Récit de la course : L'Echappée Belle - Intégrale - 145 km 2018, par courotaf

L'auteur : courotaf

La course : L'Echappée Belle - Intégrale - 145 km

Date : 31/8/2018

Lieu : Vizille (Isère)

Affichage : 2514 vues

Distance : 63km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

Partager :

J'ai peur de rien… sauf de l'activation du parcour de repli.

…pas tellement pour le tracé, mais plutôt pour les conditions qui vont avec.

Il était temps de faire un CR…! (encore plus tard que Jano!)

Cette seconde tentative aura été sacrément instructive malgré une fin anticipée au Pleynet, j'y aurai entre autre appris que :

  • une 1ère participation fabuleuse ne suffit pas pour réussir d'autres tentatives
  • des vies personnelles et professionnelles suffisamment posées sont d'une grande aide pour ne pas se pourrir le moral
  • reprendre une année d'étude était un objectif suffisant pour cette année là (j'ai eu mon diplôme)

J'ai repris mes messages du fil 2018 ( et ) que je retranscrit ici.


Que dire, tout se passait pour le mieux jusqu'au dernier replat avant le Col de la Vache, la météo fraîche (Vik en doudoune à la bifurcation des Lacs Roberts :-O ) les shunts et ma forme me laissait une avance confortable : j'ai passé La Vache de jour et le bouzin de 22h30 était jouable au Pleynet : impensable pour moi au départ!

Bon, après avec la nuit, la pluie/neige et le vents je me suis fais peur. Puis j'ai rattrapé des coureurs gelés, j'en ai amené 2 au refuge des 7 Laux, j'en ai récupéré d'autres que j'ai emmené au poste montagne ou je me suis réchauffé au pœle. Le retour au Pleynet c'est finalement bien passé au niveau physique, mais pendant tout ce temps j'ai vraiment broyé du noir et la motivation indispensable pour rester en course après le Pleynet avait disparue. Bref, j'ai beaucoup a apprendre de cette nuit

Pour les choix de la direction de course, ma place était pas super, mais était plus confortable que celle de la plupart des bénévoles à partir du vendredi soir… bravo et merci à eux.

La prévision météo impactait la fin de peloton dans la Vache et la tête dans le Morétan, dans ces conditions, les shunts de la Croix et de l'Aigleton avaient pour but de faire passer les derniers le plus tôt possible dans la Vache. Il aura été question de shunter la Vache par Prapoutel pendant un moment. Enfin compte tenu des écarts du peloton, de l'inertie d'un balisage de repli et des mises en place des postes montagne c'est pas évident d'être au plus juste…


J'ai été short sur les gants : en polaires avec sur-moufles coupe-vent, mais pas vraiment étanche et mes doigts se sont très vite engourdis à la descente. Sinon j'étais bien : en long mérino avec une h2no en haut, j'ai mis le haut après la traversée du torrent et le bas avant les cailloux et il me restait le pantalon de pluie dans le sac. Les gants c'est une erreur de préparation. Je connais le ski de rando avec du blizzard à -20°C, je cours sur la neige, mais le froid mouillé je n'avais jamais fais et j'étais juste.

Le coup de grâce est arrivé quand j'ai rattrapé les concurrents sur le plateau, là je suis passé en mode secours avec tout ce tricotage entre le refuge et le poste montagne… Je ne regrette pas : j'ai revu un des concurrents que j'avais trimbalé au refuge puis laissé au poste montagne qui m'a reconnu dans la navette et m'a remercié de l'avoir pris en charge. Je suis pas coureur mais montagnard, si je l'avais juste doublé il n'en serait pas mort… mais c'est pas ma manière de faire.

J'ai expliqué à des coureurs au refuge que gelé et trempé ça ne servait à rien de se mettre sous une couverture et attendre assis, qu'il leur fallait une source de chaleur et bouger… J'ai expliqué à un coureur que, non, demain matin une voiture ne pourra pas te récupérer au poste montagne des 7 Laux (WTF!?)… J'ai expliqué à une concurrente que pester contre les BH raccourcies (qui ne l'on pas étés en plus) parce que «ça va me coûter ma course» était insensé quand ont en est à ce stade du peloton et que l'on vient de s'arrêter frigorifiée et trempée sans la moindre idée de la suite du parcours… J'ai expliqué que l'ÉB n'était pas un trail (ce mot n'est pas sur l'affiche), mais une course en montagne. Merci à la secouriste du poste montagne de m'avoir aidé dans tout ça.

Je suis sans doute passé pour un vieux con donneur de leçons, désolé, mais une chose est sûre, au refuge des 7 Laux les clients nous ont pris pour des inconscients sans cerveau, et notre pratique à pas vraiment besoin de ça

Je le savais déjà, mais j'ai vraiment halluciné : trop de concurrents s'inscrivent sans avoir la moindre idée de qu'est ce parcours… Trop de concurrents sont bercés par une pratique du trail avec accès routier et assistance fastoche à proximité et ne savent pas où ils mettent les pieds en venant sur l'EB… Sur le forum d'ailleurs, ces pages de débat sur la taille du sac et son contenu participe aussi à ça. Je pourrais dire qu'on s'en fout, que c'est leur problème, mais je peu pas.

Mais bon, je ne me voile pas la face : c'est mon abandon, j'ai eu peur et froid et je ne reporte pas l'origine de cette décision sur les autres.

Enfin, j'aime ce parcours et la montagne «légère». Si cette année j'ai proposé de m'occuper des reconnaissances proposées par l'orga c'est aussi pour cette raison : faire un peu de prévention. De ce côté là il reste du taf, si vous avez des pistes à creuser en la matière, je suis preneur.

1 commentaire

Commentaire de xsbgv posté le 02-09-2019 à 23:13:32

Ce récit est encore plus touchant que celui de 19...
Sachant le contexte en 18 et le sacrifice que tu as fait au nom de la montagne... oui l'EB est une belle course, mais d'abord et avant tout par son cadre qui rehausse aussi le niveau d'engagement pour la traverser... puis viennent les bénévoles... et puis il y a l'orga... ce tout qui en fait une ambiance unique... à bientôt j'espère au détour d'un (autre?) beau parcours

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version grand écran - 0.02 sec