L'auteur : Khioube
La course : Sur les Traces des Ducs de Savoie
Date : 29/8/2018
Lieu : Courmayeur (Italie)
Affichage : 1234 vues
Distance : 119km
Matos : Des trucs de trail
Objectif : Terminer
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4,72€, c'est le prix que m'aura coûté chacun des kilomètres de la TDS, ramené au prix du dossard. C'est dire si cette première tentative au-delà de 85km aura été un échec cuisant pour ma part ; et, alors que cela fait bientôt une semaine que le départ de la course a été donné, je ressens une amertume certaine à écrire ces quelques lignes.
Il pourrait sembler vain de faire le récit d'un effort aussi court, mais je suis convaincu que j'ai des leçons importantes à en tirer pour ma vie de coureur, et il n'est pas impossible que ce compte-rendu soit utile à quelqu'un, un jour, quelque part.
Comme je l'avais anticipé, je suis arrivé à Chamonix avec assez peu de kilomètres dans les jambes, mais j'ai quand-même fait de jolies sorties en montagne, du côté de la Pointe de la Sambuy. Je ne suis donc pas particulièrement inquiet quant à mes capacités physiques, j'étais moins bien préparé pour l'UTHG à Samoens (85km et 6400+) et je n'avais rencontré aucun souci sur le plan strictement musculaire. Je me rends à Chamonix avec mon copain Tom, qui devait courir à mes côtés mais a renoncé à son dossard pour cause d'heureux événement relativement imminent (y a-t-il une meilleure raison pour ne pas participer à une course ?). Il est évidemment frustré de ne pas être de la fête, d'autant plus que nous sommes en tout cinq amis inscrits à la TDS, mais il se réjouit tout de même de faire mon assistance ainsi que celle de Clément (la machine ardéchoise).
La récupération du dossard est la première difficulté sérieuse, parce que je suis un peu à l'arrache. Je n'ai pas de piles de rechange pour ma frontale de secours, et j'ai laissé mes compotes au gîte. Manque de pot, l'ordinateur décide que je dois les présenter aux bénévoles pour pouvoir récupérer mon dossard. Heureusement, nous avons croisé les copains de la Team Performance quelques instants plus tôt et je peux emprunter trois piles et deux pâtes de fruits à Ludo. Avertissement sans frais.
Cela faisait quatre ans que je n'avais pas mis les pieds à Chamonix et je suis très heureux de retrouver la Mecque du trail, de croiser quelques vedettes, d'avoir une vue imprenable sur le glacier des Bossons et l'aiguille du Midi... L'ambiance n'est pas si différente que celle que j'avais découverte lors du marathon du Mont-Blanc ; en revanche, qu'est-ce qu'il peut y avoir d'étrangers ! Le linguiste en moi frétille.
La nuit tombe sur Chamonix tandis que nous regagnons rapidement notre camp de base, le gîte de la Tapia. Il est l'heure de préparer le sac, ce qui est loin d'être une partie de plaisir compte tenu de tout le matériel obligatoire que l'organisation nous demande de transporter. Et encore, les kits canicule et grand froid n'ont pas été activés, cela aurait pu être pire ! J'essaie de rouler les vêtements et de les faire tenir dans une espèce de sac poubelle, je remplis les flasques, et je mets la nourriture dans ma ceinture Sammie pour mieux répartir le poids. Tout tient, mais cela m'agace d'avance d'avoir à courir aussi chargé. Première contrariété.
Après un bon dîner préparé par Tom et Juliette, les deux assistants de choc, nous allons au lit autour de 22h. Le départ de la course a été repoussé à 8h, nous aurons donc le luxe de dormir jusque 4h30 environ. La nuit a été plutôt bonne, les voyants sont au vert mais je me sens vraiment comme une veille d'examen : tout ce qui me vient à l'esprit, c'est « je veux pas y aller ! ». Disons-le clairement, j'ai la trouille. Nous arrivons à Courmayeur bien à l'avance, nous nous mettons au chaud dans un petit café où les coureurs s'entassent au fil des minutes. La météo est clémente, l'ambiance est joyeuse, tout est réuni pour que la fête soit belle. A 7h30, Clément et moi gagnons le sas de départ. Je suis heureux de tomber sur mes camarades d'entraînement, Francine, Ludo et Jérome. Nous faisons une photo pour immortaliser le départ. Tout le monde est souriant sauf moi, qui décide de faire une tête d'enterrement. C'est pour rire, bien sûr, mais a posteriori cela en dit assez long. Francine me fera d'ailleurs remarquer, au lendemain de la course, que je n'avais pas l'air très heureux d'être là. Il est vrai que je suis tendu, trop tendu pour apprécier pleinement l'ambiance merveilleuse qui règne dans les rues de Courmayeur au moment du départ. Je suis trop concentré sur la performance pour être dans l'instant. Erreur fatale.
Trouvez l'intrus...
Il y a peu de choses à dire sur le début de la course, car il s'agit essentiellement d'une mise en jambes dans les rues de Courmayeur. Au bout d'un kilomètre nous commençons à monter, je passe la première bosse en trottinant avant de sortir les bâtons pour monter vers le Col Chercrouit. J'avance tranquillement en essayant de bien utiliser mes bras. Devant moi, il y a un type avec une double queue de rat et un maillot catalan. Cela m'amuse, parce que cela fait longtemps que je remarque qu'il n'y a qu'en Catalogne où cette fantaisie capillaire ne semble pas être considéré comme un énorme fashion faux-pas, comme disent les Américains. C'est peut-être l'argument le plus fort en faveur de leur indépendance, me dis-je alors.
Ludo et Jérome sont environ dix mètres devant moi, je suis tenté de les rattraper mais je n'ai pas envie de me mettre dans le rouge pour si peu. Je les garde donc en ligne de mire. Avec du recul, je crois que le fait d'être déjà derrière eux et de monter moins vite m'a contrarié aussi, comme si je me devais d'être au moins aussi bon qu'eux. Quelle idée de penser à cela alors qu'on est au 3e kilomètre et que mon seul objectif est de finir la course ? Bêtise.
Assez rapidement, j'atteins le premier ravitaillement. Soucieux de vouloir bien m'alimenter, je remplis mes flasques et bois deux grands verres d'eau gazeuse. Je croise Philip Reiter, armé de son appareil-photo. Je repars. Livetrail m'indiquera ultérieurement que je suis passé autour de la 500e place, en 1h07 (contre 1h30 dans mon plan).
J'ai un souvenir assez flou du parcours, mais je me souviens qu'il était absolument magnifique et plutôt facile, en montée comme en descente. Tout va plutôt bien, donc. J'arrive vers le lac Combal après un ultime virage que j'ai vu un nombre incalculable de fois dans les vidéos. Curieusement, il n'y a pratiquement personne à cet endroit alors que, dans les films, on se serait cru à l'Alpe d'Huez. Il y a environ un kilomètre de plat jusqu'au ravitaillement, je mets les gaz parce que je sais que je suis meilleur coureur que la plupart des traileurs de mon niveau ; et, en effet, je dois doubler une dizaine de concurrents sur cette petite portion. Au ravitaillement, même protocole, je fais le plein parce que je sais que la suite du parcours est plus exigeante et qu'il serait regrettable d'être à court d'eau. Je mange un bout de fromage et je file.
La montée vers le col des Chavannes est longue et régulière, je constate avec soulagement que la TDS est (pour l'instant, du moins) moins technique que l'ultra de Samoens. Je commence à avoir très faim, j'aurais dû plus manger au ravitaillement. J'ai des noix de cajou grillées dans ma ceinture, je peux donc sans problème m'arrêter pour me faire un petit gueuleton. Il est presque l'heure de l'apéro, en plus, ce serait pertinent. Mais nous montons en file indienne, et je n'ai pas envie de m'arrêter alors je repousse sans cesse. Finalement je remarque que le chemin fait un virage à 90 degrés un peu plus loin, alors je décide de m'arrêter à cet endroit. Je m'assois cinq minutes pour grignoter. Soyons clairs, je le vis comme un échec : cela fait à peine dix kilomètres que je suis parti et je dois déjà m'arrêter. Les coureurs défilent devant moi, bien sûr. Je n'apprécie pas ma pause, d'autant plus qu'il y a aussi des amandes et des cacahuètes dans mon sachet ; je n'avais envie que de noix de cajou, moi, quel nigaud !
Je repars, et nous arrivons finalement assez vite au sommet. Là-haut, je salue un bénévole en lui disant que j'en ai bien bavé. Je crois, avec du recul, que c'était excessif. Un verre d'eau (chapeau à l'organisation d'avoir amené des bouteilles là-haut) et c'est reparti pour une descente absolument interminable sur une piste de 4x4. Je suis à l'aise dans ce genre de portions, je n'ai jamais souffert dans les descentes et je double bien plus que je ne suis doublé. Pourtant, je commence à basculer dans ma tête. Je me rappelle avoir admiré le paysage sur ma droite (cela ressemblait au Canada, un peu), et m'être dit que j'avais davantage envie de m'asseoir pour le contempler que d'y courir. J'avais envie d'y faire un pique-nique, tranquillement, de manger un sandwich et de boire une bière sur une couverture en regardant les marmottes ; à la place, j'étais en train de peiner à boire une boisson trop sucrée dans une flasque et je mangeais sans plaisir une pâte d'amandes ramassée au ravitaillement. Je me souviens également avoir beaucoup pensé à mes proches, et surtout à ma petite Maya. J'avais terriblement envie de la serrer dans mes bras et de lui dire à quel point elle me comble de bonheur, du haut de ses 87 centimètres. Bref, je suis encore moins dans l'instant qu'au départ de la course.
Au bout de cette très longue descente, durant laquelle j'arrive à me casser la figure malgré l'absence totale de difficulté (il suffit d'une seconde d'inattention), nous arrivons à une petite portion plate où il y a beaucoup de spectateurs. J'ai la bonne surprise de voir Tom et Philippe, le mari de Francine. Ils m'encouragent mais je leur dis d'emblée que la course est finie pour moi, que je ne suis pas bien. Comme on peut s'y attendre, ils me disent que non, que tout va bien, j'apprends que Ludo et Jérome sont juste devant moi et que le ravitaillement au col du petit Saint-Bernard va me faire du bien. Je laisse dire mais ma décision est irréversible, pour la simple raison que je ne prends pas de plaisir. Quelques minutes plus tard, je perds ma puce. Heureusement pour moi, on m'interpelle et je la retrouve immédiatement. Vu l'état d'esprit dans lequel je suis alors, il va sans dire que je prends ce non-événement comme un signe. La météo se dégrade très rapidement, le vent se lève et une pluie glacée vient nous gifler le visage et les jambes. Je m'empresse d'enfiler mon coupe-vent et mon surpantalon, en constatant que j'aurais peut-être dû rendre ce dernier plus accessible. D'un coup, je me croirais en Ecosse. Le paysage est magnifique, mais les conditions sont rudes. Devant moi se dresse une belle bosse, au sommet de laquelle j'aperçois de nombreux spectateurs. Assez vite, j'entends Tom crier « allez Guillaume ! ». Je suis touché de son soutien et j'ai par avance de la peine pour lui parce qu'il tenait à ce que j'aille au bout pour lui. Une fois en haut, je lui annonce ma décision. Il me conseille, comme tout le monde autour de moi, de bien me ravitailler et de descendre tranquillement à Bourg-Saint-Maurice avant de prendre ma décision. J'accepte de ne pas rendre immédiatement mon dossard, mais c'est vraiment pour la forme : j'ai déjà fermé la porte depuis longtemps. Francine arrive, elle me propose de l'accompagner pendant la descente. J'ai envie de le faire parce que j'apprécie sa compagnie, et puis parce que je pense que cela pourrait l'aider à tuer le temps (elle en a encore pour un paquet d'heures, elle), mais il m'est impossible de changer d'état d'esprit. Je rends le dossard, et je rejoins Tom.
Voilà une photo que je n'achèterai pas...
Le reste de la journée est passé à soutenir Clément, qui fait une belle course malgré un gros coup de mou dans la montée entre Bourg-Saint-Maurice et le Cormet de Roselend. Nous l'encourageons du mieux possible, jusqu'à une heure très tardive (je n'aurai au final dormi que de 2h30 à 4h). Nous avons la joie d'assister à son arrivée, alors que Chamonix dort encore, puis à celle de Ludo, Jérome et Francine, un peu avant midi. Ils ont tous été au rendez-vous, je suis fier et amer à la fois, comme on l'est toujours quand on abandonne, a fortiori quand c'est pour de mauvaises raisons.
Pour exprimer ce que ma course m'inspire, je reprendrai les propos d'un autre coureur déçu de cette édition 2018 (Spir, en l'occurrence), car la conclusion de son compte-rendu de l'UTMB colle parfaitement à mon ressenti :
« Je reste déchiré. Et par cette déchirure s'écoule une profonde tristesse. Je suis triste d’être passé complètement à côté de la course, d’avoir raté l’évènement. Pas par manque de préparation physique ou de planification (…) mais parce que je n’y ai jamais vraiment été. A tel point que je me demande encore si j’y ai vraiment participé, ou si ce n’était qu’un mauvais rêve ».
Il faut rester positif, toutefois, et tirer des enseignements de cet échec. Comme l'a très bien formulé Alexis Berg (encore une citation, La Bruyère avait raison d'affirmer que « tout est dit et l'on vient trop tard »), « l'abandon, ce serait de ne plus jamais y revenir, d'emballer ses rêves dans la mort ». Or, je compte bien retourner à Chamonix l'année prochaine, si toutefois le tirage au sort me le permet.
La première chose que je note, c'est que je n'ai pas assez préparé ma course sur le plan mental. Je pense ne pas assez avoir visualisé ce que cela la course impliquerait. J'ai tendance à être assez nonchalant dans mon approche des courses, convaincu que la pression grandirait avec la préparation. En définitive, je pense que c'est une erreur : s'il ne s'agit pas de faire la course en entier dans sa tête (rien ne se passe jamais comme prévu dans un ultra), il me semble tout de même utile d'avoir imaginé un peu les choses pour ne pas être trop surpris.
La deuxième chose, c'est que j'ai encore beaucoup de mal à aborder la course avec tranquillité. En regardant quelques petites vidéos sur Youtube, j'ai remarqué que les coureurs étaient nombreux à faire une petite pause photo au col de Chavannes. Logique, la vue y est remarquable. Moi, je ne me suis pas autorisé un tel arrêt, parce que je suis tout le temps pressé. Pareil pour boire, manger, passer un coup de fil... Alors, certes, c'est une course. Mais s'il on est un peu réaliste, mon seul objectif sur un événement de cette ampleur est d'être finisher. Alors pourquoi ne pas prendre un peu le temps de vivre quand la barrière horaire est très éloignée ? Je m'étais fixé pour objectif d'arriver dans la matinée à Chamonix ; mais quand je vois le bonheur sur le visage de ceux qui franchissaient la ligne d'arrivée à 15h ou 16h, soit après une trentaine d'heures de course, je me dis que j'aurais bien pu m'asseoir pour regarder les marmottes ou m'arroser le visage dans un ruisseau. La terre ne se serait pas arrêté de tourner. J'aurais perdu quelques places au classement, et alors ? Peut-être que je serais allé au bout.
Une dernière chose : il faudra que je développe une espèce de protocole pour répondre au diablotin qui vient danser sur mon épaule pendant les courses. Des petites questions que je me pose et qui me permettent de prendre une décision plus sage. Par exemple :
- Es-tu physiquement capable de rallier le ravitaillement suivant ?
- Penses-tu que le fait de continuer te mettra en danger, d'une manière ou d'une autre ?
- Les barrières horaires te permettent-elles d'envisager de finir la course ?
J'ai de la chance, c'est la Nuit des Cabornes dans cinq jours. Je n'avais naturellement pas prévu d'y participer, mais je me suis empressé de m'inscrire pour rebondir et tourner la page. Je me suis promis que, si la course se passe bien, je coupe mon bracelet TDS une fois la ligne d'arrivée franchie. En attendant, je le garde précieusement, il me rappelle à la fois un échec douloureux et un agréable séjour en excellente compagnie.
A la prochaine, TDS !
16 commentaires
Commentaire de Mazouth posté le 03-09-2018 à 19:59:11
Dur de passer à côté :( J'espère que tu vas bien kiffer la NDC, et même que si ça se trouve dans un ans tout pile tu seras en pleine jubilation d'un ultra réussi, car comme le dit bien ta citation, tu n'as pas abandonné, en fait ;)
Commentaire de Khioube posté le 04-09-2018 à 13:33:25
C'est l'idée, en effet ! :)
Commentaire de Spir posté le 03-09-2018 à 21:58:18
J'ai cru un moment que tu avais abandonné sur déshydratation, vu que pour ma part, j'en avais ressenti les premiers signes dans la dernière pente avant le Col. Ces courses au final se jouent majoritairement dans la tête car, sauf exception, nous arrivons tous plutôt physiquement préparés. Et quand ça ne veut pas... Tu as raison de vouloir y revenir, la TDS est un très beau parcours. Il te reste à découvrir le Col du Tricot au petit matin, la passerelle de Miage, et l'arrivée dans Chamonix. Heureux les lents car ils sont acclamés par la foule des passants (en 2016, j'ai croisé Christophe Le Saux qui m'applaudissait !!) tandis que les gazelles arrivent seules à 3h du mat dans une ville déserte ;) Bonne récupération Guillaume et à bientôt !
Commentaire de Khioube posté le 04-09-2018 à 13:36:40
Merci pour ton commentaire. Je suis impatient de découvrir la partie française de la TDS, je ne doute pas une seconde qu'elle vaille vraiment la peine. La prochaine fois, je me satisferai pleinement d'une arrivée en pleine journée à Chamonix !
Commentaire de yoshi posté le 03-09-2018 à 23:24:15
Dommage pour cette abandon qui comme tous les abandons sont très difficiles. Pour celui qui se bat souvent contre les BH comme moi (sauf cette fois ou pour une fois j'etais a 3h eb gros des bh, un exploit pour moi) , il est toujours étranges de lâcher alors qu'on est hyper large sur les BH. Allez ça se retente et même si tu ne fais pas top 200 ou 300, fais toi plaisir en franchissant la ligne...
Commentaire de Khioube posté le 04-09-2018 à 13:37:10
Je vais tâcher, oui, ce n'est que partie remise !
Commentaire de Arclusaz posté le 03-09-2018 à 23:34:41
c'est assez mystérieux ce qui t'est arrivé. Le jour sans, la tête ailleurs ou pas prête, ....
mais cette expérience t'aidera dans ta progression : tu réussiras un jour !
Commentaire de Khioube posté le 04-09-2018 à 13:38:16
Merci Laurent, ce sont des choses qui arrivent. On en reparlera demain, si c'est toujours OK ! :)
Commentaire de christine06 posté le 04-09-2018 à 09:53:37
Je fais partie de ceux/celles qui ont fait la course en 31 h, et j'ai pris un plaisir fou à faire cette course. J'applique le protocole dont tu parles à la fin de ton récit, je m'efforce de n'abandonner que sur blessure, si j'ai un coup au moral, j'essaie d'attendre que ca passe en allant au ravito suivant, et très souvent, ca marche ! RV l'année prochaine :-)
Commentaire de Khioube posté le 04-09-2018 à 13:39:47
Heureux de voir que le protocole fonctionne... et que le plaisir que l'on prend dans la course n'est pas lié au chrono. A l'année prochaine, et félicitations pour ta course !
Commentaire de Titus73 posté le 04-09-2018 à 15:23:07
Merci pour ce compte-rendu fort précis et instructif. Si je peux me permettre, et sans arrogance aucune, il me semble que tu te trompes dans ton analyse initiale : je crois en effet que le manque de préparation est très certainement une des causes de ton abandon prématuré. Pas parce que tu manquerais de physique mais parce que cette préparation physique participe fortement à ta préparation mentale.
Les graines de la réussite ont cependant été visiblement plantées à te lire. Rien ne t'arrêtera pour la prochaine car tu sais rebondir et les échecs sont toujours les précurseurs des succès à venir. Ne lâche rien!!!
Commentaire de Khioube posté le 04-09-2018 à 18:33:50
Merci pour ces remarques, que j'accueille bien volontiers. On peut en effet penser que j'aurais bien moins regardé derrière moi si je m'étais senti plus fort, plus prêt... Merci également pour tes encouragements, j'ai déjà hâte d'écrire un compte-rendu bien plus enthousiaste la prochaine fois !
Commentaire de robin posté le 05-09-2018 à 14:10:56
Désolé pour toi khioube ! Ce diablotin que nombre d'entre nous ont déjà rencontré sait se montrer fort persuasif.
Mais à lire ton récit on sent que ton expérience te rendra plus fort. Hâte de lire ton récit de la nuit des cabornes qui sera ta revanche.
Commentaire de Mams posté le 05-09-2018 à 22:41:35
Merci pour ce partage! Il ne fait aucun doute que ta revanche sera belle, car tu as déjà tiré les leçons de ton vécu de course. Un truc qui m'avait aidé: le chapitre de la préparation mentale dans le livre de Millet, avec les différents types de motivation (intrinsèque et extrinsèque). ça aide d'être au clair sur ce qu'elles sont réellement, de faire la course pour soi, et de se choisir des ancrages qui aideront le moment venu. Bonne prépa et à l'année prochaine!
Commentaire de Khioube posté le 11-09-2018 à 12:51:21
Merci beaucoup pour le tuyau ! Je vais me replonger dans le bouquin, je l'ai lu à l'époque où l'ultra n'était pas une discipline accessible pour moi...
Commentaire de Juju-la-Tortue posté le 07-09-2018 à 22:55:34
Merci pour ton récit honnête, chapeau monsieur. C'est pas forcément évident de faire le récit d'un abandon avec lucidité, sans foutre la "faute" sur autre que sur soi, et toi tu parviens à le faire donc bravo pour ça.
Tu es clairement en effet parti beaucoup trop vite (1h07 au lieu de 1h30 prévu, dès le début c'est mort).
Je fais partie aussi de ceux qui ont fait la course en 31h, je vais bientôt poster mon récit. Et j'ai kiffé du début à la fin. Je suis lent et mon slogan c'est "je vais lentement... mais je vais bien". Mon avance sur la BH, pour moi ça ne servait qu'à prendre du bon temps, à profiter.
Je crois vraiment que le mental est la clé, que si tu ne pars pas avec le bon désir, tu ne vas pas au bout. Car quand t'es épuisé, il ne reste rien d'autre que le désir. Le pourquoi. Si la motivation c'est l'ego, chez moi ça ne tient pas, je ne suis pas assez compétiteur pour ça. Au bout d'un moment, l'ego je n'en ai plus rien à faire, ce n'est plus ça qui me fera avancer.
"Le corps est accroché au cintre du cerveau".
Je te souhaite de tout cœur de parvenir à courir autrement dans ta tête, car manifestement ça ne te réussit pas. Je te souhaite de parvenir à changer tes schémas mentaux. Et ça, c'est bien plus dur que de s'entraîner. Car c'est se poser la question du pourquoi je fais ça, et c'est pas évident. C'est pas si évident de s'en foutre du classement, de se faire doubler etc. C'est un vrai travail sur soi je crois. Travail de fond. Il me semble.
Mais déjà tu sembles tirer les enseignements, et encore bravo pour ce récit. On apprend surtout de ses erreurs.
Et ce n'est pas une revanche que tu dois prendre. C'est juste aller au bout en prenant plaisir, c'est gérer autrement. La revanche, rien que le mot, c'est pas le bon. Enfin je crois. Merci encore et bravo : ce qui ne tue pas rend plus fort.
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