Récit de la course : Ultra Tour des 4 Massifs - XTrem 160 km 2017, par paf22

L'auteur : paf22

La course : Ultra Tour des 4 Massifs - XTrem 160 km

Date : 17/8/2017

Lieu : Grenoble (Isère)

Affichage : 3703 vues

Distance : 160km

Objectif : Se défoncer

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== un RÉCIT et des MERCIS ==

== un RÉCIT et des MERCIS ==
Mon premier Ultra-Trail:
Ut4M Xtrem 2017 - 169km / 11 000 D+

Grenoble, 17 Août 2017, 16h:
Je sors du boulot (c'est l'avantage de jouer à domicile, on peut profiter des bonnes choses jusqu'au dernier moment 😋 ) et saute sur mon vélo 🚴‍♂️pour rentrer chez moi, prendre une douche et enfiler mes affaires plus ou moins préparées la veille.
Je n'oublie pas de mettre mon bonnet dans le sac. 💂‍♀️ Jusqu'au dernier moment, j'avais espéré ne pas en avoir besoin, mais Mario, mon homme dans la place, m'informe qu'au briefing auquel je n'ai pu assister à midi, l'organisation a bien confirmé que TOUT le matériel obligatoire devait être emporté. Prévisions d'orage oblige. 🌩️Veste imperméable et respirante à capuche, sous veste (180g mini), pantalon de pluie, gants, frontales (x2) + piles, sifflet, etc. ET le fameux bonnet donc. Dès fois que ca puisse m'isoler des orages...

17h15: J'arrive au départ à métrovélo avec le meilleur dossard du monde #OSS117. Le sas de départ est vide. Tout le monde attend à l'extérieur, à l'ombre, car la chaleur est encore pesante et le soleil cogne dur dans le sas. ☀️

J'y croise Carole (relais n°1), Drich (relais n°4) et Benoît (Xtrem), entre autres. Photo. Petits encouragements de dernière minute. Les jambes qui picotent. Un peu de stress quand même. J’aperçois également André, derrière la barrière, trop loin pour échanger un mot, mais le cœur y est 🙂.

Musique grandiose 🎶 (https://youtu.be/yVIRcnlRKF8), décompte interminable , jambes nerveuses, foule impatiente et polyglotte, et TOP c'est parti. 🎊 
C'est toujours un peu stressant de se dire qu'entre ce "TOP" et l'arrivée, il n'y aura pas de répit, le chrono tourne. ⏱️

Pas mal de monde dans le Parc Paul Mistral, le long des barrières. Déjà des gens qui crient, qui tapent dans leurs mains, 👏 etc. "Allez les gars, c'est bien". "Bravo!". C'est cool 😀
Puis arrive la longue remontée du boulevard jusqu'aux pentes du premier massif (Vercors). La police a fermé tous les carrefours pour nous. 🚨 (merci le fou-furieux de Nice et tout ses cons de disciples) Il y'a des dépanneuses en travers, des bus, des camions, des vigiles, des barrières, pleins de gyrophares. Même le tramway est à l'arrêt. Et tout ce petit monde qui nous regarde curieusement traverser Grenoble batons de course à la main.

Je dépasse deux filles avec de petits numéros de dossards. Elles ont l'air de déjà se tirer la bourre pour le podium.

La première pente arrive. L'ombre aussi. Il fait quand même très chaud et lourd. Surprise, je croise un collègue de travail dans la montée, Olivier, qui a accompagné toute la tête de course à vélo.
Tout le monde marche dans la montée, mais relance en courant dès que c'est un peu plat. Il y a un bon rythme. 🏃‍♂️

Sur ma gauche, je reconnais un camarade d'échappée du Trail des Passerelles du MonteynardThomas. On avait pas mal papoté au sommet du Sénépy. Je me souviens bien de cet ex-Allemand devenu Grenoblois ;).

- Alors? Quel objectif?
- Ha, je cheux pas le dire, ch'ai trop de collègues qui me suivent, che ne feux pas les décefoir. (j'exagère un tout petit peu l'accent 😚 )

Il avance un bon peu plus vite que moi. Je laisse filer pour ne pas casser mon rythme qui me semble déjà trop soutenu.

J'arrive sur deux concurents en pleine conversation, tranquille, alors que tout le monde souffle fort.
Je m'inscruste dans le dialogue et fait la connaissance de Nicolas Moyroud. Lui, c'est sa 5ème édition de l'Ut4m. (il les a donc toutes courues!). Il semble connaitre tout le monde et me désigne plein de gens par leur seul prénoms... comme si j’appartenais moi aussi à ce monde. (Luca, il est derrière, mais c'est normal, c'est un diesel) Il a pris 5 fois le départ. Mais n'a pas toujours rallié l'arrivée. L'an passé, il a abandonné. Du coup cette année, pas le choix, il faut finir. haha. 😏
Il me parle de toutes les courses de fou-furieux auquel il a pris part (J'apprends que le Tor des Geants, c'est le double de l'Ut4m. Ca donne des idées. 🤔), salut plein de supporters sur le bord du chemin. Il connait tout le monde! Il fini par me distancer lui aussi, mais m'a bien aidé une bonne partie de la montée, surtout dans les relances.
Je discute aussi "entrainement" avec lui. Parce que le miens m'inquiète un peu: J'avais planifié quelques gros trails (Trail du lac de PaladruGrand Duc - Trail de Chartreuse - Dernier dimanche de juin, etc.) jusqu'au l'Ut4m, avec aller-retour à vélo, histoire de courir en étant déjà un peu fatigué, et s'habituer à cette drôle de sensation. Mais je ne cours pas si souvent à côté. J'ai beaucoup écouté mon corps ces dernières semaines. Et mon corps était fatigué. 💤 Alors j'ai très peu couru (1 à 2 fois/semaine max). Lui me dit qu'il court 5 à 6 fois/semaines... Gloups! Je crois qu'en fait, tout le monde fait ca.

Passage à la tour sans Venin. Pas mal de supporters. 👌

Puis arrivée au pied du tremplin de saut à skis de Saint-Nizier (Vestige de JO de 1968). Un escalier super raide. Les marches sont creusées, pourries, pas pratique pour poser les pieds efficacement. Il y a une longue file indienne de coureurs derrière moi, ca fout la pression!
On entend les supporters avec des cloches en haut, beaucoup bruit, qui donne envie, qui boost grave! 🎺🎷🔔
En haut, ouf, ravitaillement. Le premier. Je prends mon temps. Fruit. Coca. Biscuit. Re-coca. Gateau. Re-re-co... "Hey! Mais c'est PAF!!"
Hein?! Ha ba oui! C'est Jeremy, le vainqueur de l'édition 2016 (si! si! et en mois de 27h s'il vous plait!) rencontré à la soirée des bénévoles l'an passé, et son amie Elodie (membre de Courir à Grenoble ). Je les savais bénévoles cette année, mais pas ici. Ils sont venus en spectateurs au début. Je suis tout heureux qu'ils m'aient reconnus et de les avoir vu. Je repars tout content.
Suite de l'ascension du Moucherotte. Je connais assez bien, c'est du tout bon pour moi. Une fois en haut, je tape sur la table d'orientation. "Et de un!" Comprenez "un sommet" de passé. Plus que ... Beaucoup! ➡️

La redescente sur Lans est sympa. Le début dans les cailloux. Je ne suis pas trop à l'aise, on me double un peu. Puis la suite dans de l'herbe parfaite, amorti au top, que du bonheur. La nuit tombe petit à petit et on entend de la musique en bas...

21h10: Je reconnais l'arrivée au ravito, même base que lors du Winter Isere Trail Tour de cet hiver. Un DJ est là! Avec sono et lumière. Ca fait danser, j'adooooore! 🎛️🎚️🎶🔊
Je rêve de ca à tous les ravitos. Et je fantasme d'une course qui serai sonorisé du début à la fin. La musique me boost tellement! Elodie et Jeremy sont encore là. (Mais?! Encore vous!)
Et surtout Aurore! Que je n'ai même pas vu/entendu au tremplin de Saint-Nizier avec le boucan général. (pardon! 😢) Elle a mis ma photo sur Facebook et hop, c'était parti pour les likes d'encouragements 😍 Ca me fait super plaisir. Elle me montre un peu tout ca et m'explique où sont les autres (Benoit et Carole notamment). Un peu à la rue, je ne sais même plus si elle court le relais ou pas. Ou pas. Dernière fois que je la vois sur la course du coup. Mais big up franchement! Ca m'a bien aidé. Et les posts Facebook... 🤗

Je repars de nuit, dans la montée, sans frontale au début, pour savourer un peu l'ambiance nocturne. 🌃

Montée au Pic Saint-Michel. Un peu raide à la fin. Mais nickel. Je prends le temps de me retourner une ou deux fois pour admirer le serpentin lumineux des coureurs qui grimpent. C'est magnifique. Je la fini avec un alsacien et on papote un peu. Commence dans la descente. On papote finalement beaucoup. Je fini par lui raconter tout ce que je sais sur le ski de rando. ⛷️Lui me parle des Vosges, de ses autres Ultra-trails, etc.
La descente est top! Ca glisse tout seul, ca slalom, ca serpente, c'est génial! Du trail comme je l'aime. Je fini parfois sur les fesses, mais c'est presque contrôlé. ☺️
Quelques passages exposés où des bénévoles nous demandent de ralentir. ⚠️ Aucun problème les gars ^^

En bas, mini ravitaillement autour d'une fontaine super fraîche à Saint-Paul-de-Varces. Je me trempe la tête dedans. Surchauffe! 🤒

Redémarrage difficile pour Vif. Une bonne bosse à passer. Déjà dans la fin de la descente d'avant, j'avais du mal à courir relaché. Arrivée à Vif après un petit slalom urbain: 00h30.
Nouvelles surprises: Drich et surtout Maël, que je ne savais pas présent sur la course, qui fait un relais. Drich prend des photos (dont une avec le fameux Luca, qui finira... 7ème! Et court l'échappée belle en ce moment même...), se moque un peu de moi, me donne des news. Premier bol de pâtes. 🍝J'hésite à dormir en voyant un mec allongé sur le carrelage, la tête posé sur son sac. Et puis non, GO! 00h50

GO. Mais ca commence à devenir compliqué pour moi. Moins fluide. Moins d'envie. Moins de facilité. 🤨
On tricote jusqu'à Saint Georges de Commier. Dans le village, on croise une voiture de gendarmerie. 🚔 Tous les 4 accoudés contre. Ca fout un peu la trouille: "Vous êtes là pour contrôler les sacs, c'est ca?" Il rigolent.
Ces courses, c'est le seul moment ou les flics sont tes copains, ou tu les remercies sincèrement d'être là, d'assurer ta sécurité. Où tu ne les craint pas.

Et puis boom, ca monte "fort" jusqu'au col de la Chal. Dans la montée, je commence vraiment à trainer des pieds. Je me fais rattraper un peu. Je me rend compte qu'il y a un argentin ️️🇦🇷️️ avec moi. (Je croiserai aussi un brésilien 🇧🇷, des italiens 🇮🇹, etc.). ... Puis un jeune passe et demande si on est relais ou solo. Et invite à "s'accrocher" à lui. Je ne peux pas trop le faire, mais finalement j'engage la conversation quand même.

Le mec est fou. 😲 Ou mythomane. 🙄 Il semble vraiment jeune, 21-22ans peut être. Court depuis pas si longtemps que ca. Mais a déjà tout fait (Diagonale des fous, Tor des GeantsUltra Trail du Mont Blanc - UTMB, etc.). Le WE prochain, il enchaîne avec Echappée Belle... Il me dit qu'il visait 32-34h pour la course, (ce qui est très costaud: mon objectif le plus optimiste) mais qu'il a eu une "gastro" au début donc qu'il a revu ca à la baisse. En tous cas, il avance assez fort dans montée. Et parle beaucoup. Je l'écoute d'une oreille car j'en bave et cherche juste à profiter de son élan. Me dit qu'il envoi du gros en descente. Qu'il est déjà tombé aujourd'hui, sur les cotes. Mais que ca va. Qu'il a déjà beaucoup voyagé et couru un peu partout. Etc. La montée fini, il s'échappe. Mythomane? Je ne pense pas. Gros niveau, vraiment. Mais besoin de l'étaler quand même. L'humilité? Heuuuuu.
Je me retourne et constate qu'on a lâché tous nos compagnons d'échappé! Incroyable. Merci mec!

Redescente laborieuse sur Laffrey. Dépassé par une, puis deux filles (relais ou pas?). (Dans la plupart des courses, j'arrive normalement à me situer sur le ou pas loin du podium féminin.)

3h15: Arrivée au ravito de laffrey. Plus de Jeremy ou Elodie, Pauline est là, youhouhou!
Je suis creuvé et rêve de dormir. Ca fait un moment que mes yeux se ferment tout seul dans les montées.
"Attends, désolé Pauline, je suis KO, je dors un peu, puis je reviens te parler."
Je m'allonge dans l'herbe froide humide, les pieds en l'air sur une chaise. Ca caille, mais j'ai tellement la flemme d'enfiler une veste. Je tremblotte un peu, mais je me repose quand même. 💤 Le froid, ca m'évitera de dormir trop longtemps. Le temps d'entrouvrir les yeux pour voir Maël passer et hop, je me rendors direct.
Je me relève enfin pour mangouiller, et blablater avec Paupau. Photo! 📸
Je lui explique que c'est dur, que je ne suis pas dans mon assiette, que je marche beaucoup trop. Et que ca va être dur de finir (hypotèse incroyable pour moi. Ca me coûte déjà tellement d'y songer). En fait, je ne cours plus du tout, je marche. Montée, descente, plat: Je marche. Pffffff, tout est tellement plus long ainsi.

Allez, on y croit. Gobage d'une demi saucisse et redémarrage direction "La Morte".
On passe sur une plage où je me baignait il y a 2 semaines à peine avec Nils. A 3/4 d'heure en voiture. C'est fou. Je suis arrivé là à pied. Et c'est pas fini. Ce genre de pensé donne du courage 😀
Mais je n'avance vraiment pas, c'est super pénible. 🌪️ Peu de souvenir de cette partie là, mais un mot qui revient: "Calvaire". ⚰️✝️ C'est un calvaire bordel!  T'as pas fait 50 bornes que que t'es déjà en train de luter, de souffrir, de trainer tes pieds, de compter les heures, les km, les concurents, les bobos, les ravitos, les... Pfioooooou. Un calvaire je vous dit. 📛

Je me fais dépasser par Benoit, le relayeur n°2 de l'équipe Carole/Drich. Il marche un peu avec moi, Sympa. Puis repart.

Arrivée au dessus de "La Morte": Le soleil se lève! OMG! Dans le meilleur des scénarios, je pensais le voir se lever dans la descente pour Riouperoux. J'ai juste un massif de retard.
T'es complètement à la rue PAF, sérieux!

Le ravito est comme l'an passé. Avec une salle pour dormir et un bénévole qui occupe le rôle de "réveil-coureur". 30 minutes de sièste qui passent en un éclair. Et font un peu de bien.
Au ravito, je reconnait Hugo, qui a fini 5ème du challenge l'an passé et dont m'avait parlé une amie commune (coucou Maud!). Il est avec un pote et ca parle de "mental" Il a l'air d'en baver un peu lui aussi.
Et également Nicolas du début! Il parle d'abandon. Qu'il n'arrive plus rien à boire ni à manger. Il fait une sale tête.
Mine de rien, ca aide aussi. Se dire qu'un mec comme lui en bave également. Il y a malheureusement un côté "Le malheur des uns, fait..."

7h: Je repars après une soupe, et un gel, abattu, sachant le mur qui m'attend (le pas de la vache) mais aussi la beauté de ce qu'il ya au dessus. ⛰️
Je connais parfaitement la portion La Morte-Riouperoux, pour l'avoir débalisé l'an passé comme bénévole. Ca aide un peu. A l'exception de la partie entre le Poursollet et le Chalet Barrière, débalisé par quelqu'un d'autre.
Je monte avec un groupe en mode "escargot". Mais moi, je suis en mode limace! 🐌🐌🐌
Il finissent par me lâcher. Lentement. Mais surement. Une femme parmi eux.
Et là, c'est l'humiliation. Je me fais doubler à la pelle! Par wagon entier. En montée. Alors que c'est clairement mon point fort normalement. Totalement dépité.
Il fait grand beau et au sommet, le soleil tape bien.
Je suis incapable de relancer la machine malgrés repos, gel, sieste, etirement, alimentation, etc. Foutu pour foutu, je jette mon sac par terre et m'affale dans les herbes pour... ne rien faire. Dormir à moitier. Au soleil.
5 minutes? 50 minutes? Aucune idée.

Je fini par me relever, parce que de toutes manières, même pour abandonner, ca n'est pas possible ici. Il faut rallier le prochain ravito, au Poursollet.

Descente assez prononcée dans les alpages. Passage devant le Lac de Brouffier. Un mec est arrêté dedans, en mode "vacances". 🏝️⛱️ "Je profite, je profite, petit baignade" qu'il me lance avec un accent chantant. 🏊‍♂️
La suite de la descente se fait quasi dans un ruisseau. Beurk. Ca glisse. Je suis à l'arrêt. Trop peur de tomber. Je ne maîtrise pas grand chose. Je fini tout seul jusqu'au ravito du poursollet. (Encore des gens qui me doublent. Encore une fille parmi eux. Oui, je dois faire une fixette.)

11h30: Le ravito est vraiment cool. Auto-proclamé "Village d'Asterix". Il y a des pancarte et des déguisements. On y croit presque. Bonne ambiance. Plein de patisseries maison. 🍕🥧🍰 (vous êtes au TOP!) Soleil. Dodo!

On apprend ici qu'il n'y aura pas de grand Colon ni refuge de la Pra à cause des orages. Pour personne. Ce sera Chamrousse -> Freydière, direct.
Peu de chance qu'on monte au sommet de Chamechaude également.
Je badge en sortie du ravito. Pars. Oublie mes batons. Demi-tour. Batons. Repars. La fatigue quoi.
LU-CI-DI-TÉ
😶

Arrive la montée jusqu'au plateau des lacs. Grandiose. Surement l'un des plus beaux passage de la course. Alpages valonnés, lacs en série, cascade, soleil. Somptueux.

📷 📸 📷 📸 📷 📸 📷

Je sors ma carte musique et mets mes écouteurs. 🎶
Playlist de l'été (https://www.youtube.com/playlist…) Petit plaisir, mais rien n'y fait, ca ne fait pas avancer plus vite.

13h30: Chalet de la barrière. Pastèque. Coca. Prunes. Dodo.

Au réveil, Benoît est là. Le début a été dur pour lui, mais depuis, il avance plutôt bien et a fini par me rattraper.
Je repars juste avant lui et il me rattrape dans la descente sur Riouperoux. On croise un coureur en galère de strapping. L'accent qui chante. C'est lui! Le baigneur du Brouffier. Perpignanais. Inscrit parce qu'un pote lui a dit "vient". Il n'a pas vu la mention "Xtrem" sur l'intitulé de la course. Trop à la cool. Trop cool comme mec. Et son accent qui te donne le sourire même quand t'en peux plus. J'ai juste oublier de noter son numéro de dossard...
Ils finissent tous deux par me distancer dans la descente.

En bas, surprise: Jonathan m'attend depuis un moment! Il court avec moi jusqu'au ravitaillement/base vie. Enfin, il marche avec moi quoi ^^. M'explique un peu la course, qui il a vu, que je traîne un peu, m'encourage, etc.
Merci mec! C'était top et très salvateur à mi-parcours. Bon timming 😁👌

A Riouperoux, certains se douchent, change de chaussures, se font masser.
Moi? Soupe de pâtes et... dodo. 1H passé de passé ici.

Le redémarrage est un MUR pour monter à l'Arcelle. Toujours avec ce mode escargot-limace qui me caractérise.
Le vent se met à souffler super fort, même contre la paroi, dans la forêt. Tout vole. 🌬️C'est 18h. L'orage s'annonce.
Finalement, quelques gouttes tout au plus. 🌦️ On s'embête surtout à mettre/enlever/remettre nos vestes de pluie.

Au passage d'un bénévole, il nous dit qu'on lui a donné l'ordre de nous arrêter là à la radio, de mettre la course en pause. On passe vite et faisons mine de n'avoir rien entendu.
100m plus haut, tout un petit groupe est vraiment arrêté cette fois ci. La bénévole est à la radio et demande ce qu'elle est sensé faire de nous.

J'essaye de la corrompre: 
"Vous savez Madame, on a tous 20€ dans nos sacs. Et on est une quinzaine... Ca peut bien payer bénévole en fait..."
💰💵💶

Mmmmmmmm, non.

Il pluviote un peu, mais clairement le gros de l'orage n'est pas sur nous.
10-15 mintues plus tard, toute la troupe repart. J'ai retrouvé Benoit et Nicolas.

Pas de croix de chamrousse, mais ca monte tout de même bien!
A l'arcelle, un mec court pour se jeter dans les bras de deux nanas qui sont venu le soutenir. Il a l'air heureux. C'est meugnoooon 😅
On fait le tour de Chamrousse par l'arrière, pour arriver au recoin, lieu du départ de l'Allumée de Chamrousse (coucou Mathilde 😙.

Je m'asseois sur un siège, et 3 bénévoles se jettent sur moi "Tu veux de la soupe?" "On a du thé si tu veux". "Je te remplis ta poche à eau?"
Je ne le précise pas tout le temps, mais systématiquement les bénévoles sont au petits soin. Tout le temps. Au top. Juste, au top. 👍👍👍
Pain. Jambon. Saucisson. Dodo.

A côté de là ou je suis allongé, une accompagnatrice s'inquiète de mon état, du fait que je sois sans assistance au ravito. On discute un peu et mon envie d'humour couplée à la fatigue me fait lui dire n'importe quoi: "Et vous pourriez me cracher dessus aussi, mais sous la pluie hein, pour pas que je m'en rende compte". Du délire. Juste du délire. 📉
Il y'a aussi Nicolas qui se moque de moi "Et ben alors, encore un petit somme mon bonhomme? C'est mignon." Et ses accompagnants qui se souviennent de moi à Laffrey: Celui "endormi les pieds sur une chaise".

Redémarrage en descente. "13km jusqu'à Freydière" qu'on nous a dit. Faux plat descendant tout le long. "Puis 300m D+ à la fin".
Ca descend effectivement super bien. Pour quelqu'un qui court, ce doit être du régal. Roulant à souhait. Pour le marcheur que je suis (Ha non! Pas de politique ici s'il vous plait), même à bon rythme, c'est long. Très long.
Nicolas fait un bout de chemin avec moi et m'explique son plan: "Je vais faire une grosse nuit à Saint-Nazaire, où il y a de supers lits, pour repartir en forme. Puis départ à 4h. Je compte environ 7h pour traverser la chartreuse. Ca me fait arriver vers 11h, en même temps que le premier du 40km chartreuse. Donc il devrait y avoir du monde."
Malin! Et surtout diablement exact. C'est précisément ainsi que se déroulera la fin de sa course. Je ne le reverrai plus. Arrivée à 11h11. La classe. 56ème place! (Près de deux fois mieux que moi) Comme quoi sur ce genre de courses, tout peut tellement bouger vite.

Au bout de 2h, on se demande si c'est encore loin. Personne ne sait. La nuit est tombée. Le ciel clignote derrière les nuages. Eclairs en cascade. C'est beau. 🌩️
Et BAM, grosse pluie. Enfilage de la veste en urgence. Et même du pantalon de pluie. (Merci l'orga sur ce coup là, utile).
🌧️⛈️🌧️⛈️🌧️
Ca fini enfin par monter. Fort. Sous la pluie. Compliqué mentalement.
Un mec me suit. Ou plutôt sa frontale. La frontale trahi beaucoup de chose. On sait quand l'autre nous regarde, s'arrête, baisse la tête.
Parfois, avec l'humidité, on éclaire plus un mur d'eau que le chemin. On distingue à peine le balisage fluorescent.
Puis de nouveau plat. Ce ne doit plus être très loin.

Les environ sont complètement noir. Pourtant Freydière est éclairé. Mais où est-ce qu'on est bon sang?

Là, mentalement, des mecs commencent à craquer: On n'a jamais quitté le balisage. Mais certains s'arrêtent pour appeler les orgas et leur dire qu'on est perdu.
Je ne dois pas être loin de craquer moi non plus, puisque lorsque je l'apperçoit, je dégaine mon smartphone direct, mets le GPS en route avec le fond de carte IGN. Verdict: On est bien dans la bonne direction.
20 minutes plus tard. Même scène! Et moi qui recommence. "Nan nan c'est bon, 200m de chemin, à gauche, la route, puis 200m et c'est bon"
Freydière de l'enfer. C'est ce que je me suis répété en boucle. Nuit. Pluie. Chemin infini. L'enfer. 
Finalement, 4h d'effort entre les deux ravitos. Interminable. Surement une vingtaine de km.

Mais l'effort en valait la peine: 00h00, je retrouve Jeremy et Elodie. (Youpiiiiii! 🤩)
Elle à la soupe, lui au service. C'est incroyable. Ils sont trop aux petits soins sous la grande tente. Lui a mis 26h30 pour finir l'an passé (Il s'alignera au départ de l'Ultra Trail du Mont Blanc - UTMB vendredi prochain, vous pouvez tous lui envoyer vos encouragements grenoblois!) Et moi? Moi je suis déjà à 30h de course. Et je n'ai même pas fini le 3ème massif...
La fin du 3ème passif. Parlons en justement. Jeremy prévient: "1km de montée/plat puis descente jusqu'en bas. Attention elle glisse beaucoup".
Je repars en même temps qu'eux, qui changent de poste.

Effectivement, la descente glisse à mort! La couche de boue est impressionnante. Je change les piles de la frontale pour ne pas rajouter de la difficulté au risque. ✴️

A l'intersection d'une route, je croise deux bénévoles accoudés sur une voiture, immobiles dans la nuit. "Hé mais c'est PAF! Encore lui. Il est partout. Allez PAF!" Haha, encore Elodie et Jeremy. Ils s'ennuyaient pas mal à ce moment là je crois. 😙

Petit à petit, on aperçoit les nombreuses lumières de la vallée du grésivaudan en bas. On les voit bien, mais c'est encore loin. Tellement loin pour un marcheur. Je rage de ne pouvoir courir. Dans la fin de la descente, on passe sous des tronc d'arbre auxquels ont été attaché de la publicité pour la MJC du coin, des groupes de lecture ou autre, c'est amusant.

En bas, ravito surprise avec de la... de la pizza! 🍕 (Ils sont bons ces bénévoles, ils sont bons!) Et des gels dont ils ne préconisent pas l’absorption 😅
Ils annoncent 5km de plat jusqu'à la base vie de Saint-Nazaire les Eymes.
Soit 20 à 30 minutes en courant et... 1h en marchant 😵
Je repars avec un type qui ne court plus beaucoup lui non plus.

On croise des signaleur à qui je demande si l’hippodrome est encore loin. Je ne comprends pas bien leur réponse. On passe dans un bout de champs de maïs.

Mes parents se sont inscrits comme bénévoles et sont nommés signaleurs à Saint-Nazaire-les-Eymes, entre 1h et 4h du matin. Près de l’hippodrome.
Je pensais passer bien avant à leur niveau et donc ne pas les voir. Mais vues les circonstances...

La traversée de la vallée est interminable. Je ne savais même pas si Saint-Nazaire était au début ou à la fin. C'est bien à la fin.

J'arrive à proximité de camions pour chevaux... Au loin, un carrefour et des voix... Je reconnais celle de mes parents. Incroyable!
"Salut!"
Pas de réponse.
"Coucou les parents!"
"Haaaaaaaaaaa, mais c'est Pierre-Alain! Ouaiis!"

Ma mère est hystérique de me voir. Mon père prends des photos à tout va. C'est drôle.

Il me trouvent assez frais comparé à d'autre qui trainent des tendinites.
Je suis juste arraché et rêve de dormir.

"Le ravitaillo (oui oui, "ravitaillo" ^^) est à 1,4km, courage!" Halala, ca fait du bien quand même, des parents au milieu de la nuit noire. ❤️
Après ca, impossible d'abandonner. Il faut aller au bout. On n'est plus très loin. Allez! 👉

Soupe de pâtes, biscuit, eau, dodo. Gros dodo. J'essaye de me caler sur le plan de Nicolas. Il a l'air de savoir ce qu'il fait.
Presque 3h de passées à ce ravitaillement. Dont surement au moins 2 à dormir. Avec des sursaut. Sur un matelas (Nicolas m'avait pourtant vendu de bons lit... 😣)
En me couchant, je l'apperçoi qui dort. Ainsi que Benoit.
A mon réveil, il est parti. Benoit repars juste après moi.
Et moi? Je suis décalqué. Complètement défoncé de ma nuit. Je ne sais plus où j'habite. Je vérifie 50 fois mes poches avant de partir, ne rien oublier, être sûr, se rassurer. 😵🤪🤖

Départ direction Chamechaude, me dis-je. Nuit noire. Montée raide dans la forêt.
Je double un boiteux ("courage mec, on tient le bon bout"), croise un mec, assis sur le chemin, éveillé mais ramassé, puis une nana, essoufflée, qui me barre quasiment la route.

Je monte à haute vitesse. J'ai retrouvé mon rythme. Jusqu'au levé du jour. Où tout s'effondre à nouveau. Limace. C'est looooooooooong! Un type devant moi à 10m. Que je ne rattraperai jamais.

Et il fait bien frais en haut. Je tarde à mettre ma veste, ce qui me vaudra un petit mal de gorge dimanche au réveil 🤒😜
Je pensais donc arriver contre chamechaude, mais finalement, c'est le col de la Faïta. Inconnu au bataillon. Mais c'est la Chartreuse quand même.

On arrive au contact de troupeaux. J'ai presque la trouille. Une bête à corne est pile sur le chemin. 🐂 Je fait un détour 🐾

Il n'y a plus vraiment de balisage. Juste une trace plus ou moins évidente au milieu du pré.
En bas, une voix de femme qui parle. Invisible, dans le brouillard.
Je lui demande en criant si le chemin est ici. Elle me dit que "oui, c'est en bas, il faut descendre". Je descend, et personne. Elle a disparu. Scène surréaliste.
Je retrouve la balisage et le chemin tricote dans la chartreuse, avant de passer par Lémeindras, pour arriver au Habert de Chamechaude. Célèbre ravitaillement bucolique, où nous sommes accueilli par une pastèque découpée façon citrouille d'Halloween mais version "Ut4m". Une légende de la course.
🍉

Dans la montée, je crois apperçevoir une camion au bout du chemin, derrière les arbres. Avec un batiment. Une tour. C'est bon, c'est ca, le ravitaillement!

Que dale en fait.

J'hallucine complètement!
Vous voyez ce jeu où l'on imagine des tête d'animaux dans les nuages? Hé bien j'arrive à faire pareil, tout seul, avec les branches des arbres. Et j'arrive à voir n'importe quoi. Je veux voir un ravito. Et bien le voilà.
Le vainqueur lui, voyait des fontaines (https://www.francebleu.fr/…/renaud-rouanet-remporte-l-ut4m-…)

8h45: Le ravito (le vrai) est top. Thé. Soupe. Et Marie. Enfin Marie, qui dort!
"- Il n'y a pas une Marie sur ce ravito?
- Si si, mais elle dort
- Ha zut. J'hésite à la réveiller"
Et sinon, vous avez des lits pour dormir?
- Ben oui... à côté de Marie."

J'ai du passer pour un pervers. 🔞
Benoit me rejoint finalement, avec un collègue à lui.
Ne pas trop trainer. Les premiers 40km sont parti de Saint Nazaire à 7 ou 8h et ne devraient pas tarder à arriver...

Je repars toujours fatigué, mais plutôt heureux de la fin qui approche. La seule vraie montée restante est celle qui mène au fort du Saint-Eynart, mais côté Sappey. Ca va. 😊

La descente au Sappey se passe bien. J'arrive presque à trotiner un peu. "Ca" revient! 😋

J'ai cette gimmikc dans la tête et la siffle aussi fort que je peux: https://youtu.be/wnJ6LuUFpMo

Dans une remontée aux abords du Sappey, je me fait fumer par le premier du 40 Chartreuse. 🚄 Je l'encourage un peu pour me défouler, mais il ne bronche pas du tout. Il court dans les montée, le sal**d! Pas commode en tous cas. Et seul devant, loin devant.

J'arrive dans le village. Nouvelle surprise: Mes parents sont en bas de la descente! Maman court les derniers mètres avec moi jusqu'au ravitaillement. J'arrive à l’essouffler un peu 😝

L'entrée dans le batiment est saluée par un jeune speaker, c'est sympa. 🎤
Soupe. Thé. Les premiers du 40km et du challenge parti de Saint Nazaire à 7h défilent. L'un d'entre eux arrive paniqué vers sa femme, essaye de se ravitailler à toute allure, renverse une bouteille, arrache sa poche à eau (Salomon, c'est de la m*****). C'est la panique pour certains.

Sans savoir que la course y passent, mes parents décident de monter randonner au Saint Eynard eux aussi. Je les doublerai dans le plat avant la montée.

Moi, je suis heureux. Je sais que ca va le faire à présent. Que j'ai un minimum de forme pour arriver au bout sans trop en souffrir.
Benoit arrive au ravitaillement lorsque j'en pars. 11h.

La montée au Saint-Eynard se passe bien. Vraiment. Même si une nana me double au sommet. Une 40km. On rattrape quelques attardés du 100km.

Au sommet, en sortant d'un buisson, j'apperçois... Thomas! Thomas! Incroyable! Mais qu'est-ce que tu fais là?! Il a l'air frais, en tenu "civile". Je lui demande son temps de course. Il a du aller super vite.

Perdu. Il a abandonné. J'ai oublié où et pourquoi. Mais du coup, il fait des portions du parcours avec des copains ou connaissances à lui.

"Tiens, je te cherchais, ca va?"

Il s'engage sur mes talons dans les premiers lacets bien raides de la descente. 18% tout du long. Hyper régulier. Déjà testée en VTT et trail, en montée comme en descente, je la connais bien.

Poussé par Thomas avec qui je discute tout du long, je vole! 🛩️
Je retrouve presque mes jambes des grands jours. On rattrape plein de monde. Même des 40km. Et on papote! Fantastique! Tout passe à une vitesse folle! 🚀
Arrivée en bas, il me laisse et commence la remontée pour accompagner quelqu'un d'autre. Merci Thomas! A une prochaine fois j'espère 🤗

12h30: Ravitaillement. Le der des der. Nouvelle rencontre surprise: Hugo! Pas revu depuis la montée après La Morte. Lui aussi a abandonné en fait. Il s'est dit qu'il arrêtait à Rioupéroux. Décidément...
Enfin, il lui reste des forces pour accompagner des collègues à lui dans la montée vers le Rachais/Jalla.
Je la passe en marchant vite. Moral gonflé à bloc.

Les 40 km me doublent en trotinant. Je les taquine:
"Ho ca va les gas, merci de ne pas faire étalage de votre fraîcheur comme ca devant les 160" 😝
Puis descente. T
echnique au début. L'euphorie du Saint Eynard a disparu, mais j'avance quand même honorablement. Et à partir du Jala, je connais par cœur chaque virage, pente, cailloux. Je trace jusqu'à la bastille. C'tes fantastique!

Je m'attends à avoir un peu d'encouragement à la Bastille, vu le monde qu'il y a tout le temps. Mais non, c'est assez calme. Petite déception. 🙄

L'effort continu et la descente commence à bon rythme. Arrive le passage en escalier où ca redevient très difficile pour moi. 😬
On me passe en me tapotant dans le dos pour m'encourager.
Les lacets reprennent et je recommence à courir. Jusqu'en bas.
Je passe une dizaine de dossards rouges qui marchent ensemble. Je les chambre:
"- Allez les gas, faut finir en courant quand même
- Ho l'autre! Il joue la place!"
Et il commence à courir avec moi.

L'an passé, la fin du parcours passait par le centre ville, animé, vivant.
Cette année, j'avais bien cru voir un changement, passage par les quais, mornes, long, plats et poussiéreux...
Le doute subsiste jusqu'au dernier moment. Je demande à la bénévole en bas de la bastille => "Les quais" Snif. 😣

Et là! Là je vois Thibaud. Avec son vélo. Je ne m'attendais absolument pas à le voir non plus. Il a décidé ca en voyant les message sur Facebook.
Et là, bordel, une énergie incroyable! 💣💥
Il me motive en me disant qu'un autre 160 n'est pas loin devant. Puis un autre 40. Puis, etc.

J'ai enchainé à une vitesse folle. Repris quelques concurents. J'avais l'impression d'être à 15km/h, allure marathon. 🏃‍♂️🚀
Un rêve incroyable. Je n'ai pas faibli jusqu'à la ligne d'arrivée. Cette sensation de voler, hors du temps. C'est pour ces moments là aussi que je cours. ✈️🛫🛰️

Un petit tour dans le parc. Un petit tour de barrière. Je n'entends plus les gens qui me montrent la voie. Je suis complètement euphorique. Je vole vraiment. Entrée dans le palais des sports. Badgage dans le noir. Puis lumière, l'arche, la ligne. 14h15: Et voilà. 🎆🎇🎆🎊🎉

🏁

J'aurais aimé pleurer. Mettre en contraste toute cette difficulté, cette souffrance parfois, cette solitude, ces doutes réels et ce plaisir d'arriver, cette joie, cet accomplissement. C'est phénoménal. Je ne réalise rien. Le sourire jusqu'au oreilles. Accueilli par Nathalie. Puis Pauline, Hamza, Jonathan, Marie, etc.. Ils voulaient venir avant, mais je suis allé trop vite à la fin sur les prévisions de temps de passage. Incroyable. 🛸
Même pas envie de m'asseoir. L'euphorie que je vous dis!

Je me suis allongé 1/4 d'heure dans l'herbe place victor Hugo, écouteurs sur les oreilles. A la recherches des larmes. Introuvables. Tant pis, ce sera pour dans mes rêves.

Peu de courbatures les jours qui ont suivi. Sans doute grace au fait que j'ai marché 80% du parcours.

De belles ampoules par contre. Changer de chaussures/chaussettes/semelles, cela semble indispensable. Une des leçons retenus sur ce premier ultra.
Comme le sac à dos: C'est faisable avec le Décathlon à 35€, mais il vaut mieux investir un peu. (Quelqu'un a un bon plan pas à 130€?)

Je vois Clément qui en a fini avec le 100km. Il semble épaté par ce que j'ai fait. Mais ne se rend pas compte qu'il n'en est pas loin du tout!

Résultat des courses (de LA course): 44h13'37".
(Oui, 13'37", les geeks auront remarqué... Après mes 3h00 et 42 secondes à Paris (pour 42km), je vais bientôt faire dans la numérologie)
Avec 1h27 de pénalité due à la non montée au sommet de Chamechaude, on arrive au temps officiel de 45h40'37"

Une paille! L'équivalent d'une grosse semaine de travail d'un cadre. Je visais plutôt la semaine type fonctionnaire, genre 35-37h max. Tant pis.

* Reste quelques questions: *
== Pourquoi courir? Pourquoi aussi longtemps? ==
- Parce que c'est puissant, c'est beau, c'est traumatisant, c'est douloureux et merveilleux au passage. 💫
- Une manière de se sentir fort, très fort, puissant, pour éviter de penser au fait qu'au fond, on est tous très faibles, et on peut finir en poussière pour pas grand chose. 💪
-> Si j'avais un message à faire passer, ce serait celui-ci: Vous êtes en vie? Vous pouvez bouger? Alors KIFFEZ CA! Profitez-en à fond avant que ca ne s'arrête.
- Pour se battre contre ses peurs aussi. Le faire sur une telle distance, c'est simplement pousser les choses encore un peu plus loin. Les rendre plus vraies.
- Pour donner des idées à certains de Courir à Grenoble et d'ailleurs: Pour les 40 ou même le 160: HamzaMathildeNathalieAlexMarine COME ON! Sortez-du bois! 🐺
- Pour manger plus. De la tarte au citron en particulier. Merci qui? Merci Cricri! Christelle

== Comment tenir? ==
- J'ai vu le film "Patients" à la fin des vacances. J'ai pleuré à la fin. Tous ces gens para/tétra qui galèrent dans des centres avec des histoires improbables et des espoirs impossibles. J'ai chialé à la fin, le match de basket, cette énergie, et le mec debout qui regarde ca appuyé sur sa canne, et la musique. Le mouvement. L'énergie. La puissance. J'ai pensé direct à L'Ut4m ce soir là. Tous ces mecs seraient capable de le faire à cloche pied si ils le pouvaient. Je suis sûr qu'ils le feraient! Alors moi... 
(D'ailleurs, certains handicapés le font vraiment. Une sacré aventure! Voyez ceci: https://www.youtube.com/watch?v=6_Gy00a3rZ8)
Toujours un peu cette rengaine "pas le droit de me plaindre". Attention quand même à ne pas trop tomber dedans non plus. Ce n'est pas un motivateur extrêmement sain.
Dans le même genre, jetez un coup d’œil à http://www.extropied.com/également.
- En repensant à toutes les épreuves traversées au cours de sa vie, ses coup de blues, ses peines, et dépasser ca!
- Parce que les bénévoles dorment moins que nous, se lèvent à des horaires pas possible.
- Avec un maximum d'humour!
- Pour ce que vous voulez.

Pour écrire des pages de récit que personne ne lira. Et citer et remercier un maximum de gens à l’intérieur.
Merci. Merci à toutes et tous qui m'avez encouragé ou félicité!

MERCI!

Merci et bravo à ceux qui m'auront lu jusqu'à la fin. Vous pouvez vous dire que vous avez au moins entêtement suffisant pour réaliser l'Xtrem l'an prochain 😉

Kiss! 😘

PAF

1 commentaire

Commentaire de Shoto posté le 24-06-2019 à 18:39:44

J'ai apprécié cet Xtrem longue lecture qui rend bien la difficulté mais le Plaisir aussi de cet ultra long et difficile. Bravo pour ta place de Finisher et ton humeur.J'aime bien aussi ta philosophie de profiter de chaque instant et de chaque rencontre dans un trail. Enjoy ! Classe !

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