L'auteur : DavidSMFC
La course : Le Cul d'Enfer - 21 km
Date : 25/8/2019
Lieu : Mondeville (Essonne)
Affichage : 1190 vues
Distance : 21.2km
Objectif : Pas d'objectif
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Mon récit est également disponible sur mon blog : Le Cul d'enfer - Mes expériences sportives
Ce dimanche 25 août 2019, le déplacement à Mondeville pour la course du Cul d'Enfer a des airs de fin pour deux raisons. La première et la plus importante, c'est qu'après plus de 25 ans d'épreuves organisées à Mondeville par Jean-Pierre et Martine DELHOTAL ainsi que le reste de leur équipe et tous les bénévoles, cette course est la toute dernière d'une très longue liste d'épreuves disputées ici. "Trail91" cesse donc son activité d'organisation de compétitions à l'issue de cette ultime course. 20 éditions du Cul d'Enfer, 27 éditions de la Course des Carrières et bien d'autres épreuves telles que les Carrières by Night, le Trail des Moulins ou encore la Mauritienne Race 200 en Mauritanie, entre autres.
C'est aussi la dernière épreuve de la saison 2018/2019 puisque ma prochaine course sera le 1er septembre, jour du début de la saison 2019/2020. L'occasion donc pour moi de retourner pour la cinquième fois à Mondeville après mes participations au Trail des Moulins (2015), au Cul d'Enfer (2015) et aux Carrières by Night (2015 et 2016). Une course à laquelle je vais prendre part sans objectif puisque le niveau des premiers est extrêmement élevé et en plus, je rentre tout juste de vacances avec 10 heures de route la veille pour remonter depuis les Pyrénées Ariégeoises. Avec une nuit relativement courte, la forme risque d'être limitée mais j'y viens tout de même avec bien du plaisir pour ne pas rater cette dernière course. Ma seule éventuelle ambition, si j'ai les jambes pour, c'est d'améliorer mon chrono de 2015 (2h02'27, 203ème sur 767).
Parti de chez moi peu après 7h30, j'arrive sur place à 8h30, une heure avant le départ de la course. Je me stationne sur le "parking" prévu à cet effet : en fait, un champs 'réquisitionné' pour accueillir les véhicules des nombreux coureurs qui participent chaque fois aux courses à Mondeville. Je rejoins ensuite la salle dans laquelle nous retirons nos dossards. En chemin, première discussion avec un "ambassadeur" de l'Ut4M qui enclenche la discussion à la vue de mon tee-shirt puisque je porte celui de finisher du 40km Chartreuse.
Je récupère ensuite mon dossard, le numéro 395 (m'étant inscrit en fin de semaine) puis le tee-shirt qui nous est offert comme dotation coureurs, sur lequel il est mentionné sous le logo de la course "C'est la dernière !", un maillot collector donc ! Puis, je retourne à la voiture et je croise en chemin Laurent qui porte les couleurs de la Team Outdoor puisqu'il a été un "invité" de la TO pendant une saison, si je ne m'abuse. La Team Outdoor, fidèle aux courses de Mondeville, a quelques représentants ce matin dont Agnès et Jonathan DUHAIL, ce dernier qui remportera logiquement la course.
Une fois à ma voiture, je finis de me préparer en épinglant mon dossard sur ce fameux tee-shirt de l'Ut4M, en enfilant mes chaussures de Trail Kalenji Kiprun XT7 : le terrain est très sec mais le tracé nous fait passer par pas mal de cailloux et zones avec des racines donc ce sera adapté même si des chaussures mixtes route/trail pourraient passer aujourd'hui. Casquette blanche Kikouroù sur la tête et cuissard bi-fonction pour le bas, je suis prêt. Je retourne donc en direction de la ligne de départ.
C'est là que je retrouve une autre connaissance, Jérôme (Jay), un kikoureur que j'ai déjà croisé plusieurs fois. Notre rassemblement avec nos signes distinctifs permet de faire la connaissance de deux autres kikoureurs qui nous rejoignent : Damien (spongebob28) et Eric (ericlebricolo). On discute de courses, de tout et de rien, ce qui fait passer le temps précédant le départ très vite. Il est déjà l'heure de se positionner, aux ordres de l'animateur-speaker de l'épreuve qui introduit les beaux discours de Martine et Jean-Pierre qui tirent leur révérence dans le monde de l'organisation de courses. Un beau moment.
Du coup, le départ de la course est un peu retardé mais cela n'a pas d'importance et de toute façon, je ne me suis échauffé donc cela n'a aucune incidence sur ma préparation. Tout le monde finit par se mettre en place et Martine commence le décompte... 3 2 1 c'est parti !
Le début de course étant extrêmement roulant, cela part évidemment très vite. Pour autant, j'ai la sensation (erronée) que ce n'est pas si rapide que cela donc je pars dans les 50 premiers. Les 3 kilomètres dans les champs sont déjà usants car nous sommes en plein soleil et je n'ai pas une forme délirante mais j'avance bien et plutôt vite, même si je me fais régulièrement dépasser. Je double aussi quelques coureurs, chacun trouve sa place au sein du peloton constitué de 580 coureurs d'après ce que j'ai compris.
Une fois ces 3 kilomètres très plats passés, on attaque une portion bien plus intéressante, dans les bois. On atteint vite un single qui serpente entre les arbres. Il faut faire attention aux racines et aux troncs qui jonchent le sol et même parfois baisser la tête pour éviter des branches mais je suis derrière un concurrent qui fait régulièrement des signes pour indiquer les potentiels dangers, sympa !
Là, je ne m'enflamme pas. J'aurais bien envie de doubler certains coureurs, surtout dans les portions qui descendent un peu car ce n'est pas tout à fait plat mais je reste raisonnablement derrière, à un rythme qui est déjà bien élevé n'empêche. Mais je sais que je subirai forcément davantage les montées qui vont se dresser devant nous donc je profite de la partie de course où j'ai un minimum de fraîcheur et qui me permet de bien avancer. Même si les sensations ne sont pas excellentes, je suis plutôt en jambes, quand même.
Du coup, on arrive assez vite au premier ravitaillement de la course, placé après 6,5 kilomètres. Nous venons de boucler la partie de course la plus longue sans ravito mais en distance car dépourvue de difficultés. Nul doute que la fatigue et les bosses rendront la suite bien plus long, ce début de course ayant été bien rapide. Je saisis un gobelet, me stoppe pour boire un coup d'eau et repars aussitôt, sur la dynamique des kilomètres précédents.
Sauf que cette fois, ce n'est pas un simple monotrace roulant qui se présente à nous mais une première difficulté, que je cours au début mais où je finis par marcher car je ne veux pas me cramer. La route est encore longue et les côtes ont tendance à bien me fatiguer lorsque je cours donc autant marcher, d'autant que je ne perds pas trop de temps à le faire. Je vois ainsi défiler de nombreux coureurs à l'aise en montée qui me déposent tandis que d'autres sont dans la même gestion que moi.
Cette bosse, ce n'est qu'un apéritif car après une petite descente, c'est la Côte des Italiens qui nous attend, une des deux principales difficultés du parcours, celle qui casse bien notre élan de début d'épreuve. Inutile de courir ici, la pente est très raide et le terrain n'est pas facile même s'il est sec donc très praticable aujourd'hui.
C'est à ce moment que je me fais doubler par la première féminine qui remportera la course avec de la marge sur ses poursuivantes. A ses côtés dans cette montée, une autre connaissance, Eric, le responsable du DEUST que j'ai fait lorsque j'étais à la FAC à Evry. C'est un bon coureur qui me reconnaît également. Je le laisse filer sans hésitation car il est diablement plus efficace que moi dans la montée !
La relance est difficile mais je me force à la faire assez rapidement car autrement, la course va être très longue ! Nous restons un bon moment sur les hauteurs (relatives) sur un petit chemin roulant assez sympa. Au bout, nous attaquons enfin la descente qui fait du bien, je peux me relâcher davantage même si j'ai déjà bien calmé le jeu par rapport aux premiers kilomètres. C'est à ce moment que spongebob me rattrape, lui qui prépare l'Ultra Trail du Vercors. Habitant du côté de Chartres, il est venu passer le week-end dans le coin pour faire le Circuit des 25 bosses qu'il a découvert la veille (!) et vient ce matin enchaîner avec le Cul d'Enfer.. beau programme à 2 semaines de son objectif.
Il cavale bien, je parviens à l'accrocher sur le plat qui suit et sur les petites relances mais je sais que je ne tiendrai pas la cadence et je le préviens en lui disant de ne pas s'occuper de moi. Je commence sérieusement à manquer de jus alors qu'on arrive à peine à la mi-course. C'est plaisant d'arriver au deuxième ravitaillement, après 11 kilomètres de course. Je m'y arrête pour boire un peu d'eau, un verre de coca et je saisis une orange que je consomme ne trottinant pour tenter de rejoindre Damien mais je renonce rapidement, il court bien alors que je suis déjà à la peine.
Sur la relance, sur un nouveau chemin plutôt sympa, je laisse passer quelques concurrents qui semblent plus efficaces que moi et je ne m'accroche pas à eux cette fois, gérant ma course désormais. Tant pis si je perds beaucoup de places et de temps, je ne suis pas venu pour une performance. Un spectateur annonce le classement de chacun, je suis 58ème à ce moment là et je vais encore bien dégringoler sur les kilomètres suivants, surtout dans les montées.
Après une portion favorable à la course, nous venons buter sur une nouvelle grosse difficulté, la Côte du Cul d'Enfer, dans le secteur du même nom qui a donné son appellation à la course que nous disputons aujourd'hui. Pour l'anecdote, cette course dont c'est la 20ème édition a été créée en 1999 et ne devait être qu'éphémère en remplacement d'épreuves annulées à cause de la Tempête, afin d'avoir suffisamment de courses pour le Challenge Vert de l'Essonne. Mais elle a finalement bien résisté, jusqu'à cette année.
Le début de la montée est plutôt tranquille, je décide de marcher pour ne pas puiser dans mes réserves mais de toute façon, la suite est beaucoup plus difficile, très pentue. Je grimpe les mains sur les cuisses (la fameuse "technique de la tortue" dixit Julie au Trail des Fantômes). OUF ! C'est ce mot en trois lettres qui est écrit au sol en haut de la bosse, comme à la fin de la Côte des Italiens. C'est aussi effectivement bien mon ressenti. Les deux principales difficultés de la course sont passées. Pour autant, il y a encore bien du chemin à parcourir.
Après une petite relance, nous abordons la descente très roulante qui suit la côte avant de quitter les bois. En bas de la descente, je sens que mon lacet droit s'est défait. Pourtant, il était bien attaché mais je suspecte un bâton de s'être introduit dans mon lacet - pourtant rangé dans la poche sur le haut de la chaussure - et de l'avoir défait ! Sans blague ! Pfff, obligé de m'arrêter pour le refaire du coup et ainsi de laisser passer un énième wagon de coureurs. Au moins, la relance me rebooste puisque j'en redépasse 2 ou 3.
Nous arrivons alors au troisième ravitaillement, après une ligne droite à travers les champs. Les champs, déjà !? Non, je sais qu'il nous reste encore un ravitaillement après celui-là donc on est au 14ème kilomètre, aux 2/3 de la course. On va donc retourner dans les bois après le ravito. Je prends bien le temps de boire, étant parti sans eau sur moi. Je mange un petit morceau d'orange puis je saisis un gobelet avec du coca. Je le goûte mais il est chaud, je le jette aussitôt et je repars en trottinant en m'assurant que j'ai bien la clé de ma voiture dans ma poche - fermée - à l'arrière de mon short puisqu'un bénévole ramasse une clé de voiture semblable qu'un coureur a fait tomber sur son passage. Ce n'est pas à moi.
La nouvelle ligne droite à travers les champs, en plein soleil, est bien éprouvante. Je fatigue bien et je sais qu'il reste pas moins de 7 kilomètres à parcourir, ce n'est pas rien. Je me dis que c'est quasiment la distance de la Ronde du Cassoulet que j'ai courue mercredi. Mais ce n'est aussi qu'un dixième du Trail des Fantômes disputé il y a 2 semaines. Oui, c'est comme ça que je m'occupe...
Allez, je subis ce passage mais on finit par rejoindre les bois et c'est quand même bien plus agréable. Je gère les kilomètres uniquement au mental car ça devient vraiment compliqué au niveau de mon état de forme. En revanche, je n'ai aucun pépin physique, c'est l'essentiel. Mais il fait chaud, environ 30 degrés désormais et la fatigue cumulée (pendant les vacances oui, je vous assure !) n'aide pas. C'est que le trajet de la veille n'a pas été de tout repos quand même et la nuit pas suffisamment reposante.
Heureusement, il n'y a plus vraiment de difficulté. Il n'y a que lorsque nous arrivons en bas du ravitaillement que nous avons une route à remonter, pas très longtemps mais j'y marche car c'est raide quand même. En haut, on tourne sèchement sur la droite pour rejoindre le ravito dans le virage à droite qui suit. Je m'arrête un petit moment pour souffler un peu. Pas longtemps mais assez pour boire trois verres d'eau et repartir sur une bonne dynamique.
Je me retrouve aux côtés d'un gars avec qui je discute pendant quelques minutes. Il avance bien et moi, j'ai un léger coup de mieux après le ravitaillement. Il est lui simplement en petite sortie pour préparer les 100 kilomètres de Millau après avoir fait l'Ultra Marin Raid du Golfe du Morbihan. Du costaud.
On aborde alors une ultime difficulté du tracé, une côte dans les bois, à 3 kilomètres de l'arrivée. Elle pique bien mais ça passe plutôt pas mal. Je marche derrière un concurrent qui court toujours dans la montée mais à petites foulées. Je le rejoins ensuite dans la descente et reste à ses côtés dans la relance à travers les champs.
Là, c'est très dur. Il reste seulement 2 kilomètres mais qu'ils paraissent looooongs ces deux kilomètres ! On tourne à droite à l'assaut d'une longue ligne droite interminable puis on continue sur la gauche puis encore sur la droite... C'est ici que je me fais rejoindre par la deuxième féminine de la course qui avance bien mais est tout de même à la peine.
On traverse la route puis on bascule sur la gauche, ça commence à sentir la fin quand même. Allez, on retourne dans les bois, finis les champs. Je suis dans la foulée de deux concurrents ; la féminine et un autre coureur. Je pourrais les dépasser mais je reste derrière eux, sagement. On serpente entre les arbres, le genre de portions que j'aime bien puis on descend une petite pente courte mais raide après avoir dépassé un coureur devenu marcheur : il a jeté l'éponge !
Là, dans mon élan, je double le concurrent que je poursuivais puis j'avale la courte montée qui suit et je recolle à la féminine mais je la laisse finir devant moi (très honnêtement, je ne sais pas si j'ai volontairement choisi de la laisser devant par galanterie ou si je n'ai juste pas eu le courage de dépasser dans ces derniers hectomètres...). En tout cas, je finis bien rincé la course, 75ème sur 580 en 1 heure 57 minutes et 15 secondes soit 5 minutes de moins qu'il y a 4 ans et sur un parcours un poil plus difficile. Je tiens une bonne forme en ce moment, j'ai juste manqué de fraîcheur pour faire mieux aujourd'hui.
4 commentaires
Commentaire de cloclo posté le 25-08-2019 à 17:12:37
Bravo Divid, quest ce que ça doit être quand tu es en pleine forme !
Commentaire de DavidSMFC posté le 25-08-2019 à 17:23:11
Merci cloclo ! Je pense pouvoir gratter 5 minutes sur mon chrono avec une meilleure forme mais je me satisfais pleinement de mon résultat du jour :-)
Commentaire de spongebob28 posté le 25-08-2019 à 20:32:05
Félicitation pour t'a course et ce récit détaillé. Bon courage pour tes échéances prochaine et au plaisir de se croiser sur d'autres courses.
Commentaire de DavidSMFC posté le 25-08-2019 à 22:34:20
Ravi d'avoir fait ta connaissance ce matin ! Merci, bravo pour ta course et bon UTV à toi ! Et à très bientôt j'espère ;-)
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