Récit de la course : 100 km de Steenwerck (Course) 2017, par Mickduryveld

L'auteur : Mickduryveld

La course : 100 km de Steenwerck (Course)

Date : 25/5/2017

Lieu : Steenwerck (Nord)

Affichage : 1623 vues

Distance : 100km

Matos : Asics Kayano 22 et 23
T shirt de compression Skins en sous couche la nuit
Crème NOK anti frottement
Chaussette Strap Kalenji

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Mes 100kms à Steenwerck 2018

Bonjour à toutes  et tous, je vais vous conter mon périple…

Cela commence au début Septembre 2017, un homme pensif, du haut de ses 40 années fraichement passées, contemple avec désarroi les chiffres que lui renvoient violemment sa Balance Aria connectée (geek attitude).

Cet homme a sans doute abusé des bons petits plats de sa dulcinée et se retrouve à 93kilos pour 1m72.

En effet, je me suis trop laissé aller, les enfants, la routine, le canapé avec les bières et cacahuètes etc, etc

Je me remets  à penser aux tentatives échouées 10ans auparavant aux 100kms de Steenwerck et je me dis :

 «  Ce n’est pas pour tes 40ans avec ton surpoids que tu y arriveras mon gars »  et puis je fais le décompte rapide Octobre, Novembre, Décembre, Janvier…. Mai  « ça te fait 8mois de préparation, c’est jouable ».

Commence alors ma reprise des sorties en solo ou avec mon beau-frère.

Je reprends goût à la course à pied, du coup les 1ers kilos s’évaporent rapidement, et puis aller courir 10 bornes avec un festin dans le ventre, tu le fais une fois mais pas 15 …

Et puis  il y a cette période de lassitude, courir seul est formateur, courir seul te permet de t’introspecter mais à la longue courir seul c’est chiant…

Je fais ma 1ère sortie avec le club de Wormhout, je rencontre des passionnés de tout âge, des acharnés, des réguliers, des moins réguliers.

Nous bravons la nuit avec nos frontales, gilets, éclairages en tout genre, dans le peloton ça parle de tout.

Qu’est-ce que ce fait du bien, partager sa passion avec d’autres…

Au détour d’une conversation j’entends « prépas Nord Trail 80kms » pour fin Avril, je refais le calcul dans ma tête… Je peux suivre leurs prépas.

J’enchaîne donc les Semaines de prépas trail avec le club, l’ambiance est bonne enfant mais les séances sont de plus en plus intenses.

Je termine la prépa trail avec un poids de forme jamais atteint 79kgs et une caisse plutôt correcte.

A ce moment, l’autre partie du groupe continue leur prépa trail et moi je continue en solo les séances pur bitume car Steenwerck c’est avant tout du bitume et du bitume… Le groupe prépa trail du club terminera d’ailleurs avec brio leur trail de 80 bornes, je suis hyper content pour eux, vive les Poneys ;)

Me voilà donc au jour J à 14H, j’aligne mes 3paires de pompes, je fais le point sur la logistique ça me déstresse.

Les paires de chaussettes, la crème NOK anti-frottement, et surtout les litres de boisson Isotonique, je n’ai rien laissé au hasard, mes pieds sont tannés depuis 3semaines au citron… J’ai même prévu les seringues et l’éosine pour les ampoules au cas où…

Mentalement, je pense être prêt.

Le départ est donné à 19h, je pars l’esprit et le corps préparé.

Je regarde ma montre, je tourne à une allure de 6’30 à peu près au kilomètre.

Je pense déjà au conseil numéro 1 : « Ne cours pas à crédit » « Tiens ton allure » (merci Yannick encore pour ce mot avant course)

J’arrive à garder ce rythme que j’avais bossé en séance plutôt tranquillement.

Je boucle le 1er tour de 37 bornes et quelques relativement frais, je me dis :

«  ça sent plutôt bon cette affaire. »

Je m’arrête au stand , ma petite femme me demande si ça va, je lui dis que oui et que je vais changer de tenue. Direction les vestiaires pour passer en long pour la nuit , changement de chaussures/chaussettes et crémage des pieds.

Je repars pour la 2ème boucle avec le 2ème beau-frère cette fois-ci, en effet il y a 3 rotations dans mes accompagnateurs : Erwan Beau-frère tour 1, Manu Beau-frère tour 2  et enfin ma femme Emilie pour le tour 3.

Erwan m’a accompagné sur la 1ere boucle, et la 1ere boucle tu es frais donc l’accompagnateur joue essentiellement la logistique, et là Erwan a assuré.

Il a aussi assuré sur le rythme car ça n’a l’air de rien, mais s’adapter à la vitesse du coureur c’est pas si évident que ça.

Manu m’accompagne donc sur cette 2ème boucle du 37ème au 68ème, Manu a géré les encouragements comme il fallait, dans les moments difficiles sur la 2ème partie il m’aidait à découper le parcours :

« Allez Mick on voit le ravitaillo là-bas »

« Allez Mick, tu montes à ton rythme (foutus ponts d’autoroute) et tu relâches en descente. »

J’ai été relativement surpris de l’implication de mes beaux-frères, ils vivaient la course avec moi et çà aide quand tu es dans le dur…

Vous avez fait un travail remarquable les gars, sans vous je ne serai peut-être pas arrivé au bout, chapeau Wawan et Manu ;) des bisous…

Alors le gars, il ne parle même pas de sa femme…

Que dire de ma moitié, elle a enduré 4 voire 5 entrainements par  semaine pendant des mois à tenir d’une main de maître la maison peuplée de ses ignobles occupants…

Emilie a surtout géré la logistique, les tenues, les godasses, les frontales. Quand tu n’as plus à rien à penser de ce côté-là tu te libères sur ta course…

Et elle a surtout effectué la 3ème boucle avec moi et ça n’a pas été simple…

En effet, déjà on te réveille dans la nuit à 3H du mat pour faire 31bornes de vélo… et puis ma petite femme n’a pas pu s’entrainer à vélo, pas un kilomètre ! (rappelez-vous : gérer les monstres, la maison etc).

Donc j’arrive sur cette 3ème boucle en me disant, tu ne cours pas à crédit, gardes ton rythme jusqu’au 85ème et après si tu peux, fais toi plaisir…

A 6’30 au kilo jusqu’au 85ème avec des arrêts au stand sur les 2 boucles ça donne  à la montre un temps de 10H30…

Le soleil se lève, ça donne un coup de boost au moral.

Quoi ? 10H30 de course et je suis au 85ème, petit calcul il me reste 1H30 donc pour faire 15 bornes et je suis en dessous des 12H … JOUABLE Lâches les chevaux

J’accélère  le rythme, bizarrement mes jambes répondent et de plus ça me fait du bien, je passe du coup à 5min / 5min30 au kilo.

Je double pas mal de gens, quand tu cours à 11/12Km/H à ce moment-là de la course, tu voles, tu te mets dans la peau d’un kenyan.

Tu entends des randonneurs dire :

« Mais comment c’est possible de courir à cette allure-là à cette heure »

« Nan mais le mec est parti avec la course du matin à 6H c’est son 1er tour »

Et là intérieurement tu jubiles… si ils savaient que je cours depuis 11 H maintenant.

Manu a décidé de faire les derniers 15kms avec nous, il filme, il me félicite, ma femme est en retrait, en effet pédaler à 12km/h est pour elle un effort intense.

Je vois les kilomètres défilés, 90kms, 95kms et le 99kms apparait.

Je ressens une vive émotion un mélange de joie, de larmes.

Tout se mélange dans ma tête, je repense à mes 40ans,aux séances d’entrainements, à mes chutes , à mes potes d’entrainement (Los Ponitos), au JCW (merci encore pour vos encouragements), à ma belle-mère qui garde mes petits monstres, à mes petits monstres qui m’accompagnent en photo sur ma gourde depuis le début , à mes beaux-frères qui ont fait une nuit blanche et qui  m’ont accompagné jusqu’au bout  et à ma femme sans qui rien n’aurait été possible, tu es mon moteur, je t’aime…

Le dernier Kilomètre passe très vite à un rythme en dessous des 5min, j’arrive dans la salle en levant mes bras en l’air et en regardant le chrono : 11H48min35sec.

Me voilà Centbornard…                                                                                    Mick

2 commentaires

Commentaire de Manuwak59 posté le 29-06-2018 à 19:44:07

C'est énorme !!! Bravo à toi et à ton staff .....!!!

Commentaire de galak42 posté le 02-07-2018 à 15:45:19

Félicitations et bienvenue dans le monde des centbornards:)
joli CR et jolie course;)

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