sur cette distance (derrière Roissy et Montereau), 3 secondes de mieux qu'à Pontault, sur un parcours vraiment pas si évident (40 mètres de D+ quand même !) et dans des conditions difficiles (météo mais surtout le manque de repères avec tous ces concurrents aux rythmes différents). La sixième fois que je passe sous les 40 minutes et je respecte le temps que Sothéa avait estimé.
Grâce à la performance collective du jour, nous établissons le nouveau RP de la Team Keyla Torsou en 2 heures 52 minutes et 16 secondes.
Nous sommes 97èmes sur plus de 1200 équipes et 27ème équipe mixte.
Pendant ce temps, Julie boucle ses 5 kilomètres en 28 minutes environ, un résultat très correct sur ce parcours et avec le manque d'entraînement qu'elle a. Son équipe, la 3, avait une marge d'avance sur la 2 mais le capitaine Sothéa, dernier relayeur, a attendu le dernier relayeur de l'équipe 2 pour qu'ils finissent ensemble au bout de 3 heures et 56 minutes d'effort !
Fin d'une très belle matinée de sport même si je ne suis pas fan des événements parisiens en général. Beaucoup de monde pour peu de services dans le village de la course mais le partage avec ses coéquipiers fait le charme de cet exercice qu'est l'Ekiden. Nous avons d'ailleurs aussi croisé Stéphane, ex-coéquipier au COCEP Badminton que nous avons encouragé alors qu'il était comme moi, relayeur numéro 4 sur 10 kilomètres. C'est sympa de voir des têtes connues parmi la foule.
A refaire ? Assurément ! A Paris ? Pas forcément ! Mais pourquoi pas, quand même...
En tout cas, cela me donne encore davantage envie de prendre part à des courses en relais, un exercice que j'affectionne particulièrement. Cela tombe bien, je participe au Run & Bike d'Ozoir le week-end prochain ! Alors, ce n'est pas du tout pareil, mais c'est très sympa aussi.
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