L'auteur : barney
La course : Trail de la Vallée des Lacs - 56 km
Date : 16/6/2018
Lieu : Gerardmer (Vosges)
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Distance : 58km
Objectif : Terminer
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Retour sur un trail prévu au dernier moment et raconté 6 mois après.
J’ai passé du temps à récupérer des mes anciennes courses, ce qu’il m’a permis de grimper au taquet dans les falaises environnantes et dans la salle d’escalade près de chez moi. Ce temps passé depuis le trail des Tranchées fut l’occasion aussi de retrouver le plaisir de courir avec mon club de trail, c’est-à-dire sans pression ni enjeux.
Le club décide de partir sur l’une des plus belles courses de la région : La vallée des Lacs. Suite logique à ma participation l’année dernière aux 30 bornes, je décide de m’inscrire sur le 56 (plutôt 58) avec ces 3000m de D+ (on va arrondir à 3300, ah ces vosgiens !). Je n’avais pas calé d’autres objectifs avant l’Infernal 68k, alors pourquoi pas, on met 50 brousoufs dans la machine à émotions et nous voilà un samedi matin à la fraiche avec un collègue du club sur les routes, direction Gérardmer.
Que d’émotions de revenir sur cette course, c’est surement là que je me suis rendu compte de la difficulté de cette pratique mais aussi de sa magie, gambader sur des tracés naturels exceptionnels et se retrouver face à soi dans une empathie à autrui assez unique.
Bref, dossard récupéré, salutations à la quasi dizaine de coureurs du club et le coup de feu est donné. Petit bémol quant à l’ambiance du départ, c’est mort !!! on sait bien que nous sommes dans une zone pavillonnaire mais une musique d’ambiance ne ferait pas de mal.
Ça commence par un passage dans la ville sur le 1er kilomètre et nous attaquons une montée pour aller se placer devant la véritable première difficulté. Et pas des moindres, vu qu’il s’agit de suivre le télésiège de la montée du Tétras, soit 1.2 km pour 330m de d+. Pas mal pour se mettre en jambe et justement je dois avouer que mes jambes répondent présent, la montagne ça vous gagne. La descente qui suit se passe bien, voire trop bien. Donc je déroule en descente avec un groupe de gars, on taille le bout de gras jusqu’à je me rende compte qu’on tape du 13km/h. On calme les ardeurs pour arriver au 1er ravito, l’arrêt sera fugace, je remplis mes gourdes et avale quelques bouts de banane, allez on y va. Voilà qu’une difficulté de taille m’attend, la montée du Rainkopf ! Rien à dire, elle sera à la hauteur de mes attentes (j’avais rien demandé), un single d’environ 600 m de d+ technique à souhait. Et ça continue avec les magnifiques crêtes vosgiennes qui nous accompagnent jusqu’au sommet du Honneck, je ne bouderai pas mon plaisir de faire une petite blague aux gens confortablement assis à la brasserie et je ne bouderai pas cette gorgée salvatrice offert par un quidam. Quel bonheur, un peu plus et je resterai là à siroter une bière avec lui ! Non hâte toi car le refuge du Sotré t’attend, j’adore cet endroit posé à flanc de colline, je me restaure comme il faut car oui je commence à sentir les 30 bornes qui viennent de passer !
Je segmente mon trail, je ne cours pas 56 bornes mais plusieurs trails courts entre chaque ravitos. On continue sur une partie inconnue pour moi du sentier des Roches sur un plat impossible à courir à moins de se faire une cheville. Ces Vosges sont tout de même incroyables tant par ses paysages que par ses reliefs, c’est un vrai terrain d’aventure que ce soit pour les baskets, le trek ou la grimpe… J’adore. Pas mal de coureurs me signalent que les courses de la Vallée des Lacs ne sont pas données, qu’il ne faut surtout pas les prendre à la légère. Certains diront même qu’ils trouvent ce trail long plus dur que l’OCC.
Nous retrouvons les coureurs du 90 après ce 2 ème ravito et nous sentons bien qu’ils n’ont pas le même kilométrage dans les pattes, bon après je mentirai en disant que je ne suis pas fait doublé par certains, mais comment font-ils ? Arrivé au marathon et pour l’ultime ravito du trail, je décide bien me restaurer et de prendre mon gel caféine. Va savoir pourquoi, je suis quasi contre ces viscosités chimiques mais je peux plus concevoir de m’engager sur une longue distance sans ce shot de café. On a tous besoin de gri-gri !
Nous sommes à Longemer et un mur nous attend, je m’arme de patience et grimpe tranquillement, oui parfois ça fait du bien d’utiliser ces bâtons, au final leur utilité se précise sur la fin des courses et dans les gros coups de cul. Ce dernier tiers est bien plus forestier, l’envie d’arriver se fait sentir !!! Le trail c’est aussi pas mal de rencontres, donc comme à chaque fois on croise un compagnon de galère qui relance ou qu’on relance, l’occasion aussi de dire des conneries et de partager des expériences de course.
Ah enfin on sort de la forêt de Gérardmer pour arriver sur le bitume et ça je m’en souviens ça veut dire que tu vas te cramer un dernier kilomètre sur l’asphalte brulante mais surtout que la bière va couler et que la cryothérapie du lac va te libérer. On range les bâtons dans le sac, on se libère et on descend le cœur léger. Quel bonheur de croiser sa famille qui t’attend au bord de la route et d’entendre ton gamin te dire que t’as l’air plus frais que l’an dernier au même endroit sur une course moitié moins longue. Je passe la ligne, main dans la main avec le kid et finit cette course en 10h13 !
Mais ce week-end n’avait pas dit son dernier mot, après une soirée arrosé avec les copains du trail dans un chalet, mon fiston s’aligne sur le trailounet le lendemain. Et v’là ti pa qu’il arrive deuxième au scratch et qu’on se retrouve à l’applaudir sur le podium de la Vallée des Lacs.
J’ai un attachement à ce trail, c’est affectif, j’aurai bien fait le 90 l’an prochain mais une semaine avant j’aurai couru mon premier ultra, ça me paraît compliqué !
Bravo à la Vallée des Lacs pour l’exigence des parcours, la gentillesse des bénévoles, le petit cadeau et les kinés (qui m’ont réparés mes ischios explosés).
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