Récit de la course : Grand Duc de Chartreuse 2019, par Phénix

L'auteur : Phénix

La course : Grand Duc de Chartreuse

Date : 30/6/2019

Lieu : St Laurent Du Pont (Isère)

Affichage : 1588 vues

Distance : 80km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

Partager :

Y a pas que la chouette qui a été grillée...

 

 

 

Récit ou pas récit pour ce Grand Duc encore tout frais tout « chaud » ? Dois-je attendre un peu ? Mais j’ai peur de ne plus être très chaud si j’attends trop. Et comme chat échaudé craint l’eau froide, je me lance !

Emerveillé par le parcours de l’an passé qui avait marqué (au fer rouge?) mon esprit pendant plusieurs semaines tellement les paysages traversés étaient sublimes, j'attendais chaud bouillant l'annonce  du tracé 2019 pour voir si j'allais m'engager cette année encore. Mais voilà, les grandes lignes du parcours ne me faisaient ni chaud ni froid.

Mais j’apprends que Sylvain, un ami de l'asparuning (mon club !) souhaite s’élancer sur le Grand Duc pour réaliser son premier ultra. Et comme c’est un bon ami ! Je décide de l’accompagner. Cela me ferait chaud au coeur de l’aider à devenir ULTRA Trailer !

Quoi ? Il ne reste que plus qu’une vingtaine de places ? Vite vite je m’inscris ! Ouf j’ai eu chaud ! Au moins cette année je ne serai pas sur liste d’attente ! Et comme je m’y suis pris plus tôt cela me coutera moins chaud que l’an passé. ( - 2 euros : bon ok la différence est subtile car le tarif a pris 8 euros d’augmentation tout de même ! )

Pour s’entraîner, on s’inscrit dans la foulée au trail des trois couvents dont quelques parties seront communes avec le Grand Duc mais dans le sens inverse… Mmm nos cartes bancaires ont bien chauffées !

Bon pour la petite histoire, lors de cette « reco » ma voiture a eu une surchauffe (cause FAP obstrué ! Si si cela ne s’invente pas!) et durant l’épreuve Sylvain et moi avons du nous couvrir bien  chaudement car on a eu … bien froid…. Mais ce n’est pas le sujet du jour !

 

30 Juin 2019.

Lever 3 h ! C’est dur ! Vite un café chaud et une douche fraîche. Je me prépare rapidement et n’oublie pas ma nouvelle casquette kikourou !

J’arrive à Saint Laurent du Pont à 4h 30 ! Miracle, j’ai pour une fois de la marge (voir mes récits de mes ultras précédents et l’ heure de validation de ma puce à l’UTV 2018 !).

Une pose photo avec Albacor, Cyss, Peno, Bibip et la Fougasse (qui sera surement dans le récit d’Alba ) et c’est parti !

 

1ère étape : Saint Laurent du Pont – La Diat 12, 4 km D+870

5 h, le départ est donné, je rattrape Sylvain qui était deux trois mètres devant moi et l’entraîne à un rythme soutenu. Comme il va faire chaud aujourd’hui (Ah bon?) et qu’il y a de fortes chances que beaucoup d’entre nous aient les ailes grillées durant la journée, je décide d’aller le plus vite possible pour profiter au maximum du peu de fraîcheur que l’on aura... Je double, je double, Sylvain s’accroche. J’espère qu’il ne le payera pas par la suite ! Mais comme on a a peu près le même niveau à l’entraînement, je me dis qu’il peut sûrement tenir !

Pour la première fois je double Carole. On se remémore amusés les nombreux chassés croisés de l’an passé ! Et je pars.

Le parcours est assez bitumé mais le matin ce n’est pas trop grave. On emprunte le sentier découverte et on traverse plusieurs fois le Guiers Mort c’est rafraîchissant. Par la suite la route des gorges du Guiers avec les Goulets est très agréable et permet, malgré sa légère pente ascendante de courir facilement.

 

 

 

 

 

Je passe très vite au ravito, j’ai assez d’eau pour terminer l’étape.

On passe par le musée de la Grande Chartreuse puis par le porte de l’enclos et on peut apprécier les statues réalisées par Guy Lafont qui montrent le fort attachement entre les Chartrousins et le monastère créé par saint Bruno !

 

   

 

Et très vite , on arrive à la Diat.

Fin de la première étape. Le tracé est sympa en dépis du bitume car les paysages sont typiques et variées. J'aime les passage près de torrents.

 

2ème étape : La Diat -Col de La Charmette 16, 4 km D+1200

Après avoir avoir fait le plein d’eau, dégusté le saussisson et les barres céréales locales (aussi bonnes que l’an passée!), on repart en forêt. L’ascension se fait sans grande difficulté. La chaleur s'intensifie dès que l'on n'est plus à l'ombre. Nous quittons provisoirement le sentier pour récupérer le bitume. La vue est sympa avec à droite le Charmansom et à gauche Chamechaude. De plus, ce route nous a permis d’aller nous rafraîchir vers la fontaine des Cottaves. Enfin, c'est l’ascension vers l’oratoire d’Orgeval qui commence.

Ravito et pause photo  et on repart direction la Pinéa tout en admirant la Grande Sure qui s’offre à nous sur la droite.

 

 

 

Sur le sentier de la Pinéa où la chaleur se fait de plus en plus sentir, je croise une collègue avec ses enfants qui m’encourage puis on redescent vers le col de la Charmette. Fin de l’étape 2 et gros ravito où tout est prévu pour se rafraîchir.


3ème étape : Col de la Charmette – Saint Laurent du Pont 16 km- D+ 530 m

Il est 10 h le soleil commence à bien chauffer. J’ai en memoire Albacor qui disait que la montée de la Sure avait été éprouvante à cause de la chaleur lors du circuit de la Sure de cette année ! Alors j’avoue je suis quelque peu inquiet

 

Finalement l’ascension de la grande Sure ne se passe pas trop mal. Je croise quelques coureurs qui descendent mais pas trop au bout du compte Je dois avoir une peu d’avance sur le peloton… Lors de ma propre descente par le même chemin je croise Bipbip puis un peu plus bas Peno ! Je l’encourage et avec Sylvain, nous profitons du ravito situé quelques mètres plus bas.

Je suis impressionné par ces bénévoles qui visiblement ont dormi là comme en attestent leurs tentes et qui vont être au petits soins toute la journée malgré la canicule. Un coucou chaleureux à l’âne qui nous a permis de nous desaltérer et on repart.

 

 

 

La descente est longue, longue… J’accélère pour ne pas arriver trop tard à Saint Laurent. Je double, beaucoup de participant, puis zip, slap, boum, j’ai été trop gourmand et c’est la gamelle qui comme l’année dernière me provoque une belle crampe au mollet gauche. Cette année, pas de coco 38 pour m’aider dans mes étirements, mais heureusement Sylvain est là et le remplace avec brio! On repart. C’est alors que je rencontre keaky avec qui je ferai une bonne partie de la descente vers Saint Laurent. Puis c’est Toto 38 que je croise ! La casquette kikourou ça aide pour mettre des visages sur des pseudos !

Cette descente, je la reconnais c’est par là que nous sommes montés lors du trail des trois couvents !Quand je pense qu’il y a deux mois c’était boueux et enneigé et … qu’on crevait de froid ! ( comme en 2017 d’ailleurs!) Dis y aurait pas des problèmes de clim en chartreuse ?

On amorce la descente en lacets de la chapelle du château qui ramène en ville. La chaleur est suffocante mais on arrive bientôt, le stade n’est pas loin ! Je passe devant ma voiture. Vu le cagnard, je comprends la tentation de beaucoup de stopper là !

Quoi ? On ne tourne pas à droite pour aller directement au stade ? Ils sont vaches de faire cela ! J’imagine que c’est pour ne pas passer par l’arche et fausser le comptage. Bon je me dis qu’on prendra la prochaine à droite… Non ! La suivante ? Non plus ! Mais c’est quoi ce bins’ ? Mais keskifont les norganisateurs ? J’ai le souffle coupé par la fournaise, les pieds en feu à cause du bitume bouillant ! Je cuis littéralement, un moment je craque, je ne peux plus courir, je fais un effort à la demande d’un photographe. Je suis tellement rouge que je pense que sur la photo on ne verra aucune différence entre mon visage et  la casquette kikourou ! Je tiens en me disant qu’on aura accès au gymnase pour se rafraichir et faire une pause à l’ombre ! Non!non qu’on me dit, c’est là bas au fond qu’il faut aller… et il y a quasiment pas d’ombre. On entend des gens se baigner dans le Guiers ! Dieu que la tentation est grande de les rejoindre.

Je profite de la douche offerte au jet d’eau par un bénévole super sympa ! Cela fait du bien ! Je me ravitaille puis je me mets au coté de Keaky à l’ombre de gradins pour me reposer et noker mes pieds qui ont bien chauffé ! Sylvain me dit aller chercher des choses à sa voiture qui  n'est pas loin. C’est le début d’un malentendu. Chacun de nous croit que l’autre va le rejoindre. Je trouve l’attente bien longue. Je repasse sous la douche régulièrement puis me décide à aller  voir Sylvain à sa voiture. Mais où est-il ? Je ne le trouve pas, je suis inquiet. A t-il abandonné ? J’attends désespérément puis décide de repartir avec Keaky après 45 min de pause, c’est trop long à mon goût, c’est dur de repartir surtout quand on sait qu’il y a près de 15 km de montée ! En plus j’ai l’impression de faire une salop BIP ..rie à Sylvain en repartant sans l’attendre ! En partant je croise Albacor qui arrive, comme beaucoup d’entre nous, il ne me semble pas frais !

 

4ème étape : Au choix : l’enfer sur Terre, ou la montée au Golgotha…

pardon, Saint Laurent du Pont – Foyer de fond de la Ruchère : officiellement 19,5 km (mon œil ! ) et 1660 m D+

 

Avec Keaky nous partons ensemble. On passe dans un chemin ombragé qui longe le Guiers, ce n’est pas désagréable puis très vite les choses sérieuses commencent, ça monte de plus en plus… La montée étant mon point fort, je tiens le choc, Keaky semble en difficulté, je l’attends un peu puis il me laisse partir. Monter avec une telle chaleur est difficile, je bois beaucoup ! Heureusement que j’ai pris deux litres d’eau sur moi, je vais quasiment tout consommer jusqu’au prochain ravitaillement. Mais qui vois-je  allongé au sol ? Ce coquin de Sylvain ! Qui se repose ! À l’ombre ! Quelle joie de le retrouver ! J’avais tellement peur de lui avoir fait une crasse en partant sans lui ! Dans ma tête je suis rassuré on va y arriver ! Et ensemble de surcroît ! Comme au trail des trois couvents. C’est pour moi désormais une quasi certitude ! On est dans les temps ! On n'a pas l’air trop défaits, je remplie ma gourde et on repart.

Au col de la Ruchère, au pied du petit Som , je croise Petit  Franck et Teddy avec qui nous échangeons quelques mots ! Je lui dis qu’Albacor est derrière et qu’il ne devrait pas tarder. J’avais tout faux…

 

 

 

On commence le contournement du petit Som, il me semble reconnaître ces passages pour les avoir empruntés l’an passé. Je commence à souffrir, je ne me suis visiblement pas arrété assez longtemps au ravito : j’ai un grand coup de mou ! Le coté positif c’est que cela permet à Sylvain de revenir un peu sur moi, ce n’est pas plus mal ! Je prends des gels pour essayer de booster la machine. On traverse des pierriers surchauffés puis on approche du habert de Bonivant. Je rassure la gentille bénévole sur place qui s’inquiète de savoir si je vais bien et si j’ai encore assez d’eau ! Je réponds doublement oui ! Je repars. La montée me semble interminable et bien plus longue que sur le profil publié sur le dossard !

La descente sur le foyer de la Ruchère commence enfin et la forme revient de plus en plus !

 

5ème étape : Foyer de fond de la Ruchère - Saint Laurent du Pont – 13,5 km 406 m D+

Au foyer de fond je retrouve avec plaisir une équipe de profs de mon ancien collège qui participent chaque année le grand duc et à l’utv en relais ! On se fait arroser au jet puis on repart avec Sylvain.

Personne n’est d’accord sur la distance réelle à parcourir...Je comprendrai mieux pourquoi par la suite car quelques passages sont peu connus voire nouveaux et à peine défrichés.

Allez on a 400 m de déniv à franchir :  c’est faisable, j’ai le moral au top… contrairement à Sylvain qui fléchit de plus en plus. Il se dit prêt à arrêter car il ne se sent plus pas capable de gravir ces 400m. Il m’invite à partir faire un temps et de le laisser là ! Je refuse ! On est largement dans les temps ! On marchera s’il le faut ! Mais on terminera ensemble ! On n’a pas fait tout ce chemin pour s’arrêter maintenant ! Je lui dis que pour moi terminer et l’aider à devenir un ultra trailer est plus important que faire un temps. Et oui c’est comme pour l’utv 2018 ! l’histoire est un éternel recommencement !

Lors de l’ascension on retrouve Carole qui me dit avoir dû prendre le raccourci. On forme un petit groupe avec un autre gars fort sympathique mais dont j’ai oublié le nom. On fait de nombreuses pauses et périodes de marche pour Sylvain qui ne peut plus courir à cause de ses douleurs aux quadris.  Il n’a plus de jus non plus ! Il attend impatiemment la descente qui n’arrive que plus tard par rapport au profil de course sur le dossard. Je le pousse en descente pour gagner au plus vite le ravito. Allez il ne reste que 6 km : on va y arriver !

Sa suunto ayant laché, je fais le decompte des kilomètres ; plus que 3 km! Je sens que Sylvain reprend du poil de la bête ! J’en profite et accélère le rythme. On redouble Carole qui essaye de s’accrocher mais en vain.

On arrive à la rivière, c’est bientôt terminé !

Euh on traverse comment ? Je vois un fil tendu et une bouée canard rose ? Je commence à vouloir me mettre dessus pour traverser sous le regard hilare des bénévoles qui me disent qu’elle est là pour le fun et qu’il faut traverser à pied ! Visiblement je n’ai plus toute ma lucidité ! Langue tirée Mais après tout, lors du trail des gorges de l’Ardèche, on a bien traversé la rivière en canoé, alors pourquoi ne pas traverser le Guiers en bouée !

Cette traversée est hyper agréable et rafraîchissante ! Les deux kilomètres sur bitume restant le seront beaucoup moins. Je fais Pschout du gauche puis Pschout du droit. Je fonce pour en finir, je prends de la distance sur Sylvain… Ca y est on voit l’arrivée !  Et non !  il faut encore faire un tour de stade ! La franchement… ça saoule ! Mais il n’y a pas le choix… Comme pour les trois couvents, je m’arrête à 4, 5 mètres de la ligne d’arrivée pour attendre Sylvain. Et c’est bras dessus dessous qu’on la franchira cette ligne ! Je suis heureux ! J’incite les quelques personnes qui sont là à faire une ovation à Sylvain qui est finisher de son premier ultra trail en 16 h tout rond !  Pour Sylvain Hip Hip Hip Hourra !

Albacor, Emeralda , Cyss sont là. Ils nous félicitent et nous apprennent l’étendu des dégâts en terme d’abandons…


Je ne garderai pas un souvenir impérissable de ce parcours, bien moins spectaculaire que l’an passé, mais plutôt d’avoir fait partie avec Sylvain des 24 % de finishers du parcours intégral ! Je garderai aussi en mémoire l'immense gentillesse des bénévoles rencontrés qui ont eu beaucoup de mérites eux aussi pour assurer notre confort à tous ! Un immense merci donc aux bénévoles !

6 commentaires

Commentaire de Rich posté le 03-07-2019 à 08:11:24

Sympa de le faire jusqu'au bout avec un copain. J'espère que l'entrainement/reco sur les 3 Couvents vous a été utile. Une belle perf que de figurer parmi les rares finishers du parcours intégral (surtout en étant parti à 6h avec 1h de retard. Mdr)
Ce ne serait pas toi à qui j'ai proposé de prendre une photo au cul de lampe et à qui j'ai fait remarquer qu'il repartait avec son sac ouvert ?

Commentaire de Phénix posté le 03-07-2019 à 08:29:59

Merci Rich, pour la boulette horaire ! C'est corrigé ! Pour le cul de la lampe, cela ne me dit rien !😉

Commentaire de Albacor38 posté le 03-07-2019 à 22:19:26

Comme j'ai eu l'occasion de te le dire sur la ligne d'arrivée cette année le parcours intégral était réservé aux très très costauds. Ce que tu as fait dans ces conditions est tout simplement impressionnant. Un grand bravo de tout le team de l'enclume !

Commentaire de Phénix posté le 04-07-2019 à 18:44:45

Merci Alba ! Tu n'as pas démérité non plus et loin de là ! Je te souhaite plein de réussite pour l'échappée belle !

Commentaire de Franch posté le 04-07-2019 à 16:39:54

Bien joué, On s'est croisé mais j'étais au telephone avec le PC course pour leur notifier mon abandon dans la montée après Saint Lo

Commentaire de Phénix posté le 04-07-2019 à 18:43:00

Effectivement ! Je me rappelle de toi ! J'espère que tu n'es pas trop déçu et que tu as bien récupéré ! Bon courage pour la suite !

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran