L'auteur : Shoto
La course : Les Foulées Cernaysiennes - 20 km
Date : 16/6/2019
Lieu : Cernay La Ville (Yvelines)
Affichage : 1289 vues
Distance : 20.08km
Matos : Salomon speed cross 4 aux pieds
Objectif : Se défoncer
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TRAIL DE CERNAY (LFC trail) – Les foulées Cernaysiennes (78)
19ème édition.
20 Kilomètres.
Dimanche 16 juin 2019
Départ 10h00 depuis CERNAY LA VILLE dans les Yvelines … et hop, on plonge très rapidement dans la somptueuse forêt des Vaux de Cernay pour ne plus la quitter. Quasi 100% de run forestier ! Top génial, j’ai adoré !
Après le Trail des cerfs 35 Km couru en mode « lâchez les chevaux » 1 mois plutôt (voir mon récit kikou), je me suis inscrit avec 3 autres copains traileurs et 2 copines traileuses sur ce trail courte distance (20 km) avec l’envie encore de courir vite … pour donner du rythme à ma foulée qui s’est peu à peu écrasée à force de courir lentement sur des trails plus longues distances.
Faire une bonne séance de SEUIL sur 20 km avec les copains, pas mal non ? ... pour passer un bon Dimanche où il fait environ 17 °C au départ … chaud !
Mes amis Eric et Alex habituellement plus rapides que moi (17 de VMA) n’ont pas l’air de vouloir s‘en mettre une dans la couenne aujourd’hui, ils veulent partir plus lentement. Par contre, Olivier est comme moi ; pour une fois, pas de blessure à l’horizon dans nos vieux corps de traileurs meurtris par les kilomètres … profitons en, on va foncer un peu ! Le seul hic pour moi est une nuit passée avec grosse insomnie à cause de ma fille étudiante rentrée trop tard au milieu de la nuit ... ah les gosses ! Le réveil pique un peu ce matin et j’avais presque envie de rester au lit … mais la passion du trail l’a emporté !
Bonne orga, le retrait des dossards se fait dans une école à 300 mètres du lieu de départ. Facile et efficace.
2 versions de course aujourd’hui : 10 et 20 km.
Top départ à 10h00 du 20 km, çà droppe vite à travers le village. Même tactique qu’au Trail des Cerfs ; je déroule ma foulée activement pour doubler le plus de monde possible et ne pas me laisser enfermé. Même Olivier avec sa VMA à 17,5 km/h semble ne pas vouloir suivre le rythme de départ de son pote, c’est à dire moi avec ma petite cylindrée de 15 de VMA.
Bien m’en a pris avec ce départ explosif ! car au bout d’un kilomètre, nous entrons dans la forêt par un monotrace étroit qui ne permet plus de doubler ! Je dois être dans les 40 premiers sangliers … sur 256 partants.
Autant dire, que le rythme de course devant et derrière moi est supérieur à ce que je l’ai l’habitude de faire ! Cà galope ! Je suis pris au piège mais ce n’est pas pour me déplaire. Au moins il n’y a pas de bouchon … mais je sais que je vais exploser rapidos !
Nous attaquons rapidement une série de petite bosses typées montagnes russes dans lesquelles je prends beaucoup de plaisir à lâcher les chevaux. Cà grimpe, çà descend, un virage à gauche puis slalom à droite … des traileurs rapides tentent de doubler … en bref c’est la joyeuse guerre du trail sur les avants d’une course rythmée.
Au bout de 3 km, mon pote Olivier alias « la mobylette » me rattrape, petite discussion rapide qui me confirme que le « saligaud » n’est nullement essoufflé et en a dans les jambes. Je le laisse partir au devant se confronter aux autres avions de chasse de la course. Go Amigo !
A 3 km du départ, petite baisse de régime normale pour moi mais je maintiens un sur-régime pondéré ... avec 20 bornes au total on peut se permettre ?
Le parcours est de toute beauté avec de belles grimpettes qui piquent les jambes, des descentes techniques caillouteuses et pleines de racines dans lesquelles je me rends compte que mes quelques années de trail et mes sorties sur les 25 BOSSES de la forêt de Fontainebleau m’ont bien fait progresser en 4 ans.
Nous traversons une ancienne carrière de grés et quelques parties sablonneuses où la réverbération prononcée me donne un petit coup de chaud. En fait, beaucoup de monotraces sympathiques sur ce trail et peu de longues lignes droites. Le parcours est intéressant et très agréable, d’autant qu’il fait beau (pas de pluie) même si le ciel est un peu couvert.
Je joue au chat et à la souris avec des traileurs / traileuses … je te double sur les descentes ou les montées, tu me rattrapes et tu me doubles sur le plat. Je sens et vis la pression de la course par les coureurs / coureuses qui reviennent de l’arrière … je les sens dans mon dos et tente d’imprimer un rythme rapide pour ne pas me faire doubler mais le cardio travaille !
Mon objectif aujourd’hui est de finir en moins de 2 heures sur ce trail vallonné où le dénivelé n’est pas important mais un peu violent sur certaines côtes. Celui-ci étant annoncé sur le papier pour 20 500 m avec un D+ de 880 m mais il fait à mon GPS seulement 349 m D+.
D’habitude, je suis bon grimpeur … mais aujourd’hui, je me rends compte que je me fais doubler (aussi) dans les montées alors qu’habituellement, c’est le contraire ! çà pique le mental et le physique ! on court dans un trail casse pattes où nos galops rapides sur le plat sont fréquemment stoppés par de belles grimpettes et raidillons … dans lesquels je continue astucieusement de trottiner en début de côte suivi d’une marche puis une tentative de relance sur la lèvre supérieure de la montée avant le plat… j’optimise ainsi mes montées.
Dans le caisson de coureurs dans lequel j’évolue, les lascars courent sur presque toutes les montées ! Ils ont mangé quoi ce matin au petit déjeuner !?
1er ravito (eau + solide) au bout de 7 km environ. 2ème ravito au 11ème km (eau + solide).
Pas très écolo car il ya des gobelets plastiques .. mais pratiques. Je cours avec une gourdette de 300 ml d’eau installée en ventral dans mon sac à dos ultra léger et presque vide … exceptés les manchons que j’avais gardés pour l’avant course jusqu’au départ. Pas besoin de plus ! Certains courent sans rien du tout … pas grave pour 20 km.
Jusqu’au 15ème kilomètre, je vais ainsi évoluer en mode PAC MAN "inversé" ou "ANTI-NEGATIV SPLIT" ! ... c'est-à-dire que sur le côté pile de ma belle pièce de monnaie trailique du jour, je profite de mon départ rapide assumé et de belles sensations de vitesse sur le tracé. Côté face, je « subis » les nombreux avions de chasse que j’ai dans le dos qui veulent me croquer en mode PAC MAN ! je vais ainsi beaucoup plus me faire doubler … que doubler moi-même. Dur pour le mental mais justement, je suis aussi venu travailler mon mental sur ce type d’épreuve rapide et courte… en courant au-delà des mes capacités habituelles.
Au bout d’1 heure de course, un traileur en gris m’interpelle « Hey grand chef ! elle dit quoi ta montre GPS ? » … moi qui ne voulait pas regarder ma montre avant l’arrivée … un comble ! je lui annonce 1h00 de course et 10 300 mètres courus. Je suis en fait dans mon timing … mais compte tenu de la dépense énergétique déjà développée, je vais avoir du mal à tenir le 10 Km/h actuel sur ces 20 bornes en montagnes russes … vu la configuration technique et vallonnée du terrain !
Pas de souci, on va gérer. Un traileur doit toujours savoir gérer l’adversité !
Coup de mou au 10ème km à la lecture du GPS… effet gommé par le ravito du 11ème ; coca et tuc rapide qui me requinquent très vite. Et hop, je profite d’une série de plats plus longs pour récupérer un peu et retravailler une foulée longue et puissante me permettant de rester au contact de types semblant bien affutés.
15ème km. Un type que je rattrape en montée est en train de râler gentiment. Il a retiré son tee shirt, torse nu compte tenu de sa surchauffe. « c’est du délire » répète-t-il à plusieurs reprises pour lui-même comme un mentra personnel. Il me dit que le niveau cette année lui semble particulièrement relevé ; « les traileurs courent tous dans les montées et droppent comme des malades » ! Il me dit aussi que le dénivelé 2019 semble plus important que les années précédentes. Il a fini en 1h57 l’année dernière mais ne pourra pas finir avec ce chrono cette année. Ce traileur expérimenté souffre … il s’est peut être moins entrainé que l’année dernière ?
Je le largue gentiment dans la descente suivante en lui souhaitant bonne chance.
Cette rencontre me doppe le moral car je me rends compte que le caisson de coureurs dans lequel je suis en train d’évoluer est effectivement rapide et performant et qu’il est effectivement aussi normal de souffrir à cette vitesse de croisière ! Je verrai bien les résultats et le chrono à l’arrivée !
Au 16ème kilomètre, je sens que les traileurs et traileuses sont moins résistants … je ne me fais plus redoubler par des gens que j’ai doublés.
Je continue à relancer ma vieille machine en passant derrière les murs du domaine de la très belle Abbaye des Vaux de Cernay et de son étang. Je tiens un rythme à 80% de mon maximum en travaillant sur mes sensations personnelles. Dommage d’ailleurs à ce titre que mon mode cardio du GPS soit en panne, il eu été intéressant d’analyser les performances de mon moteur cardiaque sur cette course.
Je me rends compte que mon entrainement de trail depuis le début de l’année a bien payé, ainsi également que mes participations aux courses de l’ECO TRAIL 80KM de PARIS et le TRAIL DES CERFS 35 bornes.
Malgré quelques petits coups de mou, la machine continue à bien fonctionner … ma foulée ne s’écrase pas trop en fin de course. Il me reste du peps et du rebondi !
Le fléchage est très bien fait : rubalises complétées par des panneaux blancs accueillant des flèches rouges très visibles, çà change du trail des cerfs ! Beaucoup de bénévoles toujours forts sympathiques, certains déguisés avec des perruques colorées, qui nous guident, plaisantent et nous encouragent. Bravo l’Orga ! Mêmes les ravitos sont bien achalandés.
Dernières montées et derniers virages toujours en forêt.
Petit coup d’œil au GPS … 18 700 mètres, çà commence à sentir bon !
Depuis 10km, je m’attendais à ce que mes avions de chasse de potes, Eric (notre coach de trail) et Alexandre qui a fait une très belle TDS 120 km à Chamonix l’année dernière, me rattrapent. Mais non, je me rends compte que je vais pour une fois finir devant le coach qui a l’habitude de nous houspiller et nous provoquer avec sa faconde généreuse !
Mais les dieux du trail n’en ont pas décidé ainsi ! le coup du mauvais sort ! A 800 mètres de l’arrivée, en forêt, j’entends soudain derrière moi le timbre de voix caractéristique du traileur gouailleur que je reconnais avant de le voir … le coach me harangue ! Le « salopard » me rattrape sur cette fin de course ! Malgré ses blessures de vieux lion Master 2, avec sa VMA de 17 Km/h, et malgré mon rythme que j’ai présomptueusement jugé assez rapide , le furieux m’a rattrapé et me double sans vergogne non sans avoir papoté avec moi, m’indiquant qu’il a mal à la cheville suite à son Marathon de Paris d’avril … on ne dirait pas ! Je m’accroche au wagon du coach locomotive … sa machine habituée aux milliers de fractionnés sur piste accélère sur les 300 derniers mètres en sortie de forêt et me colle une mine de 100 mètres avant la ligne d’arrivée ! Je finis juste derrière lui heureux quand même d’avoir retrouvé ce copain sympathique.
Bravo Coach Eric de m’avoir coiffé sur la ligne d’arrivée ! … mais tu fais ch…. !
Alex, moins en forme termine 8 mn derrière. Olivier très en forme finit 11 mn devant (37ème). Marie et Anne finiront leur premier 20 km en 3h02.
Débriefing pour faire court : que du plaisir sur ce trail même si je finis fatigué … oui je sais c’est le but ! … mais heureux. Pas de blessure et de très bonnes sensations trailiques à évoluer dans un cadre naturel magnifique et verdoyant.
Je finis 96ème en 2h06mn (9,6 km/h) sur 227 arrivés et 256 partants. 11% d’abandon.
Le 1er, Loic NEDELLEC finit en 1h32mn (13 km/h).
Le dernier arrivé finit en 3h27mn
Niveau de course semble-t-il plutôt bon voire relevé.
Je recommande ce trail très bien organisé. Le parcours somptueux quasi 100% en forêt est plein de monotraces intéressants et techniques. Attention au dénivelé parfois violent … on se croirait sur certaines parties sur les 25 BOSSES de Fontainebleau mais sans les gros rochers.
Très bonne orga notamment dans le fléchage, l’accueil, l’ambiance générale et dans l’après course avec des stands bien sympas.
A faire !
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