Récit de la course : Ultra Tour des 4 Massifs - Challenge 160 km 2018, par BASTA

L'auteur : BASTA

La course : Ultra Tour des 4 Massifs - Challenge 160 km

Date : 23/8/2018

Lieu : Grenoble (Isère)

Affichage : 3617 vues

Distance : 160km

Objectif : Terminer

1 commentaire

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4 étapes épatantes !

C’est la formule « course par étapes » qui m’a donné envie de prendre un dossard pour l’UT4M Challenge. Au programme, 169 km et 11 000 m D+ en 4 jours à travers les 4 massifs qui entourent Grenoble : Oisans, Vercors, Belledonne et Chartreuse. J’ai également été séduit par l’offre d’hébergement en internat avec une centaine d’autres coureurs… Finalement, cette course se présente un peu comme un stage mais avec en bonus 5 « points UTMB » à la clé  !

 

Nicolas de l’Apshale 94 fait partie de mes camarades de chambrée. Nous sommes tous les deux inquiets par le fait de repartir chaque jour avec les km de la veille encore bien présents dans les gambettes… « Ne pas s’emballer » est mon mantra pour cette première journée dans le Vercors que je passe entièrement avec Nicolas. Chacun son rôle. Lui m’aide à mettre le frein (j’ai une furieuse envie de courir dans les côtes légères ou de « lâcher les chevaux » dans les pentes pour mettre un peu plus de fun… rien de tel pour se « griller » bêtement !). De mon côté, je l’incite (avec plus ou moins de succès !) à faire des pauses : pauses « touristiques » pour admirer les (trop rares) points de vues (le pic Saint Michel, le col de Moucherotte), pauses « techniques » (il fait une chaleur tropicale, hydratation maximale!), pauses ravito (Nicolas remplit juste sa poche à eau et chope trois Tuc qu’il avale en marchant… impossible pour moi qui aime picorer un peu de tout !).

 

Le lendemain au réveil, c’est l’heure de vérité : Courbatures ? Ampoules ? Fatigue générale ? R.A.S. ! Une bonne douche, triple ration de pain sportif au petit déj’ (à 4 h du matin !) et nous voilà partis sur les sentiers de l’Oisan, tout heureux et surpris de pouvoir courir comme au premier jour ! Je fais encore une bonne partie de la course avec Nicolas qui, contrairement à moi, a tout programmé, tout calculé. Il connaît à l’avance son temps de parcours qu’il a découpé par tranche de 5 km avec la rigueur d’un ingénieur de la NASA… Il termine régulièrement avec une marge d’erreur d’une minute ! Chapeau bas. De mon côté, je découvre ce qui m’attend en jetant un œil sur le profil du parcours imprimé sur notre chasuble de « challenger » ! Ce chasuble est un débardeur technique donné en début de séjour mais que nous prenons soin de laver chaque soir, je vous rassure ! Je laisse Nicolas à mi-parcours pour ne pas geler au col du « Pas de la vache » après une montée de 1 200 m D+. Les rafales de vent nous poussent à relancer sans attendre ! Et les nuages nous enlèvent tout espoir de vue sur les massifs. Quel contraste avec la veille…Heureusement, le très beau plateau qui suit est un bon lot de consolation. La descente finale en sous-bois, raide et technique, me pousse à la prudence. Non seulement je me sens empoté comme tout bon parisien effrayé par tant de pierres et de racines mais je tente également de préserver mes quadris après une virée de 48 km /3 000 m D… et avant une troisième journée du même acabit !

 

C’est d’ailleurs avec un « km vertical » que débute notre vadrouille dans la Chartreuse. Je décide de partir vite sur les premiers km de plat pour bien me placer sur les singles de la montée. Cela fait deux jours que j’utilise des bâtons et c’est une révélation pour moi. Je me sens infatigable en montée, je vais vite et ne cesse de doubler ! J’ai l’impression d’être aussi bon grimpeur que mauvais descendeur, c’est dire ! Il faut dire que mes 48 kg m’offrent un bon rapport poids / puissance… Je finis par rejoindre un « grupetto » qui adopte un rythme qui me convient bien, mené par le « meilleur grimpeur » du Challenge (sorte de « maillot à pois » attribué chaque jour) ! Waouh ! Suis-je vraiment si bon que ça ? Euh non, en fait pour l’instant, il se préserve le gars, avant les passages où le chrono se déclenche pour mesurer notre vitesse d’ascension... Ah bon, je comprends mieux. Merci pour la leçon d’humilité ! Arrivé au ravito de la croix de Chamrousse (une cabane en plein brouillard) et alors que je dévore des tranches de pain de seigle et de la tome de Savoie, je tombe par hasard sur Maïté qui est sur le 100 km. Conversation brève et chaleureuse. Je la quitte en culpabilisant, peut-être aurions nous dû faire un bout de chemin ensemble ? Je n’ai pas osé. Maïté a dû passer une nuit fraîche et éprouvante… je la laisse « dans sa bulle », admiratif de l’endurance et du mental dont elle fait preuve. Enfin, à 2 400 m d’altitude, on se hisse au-dessus des nuages. Panorama magnifique, comme une vue d’avion. C’est décidément ce que je préfère : la haute montagne, minérale et grandiose ! La redescente va être très très longue, d’autant que l’on redescend dans le brouillard et que nous finissons dans une zone industrielle… c’est souvent la règle du jeu pour atteindre une base de vie en ville. C’est le problème de cette course qui fait le tour de Grenoble, sans jamais s’éloigner des villes et de la vallée, tout comme la Maxi Race et son tour du lac d’Annecy. Pour mes prochaines courses, je veillerai à évoluer dans un environnement globalement plus sauvage (un parc national comme celui de la Vanoise ?) ou plus haut (une station de ski comme celle de Courchevel ?).

 

Dernier jour, grasse matinée avec petit déj à 5h ! Sac fait la veille, l’enchaînement douche / pain sportif-café / navette est maintenant une routine bien rodée. On ne s’étonne même pas de pouvoir repartir courir avec une relative fraîcheur ! Les massages des kinés sur place et le bain froid dans une eau à 10°C y sont sûrement pour quelque chose ! Direction massif de la Chartreuse, terre de la marque Raidlight et de la toute première station de trail… Mais on est bien loin de la station de Bures sur Yvette ! Encore une fois au programme, une grande et belle montée (Chamechaude) à ne pas négliger d’après les locaux de l’étape qui nous promettent un parcours plus roulant que celui de la veille. Je commence à bien connaître les « chasublards » de mon niveau. Je les côtoie surtout depuis deux jours et demi, depuis que je cours seul et « fais ma course ». Ce sont des coureurs qui se classent dans les 130ème sur 500 et qui souvent me doublent en descente (et que je redouble donc en montée). Le ciel est bleu, la vue bien dégagée sur Grenoble. Les bénévoles et le balisage toujours aussi top. On passe par le mont Eynard puis la Bastille, les quadris semblent tenir bon, je déroule, j’ai la banane ! Finalement, pas une seule fois, je ne me serai mis dans le dur sur cet UT4M challenge. De grosses journées certes mais aucune pensée négative. J’entends le speaker mais il reste presque 5 km à sillonner dans la ville. Attendez moi, j’arrive ! Faites chauffer les pâtes, j’ai faim !!! Et encore soif de dénivelé… Pour un peu, je referais bien une 5ème journée !

1 commentaire

Commentaire de Gibus posté le 09-03-2019 à 18:06:42

Bravo d'avoir enchainé ces 4 gros morceaux de gâteau de trail.
Bonne gestion pour ces 4 jours.
On a dû se voir à Rioupéroux.

Gibus

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