Récit de la course : Natureman - M 2019, par augustin

L'auteur : augustin

La course : Natureman - M

Date : 6/10/2019

Lieu : Les Salles Sur Verdon (Var)

Affichage : 1315 vues

Distance : 114km

Objectif : Se dépenser

4 commentaires

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NatureMan triathlon du Verdon / distance Half

Triathlon LD NatureMan, Verdon (2,3k / 90 km / 20 km)

Samedi 5 octobre 2019

 

Mon seul triathlon de l’année, 7ème participation en 8 éditions (crée en 2012), dans ce coin de paradis qu’est le Verdon.

Pas mon objectif principal, il y a 15 jours je courrais Auray-Vannes dans le cadre des Championnats de France de semi-marathon, et surtout je commence en ce début octobre j’attaque ma prépa marathon en vue de celui de La Rochelle (le 24 novembre prochain).

Ce triathlon est vraiment un moment à part pour clôturer la saison (bien que ma saison triathlétique ne contienne qu’un tri : celui-là !!!), si la météo est clémente (ce sera le cas) alors c’est grandiose, l’endroit est préservé et tellement dépaysant, c’est toujours un plaisir que d’y revenir.

 

Cette année on va déguster : le parcours vélo a été considérablement modifié, avec du dénivelé supplémentaire histoire de calmer les ardeurs (2 000m de D+ vs 1 500m les années précédentes). Ce nouveau tracé devait être inauguré l’an dernier mais la météo exécrable nous a obligés à suivre le plan B car sinon routes trop dangereuses.

 

Prépa très light vs les autres années (sur 9 mois cumulés):

Nat : 31 km…(!)

Vélo : 2 600 km (merci le vélotaf!) vs 1 252 km en 2018

Cap : 1 300 km vs 999 km en 2018

Le tout en un peu moins de 250h (163h en 2018)

2019 a été une année orientée course à pieds avec quand même mais avec un peu de rigueur sur le vélotaf 1 fois par semaine histoire de bouffer du kilomètre (80km aller-retour mine de rien).

Et ce début octobre marque aussi et surtout pour moi la prépa spécifique au marathon !

 

Les quelques jours précédant la course, je prépare mon paquetage, ma fidèle combi, vélo avec ce coup-ci les Ksyrium SL, les chaussures de trail, et le malto qui va bien.

Un œil rivé sur les prévisions météo, qui donnent –normalement- une journée ensoleillée avec 8° le matin et 22° l’après-midi !

Logistique identique comme chaque année, un départ en TGV avec mon pote Yoann, acolyte du bureau, sauf que ce coup-ci ce sera le vendredi matin depuis Paris jusqu’à Aix en Provence, puis location de voiture pour caser notre barda et direction le Verdon, un peu moins de 2h de route je connais la route par cœur à force.

 

 

 

Je retrouve quelques potes et quelques autres têtes familières. Ambiance sympa, on va retirer nos dossards et on zone doucement dans le village des exposants en zappant le brief coureurs de la fin de journée (reçu par email quelques jours avant de toutes façons). On discute un peu avec la fidèle Vicky, animatrice de l’évènement depuis la première heure, elle sait réveiller les foules et anime ce WE avec brio, en duo avec son acolyte Hervé comme toujours, on ne change pas une équipe qui gagne ! Sympa l’orga chaque année nous gâte, cette année c’est un sweat-shirt à capuche.

Retour à l’hôtel pour se poser un peu et préparer notre barda, et monter les vélos. Et paf un pneu crevé ça commence bien, je change la chambre à air mais j’espère ne pas avoir de mésaventure demain, je n’en ai pas d’autre de rechange !    

Diner à l’hôtel tranquillou avec mes acolytes, avec comme toujours la pression, qui se boit et ne se subit pas hein !

Coucher pas si tôt mais pas de stress, demain ce n’est pas un gros enjeu alors suis serein.

Réveil tôt le samedi matin, petit-déj peinard donc impasse sur le Gatosport habituel, puis on finit de préparer nos affaires et finissons par nous résoudre à sortir de la chambre afin d’arriver au parc à vélo un peu avant la fermeture (8h45).

Je dispose donc mon vélo à l’endroit idoine, essaie de protéger à minima mes affaires pour la future transition. Fait frisquet quand même !

Nous nous dirigeons doucement vers l’aire de départ, il fait frisquet. L’eau du lac est à …21° ?

Départ des filles et des para-triathlètes à 9h puis à 9h20 c’est notre tour pour ce nouveau parcours de 2,3 km au lieu des 2 km habituels. Stratégie cette année : départ cool et pas de rush, je me place plutôt derrière puis les fauves sont lâchés, c’est le souk, gaffe à ne pas se prendre de coups, et respiration en deux temps.

Passage à la première bouée (à 800m), ça bastonne, par contre avec le soleil rasant on ne voit rien, pas grave je suis la foule c’est-à-dire tous ces hommes grenouilles qui s’ébattent gentiment dans l’eau devant moi. Aucune idée du tempo, pas grave.

 

Deuxième bouée (à 1 700m), maintenant c’est direction l’arrivée en visant la 3ème et dernière bouée. On y voit plus clair quand même mais la densité est encore importante. Je rattrape quelques féminines, les pauvres pas marrant de se faire rattraper, leur répit n’aura duré que peu de temps. Je grelotte sous ma combi, pourtant je vois ce beau soleil dehors qui devrait nous réchauffer mais là présentement je me les gèle.

Peu avant la sortie de l’eau je remets les jambes en marche, puis je sors en 43’45 min, bon pas franchement content de ma prestation mais en même temps j’ai 2,46km selon Garmin. 253ème temps natation (140ème temps natation en 2018), c’est moins bien mais mérité car 31 km cumulés de natation en 9 mois c’est quand même abuser !!!

 

1ère transition, j’essaie de me grouiller, peine perdue je tremble comme une feuille. J’arrache ma serviette pour tenter de me sécher un peu, enfile un maillot vélo manches longues et par-dessus un gilet sans manches et une paire de manchettes ! Je perds un temps fou bien entendu mais j’ai hâte de me réchauffer car là je déguste.

J’avale un gel au passage et me précipite vers la sortie, T1 en 5’36 (684è temps de transition !!!)

 

Une fois à la sortie du parc j’enfourche mon fidèle et vaillant Orbéa, l’occasion de découvrir le nouveau tracé concocté par Eric Amatteis et son équipe : 90 km de réjouissances avec 2 000m de D+, moi qui ne dépasse pas les 40 km en entraînement je vais déguster ! On inaugure une nouvelle route direct vers Aiguines, ça grimpe sec, et je double non-stop. Mon gabarit, grand (1,95m) et très fin (70kg) me permet ce luxe….sachant qu’à chaque descente je me fais doubler par ceux que j’ai doublés lors de la montée !

Une première partie d’ascension pendant 13 km (700m de D+) vers Aiguines, jusque-là pas de surprises, ça dure longtemps cette grimpette mais la vue sur le lac est canon ! Puis descente dangereuse jusqu’au 22ème km, comme toujours je me fais doubler par des avions de chasse qui envoient des braquets de fou, en prenant quand même des risques !

Puis coup de cul sur 3 km, un peu plus tard au niveau du Km 21 (restaurant de l’Aigle) c’est le ravito, j’attrape un bidon d’eau au passage, les sensations sont bonnes, toutes les 10 min je bois (eau ou boisson iso) et toutes les 45 minutes j’avale un gel ou une barre.

Ce parcours dans les Gorges est dingue, la vue est splendide, le revêtement très bon, et à chaque passage dangereux des bénévoles vous alertent. Je continue de tourner les cannes, surveille pour ne pas être dans le rouge, et discute même avec certains (à force de les doubler en montée et quand eux me repassent en descente). Super ambiance, mode cool.

 Km 42: ravito, au niveau de Trigance, rebelote j’attrape eau et pâte d’amande, puis petite mésaventure où nous nous retrouvons bloqués –arrêt complet !- derrière le camion pompier qui a du mal à circuler dans cette venelle si étroite qu’il faut rouler au pas. Pas grave, ce seront environ 30 secondes de perdues, puis descente mais là le revêtement est moins bon donc vigilance !

Les dernières difficultés surviennent entre les 58ème et 65ème km, toujours ces montagnes russes, et le plus souvent avec le vent de face, de toutes façons le chrono est accessoire aujourd’hui, je maintiens mon rythme de sortie longue pour ne pas hypothéquer ma prépa marathon qui prime. Au 63ème km c’est le dernier ravito au niveau de La Palud sur Verdon.

Fin du parcours vélo en 3h42min, sensations ok, je pense m’être hydraté et nourri suffisamment, je déchausse avant le parc à vélo puis direction l’emplacement en courant pour ce qui est censé être ma spécialité.

(389ème temps vélo, ma faiblesse se voit ainsi confirmée, cependant c’est moins pire que les années précédentes où je termine entre les 500-700ème place !)

Je largue veste,  gilet sans manches et manchettes, enfile casquette et chausse mes chaussures de trail et zou c’est parti.

T2 en 2’29, ça progresse (143ème temps) et avanti pour ma partie préférée.

 

Au programme 19,5k et 227m de D+, je vise 4’30 au km comme les autres années mais pas plus rapide.

8 ravitos sont prévus (2,5 / 5 / 7,5 / 9,5 / 11 / 13,5 / 16 / 18,5 / arrivée) donc on ne manquera de rien !

A l’aise avec ce parcours, pourtant piégeux, je double sans arrêt. Je garde en tête que je suis là dans l’optique d’une sortie longue et qu’il ne faut pas que je me crame avant mon marathon prochain, ça va, le palpitant reste sous les 160 puls, c’est sous contrôle. Au 3ème kilomètre on retrouve cette bonne vieille montée, que dis-je ce mur, que l’on grimpe en  marchant, même en montée, les mains sur les cuisses je double, exceptionnellement le cardio monte à 170.

Les ravitos sont disséminés de façon à pouvoir les avoir à l’aller comme au retour, parfait comme toujours. Un peu d’eau, un gel de temps en temps et roulez jeunesse. Les bénévoles ont toujours un mot d’encouragement pour nous autres bipèdes, ils font vraiment un boulot extra. Je continue de doubler (je me fais même gentiment engueuler car je passe trop vite !) et passe une fois je me fais doubler, c’est pour le moral. Je surveille l’allure quand même pour rester dans une zone raisonnable malgré les tentations de lâcher plus encore les chevaux. 1 gel englouti après 45 min de course.

Sur la fin de la première boucle on retrouve nos chers escaliers, bien casse-pattes. Passage par le village, et c’est reparti pour la deuxième boucle. Horaire limite 17h30 donc 8h20 de course, on est large. Par contre j’aperçois les pompiers et le Samu en train de réanimer un concurrent qui est à terre un peu avant l’entrée du parc à vélo, aïe ! Le coureur qui me précède me dit que les pompiers sont en train de le « choquer » au défibrillateur, pas cool du tout. J’apprendrai plus tard que ce concurrent de 46 ans ne s’en est pas sorti, coup dur pour tout le monde.

Un autre gel après 1h15 de course à pieds, le revêtement est quand même souvent piégeux (cailloux, plage, racines, ce n’est jamais plat et pas du tout rapide !) donc vigilance !

Fin du parcours running en 1h38’30, 90ème temps course à pieds, et au total temps final de 6h14min et classement scratch à la 212ème place sur 864 finishers (42 DNF et 2 DSQ)

Sitôt la ligne franchie, récupération des diplômes fraichement imprimés, et enfin ravito toujours aussi pantagruélique, que des produits locaux, délicieux ; et même des pizzas tout juste sorties du four, miam miam. J’attends mon pote Yoann qui finira en un peu plus de 7h pour sa deuxième expérience sur la distance L, top !

Merci à mon sponsor de m’avoir permis de revivre un WE pareil, riche en émotions et en souvenirs et à vous d’être venus à bout de ce récit !

Maintenant on ne chôme pas car le plan marathon continue, et à bientôt pour de nouvelles aventures !!!

4 commentaires

Commentaire de L'Dingo posté le 07-10-2019 à 15:00:48

J' ai comme l'impression que dans ton CR il manque un petit hommage pour un triathlete luxembourgeois
C'est peu être un détail pour toi, mais pour lui sa valait beaucoup.

Ne fait pas seulement partie des DNF, mais est WNSA (Will Never Start Again)

RIP

Commentaire de augustin posté le 07-10-2019 à 15:04:22

Hello L'Dingo, ben non il figure bien dans le CR ce monsieur, un passage sur lui avant le finish de la cap dans le récit. C'est loin d'etre un detail pour moi, si cela a interprété ainsi c'est que je me suis mal exprimé. Perso je m'attendais meme à ce qu'avant notre depart une minute de silence soit faite en l'hommage à Juliette Benedicto qui etait venue sur le NatureMan il y a quelques années et qui est partie tout au si brutalement. RIP à eux

Commentaire de L'Dingo posté le 08-10-2019 à 08:25:26

Mes excuses. :-(
Ton CR (du lendemain) est tellement engagé sur le positif de ton triathlon (émotion ,résultat), que j'ai zappé inconsciemment cette phrase dans le texte. Bonne continuation ;-)

J'ai eu l'info le samedi soir par un triathlète du sud présent, et j'ai trouvé tellement c..de mourir en faisant du sport pour son plaisir , et en plus dans dans un si beau cadre.
Vraiment une pensée de soutien pour sa famille

Commentaire de augustin posté le 08-10-2019 à 09:24:42

Tu es tout excusé L'Dingo! Aucune course n'est épargnée par ce risque et tous les athletes sont à la meme enseigne, cela peut arriver à chacun d'entre nous, du jour au lendemain. On pense bien sûr à toutes celles et tous ceux qui traversent ces épreuves.

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