L'auteur : Tsar
La course : Marathon de la baie du Mont-St-Michel
Date : 26/5/2019
Lieu : Cancale (Ille-et-Vilaine)
Affichage : 1530 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Terminer
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Contexte :
Il y a un an, mon médecin m’arrêtait pour trouble anxieux généralisé lié au travail. J’étais arrivé à bout. N’étant pas sportif, je n’avais pas vraiment de quoi me défouler.
Ma compagne (que je remercie infiniment de m'avoir poussé à m'y mettre), elle, court depuis 5 ans, elle m’a conseillé je ne sais combien de fois de m’y mettre. Pour moi ça n’avait pas vraiment de sens de courir pour le plaisir, l’endurance ne me tentait pas.
Au bout de 10j d’arrêt maladie, j’étais à deux doigt de m’inscrire dans une salle de sport pour évacuer mon stress. C’était soit ça, soit mon arrêt allait durer longtemps ! En même temps, je n’aime pas trop ce genre d’ambiance et j’aime bien me retrouver seul. Un mardi matin, en rentrant d’une petite sortie à pied, je me lance ! On va immédiatement acheter le nécessaire pour courir (dont ma première paire d’Asics qui étaient trop petites :d). L’après midi même je fais ma première course de 45 min en alternance avec des pauses. J’ai souffert la première semaine et j’ai commencé à prendre du plaisir au bout de 6 semaines.
Très rapidement, je rêvais de parcourir une distance de semi. J’aimais beaucoup courir longtemps.
En Octobre, j’ai fait ma première sortie longue de 21,1 km en 2h30, j’ai cru que j’allais crever !
Mi-novembre, je prends le pari de m’inscrire à ma première course officielle le 16 juin 2019 pour le semi de Caen.
Entre temps j’ai fait un semi en 1h47 et un 10k en 45 min.
J’ai pu faire aussi des SL dans de bonnes conditions :
21,19 en 1h44 https://www.strava.com/activities/2288465149
23km a 5’17 https://www.strava.com/activities/2271207585
En janvier, je tombe sur un article qui parle du marathon du Mont Saint Michel, je m’inscris directement, réserve l’hôtel et pose des RTT.
Je choisis un plan Kalenji 4h en 12 semaines. Je pars confiant !
Les semaines de préparation se passent bien et mes douleurs aux tibias disparaissent malgré l’augmentation de la charge.
Une semaine avant le jour J :
L’angoisse monte, je décide de faire ma dernière sortie le dimanche avec un pote. Elle se passe bien.
Comme un con, le fait de ne pas aller courir me stresse, mais j’avais tellement peur de me blesser !
Mon sommeil devient pourri, un jour sur deux je me réveil fatigué avec des nuits en pointillé.
La veille :
Arrivé au mont Saint Michel, on dépose nos affaires à l’hôtel. La chambre est un petit bungalow dans un jardin, c’est paisible et magnifique !
Heureusement que j’avais réservé le resto, c’était blindé.
Je commande un plat de pates avec du poisson et là je vois que c’est plein de crème ! l’horreur, j’ai du mal à supporter ça. Bref je le mange, puis j’aide ma compagne et mon fils à finir leurs pizzas !
Après le resto c’est petite balade vers le mont, on marche sur la dernière ligne droite qui mène à l’arrivée du marathon. Je vois la pancarte 42 km et c’est à ce moment que je réalise la distance. Je suis moins fier d’un coup !
On rentre assez tôt à l’hôtel, je peine à m’endormir.
Le jour J
A 2h30 je me réveille avec des crampes au bide ! La put*** de crème fraiche ! Je fais donc ce qu’il faut et peine à me rendormir.
Le réveil sonne à 5h. Nuit de merde ! Je réussi à faire mon affaire et prend mon petit dej qui se compose d’un thé et d’un gatosport. Ce dernier m’écœure, j’en ai déjà bouffé pour le semi et le 10k !
Une fois la douche prise, je me prépare pour aller rejoindre la navette. Je prends tout sauf le sac poubelle que j’ai oublié ! (Quel con).
En équipement, j’ai ma ceinture Sammie, 3 gels, deux flasques de 500 remplis d’ISO+, une petite bouteille avec de l’iSO+ pour l’attente. J’ai également emporté 4 tubes de poudre pour remplir mes gourdes au ravito. J’ai pensé aussi à m’équiper d’une ceinture cardio (la fameuse H10 que j’ai finalement acheté).
La navette est à 15 min à pied de l’hôtel, j’arrive à 06h15 pour le premier départ.
On arrive sur les lieux à 07h00 soit 1h30 avant le départ.
Sur site, à peine arrivé, j’ai mal au bide et j’ai peur d’avoir la même chose que pendant la nuit ! En plus j’ai envie de pisser mais tous les chiottes sont pris ! Je vais donc me soulager sur la plage !
Evidemment je me caille, il y a du vent et de la bruine et mon sac poubelle me manque !
Vers 08h20, les organisateurs demandent aux coureurs de se diriger dans les SAS. Pour moi ce sera 4h. Je me suis dis qu’avec des SL à 5’ km ou je termine frais je pouvais peut-être tenter de faire un peu mieux que 4h.
Le départ est donné !
Je fais les 20 premiers kilomètres à env 5’30 / km. Les sensations sont étranges, je sens le jour qui ne va pas. Normalement je n’ai pas de souci à tenir cette allure.
Je me ravitaille tous les 10 km pour remplir la gourde vide. Je vide le tube de poudre dedans avant d’y mettre de l’eau des ravitos.
Arrivé au semi, je sens que ça ne va pas le faire !
Les trois prochains km seront plus à 5’50 au kilo. J’ai les jambes raides, les genoux qui me font mal !
Au 27eme, je passe à 6 au kilo, puis 6’12, 6’15 et l’enfer a débuté !
Je pense à l’abandon, j’en ai marre, je me traine lamentablement. Niveau cardio je ne dépasse pas les 150, mais j’ai l’impression d’avoir des bouts de bois à la place des jambes. Déjà je vois des coureurs en PLS, certains sur les côtés, d’autres qui marchent ! La moindre petite cote me tue les jambes !
Arrivé au 33eme, c’est fini de la course continue, j’en peux plus, j’hésite à jeter l’éponge. Ma boisson me dégoute, et je commence à manger des bananes et des bretzels au ravito. Je prends le temps de manger et de boire.
J’alternerai course et marche, jusqu’au 40 eme ! je ne parle même pas de la foulée, putain que j’aurais aimé avoir des drop 20 ou plus, heureusement que je ne l’ai pas fait en Altra.
Je commence à jurer intérieurement, « sport de merde », « jamais plus », etc. ..
A un moment, je vois le meneur d’allure 4h qui me passe devant avec la foule derrière tel un TGV, le moral en prend un coup, ensuite c’est le 4h15, et là les larmes commencent à monter !
Je suis cuit, j’ai mal partout, les jambes me font souffrir, j’ai une raideur aux omoplates. En plus comme un con, j’avais tellement chaud à un moment, que je me suis aspergé de flotte à un ravito, mais le vent s’est levé et je suis trempé ! Ma ceinture Sammie est gorgée de flotte, c’est désagréable. Je n’arriverai pas à sécher le restant de la course.
Un paramètre que je n’avais pas pris en compte, le soleil, même avec ce temps de merde il m’a tapé sur la tronche toute la course, j’ai eu des maux de tête jusqu’au lendemain. J’aurais dû prendre ma casquette !
Bref les derniers kilomètres sont une épreuve. On est un petit groupe à se soutenir, quand un n’en peut plus les autres le motive, ça fait du bien !
Arrivé au 40 -ème je me remets à courir pour de bon, j’ai envie de pleurer, c’est trop ! Je commence donc à me lâcher, mais à chaque fois que je pleure, ça me serre tellement la gorge que ça m’étouffe et je me sens mal, je retiens donc mes larmes. Je vois le kilomètre 41, plus que 1195m ! Mais c’est la torture ! je m’accroche ! Je vois ma compagne et mon fils qui m’encouragent, ça me donne la pêche pour finir !
Je passe le 42 -ème, et là je compte les pas, avec une foulée d’un mètre, il n’en reste plus que 195, mais c’est la torture !
Arrivé à la fin, on me remet la médaille, le Tshirt et le sac, je suis hagard. Les enceintes m’explosent les oreilles à chaque fois que le commentateur parle. Je n’ai même pas vu la tente des kinés.
Je me dirige pour rejoindre mon compagne et mon fils, il y a des escaliers et des petites pentes à gravir, c’est atroce :d La foule empêche de bien circuler, j’ai envie de hurler !
En les rejoignant, je fonds en larme, je suis dans un mélange de déception pour le temps et de fierté d’avoir réussi malgré l’épreuve.
Après une bonne douche, on va manger au resto, le repas se passe, suis un vrai zombie ! Je rentre et prend un doliprane 1000, j’ai chaud et mal partout. Je reste au lit jusqu’à 18h
Le soir on va marcher un peu, je suis content de ne pas être blessé, par contre j’ai encore très chaud.
J’ai du mal à supporter le resto du soir, j’ai trop chaud. En rentrant je reprends un doliprane 1000. Je m’endors à 10h pour me réveiller à 07h ! Je ne boite pas, juste quelques petites courbatures.
Et là je décide que malgré ma décision de la veille (plus jamais de marathon, sport de merde etc.) que je vais m’inscrire à celui de Deauville en Novembre !
Conclusion : Après coup je suis fier d’avoir réussi cette course, même si c’était difficile. Le fait d’avoir continué malgré tout me donne un certain sentiment de satisfaction. Alors le chrono n’y est pas, mais je pense que d’une certaine manière je me connais mieux maintenant ! En tout cas ça rend humble.
Voilà le strava :
https://www.strava.com/activities/2398381170
4 commentaires
Commentaire de centori posté le 30-05-2019 à 09:22:14
a la part place du gatosport, tu peux tester sportdej chocolat. c'est vraiment pas mal.
Commentaire de Tsar posté le 30-05-2019 à 09:29:33
Merci centori ;)
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 01-06-2019 à 21:07:46
Alors, un conseil de quelqu'un qui a connu des galères semblables :pas de laitages la veille et surtout pas le matin. Se ravitailler aux tables tous les 5 km d'eau coupée de coca si possible et surtout deux sachets de smecta une heure avant la course.
Bravo pour ton courage.
Commentaire de Tsar posté le 01-06-2019 à 21:14:07
Pour les laitages, je me suis fait avoir. J'en consomme très peu en général. Mais crème et beurre ça ne l'a pas fait. La prochaine fois, je ramène salade de pâtes froides ;)
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