Récit de la course : L'Origole - 75 km 2018, par bubulle

L'auteur : bubulle

La course : L'Origole - 75 km

Date : 1/12/2018

Lieu : Le Perray En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 4825 vues

Distance : 75km

Objectif : Pas d'objectif

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Le retour du fils de la revanche du Mordor de la Mort qui tue

Putain d’Origole. Putain d’année.

Une bête gamelle m’avait privé il y a deux ans de l'honneur de faire partie des Golgoths finishers d’une 10ème édition mythique par sa longueur : tous les finishers ont des trémolos dans la voix quand ils évoquent l’infinie solitude de la 2ème boucle interminable dans les immenses allées sableuses autour de Gaimbaiseuil et St-Léger. Certes, il est probable que le temps embellit un peu les souvenirs car je me souviens aussi bien de mon Raya au bout de sa vie, que j’avais récupéré en fin de matinée à la Croix Vaudin.

Bref, la revanche.

Sauf qu’entretemps, j’ai eu cette année pourrie où le genou gauche m’a quasiment privé de Montagn’hard et totalement privé de Swisspeaks. Et où le spectre de devoir arrêter l’ultra-trail a sérieusement plané.

L’optimisme est revenu petit à petit, avec beaucoup de patience : apprendre à courir autrement, à ménager ce genou abimé. L’Echappée Belle a été une belle réussite pour me redonner confiance, mais j’ai, depuis début septembre, volontairement limité le volume d’entraînement en trail. Quasiment pas de sortie de plus de 3 heures, alternance régulière course/VTT pour les trajets quotidiens (finies les semaines à plus de 100km de piétaf)…et pas un dossard en course à pied depuis l’EB57.

Je me suis entre autres remis plus fort à la marche nordique, parfaite pour les articulations endommagées : l’enchaînement du Trail des 7 Hameaux 30km entièrement réalisé avec Bert en MN au milieu des coureurs, puis mon cher Puy-Firminy terminé de la même façon, le tout doit avoir suffi en principe à « maintenir la caisse », à défaut de travail spécifique. Le tout complété par plusieurs séances à ma Colline préférée que je vais bientôt avoir gravie 1000 fois.

Bref, j’aborde à la fois cette Origole comme un « gros test » pour voir si je suis mort pour l’ultra….et une sacré appréhension car je me sens peu entraîné. Comme par ailleurs nous avons mis en route notre projet de déménagement, la course arrive un peu comme un cheveu sur la soupe au milieu de soirées de cartons, d’aller-retours au nouvel appartement pour transporter et aménager.

Je ne cache donc pas à Elisabeth que c’est la totale inconnue pour moi, que je ne sais pas où je vais, mais que pour autant, y’a un gros challenge à ce que cela se passe bien. Et, bien qu’on est franchement la tête à autre chose, pendant 24 heures, elle va tout mettre de côté et être (une fois de plus) d’un soutien total en rangeant tous ses propres soucis et préoccupations. Et cela se sent. Et c’est  certainement ce qui me met le plus en confiance pour la course.

Normalement, une Origole, on prépare soigneusement son sac à l’avance. Ma « religion » est par exemple de prévoir de me changer totalement à chaque passage au gymnase, manière de « couper » la course et se remettre dans une configuration de départ. Donc de transformer cette difficulté du retour au douillet gymnase en atout pour aborder la suite des difficultés. Là, c’est quand même bien à l’arrache que je fais cela (pas de listes, par exemple), mais ça reste suffisamment méthodique.

ça se prépare méthodiquement

Notre Phi-Phi national est là, bien sûr...

Je veille surtout à bien prévoir de la protection pour la pluie, qui est annoncée en quasi continu : une veste par tour, les gants imperméables, etc. Par contre, peu de vêtements chauds, à part pour l’après-course. La température est annoncée très haute pour la saison (plus de 10°C), donc pour moi qui ai vite chaud, il est hors de question de trop me couvrir. Donc short et tee-shirt+manchettes, ce sera tout (avec au besoin la veste de pluie). On n’est jamais trop prévoyant et j’ai quand même une couche de plus dans le sac. Côté liquide, j’assume mon côté chameau : je partirai avec 1 litre, cela me semble suffisant pour les 29km de la plus longue section sans ravito liquide (la première moitié de première boucle).

Bob l'Eponge fait la tronche, pour une fois : il a perdu son papa dans la semaine...


Le parcours est, comme d’habitude, révélé le jour de la course. On en connaît cependant les grandes lignes :

  • une première boucle de 44km du côté des Vaux de Cernay, probablement l’aller-retour classique de chaque côté de la vallée, agrémenté en prime d’un tour du côté de Dampierre ;
  • une deuxième boucle de 32km dans le secteur Plainvaux/Mesnuls/Brûlins/Hollande, donc proche du parcours de la Petite Origole de l’an dernier.
Les guerriers du Mordor sont prêts
Alex aussi, est prêt, pour sa première grande course de nuit

Il en manque toujours un, dans cette équipe....

C’est évidemment là-dessus que je me précipite dès l’arrivée au gymnase : les cartes des 2 boucles. Et, globalement, j’ai « bon ». La boucle 1 part, via Auffargis, sur le coteau Nord des Vaux de Cernay, avec les habituels « spaghettis » de montée/descente en progressant vers l’Est puis, aux environs de la maison forestière, emprunte les allées assez plates qui nous amèneront à un premier passage au parking des Franchisés, lieu du ravito. Ensuite, direction Maincourt via la lisière de forêt, passage sur le coteau Nord de l’Yvette (où on rejoint le parcours de 2016), spaghettis sur ce coteau, y compris la fameuse « Butte Ronde » (et son coude cher à la Mordor Rire(s) Team), retour par le haut de Dampierre vers le parking des Franchisés où sera le ravito. Ensuite, des tas de zigouigouis dans le secteur des anciennes carrières, traversée de la vallée au mur de l’Abbaye et fin classique sur le coteau Sud et les Vindrins, Auffargis.

La B2, je regarde rapidement. C’est facile : c’est exactement la Petite Origole de l’an dernier.

La traditionnelle photo des kikoureurs avant la course

La préparation scientifique du Raya : un tube de Nok par pied

Tout cela bien en tête, l’avant-course se passe vite et nous sortons…..dans un beau géant bazar. C’est que près de 1000 coureurs sont prévus sur les 3 distances. Rien que le bouchon de sortie du gymnase laisse présager de beaux bouchons au début. Pour le moment, en fait, il laisse surtout présager….qu’il faut VITE remettre la veste ! Je croyais pouvoir partir en tee-shirt+manchettes, mais la combinaison d’une bruine tenace et d’un fort vent de Sud oblige à être prudent. J’enfile même les sur-gants imperméables, c’est dire.

Curieusement, le départ se fait assez rapidement malgré le monde. Nous aurons en principe quelques kilomètres pour étaler ce peloton, donc à part un début de single au bout de 2km, cela ne devrait pas trop bouchonner.

Où est Charlie ?


Sauf que….Caro m’indique qu’en fait, nous allons tourner à l’INVERSE de 2016. Et donc commencer assez vite par quelques singles et, surtout le passage assez tourmenté des rochers des Vindrins. Cela change tout. Cela ne m’empêchera pas de me repérer mais je ne trouve pas cela trop judicieux au vu du nombre de coureurs.


Si si, la veste Kalenji bleu, c'est moi. Il est content d'être là, le Monsieur, hein ?


La suite me donne vite raison. Un très gros bouchon se forme au bout de 2,5km sur un passage en single avec une côte assez glissante. Bon, cela, dans l’autre sens, on aurait eu aussi mais là, la suite sur un single boueux avant la descente sur Auffargis, est une succession d’arrêts/démarrages.

Dans ce genre de cas, il faut savoir prendre sur soi, ne pas s’exaspérer, ne pas voir les indélicats qui grugent sur les côtés en passant dans le sous-bois. Oublier le sur-gant que j’ai perdu au bout de 2km en enlevant ma veste (la pluie s’est ralentie, j’ai vite chaud). Entrer dans sa bulle, se dire qu’on en a pour 12 heures et que ce ne sont pas les 10-15 minutes « perdues » qui feront la différence.

Au contraire. Je m’applique même à redémarrer la course le plus tard possible quand la file indienne avance. Marcher à la vitesse des coureurs, je sais bien faire et tout ce qui est économisé maintenant sera récupéré plus tard.

J’ai perdu tous les amis kikous (Sab, Fa2, Raya, mon gendre Alex…) et je suis dans ma petite bulle. Un peu après Auffargis, je reviens sur…..mon ami défricheur de Colline, Steph le Givré, tout surpris de me voir ici. Nous allons rester proches quelque temps, dans ce secteur des rochers des Vindrins. En passant, je checke virtuellement la balise PP044 du Raid 28 2018. Je vais en fait m’amuser au cours de cette boucle à retrouver des emplacements de balises de Raid 28 précédents. On s’occupe comme on peut !

En attendant, eh bien ce sont les Vaux de Cernay, hein ! On monte, on descend, on monte, on descend. L’Origole (mais aussi le Trail d’Auffargis) a l’art de faire le plus de kilomètres dans le plus petit rayon possible, c’est impressionnant. Ce qui est amusant, c’est que, parfois, on distingue un peu le petit serpent des coureurs devant nous, qui fait ces zigzags.

Le rythme global est plutôt lent. C’est que le terrain commence à montrer ses « qualités ». En gros, c’est un bourbier innommable à peu près partout.  Je m’arme de patience pour résister aux dépassements bien tentants : pas très faciles en descente d’autant que les coureurs armés de bâtons sont nombreux (quel intérêt sur ce terrain, faudra m’expliquer : cela rend inutilement prudent en descente et, en montée, encore faudrait-il s’en servir correctement…..bref). Les dépassements seraient plus faciles en montée où le marcheur en moi se réveille vite, mais ils seraient coûteux en énergie. Donc, la patience reste de mise. Ne pas s’alarmer de se faire pas mal dépasser sur les petites liaisons plates. En profiter pour éviter les relances trop brusques en haut des côtes, qui épuisent à petit feu. Il sera bien temps d’envoyer plus lourd à partir de la mi-boucle.

Nous passons  au mur de l’abbaye, point de contrôle à 11km, en 1h43 (231ème). La barrière horaire était à 2h10 : malgré les inquiétudes que j’entendais autour de moi, il y a de la marge. MagLV devrait être là, mais je ne la vois pas dans le noir. Tant pis !

A défaut d'une photo du bubulle, vous aurez une photo de Caro !

Une fois de l’autre côté, le parcours devient plus cassant. Après une côte très raide et sévère (là je ne résiste pas à dépasser un peu, quand même), le traceur s’est échiné à nous faire visiter les anciennes carrières en tous sens. C’est donc une très longue succession de minuscules côtes et descentes, entièrement en singles très ludiques…..mais très cassants. La fatigue qui s’accumule sournoisement ici se paiera au retour, notamment sur les sections de liaison plutôt plates qu’il y aura. Donc, encore et toujours, se rappeler qu’on n’est pas à mi-boucle. Rester dans sa bulle. Avancer tranquillement. Marcher (vite) autant que possible. E-CO-NO-MIE.

Mais quand même arrêter de se faire dépasser…. :-)  Je maintiens les écarts, quoi . Nous sommes maintenant toujours un peu en file indienne, mais suffisamment espacés pour que ce ne soit pas saoûlant de suivre quelqu’un. Ce n’est pas plus mal car le terrain est particulièrement délicat. Certes, nous avons abandonné le parcours du 25km donc un peu moins de pieds ont remué la boue, mais c’est quand même un cloaque permanent. Du coup, dès que cela devient très «olé-olé », il est moins épuisant….de marcher. Et on va aussi vite, voire plus vite. D’autant que les Tor Speed se régalent là-dessus.

Le parking des Franchisés arrive presque sans prévenir. Je suis surpris qu’il y ait en fait déjà un ravito ouvert. Du coup, pour ne pas gâcher, je me fais remplir un gobelet d’eau gazeuse que je bois tranquillement en repartant.


Un peu plus loin, nous pointons virtuellement la PP082 du Raid 28 2016 me dis-je dans ma tête (je vous rassure, je ne me rappelle pas du numéro, mais juste du carrefour).

Tout se déroule bien, le rythme général est maintenant régulier, on zigue, on zague, on…….PATATRAS. Un type se vautre lourdement 20 mètres devant moi sur une racine sournoise.

Le coureur devant et moi-même venons vers lui pour l’aider, il a l’air de s’être pris un sacré gnon sur le côté quand……c’est Raya que je découvre ! C’est mon pauvre Raya qui s’est pris cette énorme gamelle.

Il prend le temps de reprendre son souffle, j’indique à l’autre coureur qu’on va repartir tranquillement ensemble quand……voilà Kephset qui débouche……et maintenant Alex ! Nous voilà donc 3 kikoureurs à prendre des nouvelles de Raya qui semble quand même bien touché aux côtes…mais repart petit à petit, avant de s’arrêter à nouveau pour changer les piles de sa frontale avec notre aide.

Finalement, la petite troupe repart après quelques minutes. Je décide de prendre la tête, j’entends Alex qui m’emboîte le pas : je me dis qu’on va  repartir progressivement afin que Raya récupère du choc et que, si ça se trouve, on va faire un bon bout de chemin ensemble.

Je repars donc en privilégiant la marche rapide, j’entends Alex derrière, tout le monde a l’air d’aller.

Sauf que….bin en fait j’ai du repartir carrément trop vite : il n’y a que Alex qui me suit, je vais m’en rendre compte au bout de 1 ou 2 kilomètres. Le quatuor n’a pas duré longtemps…..désolé, Raya !

Je déroule toujours mentalement les sections à venir. Sans les connaître totalement par coeur, le fait d’avoir la carte dans la tête permet de se situer, et anticiper les difficultés à venir. Je les annonce de temps en temps à Alex, en essayant d’éviter de trop le saoûler aussi. Bref, nous pointons virtuellement la PP083 du Raid 28 2016, passons en balcon en face du château de Dampierre, puis traversons les hauts de Dampierre (près de la fameuse « Maison de Fer ») et on traverse enfin la vallée de l’Yvette, pour aborder « les zigouigouis de Maincourt ».

Il y a deux ans, cette section, dans l’autre sens, avait été un horrible casse-pattes. Cette fois-ci nous ne faisons qu’une partie de cet enchaînements de montées/descentes. Et très particulièrement la fameuse « Butte Ronde » (PP084 du Raid 28 2016) et, juste avant, le non moins fameux « faux coude », célèbre désormais depuis que certains coéquipiers du Raid 28, pris d’hallucinations, ont cru voir un « coude de chemin » là où n’existe qu’un vague virage (et 3 plots pour s’asseoir).

Dommage de ne plus avoir Raya avec moi, je lui aurais démontré la non-couditude de la chose. En attendant, avec Alex, nous commençons à picorer allègrement du coureur dans les côtes. Je marche désormais à bonne allure : on est en train de passer la moitié de boucle, cela va devenir positif de remonter peu à peu le peloton. Alex suit super bien, il s’est calé à mon rythme, comme à l’Ecotrail et, partis comme ça, je nous vois aller au bout ensemble sans problèmes.

Ponctuellement, je m’agace un peu malgré tout : il est fréquent que des coureurs qui gèrent un peu moins nous repassent sur les plats, en trottinant pour…..repasser à la marche juste devant nous. Et, comme il se doit, en trois pas, je retombe dessus et dois repasser. Ce qui n’est pas toujours évident avec la floraison de bâtons. Avantage : ça a tendance à suffisamment m’agacer pour que j’avance assez violemment en côte…

Les spaghettis sont avalés sans trop de soucis, une longue et régulière côte suit Maincourt avec….un débouché sur la plaine en lisière de forêt qui va être assez vivifiant : vein de Sud pleine face, petite brume, rien pour nous protéger, on prend assez cher, mais la veste (que j’ai du enlever/remettre 6 ou 7 fois) travaille bien. J’ai juste un peu froid à la main qui n’a plus de gant imperméable.

J’incite Alex à continuer à marcher sur le long plat qui suit. Tant pis, on va voir à nouveau redéfiler du monde, mais cette section pour revenir aux Vaux de Cernay est très peu accidentée, avec parfois de longues lignes droites : il faut continuer à s’économiser car, le retour sur Auffargis va être à nouveau « piquant ».

Le tout nous ramène assez vite aux Parking des Franchisés pour le « vrai » ravito. Ravito où…il n’y a plus d’eau ! Seul du Coca nous est proposé, évidemment sans remplir les flasques. Il me reste 0,5l, ça risque d’être juste, donc je m’oblige à engloutir deux gobelets de coca et on se met vite en route pour ne pas refroidir. Le tout, juste après Fa2 que nous avons rattrapé à ce point et qui va plutôt bien (il fait le 44) mais nous dit qu’il est un peu inquiet pour Sab qui ne se sentait pas très motivée ni en jambes.

Toujours pas moi, c'est Pat qui me remplace sur la photo, avec MagLV

Nous passons en 4h32, en 204ème position (les positions sont celles des futurs finishers, donc les 27 places « gagnées » ne sont pas dûes aux abandons).

Le retour sur les Vaux de Cernay se fait bien. Désormais, nous ne sommes quasiment plus rattrapés, même par les coureurs du 44km. J’indique à Alex ma vision des choses : continuer à jouer l’économie au maximum, monter à environ 80% de nos possibilités, descendre prudemment et alterner marche/course sur les plats de liaison. Il va y en avoir beaucoup de ces sections de liaisons, sur ce retour, un coup en bas du coteau, sur le GR, un coup en haut, sur des singles en dévers. Nous retrouvons le parcours du 25km et, comme toute la course est passée là, un joyeux cloaque de boue bien grasse.

Par contre, pendant tout ce retour, la pluie a cessé, éventuellement à peine quelques gouttes. Du coup, je me retrouve en tee-shirt, bien sûr…..et en nage. Le buff a dégagé depuis bien longtemps. Il est rare que je le supporte plus de quelques heures. Je compense le manque d’hydratation par mes habituelles compotes : je serai très disciplincé et vais en descendre 4 sur cette boucle.

Alex, lui, me suit comme mon ombre. Je pense qu’il pourrait aller plus vite sur les plats, voire les descentes, mais il respecte la Grande Sagesse de son beau-papa…  En passant, nous sommes décidément abonnés aux courses bien grasses tous les deux, puisque nous avions fait quasiment tout l’Ecotrail ensemble.

On arrive finalement assez vite au Pont de Grandval, qui marque le milieu de ce retour. Il reste, selon mon estimation, un peu plus de 10 kilomètres (en fait 11) et « trois ou quatre côtes », que j’indique à Alex. C’est vrai que cette succession finit par devenir lassante, même si personnellement je préfère cela à l’interminable GR du bas de la vallée.

J’annonce Auffargis un peu tôt à Alex (j’avais oublié un « spaghetti ») mais nous y voilà finalement à nouveau avec, même, un petit ravito improvisé (suite à la panne d’eau au ravito précédent). Nous ne nous arrêtons pas. J’annonce « environ 4km » et on y va pour la longue remontée.

J’ai annoncé la tactique à Alex : tant pis si on se fait dépasser de partout, mais une fois en haut de la dernière côte après Auffargis, on MARCHE et, surtout, on se retient de relancer en trottinant. Le but est de ne pas arriver au gymnase épuisés, mais suffisamment frais pour avoir une seule envie : manger, se changer et repartir !

Alors, tant pis, on voit défiler lentement une petite dizaine de coureurs (probablement tous plutôt sur le 44…il peuvent se permettre de se mettre minables !) et on reste avec nos 6km/h de marche, ça ira très bien. Et, Alex est prévenu : en ressortant du gymnase, pour les 4,5km de plat qui suivent, il faudra faire pareil !

Finalement, c’est seulement sur la dernière ligne droite qu’on finit par relancer….pile au moment où une grosse bruine avec vent de face nous tombe dessus. En quelques minutes, nous voilà à nouveau détrempés et on entre totalement dégoulinants dans le gymnase pour…

…voir Tonton (qui a finit son 44) et…. Sab, toute changée, qui attendent les coureurs. En fait, Fa2 est arrivé 10 minutes avant et Sab a arrêté entre les deux ravitos : plus de jambes, plus d’envie. Je suis très déçu pour elle : décidément, deux Origoles de suite, cette course ne veut plus lui sourire.

Retrouvailles !

Nous sommes par contre aux taquets, avec Alex. Il y a zéro hésitation sur le fait de repartir (c’est aussi pas mal de savoir qu’on repart pour moins long que ce qu’on a déjà fait) et il est clair pour moi que je veux lui faire sa fête, à cette Origole….et aussi à cette année 2018 pas toute rose, sur le plan de la course à pied.

Ce n’est pas « ça va chier », mais tout simplement une énorme envie d’aller au bout, d’y aller à nouveau avec Alex et que chacun de nous retrouve sa chacune à l’arrivée. Donc, mission « pas trop traîner, se changer, se nutrer et repartir ».

Jean-Luc « Tonton Soupe » nous ravitaille, Sab nous tient compagnie et nous sommes rapidement rejoints par….Raya et Kephset qui nous indiquent avoir fait un pacman de fou sur la fin de boucle. Il n’en reste pas moins que Raya est bien décidé à arrêter : ses cotes lui font un mal de chien et il ne prend pas grand plaisir. Je sais qu’il sera difficile de l’en dissuader : je me retrouve un peu il y a deux ans, là aussi suite à une gamelle.

Une fois partiellement changés (pas de strip-tease intégral, juste le tee-shirt, la veste et les chaussettes…et je garde mes super Tor Speed tueuses de boue), un dernier passage au chaud du ravito (passage qui m’avait achevé il y a 2 ans) et nous voilà repartis au bout de 23 minutes…..122ème temps d’arrêt (amusant : le résultat officiel classe à ce moment là les coureurs par la durée de leur arrêt).

Arrivés en 6h42 et en 191ème position (+13 depuis les Franchisés), nous repartons en 7h05, en 189ème position (on a même doublé dans le gymnase car ceux qui arrêtent là ne sont pas décomptés dans ce classement).

Discipline, discipline. Nous ressortons à froid du gymnase, commençons par repartir quelques centaines de mètres en marchant, le temps de se « remettre dans l’ambiance ». Il y a devant nous 4,5km de plat avant de retrouver du terrain accidenté dans les Plainvaux. Soyons, encore, patients.

Je ne relance que dans la mini-descente du pont de la RN10, avant de rentrer dans la forêt. Et nous entamons alors un joli Cyrano environ ½ course, ½ marche : je me repère aux rubalises dans mon classique « je cours jusqu’à la 3ème balise, puis je marche pendant 2 balises, puis je recours ». Nous nous faisons un peu dépasser jusqu’à l’entrée dans la forêt des Plainvaux, mais pas tant que cela car les autres coureurs repassent aussi ponctuellement à la marche et là, désolé les gars, mais il n’y a plus photo….  Alex est extra car il suit ce petit « train d’enfer » que je mène à la marche, lui qui est bien moins entraîné à cet exercice.

Les Plainvaux arrivent au bout d’une petite 1/2h, avec cette descente dans les fougères et la brutale mais courte côte qui mène au carrefour du même nom. Et nous revoilà à rattraper à nouveau des coureurs. Et surtout repartis pour une séquence de montées/descentes.

Dans la deuxième, par contre, je sens Alex qui fait un peu l’élastique derrière. Arrivés au sommet, il est une dizaine de mètres derrière. Dans la suivante,  c’est plus flagrant. Je l’attends un peu au bas de la descente qui suit : il me dit que ça devient un peu plus dur. Bon, on va peut-être y aller plus mollo.

Je ralentis le rythme….du moins à ce que je crois. Nous dépassons quand même un ou deux coureurs (on sent que ça commence à tirer fort chez tout le monde), mais dans les 2-3 montées/descentes qui suivent, j’entends le pas d’Alex qui me suit : bien, il a repris le rythme.

La descente acrobatique de la conduite de gaz est moins glissante que je ne craignais : ce n’est pas plus mal. Elle marque la fin de ce plat de spaghettis avant un assez long plat plutôt roulant, d’abord en single dans les bois puis sur 500m d’une petite route.

Sur la route, justement, je me retourne pour demander à Alex comment ça va……et ce n’est pas lui qui me suit ! Depuis 2 ou 3 kilomètres, le gars qui me suit….eh bien, c’est quelqu’un d’autre ! Je réalise que, alors que je pensais avoir trouvé le rythme qui convenait à Alex, le fait de sentir « que ça suivait » m’a fait reprendre la vitesse qu’il ne pouvait plus suivre.

Il faut être philosophe, ce sont les aléas de la course : parfois on arrive à créer un duo, parfois ça ne veut pas le faire. J’hésite à attendre son retour mais je l’imagine un peu loin et, surtout….la pluie redouble pile à ce moment. Et pas qu’un peu.

Dans la montée vers le haut des Mesnuls, c’est progressivement un vrai déluge qui s’abat sur nous. Là, il n’est plus question d’autre chose que d’avancer, et le plus vite possible pour ne pas se refroidir. J’ai d’ailleurs assez vite largué le gars que je croyais être Alex et qui a fait les frais de ma colère contre moi-même de n’avoir pas vu que je perdais mon gendre.

La descente vers le château est juste une horreur. On n’y voit absolument rien dans le rideau de pluie qui s’abat sur nous.

A ce moment là, il ne pleuvait pas encore !

Et sur les bénévoles qui font le pointage, stoïques, ou presque, devant leur mini-tente. Je passe en un peu plus de 9 heures, 174ème. Je ne me rappelais pas avoiro dépassé autant de coureurs (15 apparemment).

La Bonatti a déclaré forfait et me colle à la peau. J’ai le short qui goutte entre les guibolles, lesquelles guibolles sont maculées de boue jusqu’aux cuisses. Les pieds sont aussi totalement détrempés : les Tor Speed ont aussi déclaré forfait devant le déluge.

Il n’y a que le bonhomme qui ne déclare pas forfait. La motivation reste intacte. Il reste un peu plus de 20km. Je suis de loin un autre coureur qui trottine alors que je marche. Le but est d’avancer suffisamment vite pour ne pas me refroidir mais de garder un peu de réserves pour la fin qui, je le sais, va être très longue, notamment les 8km de plat absolu qui concluront la course.

Admiration en passant pour les quelques bénévoles signaleurs qui sont stoïques dans les rues désertes de ces hameaux avant que nous ne nous enfoncions à nouveau dans la forêt.

Les quelques passages dans le Bois des Brûlins sont une belle horreur juste au moment de cette grosse averse. La visibilité est réduite, les paquets de boue énormes, la première boucle est un peu longue ! Heureusement, la grosse pluie cesse progressivement, il ne reste plus….que les tonnes d’eau que j’ai sur moi….et les hectolitres répandus à terre.

Coup de chance, quand même, je suis dans un secteur du peloton où il y a quelques coureurs et, donc, ce n’est pas la solitude absolue que je redoutais. J’en rattrape juste 3 avant de partir dans la grande boucle de quelques kilomètres vers l’Etang de la Porte Baudet…boucle qui va nous ramener quasiment à notre point de départ. J’ai donc un objectif : surtout pas me faire rattraper par mes 3 coureurs…..ce qui se passe sans problèmes. Tout le monde marche désormais : seules les sections plates sont parfois un peu courues.

Le « mur » de la Route des Mares Moussues passe sans problème. Nous avons de la chance car ceux qui sont passés pendant le déluge ont dut avoir une belle cascade à cet endroit ! Mes suiveurs ont disparu : plus ça va, plus j’accélère le rythme à la marche, qui se retransforme ponctuellement en course : j’ai maintenant envie de finir et cette boucle est looongue. Cela dit, sur le retour de l’étang, c’est quand même bon pour le moral de voir à travers les branches les frontales de ceux qui démarrent la boucle de 3 kilomètres.

A la fin de la boucle, je commence le compte à rebours : il « reste » deux côtes, une descente…..et 8 kilomètres de plat ! Plus grand monde pour me motiver, devant…ni derrière. La solitude tant attendue est là : il est environ 6h du matin, je patauge dans une boue épaisse, tout seul au milieu de cette forêt de Rambouillet : on est un peu timbrés, non ?

Je vais retrouver un coureur à la toute dernière côte : il est revenu sur moi sur le plat qui la précède car je n’ai plus trop la motivation pour trottiner, sachant ce qu’il restera pour terminer. Je ne veux quand même pas me laisser faire, je retrouve dans ce coureur solitaire une dernière motivation….et progressivement, très lentement, je reviens dessus dans la côte.

Arrivé en haut, on démarre les 8 derniers kilomètres de la mort, ceux où il faut débrancher et avancer, avancer, avancer. C’est tout plat, beaucoup d’allées assez droites, assez grasses. J’attaque cela à la marche en me disant que je vais quand même avoir du mal à relancer. Je me dis que l’autre coureur va bien revenir mais cela me pousse tellement que je me mets à marcher de plus en plus vite ! La montre va m’indiquer des pointes à près de 9km/h dans une espèce de pseudo marche athlétique peu conventionnelle mais bien efficace.

Et, alors que je désespère de voir enfin quelqu’un, j’aperçois enfin une loupiotte rouge au loin qui clignote. Du coup, la marche se mue progressivement en trottinement, puis en course régulière. J’ai découpé la fin en étapes : la route Goron, la traversée de la route des Cuisines de Monseigneur, la très boueuse allée du Chêne Montavale qui amène près des étangs, l’interminable ligne droite le long de la rigole des Yvelines jusqu’à la D60, la traversée des étangs, la Croix Vaudin, le Bois de Pourras, la zone industrielle.

Y’a plus qu’à dérouler. Je ne vais PLUS me remettre à la marche. Je vois que le jour ne pointe toujours pas et je commence à me dire qu’arriver avant 8h, donc en moins de 12 heures, est peut-être possible. C’était l’objectif secret ! Alors, sans regarder la montre, je ne cesse de courir…..et de dépasser.

Sur ces 8 derniers kilomètres, je vais passer une quinzaine de coureurs. Plus on avance et plus le fait de pouvoir courir me booste. Je me rappelle entre autres du dépassement d’une fille qui en a visiblement bien marre et m’a demandé la distance restante (ça doit être écrit sur ma tête « ce gars là a une carte IGN dans la tête ») : la pauvre a du me maudire ensuite car les 4 kilomètres que je lui ai annoncés en faisaient facilement 5. J’irai m’excuser après la course, quand même !

Autre surprise : une jupe violette avec des chaussettes roses ! Mais oui, c’est Caro que je retrouve. Une Caro qui en a bien marre aussi mais qui va faire elle aussi une belle fin de course. Moi encore plus car, honnêtement, le fait de me dire que je vais finir devant la Grande Caro sur l’Origole, çe me donne une pêche d’enfer !

Il faut ça, d’ailleurs, pour avaler ces chemins interminables de la fin, notamment  le chemin agricole sans fin en lisière de forêt. Après la Croix Vaudin, j’y guette un peu le retour dans le bois, mais finalement, le traceur a préféré éviter de nous faire revenir par le Bois de Pourras : au vu des horaires, quand les premiers terminaient leur 2ème boucle, les derniers devaient entamer la leur…et le risque d’une confusion de balisage aurait été trop fort, certainement. C’est là qu’on voit que l’organisation de cette course est vraiment rôdée.

Le jour ne pointe toujours pas, j’en suis épaté : je ne m’imaginais absolument pas terminer de nuit, mais plutôt au mieux au tout petit jour. Là, il fait encore bien noir quand j’entre enfin dans cette zone industrielle. Plus personne loin devant à « aller chercher », plus personne derrière….il n’y a plus qu’à dérouler.

Coup au cœur : je vois notre voiture garée juste devant le gymnase : Elisabeth (et probablement Sophie qui vient chercher Alex) est là ! Je vais la voir à l’arrivée !

Le seul truc que je ne capte pas c’est que je suis tellement en avance qu’elles ne s’attendent ni l’une ni l’autre à me voir débarquer. Et c’est donc le speaker qui, en annonçant le 153ème arrivant leur fait remarquer que je suis là…

Yeaaaaaaah

153ème, 11h47, je n‘en reviens pas. J’ai bouclé les 32km de la deuxième boucle en 4h42 là où j’imaginais mettre 5h30. Et surtout j’arrive bien sûr très fatigué mais pas au bout de moi-même. On a même le temps de parler longuement du tracé avec le responsable du parcours, qui m’a reconnu (le gars qui l’an dernier « reconnaissait » la Petite Origole en vélo…. ça ne s’oublie pas). Ce qui me permet de louer la qualité de ce tracé et du balisage (juste un petit défaut, je pense, en haut des Mesnuls où quelques coureurs moins attentifs ou qui connaissaient moins le parcours se sont trompés) .

Enfin, je peux rejoindre Elisabeth et Sophie avec un grand sourire, m’apprêtant à leur annoncer l’arrivée d’Alex dans…….rien du tout car il est en fait là, assis sur un banc…

Malheureusement, son coup de mou a été bien plus dur que je n’imaginais (et j’ai bien peur que me voir m’éloigner n’a pas du arranger le moral, j’en suis vraiment très désolé….quelle buse, quand même). Et, arrivé aux Mesnuls il a tergiversé un moment pour arrêter, a finalement été convaincu par les bénévoles de continuer mais…..totalement trempé, il s’était refroidi et ne pouvait plus se réchauffer. D’où arrêt au 56ème kilomètre, et retour au gymnase. Les filles savaient donc que j’allais arriver tout seul….mais pas si tôt… :-)

Je savoure très particulièrement ces moments d’après-course. Moi qui doutais beaucoup, ne savais plus guère où j’en étais, à la fois du fait d’un volume d’entraînement bien différent de précédemment et de ce satané genou qui a à moitié gâché l’année…..eh bien je revis complètement. Le genou s’est totalement fait oublier et la résistance accumulée sur ces années a largement absorbé cette course difficile dans des conditions assez dures. Mais finalement, la boue et le « plat », cette année, me réussissent bien, presque mieux que les courses de montagne.

Et cette Origole, eh bien c’est simple, je pense que cela a été ma meilleure course de l’année. Ce qui est quand même plutôt pas mal pour la conclure, l’année….. et retrouver des projets solides pour l’an prochaine (y compris en montagne, bin oui, on ne se refait pas).

Et la revanche est donc bien prise sur le raté de 2016, ça aussi je savoure !

Rendez-vous (forcément) en 2020, n’est-ce pas ? Ce sera ma première Origole de V3…..il faudrait juste que je me débrouille pour que l’inamovible Phi-Phi (qui termine en 9 heures…..en gros, il me « colle » 20 bornes dans la vue sur 76) ait d’autres projets si je veux jouer ma chance au podium V3.

Il reste 2 ans pour préparer cela !

10 commentaires

Commentaire de Tonton Traileur posté le 18-12-2018 à 08:45:07

Elle était bonne "la soupe à Tonton", hein Christian, et visiblement elle a fait son petit effet...
Congrats

Commentaire de JiBête posté le 18-12-2018 à 10:02:54

Bravo ! Très belle gestion de course et super CR. Je t'ai croisé dans le gymnase au km44, tu avais l'air sur motivé. (Perso je ressemblais à un zombi). A bientôt !

Commentaire de PhilippeG-641 posté le 18-12-2018 à 11:21:05

Super ! Félicitations à toi Christian d'avoir su très bien gérer cette épreuve, ça me fait plaisir de voir que tu as pu prendre ta revanche :-)
Patience, j'espère que les mésaventures de ton genou sont derrière toi et qu'ainsi tu pourras reprendre le chemin des trails plus accidentés.
Très bien les photos pour illustrer ton récit !
Bonne récup et préparation pour le futur raid 28 ?
@+
Philippe

Commentaire de LaBalle Rine posté le 18-12-2018 à 11:29:28

CR toujours au top, genou rétabli et chrono sous l'objectif : Tous les voyants sont aux vert !!
bravo pour la perf et merci pour le partage :-)

Commentaire de Cheville de Miel posté le 18-12-2018 à 11:36:53

Te revoilà avec un moral tout neuf! Les genoux une fois évacuer de la cervelle font vachement moins mal!

Commentaire de gbirot posté le 18-12-2018 à 16:35:06

Un grand bravo pour ta course Bubulle ! Je suis admiratif de ta gestion.
Super de terminer sur une bonne note et basculer sur 2019 plein de motivation.

Commentaire de L'Dingo posté le 19-12-2018 à 20:20:48

Même en connaissant le terrain sur le bout des doigts (..de pied), la quantité de détails que tu relates est impressionnante. wow !!

Bubulle, soit tu es un hypermnésique qui s'ignore,..soit tu cours avec un dictaphone :-)))

Commentaire de Arclusaz posté le 20-12-2018 à 11:37:30

il est vraiment bien ton gendre ! Il reste avec toi une bonne partie de la course car il sait que tu as tendance à te perdre vu que tu ne mémorises rien ; il te laisse partir devant par respect et pour que tu ai l'impression que tu peux encore taper les jeunes. Non, vraiment, faut le garder (bon c'est pas que toi qui décide !).
Félicitations quand même pour ta course.

Commentaire de Stéph le givré posté le 21-12-2018 à 20:15:47

Super récit précis comme d'habitude. Doublement content d'avoir couru un petit moment avec toi et surtout très heureux de voir que tu as fais une super deuxième boucle,le genou à tenu,tu l'a bien préparé. Quel bonheur de te voir finisher après cet arrêt prématuré à St Nicolas, et nos discussions à la colline sur la suite de bubulle en ultra. Je te souhaite une belle année 2019 avec un MIUT qui te tent les bras. BRAVO Christian.

Commentaire de patfinisher posté le 26-12-2018 à 14:34:30

un genoux presque neuf, un mental pacman défiant toute concurrence, on attend le programme 2019 ! ;-)

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