Récit de la course : Marathon de Camargue 2019, par GTH179

L'auteur : GTH179

La course : Marathon de Camargue

Date : 28/9/2019

Lieu : Aigues Mortes (Gard)

Affichage : 1814 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

5 commentaires

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Marathon sanglant en Camargue

Pour cette course… Non en fait j’ai effectué deux courses, une première partie à allure modérée qui m’a permis d’admirer le paysage, et une deuxième qui m’a permis de transpirer et vider mes gourdes !
Comme à mon habitude, j’arrive en avance sur l’horaire prévu aussi bien pour venir chercher le dossard que pour attendre la navette qui doit amener les coureurs jusqu’au départ; Car le point de départ est différent de celui de l’arrivée !
Donc en arrivant à Aigues-Mortes je retrouve un autre coureur pieds nus, que je surnommerais ici le coureur lambda !
Nous sommes bien en avance sur l’horaire mais c’est pas grave nous discutons tranquillement sur un banc au soleil comme deux petits vieux en attendant la navette qui nous emmènera au lieu-dit le grand radeau à la manade Raynaud.
La première navette étant pleine il nous faudra attendre la deuxième, au point où on n’en est on peut bien attendre encore un quart d’heure.

On arrive enfin à la manade, pas le temps de chômer, le départ va être donné !
On décide de se positionner sur l’arrière de la grille de départ.

Celui-ci est à peine donné que le peloton s’étire très rapidement et en moins de deux nous nous retrouvons, à trois coureurs, à plusieurs dizaines de mètres de ceux qui nous précèdent.
Dès la sortie de la manade on attaque dans le dur, un chemin en cailloux blancs. Bon j’ai déjà connu pire comme chemin !
Cette partie dure fût très courte à peine deux kilomètres et je fût plutôt heureux que ça soit au début !
Et là on arrive sur la plage, premier wouaou!! Quelques centaines de mètres après on passe un petit chenal qui alimente un étang et du coup, premier plouf... enfin de l’eau jusqu’au genoux ! Ce passage nous fait gagner au moins une vingtaine de places car tous les chaussés ont dû justement se déchausser pour passer puis s’essuyer les pieds pour en retirer le sable !
S’en suit quelques kilomètres toujours en bord de mer et avec quelques digues en guise de D+ :


À 8 kilomètres premier ravito, on s’arrête quelques instants et les bénévoles sont surpris de voir nos pieds nus; ils nous demandent «c’était pour la plage, vous allez remettre vos chaussures ? » et ben non ! À partir de là le terrain se dégrade très légèrement, c’est toujours sablonneux, quelques cailloux font leur apparition mais ça passe bien, pas de soucis.

Les digues se succèdent, les croisements aussi, les fanions disposés çà et là de manière pas toujours claire nous ont presque valu une erreur d'aiguillage mais heureusement Lambda veille au grain.

Au 15ième kilomètres nous arrivons à un autre ravito, les bénévoles sont toujours aussi sympathiques, mon compère papote beaucoup et pour moi la forme est toujours là; après avoir vidé l'eau chaude et reremplis ma flasque j’attends qu’il finisse sa conversation pour qu’on puisse repartir.
Les digues continuent, nous avons presque l'impression de tourner en rond.
Les passages sur les digues m'ont valu une belle nausée et une envie de rendre mes tranches de cake récupérées au premier ravitaillement car une odeur très nauséabonde de putréfaction émanait d'étangs avec une eau stagnante; est-ce lié à un début de sécheresse ? (apparemment cela n'arrive pas toutes les années d'après ce que j'ai pu entendre à l'arrivée)

Le chemin se faisant plus large et le sable devenant moins présent, ma concentration sur le sol commence à se faire plus présente.
Non sans mal pour mon acolyte, nous arrivons enfin au ravito du 24ième kilomètres. Juste avant, le collègue de Lambda inscrit sur le 100km nous rattrape, avec une certaine surprise ! Nous pensions arriver avant mais il a eu quelques déboires avec les croisement à priori… et à raccourcit son parcours sans le vouloir !
Je sens que je commence tout de même à taper dans les réserves mais j'ai connu pire.

C'est la fin de la première course, en chiffre : 24 km, 3h23mn !

Voyant que Lambda n'était pas au sommet de sa forme, d'un commun accord on continueras la course chacun à notre rythme.
Un des coureurs du 100 km qui nous avait rattrapé repart, je lui emboite le pas sauf qu'il se remet à marcher 50 mètres plus loin, du coup je le double et continu en solo.
On traverse les vignes maintenant, c'est toujours plat, pas une cote à l'horizon ! le terrain est assez souple car les chemins sont plus naturels, sablonneux à souhait; enfin si on vérifie un temps soit peu où on mets les pieds (nus).
Au bout de 2 ou 3 kilomètres j'ai de bonnes sensations et trouve que mon rythme est plutôt rapide, je regarde ma montre et je vois 160bpm dans la case cardio, va falloir ralentir un peu là si je veux arriver au bout sans m'évanouir (je ciblait une zone confort entre 145 et 155 bpm).
A partir de là je n'aurais de cesse de me freiner pour redescendre en dessous des 160 bpm.
Les chemins devenant de plus en plus rugueux j'ai du mal à réguler mon cardio malgré ma vitesse qui diminue.
Depuis que j'ai pris un rythme plus soutenu j'ai doublé des coureurs-euses et plus les kilomètres passent plus les visages ce ceux que je double laissent paraitre de la souffrance. Un peu avant le dernier ravitaillement j'arrive à la hauteur de trois femmes qui papotent et se demandent où est "Hervé" (flashback : je me suis rappeler d'un monsieur avec qui on a discuté en tout début de parcours et qui je s'appelle Groot… euh non Hervé, et l'ayant rattrapé, puis doublé car il marché, deux kilomètres avant elles), je m'immisça dans leur conversation et pour être sur que c'était lui, je le leur décris succinctement. En arrivant sur le ravito, l'une d'elles l'appelle, elles ont retrouvait Hervé, mais il ne les rattrapera pas !

Je refait le plein de ma gourde d'eau seule (j'ai une deuxième gourde qui contient de l'eau avec un peu de sirop d'agave mais que je n'ai pas eu à la reremplir de toute la course), je repart sans attendre.
Je longe les grand bâtiments de la cave vinicole où nous nous trouvons, recommence à gambader dans les vignes, un virage à droite et là c'est le drame !!!!! La Tribulus terrestris me barre le passage !

Je m'en suis aperçu douloureusement en posant les pieds dessus. Je gigote sur un pied pour retirer ces pu..ins de graines sur celui en l'air tandis que celui au sol continu d'enfoncer les picots plus profondément !! Les voilà retirées, je refais trois ou quatre foulées et là c'est horrible rebelote, une quinzaine de graines sous chaque pieds, je me dis ça va passer, j'essais de continuer à avancer mais impossible la douleur est trop vive (à ce moment là je pleure intérieurement). De dépit je passe la main sous un premier pied en frottant, je ne cherche même pas à les enlever une à une et là je vois ma main pleine de sang ! Temps pis, je fait de même pour le second et reste là un instant en inspectant les alentours pour savoir comment je vais faire pour me sortir de là. Entre temps les trois femmes me redouble et me demande si ça va ? je leur dis oui oui ça va et leur montre ma main, elles font la grimace puis continu leur chemin.

Finalement en sautant de touffe de chiendent en touffe de chiendent je me sort tant bien que mal de ce piège.
J'ai perdu pas mal de temps et mon moral en a pris un coup.
Le parcours continu sur des chemins de terre avec plus ou moins de cailloux mais en voyant qu'il ne me reste que très peu de kilomètres à parcourir je continue à un bon rythme. On arrive maintenant aux salins du midi :

Je redouble les trois coureuses car l'une d'elles est fatiguée et profite de ce moment pour prendre des photos. Je rejoins bientôt le parcours du 30km, certains sont crevés et ont du mal à avancer je les encourage au passage, d'autres plutôt en forme me double comme des avions de chasse, je n’essaie même pas de les accrocher.
Je continue sur mon rythme, on approche des remparts d’aigues-mortes et je ne regarde plus le cardio : « ça sent l’écurie » !

Aux abords de la ville et à 500 mètres de l’arrivée nous passons par des passerelles en bois sur pilotis, il y a du public qui nous applaudit et nous félicite.
La dernière ligne droite est là devant, j’arrive enfin, un bénévole m’offre la médaille de finisher, j’arrête mon chrono.

Cette deuxième course m’a donné de bonnes suées !

Je termine ces 40,3 km en 5h16.
À chaud je ne souhaitais plus jamais refaire cette course (odeurs !) mais aujourd’hui je serai prêt à la refaire... peut-être la 100 km... doux rêve…

5 commentaires

Commentaire de CROCS-MAN posté le 02-10-2019 à 20:56:07

Bravo l'ami :) content de t'avoir revu .
Tu as assuré une fois encore. L'habitude de ces odeurs d'algues séchées pas très agréable habitant pas loin de l'étang DZ Berre. La sécheresse fait mal oui

Commentaire de GTH179 posté le 03-10-2019 à 07:45:55

Très heureux de t’avoir revue également, même si se fût une rencontre éclair !
À bientôt peut-être

Commentaire de trailman83 posté le 02-10-2019 à 21:27:06

Ah, la tribulus terrestris ! Merci pour l'info : c'est donc ça les piquants que j'ai retrouvés plantés sous mes Crocs. Je me demandais d'où ça venait. Heureusement ils ont pas réussi à traverser ma semelle.
J'ai vu ton message hier dans la partie forum à propos de cette course et j'allais justement te demander si t'avais pas eu des problemes pieds nus avec ces piquants. Du coup j'ai la réponse.
Bravo pour ta course et ton récit.

Commentaire de GTH179 posté le 03-10-2019 à 07:51:36

Merci trailman83 ! La prochaine fois je prendrais un lance-flammes !

Commentaire de trailman83 posté le 02-10-2019 à 21:30:18

Ah, la tribulus terrestris ! Merci pour l'info : c'est donc ça les piquants que j'ai retrouvés plantés sous mes Crocs. Je me demandais d'où ça venait. Heureusement ils ont pas réussi à traverser ma semelle.
J'ai vu ton message hier dans la partie forum à propos de cette course et j'allais justement te demander si t'avais pas eu des problemes pieds nus avec ces piquants. Du coup j'ai la réponse.
Bravo pour ta course et ton récit.

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