Récit de la course : 24 heures de Saint-Fons 2001, par Papy
Le récit
24h de ST FONS, Part I : L'avant course...
Salut à tous....
Arf, quand je repense à l'avant course, je suis encore mort de rire.
(koike ce mot de "mort" m'interpelle un peu aujourd'hui...)
Nous sommes Vendredi 13 Avril 2001, et j'arrive, vers les 18H15', à coté du
Stade G. de St Fons proche de la Gare SNCF chère au Toutou...
Première mésaventure qui aurait du me mettre la puce à l'oreille, en
apercevant le stade de la Gare je prends la décision de tourner autour du
stade et je me retrouve sur la route de feyzin sans possibilité de faire
demi tour, alors que ma femme était pressé de repartir sur Bourgoin !
Visite touristique terminée, nous retournons sur St Fons et prenons la
décision d'aller à l'hotel conseillé par les organisateurs par un alléchant
"Super Sympa, petit déjeuner compris".
Nous trouvons rapidement l'hotel ou je m'adresse au tenancier pour obtenir
la chambre que je lui avais demandé 1 semaine auparavent. Au milieu de la
fumée de dizaines de cigarettes je note la stupeur du monsieur, son temps
de réaction assez lent, puis, après longue réflexion et quelques échanges
avec sa barwoman, il me demande de revenir dans 10' pour avoir ma chambre...
Aïe, ce n'est pas très bien parti...
Nous profitions de ce laps de temps pour tenter de retrouver les
organisateurs du 24h au stade G.
Arrivant cette fois ci a bon port, je note qu'il y a 3 tentes d'installés,
quelques barrières et 3/4 personnes qui papotent. Je les salue de loin,
mais l'ambiance très glaciale du à un vent du nord très violent, me pousse
à revenir me mettre au chaud à la voiture avec un moral météo de plus en
plus dans les chaussettes...
Si demain le temps est pareil, je ne donne pas cher de la peau des
coureurs, je ne sais même pas si j'en ferais partie...
Retour à l'hotel et... Surprise, rien n'avait été fait ! Devant mon
désapointement, le tenancier prends une clef, m'invite à le suivre et après
discussion avec la femme de ménage, me donne la clef...
Celle ci m'ouvre la porte d'un splendide 7m2 avec 1 lavabo, sous le toit,
avec un velux sans rideau !!!
Point important... C'était TRES PROPRE !
Après emménagement et bisous d'Adieu à ma tribu, je me prépare à rencontrer
la fameuse équipe dirigeante du Club de CAP de StFons !!!
Pas de déception au programme !
J'arrive au stade ou j'ai juste le temps de dire que je viens pour le 24h
sans décliner mon identité, que je me retrouve dans une pièce ou une
quinzaine de convives pouffent de rire par intermittence...
Voyant les couverts et l'état de mon estomac, je commence à me pourlécher
les babines au plaisir d'une bonne pasta... Ne comprenant pas les rires
discrets qui fusent à tout propos, je questionne et j'apprends que cela
fait 30' que les organisateurs se bagarre avec la casserole des pates pour
que celle ci chauffe. En vain, car celle ci, bombé ne chauffe pas sur une
plaque électrique !
De plus nous avons tous de plus en plus faim... Voyant que la situation ne
se débloquait pas, quelques coureurs ont aidé et trouvé des solutions pour
que nous mangions à notre faim... Tellement qu'il y a du avoir des pates en
trop à la fin...
Arf ! Et Alain Corgier ? Ou était il ?
Partout, en haut en bas, dehors, dedans, à l'écoute de l'un de l'autre, se
multipliant, comme ses acolytes...
J'ai discuté un moment avec lui sans qu'il sache qui j'étais.
C'est la que j'ai pris l'engagement de tout faire pour qu'il ait au minimum
180kms pour son label et son record... Il avait du souci car aucun coureur
(Sauf Ch. Rochotte) ne lui avait écrit avoir déjà réalisé cette distance.
Plus tard, on se rendra compte que la qualité du plateau réuni, aurait pu
faire exploser des sommets si le temps avait été plus clément !
Après les derniers échanges amicaux, je quitte ce beau monde pour un repos
bien mérité...
Bibip...Bibip...Bibip... Il est 6h, et je ne veux pas faire ma course à
jeun comme d'habitude. Le tenancier du Bar m'avait annoncé le petit
déjeuner à 6/6h15', je descends à 6h10'... Pas de chance, c'est fermé...
Je remonte vérifier mes affaires puis à 6h20' je redescends... Arf c'est
toujours fermé... :-(
Je re-remonte vérifier mes affaires puis à 6h30' je re-redescends... Arf
c'est ENCORE fermé... :-((
Je RE-re-remonte vérifier mes affaires (y en a marre), je prends mon temps
puis à 6h45' je RE-re-redescends...
Arf ? NON, c'est fini les arfinet.... Grrrrrrrrrrrrr !!!!!! Devinez ????
Est ce que c'était ouvert ?
Nonnnnnn ? A quoi vous étes vous rendu compte qu'à 6h45' j'étais toujours à
me les geler dehors en train d'attendre un hypothétique petit déjeuner !!!
A ma mine déconfite ? 8-(((((((((
JE RERERERERE......MONTE VERIFIER MES AFFAIRES (Elles n'ont jamais été
aussi au poil qu'à cette course !) JE PRENDS ENCORE MON TEMPS ET PLEIN
D'ESPOIR, JE RERERERERE..... DESCENDS ET......
Le bar était ouvert, avec un client qui fumait sa cigarette devant son café...
Je rentre, salue tout le monde et m'installe au comptoir... Passe encore
5', jusqu'à ce que le tenancier me demande "un p'tit café ?", je lui
réponds à son grand désarroi que je préfère un lait ! 30" de remue méninges
permet de sortir un pack de lait, d'en remplir la moitié d'une tasse puis
de compléter avec de l'eau bouillante sous pression. La tasse arrive devant
moi, puis le tenancier s'en va...
2 cigarettes plus tard, n'y tenant plus, j'ose demander si je pouvais
obtenir du pain ?
Mouarf ! les 2 convives rejoints par 2 autres fumeurs se regardent étonné
et j'entends vaguement que la boulangerie doit être fermée... Devant mon
air piteux, le patron se décide à aller dans la cuisine et revient
triomphalement avec un morceau de pain et 2 morceaux de beurre....
Je me suis jeté dessus comme un mort de faim, sous les regards des 10
fumeurs qui peuplaient le bar à ce moment là... 7h45' j'ai enfin fini mon
plantureux petit déjeuner, je paye ma chambre, je rererere monte et... Vous
avez compris, mes affaires en main, je sors fièr comme Artaban pour aller
faire le 24h de St Fons...
La fierté a duré le temps que mes os ont mis à se glacer sous ce vent
violent et glacial qui n'avait pas décidé d'arréter de souffler depuis la
veille... C'est tout rabougri que j'arrivais vers Eul'TOUTOU, inquiet car
ayant déjà vu Alain Corgier, celui ci lui avait annoncé que L'Papy n'était
pas encore arrivé... C'était normal, quand nous avions discuté, il ne
savait même pas qui j'étais...
(Koike, même si je lui avais dit, sans prononcer le mot Papy, il n'aurait
pas tilté, tellement les hauteurs à laquelle il planait était haute !)
Nous n'étions pas au bout de nos surprises, Arf !
...
Mais moi, maintenant, je vais aller me coucher... J'ai présenté les Iono
(analyses) que l'on m'a fait à la clinique, à mon médecin habituel, il a
été bluffé par les niveaux que j'ai atteint... Il faudra vraiment que je
fasse gaffe, mes amis me connaissant comme l'apotre de l'abandon raisonné
ne comprennent pas, non plus, que j'ai pu établir ce genre de record...
Mais je vous en écrirais plus dessus le moment venu...
Je vais donc, comme me l'a gentiment, mais fermement, demandé mon
homéopathe, DORMIR !!!
24h de ST FONS, Part II : La ballade des gens frigorifiés !
NDP : Les kilométrages notés sont le rappel du neurone fripé shouté à
l'Urée et à la Créatine... Il se peut qu'il existe une légère différence
avec les chiffres que doit m'envoyer les organisateurs !
Je ferais le recadrage avec les papier voulu, j'en profiterais pour, enfin,
envoyer à Claude Cretestto mes temps de gravigny et de St Fons. (J'ai enfin
un scanner !)
2nd NDP : Je vais tenter de retracer tous les appels que j'ai reçu de la
ménagerie... Nos excuses à ceux que l'on aurait oublié (ils sont autorisés
à me faire un rappel en perso) mais il se peut que les neurones frigorifiés
du Toutou, et ses doigts gelés aient oublié de noter quelques appels. Vous
nous en excuserez, mais ils ont été quand même aussi important que les
autres !!!
NDP=Note Du Papy... Arf !
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Salut...
Et bonjour à mon Toutou qui, inquiet m'appela sur mon portable, alors que
j'étais à 200m de sa pomme. Il est vrai qu'avec les émotions que je venais
de vivre, je n'étais même pas à l'heure au r/v, et que personne, sur place,
ne pouvait donner de signe distinctif du Papy.
En apercevant Eul'Toutou, une chaleur bienveillante m'envahie, c'est
vraiment rassurant d'avoir un assistant pareil... Mais rapidement, l'oeil
vaguement inquiet du canidé me fait comprendre qu'il a saisi, comme moi
même, les effets devastateurs que risque d'avoir cette bise du Nord, mère
du Mistral !
En effet, outre le pb d'avoir ce vent de face sur la moitié du parcours, il
était glacial et soulevait, par endroits une poussière désagréable.
J'aurais, d'ailleurs, les narines, les oreilles et même les ongles, noirs
en arrivant aux Urgences.
Nous tentons de nous installer avec notre matériel, mais ce n'est vraiment
pas évident, car ce vent nous empèche de bien nous étaler ou de converser
avec les organisateurs. En effet, nous n'avons qu'une envie, c'est de nous
mettre dans la salle de repos ! Et il est difficile d'installer des tables
ou des chaises dans un lieu ou on ne résiste pas au froid !
Je suis légèrement inquiet quand à la possible résistance du Toutou au
froid glacial qui l'attend. Car pour ma pomme, je me dis que j'accélèrerai
si cela ne va pas... Mais lui, transi de froid, à m'attendre ???
On verra que le courage du Toutou va bien au dela du sacrifice et qu'il a
fallu que Bichounette lui fasse un rattrapage de pompoculthérapie pour
qu'il accepte de mettre sur lui un polaire qu'il gardait en réserve au cas
ou peut être un jour, une nuit, l'Papy en aurait eu besoin !!!
L'Papy a fini, sans ce polaire, avec 5 couches de vètements !
J'aurais pu mettre 3 doudounes de plus que cela n'aurait rien changé !
Si le ch'tite Bourrin arrive à mettre le film de Télé Lyon sur CD, vous
verrez l'image du bonhomme Michelin que j'étais devenu à l'arrivée !
;-)))
Sur cet entrefait, arrive l'heure du départ...
Je me suis bien relaxé dans la salle de repos avec quelques coureurs dont
Ch. Rochotte (ki a déjà réalisé des courses sur plusieurs jours).
Je fais connaissance de la Gazelle (Mister Leroux que j'ai appelé la
gazelle pour ses qualités de vitesse), 13h15' sur Embrun, 2h40' sur
Marathon (Zut j'ai oublié de lui demandé sur 100 bornes) tout en
s'entrainant au max 6 fois par semaine... Un spécialiste, sans le savoir,
de la Purée...
Il terminera pas mal, sans trop sans faire, malgré une stratégie un peu
suicidaire. (il fini 4ème en boitant, comme le 3ème !).
C'est le 3ème CAP Purée De Pommes De Terre que je rencontre sous les 13h30
d'Embrun !
On se positionne pour la photo du sponsor, arrive 10h et PAN !!!
Même impression qu'à Gravigny d'être au départ d'un 100 bornes !
Il est vrai qu'il y a quelques spécialistes en 8h (et même moins sous
réseve, pour le 1er).
Je pars à 10/11 kms/h et rapidement je suis à la traine...
Dès le début les comparaisons de mon état avec mon 24h de Gravigny l'an
dernier se feront, toujours à la défaveur de la course en cours...
1er tour du parcours, et reconnaissance...
Cela commence par +-200m de goudron en pente douce ou il faut faire gaffe
au racines des arbres, je le note... Au bout on tourne à gauche pour
grimper une butte de +-50cm de haut sur 2m ou le goudron laisse des trous.
Il faudra faire gaffe, car des douleurs aux mollets me viendront lors de
certains passage ou mon pied appuiera à cheval sur le goudron et la
terre... Cette butte fera des dégats !
Nous continuons par une chicane, des fois qu'avec le vent de face nous
allions trop vite, puis, pour atteindre les 400m, nous traversons la
pelouse du stade de foot. Franchement mécontent de cela lors des premiers
tours, je me demande finalement si la qualité de l'amorti du à une pelouse
pas trop courte n'a pas été plus bénéfique que les contraintes liées à un
sol plus meuble que le goudron.
Arrive la seconde butte, 30cm sur 1m, pour passer sur le chemin le long du
terrain de foot. Chemin en terre, qu'avait conscensieusement balayé les
organisateurs, mais que le vent rendait pénible. La portion 500m/600m était
pénible pour les chevilles car des graviers et quelques galets parsemaient
le parcours le + court. Le dilemne était de taille, soit on passait par la
soit on rajoutait 3/4 m en plus (=600/800 m en plus pour moi)... J'ai coupé
en faisant gaffe de bien poser les pieds.
Virage à gauche ou un chemin goudronné prenait 100m avant de terminer sur
une nouvelle boucle sur terrain stabilisé...
J'ai compté +- 13 virages !
Je salue mon Toutou au premier tour, je m'arrète pour boire, 6'/7' par
tour, c'est parti !!!
La première heure se passe bien, même si je me fais dépasser par des avions
(4'50" au tour m'indiqua l'Toutou), je persiste dans ma stratégie, j'ai
bien envie de savoir si elle tiendra après 12h de course !!!
La seconde heure se passe toujours bien, CAD dans le meilleur des cadres
possibles vu les conditions... Mais déjà je sens que je ne serais pas aussi
bien qu'à Gravigny et même si cela se déroule comme sur du velours, le vent
et les bosses usent le corps insidieusement...
La troisième heure se conclut sur 31kms, mon tableau de marche se poursuit
bien. L'indiscipliné de service (dixit l'toutou) appelle vers 13h30,
l'toutou me passe ses encouragements tout en me disant que la Normandie
est, parait il, mal couverte par les ondes GSM... J'ai nommé L'Lapouneur et
Lapoupoue !
La 4ème heure, lancinante, arrive avec ses 41 et quelques kms, j'ai déjà
entamé ma remonté puisque le troupeau de gazelles qui était partis à
4'15"/kms s'est étiolé... On voit quelques arrêts, mais le premier est
toujours régulier suivi à distance par les zôtres... Je dois être dans les
10/15 à ce moment là, peinard, calé dans mon fauteuil ! J'ai quand même le
ciboulot qui analyse que la machine peine contre le vent et que cette
p..... de bosse va certainement me couter très cher cette nuit, d'ailleurs
lorsque je ne fais pas gaffe, une petite douleur dans le mollet me rappelle
qu'il me faut bien placer mon pied lors de la poussée verticale.
Mon genou gauche me tire un peu, rajoutant un peu de Pommes De Terre (PDT)
mais lorsque j'en fait part au Toutou, son sourire calme et serein me
rassure. Même si lui est presque congelé ! Arf !)
La 5ème heure me permet un échange de quelques kilomètres avec C. Rochotte.
Je dois être dans les 10, et celui ci fait une remarque à son compagnon de
course : "Tu vois la foulée de celui là ? Et bien c'est la meilleure de
toutes, il va gagner !" J'avoue avoir été légèrement ébranlé à ce moment
car le 1er devait avoir quelques 8/10kms d'avance sur moi. Nous avons
dialogué un peu, lui était venu faire des bornes et se demandait si il
continuerait après 12h de courses... Il abandonna effectivement, conscient
que ces derniers temps il en avait un peu trop fait. Par contre, ce doit
être un grand monsieur vu le respect qu'il impose aux habitués
des longues distances !
Dans le même ordre d'idée j'ai eu la chance de recevoir durant plusieurs
heures les encouragements de l'organisateur de la Fortiche, un grand de
l'effort solitaire aussi, qui s'est entrainé plusieurs heures en sens
inverse de la course. (Les coureurs sans dossard ou autres accompagnateurs
étaient interdits dans le sens du parcours, les ravitos hors zones
interdits) Il y aura d'ailleurs quelques mots doux échangés avec le délégué
de la FFA, mais rien de bien méchant, chacun faisant son boulot ! ;-)))
La 6ème heure se passe avec les premières douleurs inquiétantes sur les 2
genoux, l'action antalgique du sourire du Toutou continue à me faire
oublier ces bobos...
La 7ème heure arrive et 2 faits se passe (ou se sont passé)... L'Electron
m'a pris la température par Téléphone avec le Toutou, et il vous fera vivre
la course sur la ML et sur le NG avec une ponctualité et un lyrisme digne
d'un des plus grand bouffeur de cacahuète de notre époque ! (L'toutou
marque 16h30, mais le 1er msg est de 15h20... Les doigts gelé du Toutou ont
mal écrit ?)
****
NDP : Je viens de me rendre compte que les heures de Sorengo ne sont pas
bonnes, alors faisons plus confiance au Toutou, koike....
*****
Hors ce fait dont la détermination du temps est floue, je commence à avoir
un point de coté intestinal ! Reflexe instantané, je me fais un pb
d'assimilation intestinal de mon glucose ! C'est un peu tôt pour se dire
que l'on va s'accrocher et se faire mal pour terminer.
Je tente des expirations de plus en plus fortes, l'toutou m'invite à
respirer par le ventre, je me fais bibendum, obélix ou tarzan "gras du
bide", rien n'y fait et je suis de plus en plus coupé en 2...
Il m'arrive, d'ailleurs, de prendre l'inimitable style du "coupé en 2"
popularisé lors du Défi des Vosges. Je m'imaginais mal, quand même plus de
15 heures à courir plié en 2... :-((((((
Arrive la 8ème heure ou malgré mes 82kms je négative de plus en plus car il
est déjà sur que je ne ferais pas 9h45' aux 100 bornes comme à Gravigny et
que, de plus, je suis dans un plus mauvais état que l'an dernier. Le vent
ne faiblit pas , au contraire, il est de plus en plus vigoureux et de plus
en plus froid... Je commence à me dire que ma préparation était un peu
courte et que, a part le magnifique Raid28 que m'ont offert mes
coéquipiers, je n'avais rien fait de probant depuis mes 7 semaines d'arrêt
cet été !
Notre Tartarin De Bormes (L'TDB pour les intimes) m'appelle au moment ou,
relativement écoeuré par ce mal au bide et lassé par ce vent, je suis en
train de me faire "masser le point de Coté" tout en buvant goulument une
bonne rasade d'eau ! (Notez bien ce passage !)
Je ne sais plus à quelle heure exactement (entre 9h et 10h) je repars, mais
cela va mieux. Je fais un bilan... Je ne pourrais pas faire l'exploit que
je pensais à ma porté l'an dernier, d'approcher les 220 kms, par contre il
me reste la possibilité de prouver, dans la même configuration que l'an
dernier, que je peux tenir 8kms/heure jusqu'au bout...(rythme que j'avais
tenté l'an dernier avec ma déchirure, mais qui c'est terminé en Ambulance)
La maison est fortement ébranlé, toutes les images positives que j'avais
amassé de l'an dernier, s'écroulaient en heurtant frontalement cette
maudite météo... Le mental, c'est important, la philosophie Purée De Pommes
De Terre (PDPDT=Pas De Prise De Tête) de la ménagerie aide, mais je me
demande si la somme des souffrances que je risque d'endurer vaut un
possible 200 kms dans les meilleures conditions.
Le sourire du Toutou puis quelques appels du Homard, de l'Empereur, du
ch'tite Bourrin, de Tartarin , de l'Electron, du Fluet, etc... me
convaincront que nous sommes tous ensemble dans la même galère.
Je me remémore les CR récents ou c'était moi qui était le spectateur
supporter, celui qui avait envie de crier "Zooooo" derrière son écran pour
vous pousser dans vos derniers retranchements... Je me suis dis que je
n'allais pas vous faire passer une nuit blanche sans vous accompagner.
Un détail qui vaut son pesant de cacahuète. Bichounette (Ma'ame Papy pour
ceusses qui ne sont pas du Zoo) est venu rejoindre l'assistance Toutou vers
16H/17H et des cousins sont venus faire le déplacement pour m'encourager.
Il se sont frigorifiés, m'ont vu 2 tours puis sont parti alors que j'étais
dans l'ambulance des secouristes, pensant bien que j'allais abandonner.
"Vous êtes cinglés..." m'ont il dit avec un sourire bienveillant avant
d'aller promptement se mettre au chaud !
Un dernier regard inquiet envers mon assistance, Bichounette se met dans
l'ambiance et m'encourage, l'toutou me tape dans les mains, me couve du
regard...
J'étais 4ème à ce moment là, et malgré mon arrêt de 35' j'étais toujours
4ème en repartant... Mais que c'était dur de faire repartir la machine à
chaque tour !!!
Puis soudain, je me suis rappelé ma promesse de la veille ! Faire les
180kms pour le label FFA d'Alain Corgier !
Je me sui remis à tourner, moins vite, mais la machine était repartie...
180kms, ce n'est pas le bout du monde ?
Heureusement... Le vent tomba au début de la soirée...
Voilà...Je vous laisse vous reposer...
A bientôt.... ;-))))))))))))))))))
24h de ST FONS, Part III : Le tourniquet !
Salut à tous...
Vous êtes encore là ? bien au chaud ? Avec une p'tite mousse pour certains
rhonalpins absent à Paques ?
(Suivez mon regaaaaard ! ;-) )
Le vent est tombé ou va tomber (je ne sais plus, mon neurone fripé
s'embrouille) nous sommes aux environs de 9h30'/10h de course, l'objectif
est de tenir 8kms/h pour, au pire j'espère, faire les 180kms dont à besoin
Alain Corgier pour son label...
Il est vrai que qu'à ce moment, au vu des efforts déployés par son équipe
tout au long des heures, ils ne nous vient pas à l'idée, à nous coureurs,
de les abandonner là. Surtout quand on remarque la bonne ambiance
assistance/organisateurs qui se maintiendra même pendant les heures les
plus dures. Je teins à souligner que même si les effectifs n'étaient pas
pléthoriques, je n'ai pas relevé une contestation à la table de marquage
des tours. Pourtant sur 1 kms, cela revient souvent !!!!
Donc, faire 180kms me semble réalisable, d'autant plus que les 3 qui sont
devant moi me donne l'impression de pouvoir faire beaucoup plus !!!
(J'aurais jusqu'à 15kms de retard, me semble t'il, sur le premier au moment
de son sommeil)
Nous voilà reparti en appelant de mes voeux les plus cher, la nuit le plus
rapidement possible... Pour me requinquer et arréter ce fichu vent !
La dixième heure tombe, pas loin des 94kms, les 100kms en un peu moins de
11h, puis la 12ème heure en environ 109kms. Je ne peux m'empécher l'une de
mes dernières comparaisons avec Gravigny ou j'en étais à 120kms à la même
heure et beaucoup plus frais !!! (hors déchirure musculaire, ;-( )
J'ai du mal à repartir à chaque tour, et cela sera d'ailleurs l'un des
soucis des prochaines heures. Au fur et à mesure des kms, que je fais
toujours à la vitesse de 6' (10kms/h), j'ai de plus en plus de mal à me
relancer après la pause ! Je repars fréquemment en marchant, en agitant les
bras, mais les cuisses ont du mal à se relancer. Je note, et appliquerais
dans les dernières heures, que moins je marche et mieux je suis. Alors à
chaque tour, après la pause réparatrice et les soins du duo
Toutou/Bichounette, le calvaire revient. Je me souviens que les tours les
plus durs (hors l'heure final bÎsÛr) sont ceux ou j'ai marché plus de 100m
après la pause !
Comment, mentalement se passe les tour ?
C'est à dire, comment mentalement sont dirigés les efforts pour que se
passe le mieux possible le km présent.... (je traiterais le support
ménagerie plus tard, Arf !)
Le premier effort est de redémarrer en contournant les tentes de
ravitaillement. Dans le faux plat descendant (200m) c'est la période ou il
faut se relaxer, tenter un sommeil flash (attention les racines d'arbres
!), mais également préparer la grimpette du bout. En effet, je tenterais
plusieurs méthodes pour amortir les effets néfastes de cette bosse. Tant
que physiquement j'ai eu de la réserve, je montais en marchant, puis je
relançais... Dans le courant de la nuit, l'effort devint plus difficile
dans la relance, que dans "l'agitation des bras" et l'effort abdominal de
maintient de la foulée... Il me souvient avoir mis, quelques fois, presque
70/80m à pouvoir relancer mes foulées... Alors plus les tours passaient,
plus la préparation était importante pour passer avec le moins de dégat
possible cet obstacle, j'ai utilisé toutes les reserves possibles de
hargne, gnac ou pugnacité, pour tenir à cet endroit.
La partie chicane et traversée du stade, hors un tour difficile vers la
14ème heure, se fera toujours sans trop de difficulté, avec la préparation
mentale de la seconde bosse !
Les 400m passé, après la seconde bosse, arrive un moment délicat, jusqu'au
600m ou la réserve physique, emmagasinée lors de la pause, n'existe plus.
La musique du ravitaillement est lointaine, c'est l'endroit ou le vent a le
plus soufflé, on se sent loin de tout, il faut s'accrocher d'autant qu'il y
a quelques cailloux perfides qui pourraient faire sauter une cheville.
Alors la concentration sur la foulée devient maximale ! (Un coureur s'est
arrété de longues minutes chez les secouristes après s'être foulé un genou
!!! Il terminera en marchant !).
Virage à gauche, il reste moins de 400m et mentalement on visualise la
pause, la musique est plus forte, les images positives rendent la foulée
plus fluide, la dernière boucle se termine presque dans l'euphorie... (De
la joie de pouvoir s'assoir et profiter de son assistance)
Voilà comment se passe les différents moments d'un tour relativement bon
qui, pause comprise, tourne entre 7'30" et 8'30". Je note que les 13ème,
14ème, 15ème, 16ème et 17ème heure me permettent de gratter 1kms sur la
moyenne de 8kms/h, je suis relativement serein pour les 180kms.
La première alerte sérieuse pour moi sera vers la 15ème heure où l'envie de
dormir, tout à fait inconcevable pour un insomniaque comme moi, me prends !
J'ai du mal à réagir placidement à ce souci, car ce n'était absolument pas
une de mes préoccupations. Ayant déjà, plusieurs dizaines de fois, fait des
nuits blanches avec succès, je suis en train de refaire toutes mes nuits
précédentes pour savoir d'ou me vient cette subite et indésirable envie de
m'allonger dans l'herbe ! Seule solution à court terme, la prise de
vitamine C de manière urgente. J'ai eu une autre explication médicale, que
je soumettrais au Sapide Docteur, dont je parlerais dans la dernière partie.
La vitamine C me donne un coup de fouet, je n'ai plus sommeil et je
continue mes tours... Cela devient lancinant et légèrement fastidieux,
heureusement que le ballet de mon assistance casse un peu ce rythme. Légère
au début, de plus en plus "pro" et performant au fil des heures,
l'assistance à une part prépondérante dans la performance que l'on peut
réaliser. Pour ma part, il est EVIDENT que sans elle, je n'aurais pas été
très loin... Je n'aurais pas été du tout d'ailleurs ! ;-)))
Essayer d'imaginer le contexte suivant...
Vous voyez les arrêts ravitaillement lors des grands prix de Formule 1 ?
Alors concevez un contexte similaire à chaque tour... ;-)
J'arrive vers la tente de ravitaillement, l'assistance s'écarte pour que je
vienne poser ma "machine" à l'endroit réservé (un banc le long d'une
table). Tout de suite Bichounette à gauche, L'toutou à droite s'occupe de
me masser, suivant mes indications, les mollets ou les cuisses. En même
temps ils sont aux aguets pour être les plus vifs à répondre à une demande
de ravitaillement précise, de plannification à revoir ou de problème à
résoudre. De plus ils apprendront à décoder mes râles car les phrases bien
conçues pour faire une demande bien précise seront rapidement oubliés pour
être remplacés par des onomatopées, des clins d'oeils ou des regards
inquiets... C'est vraiment du grand art que l'on suppose seulement en
voyant le reportage de la télé Lyonnaise.
(Si je me décide à prendre du temps pour envoyer la K7 au ch'tite bourrin,
il peut que la sauterelle vous en mette quelques morceaux choisis sur le
site kivabien d'ici quelques semaines !)
Je tiens à signaler que je me suis retrouvé, au début de la nuit, comme la
cigale, fort dépourvu face au vent qui, température baissante oblige, se
faisait glacial, et que, *sans que je fasse une demande précise*, tel un
MAGICIEN, L'Toutou m'a sorti un salvateur Gore Tex, qui a pris une part
prépondérante dans mon résultat (Si pas Gore Tex, l'Papy n'aurait
certainement pas terminé la nuit) Vraiment, sans assistance, le coureur
n'est pas grand chose !!! ;-))
Tout au long de ces heures, j'apprends que mes camarades de course coincent
un petit peu. Je rattrape la gazelle, qui, me voyant et apprenant que l'on
est dans le même tour, remet les gazs et me reprend plusieurs centaines de
mêtres en 3 ou 4 tours. J'ai bien peur qu'il ne consumme ses dernières
cartouches, en tout cas, je ne l'ai plus en point de mire, même par de là
les virages.
Je commence également à connaitre une certaine lassitude en particulier sur
les 2 points chauds décrits précédemment, juste après les 2 bosses... J'ai
vraiment du mal à enchainer mes foulées, et il m'arrive de faire plusieurs
dizaines de mêtres en marchant, jusqu'à ce que la colère me prennent et que
je me secoue le cocotier pour relancer. Je me rappelle un banc public vers
les 500m, ou je me serais volontiers assoupi...
Je ne sais pas vers quelle heure je vais passer la Gazelle, ni vers quelle
heure je vais passer Robert Bertin (un habitué des ultras), mais je suis
étonné d'apprendre que je suis 1er alors que le sir Oliéro avait tant
d'avance sur moi ! Il est parti se coucher vers la 14ème heure et n'a pas
entendu sonner son réveil, il ne s'est donc réveiller que 3h plus tard !
Il est d'ailleurs reparti comme avant, et je revois la mobylette me doubler
régulièrement. Je fais rapidement mes calculs, si aucune erreur de
stratégie ne vient encombrer mon chemin, je devrais pouvoir résister à son
retour, d'autant plus qu'il connait des ratés, comme tout le monde et que,
par moment il marche... J'ai un léger moment d'euphorie, car, malgré tout
les avatars que j'ai pu connaitre, je peux espérer une bonne place à
l'arrivée... Les images positives me viennent en tête et j'imagine déjà que
j'ai une place sur le podium, avec une photo encadré de mon assistance. Je
visualise à l'avance les passages au 180 kms puis, pourquoi pas, au 200kms
que je signalerais à Alain Corgier, Je rêve déjà d'offrir au Toutou les
bouteilles avec étiquettes spéciales qu'il a déjà largement mérité. (Vous
pouvez voir l'étikette sur le site kivabien)
En résumé, je me fais déjà un film positif de l'arrivée qui me permet
d'oublier un peu les contingences que je subis au fil du temps.
18ème heure qui se termine (allooooo Alain, tu m'envoie quand le détail ?
Mon neurone fripé à du mal à se remémorer les kms exactes) en environ 157
kms. Une dernière comparaison avec Gravigny ou j'avais fait 159kms en 17h
(dont 4h30 de marche) m'indique bien que je ne suis vraiment pas aussi
performant que l'an dernier... Je reprends de la vitamine C car le sommeil
revient, c'est incroyable, j'aimerais tant avoir sommeil comme cela tout
les soirs vers 23heures ! Arf ! Je suis de plus en plus déstabilisé par ce
souci. La vitamine C n'agit plus !!! Il m'arrive de m'arréter sur le
parcours, de m'appuyer sur une rambarde et de fermer les yeux !
Heureusement, à chaque fois, j'ai comme un petit diable qui vient me piquer
car dès que je ferme les yeux, j'ai des papillottes qui apparaissent et je
risque de m'effondrer.
Je ne peux plus, depuis plusieurs tours, m'accroupir moi même, c'est mon
assistance, chacun de son coté, qui me lève, m'accroupit et me relève.
Dès que je ferme les yeux,Bichounette me crie de ne pas m'endormir et de
regarder droit devant moi. J'ai l'impression d'être un boxeur au bord du KO.
J'ai même eu, lors d'une pause, les yeux qui se sont révulsés... Mais les
secouses du Toutou m'ont remis d'aplomb !
De plus, m'obligeant à courir le plus rapidement possible, je gagne
quelques secondes de plus au tour !
J'ai de plus en plus mal au ventre, j'axe de plus en plus ma prise de
boisson sur les glucose car je fais une fixation, quand j'ai ces symptomes,
sur une hypoglicémie possible. De ce fait je réduis mes apports hydrique à
la seule Caloreen, puis une soif soudaine, m'a fait rajouter de l'isostar
(qui m'a fait du bien car j'ai multiplié par 3 mon apport hydrique durant
quelques tours). L'état se dégradait au fur et à mesure, Les 3 tubes de
Sporténine, savamment dosé par l'Toutou (n'est ce pas coquin ?), n'avait
plus d'effet, la vitamine C n'ont plus, le reste de lucidité qui me restait
m'a servi à garder ma stratégie du tout Caloreen ou Isostar (et non,
malheureusement, Caloreen + Isostar).
Les autres boissons, malgré les tentatives de réchauffement de mes
acolytes, n'ont presque plus attiré mon attention... La lente descente aux
enfer commençait !!!
Je me voyais dériver de plus en plus, malgré une vitesse conservée, les
bouffées de reconnaissance pour ceux qui travaillaient d'arrache pied dans
ce froid glacial pour moi, me permettait de tenir et bien sur vous...
Car dans ces descriptions, j'ai volontairement omis votre appui, pour mieux
m'en délecter maintenant... Arf...
Car il est vrai que par delà l'assistance physique de l'équipe "Zoo",
j'avais l'appui téléphonique du reste de la bande...
Je ne sais plus ou j'avais laissé la marque, mais l'Electron a appelé
plusieurs fois et a fait son rapport circonstancié sur la ML et le NG.
J'ai même noté, pour l'équipe ZOOSorengo du raid28, que ma'ame Neutron
s'est levé vers 7h15' pour savoir si j'étais toujours vivant ? Merci au
Electriques !
Tartarin (L'TDB) à piraté, également plusieurs fois, la ligne de l'Electron
et je l'ai même eu en direct (grace à sa fille insomniaque, il me semble),
Le Homard, également en direct à 19h20, puis vers 7h42 (kelle précision ce
Toutou ! ;-) ), avec un accent qui fleure bon la région toulousaine.
Mon Empereur est venu m'apporter l'air frais de Belgique avec un "Vas Papy,
continue...", il a recommencé vars 7h du matin.
Toute la nuit, des joueurs de belote, entre autre, ont rappelé, que ce soit
le ch'tite bourrin, plein de peps, 5 ou 6 fois, Philo le fluet, inquiet, la
fourmi également, ainsi qu'un nouveau courant d'air d'outre quiévrain avec
l'Aveugle, pas loin de minuit !
A Minuit Une, l'Bouc costaud me met face à mon projet puis vers 5h du mat
affirme qu'il f aut positiver pour continuer à avancer!!!
La linotte vient me rappeler, vers minuit vingt, que je n'ai toujours pas
renvoyer les suggestions sur le dessin du Logo, que, comme je suis
réveiller, je pourrais m'y mettre... Puis il a un choc, il se rend compte
du nombre de kms et ne s'en remet pas... (j'espère qu'il a réussi à dormir
après !)
L'Lieutenant Blueberry, préparant son marathon d'Annecy, me secoue les
puces vers Minuit trente, après un p'tit footing ?
L'Empereur me refait un coucou namurois vers les 3h13 ? L'Toutou aura cette
réflexion : "A priori les coureurs de la ML ne se couchent jamais" !)
A 7h10', un Alain (l'Empereur, la Marmotte, un autre ?) souffle un
"Continue, Bravo..." avant de partir faire un semi...
7h12', c'est le Criquet, coureur du Jogging Club d'Epernay, lurker
intermittent de la ML, qui pousse derrière moi et qui tente de me faire
tenir à 8h45'.
Linstit, également, qui a appelé 3 fois durant la nuit, s'inquiétant pour
mon état de santé, L'Empereur, encore une fois,...
Il y a également ceux qui ont appelé en même temps que d'autres et qui ont
été sur la messagerie vocale...
9h...
Philo_le_fluet avec une voie encore inquiète, mais fier de faire partie de
l'équipe
9h41'...
Le Homard, avec son accent vraiment ensoleillé, m'adresse ses félicitations
anticipés...
10h35'...
Ma fille Mylène qui commence sérieusement à se faire du souci... :-((((
10h56'...
Le Loup hurlant qui me fait une Pomme De Terre FFA, :-), et qui comme
l'Fluet est fier de faire parti de l'équipe...
Lundi 10h...
Linstit inquiète de ne rien voir sur la ML, se rappelant la fin de l'an
dernier...
Voilà pour les appels que nous avons gardé en mémoire, L'Toutou,
Bichounette et moi même, il est clair que nous en oublions car des fois le
téléphone a sonné toutes les 10' (dixit l'assistance !)
Alors que ceux que j'ai oublié fasse preuve d'indulgence envers ma personne.
Ceci écrit, même si, sur le coup, je ne percutais pas complètement à vos
encouragements, c'est, quand même, un formidable réservoir d'images
positives. Un formidable lien trans-frontalier qui m'a fait avancer et
courir durant les heures les plus difficiles...
Merci encore à tous, que vous soyez un animal de la ménagerie, un lecteur
du NG ou autre, merci de vos témoignages de soutient pour un Papy qui se
délabrait au fur et à mesure du temps...
J'ai reçu pas moins de 300 messages de soutien ou de félicitation sur la
ML, sur le NG ou en messagerie personnel. Je vous parlerais de la vacuité
de la vanité personnelle lors des actions post-courses, mais le Lundi en
sortant de la Clinique, ces messages ont été un puissant tonifiant, aussi
puissant, dirait le Sapide Docteur, que l'homéo...Heuuu... pathie ?
Voilà, j'en suis à la 18ème heure, je n'ai toujours pas réalisé les 180kms
pour Mister Corgier, mais il va falloir s'y mettre !
Je vais, maintenant, tenter de recourir un peu. C'est ma 1ère tentative
depuis les 24h ! Le clown va être de sortie... Arf !
A bientôt....
24h de ST FONS, Part IV : La déchéance...
Bonjour,
Vous allez bien ?
J'espère car la course n'est pas finie... ;-)
Comme écrit dans le tome(sic) précédent, le clown fut de sortie Jeudi
soir... Arf, 35' d'(E) à la vitesse d'un escargot... Pire, j'avais même du
mal à courir à la vitesse d'(E), il fallait que je me secoue. Il faut noter
que j'ai vraiment l'impression de n'avoir plus aucune cuisse et que
l'amorti s'effectue au niveau des genoux et des hanches !!! Heureusement
que j'étais accompagné par un ami vigneron (coach de l'équipe Zoo du raid28
lors de la préparation oenologique), il m'a permis de ne pas rentrer trop
tôt à la maison !
L'imbécile, que je suis, à voulu remettre le couvert dès vendredi matin...
Le genou gauche n'a pas aimé... Je suis vraiment très faible... Je sens que
je vais adorer mon vélo ces prochains jours... Y aurait pas un sorcier par
ici pour me faire la danse du soleil ? Car faire des heures de rouleaux, ce
n'est pas très jouissif (n'est pas l'bouc costaud ?)
Nous en étions donc à la 18ème heure, je n'avais toujours pas réalisé les
180kms pour Mister Corgier... Et je commençais à battre de l'aile...
Les envies de sommeil revenaient plus vite qu'à leur tour, et pourtant...
Pour avoir lu L'Toutou et L'Mammouth Rose, je savais que le sommeil pouvait
prendre un coureur, mais jamais dans ces proportions là...
Imaginez... Vous êtes dans un brouillard, en entamant le tour vous vous
retrouvez dans la pénombre crée par l'ombre des arbres sous les
projecteurs, vous agitez frénétiquement les bras pour que les "poteaux" qui
vous servent de cuisses suivent. La dessus, mécaniquement, vous tentez le
sommeil flash récupérateur, inefficace, qui manque de peu de vous mettre
par terre. Vous vous ressaisissez et...
C'est à ce moment là qu'un long train de marchandise passe à coté et vous
casse les oreilles. (ya même un chauffeur, voulant être sympa, qui nous a
klaxonné, Grrrrrrrr !) Le souffle du convoi vous rappelle le vent apaisé et
c'est bien énervé que vous arrivez à la butte n°1. 30m avant vous tentez de
rassembler vos Neurones (avec mon neurone fripé, c'est plus rapide pour moi
que pour les autres !) pour coordonner vos foulées et ne pas f.... TROP
TARD, vous venez encore de mal positionner votre pied droit, direct sur le
bord du trou, la douleur qui irradie votre mollet vous indique qu'il faut
que vous notiez sur la fiche ravitaillement "Massage Toutou mollet droit".
Le temps de ranger papiers et crayons (au milieu de vos neurones) vous
apparaissez sous les projecteurs du stade, en pleine lumière (quelle star
vous faites !!!)
Le temps pour vos pupilles de s'habituer, vous faites mécaniquement la
chicane, vous vous arrétez mains sur les genoux (pour voir si LA sauterelle
ne serait pas dans la pelouse), tout en écarquillant bien les yeux. Vous
repartez péniblement et traversez ce stade ou la butte n°2 du fond vous
parait insurmontable...
Après l'avoir grimpé avec piolets et chaussures à crampons (Vi, vi, je me
rappelle très bien que vous aviez ce piolet !), vous stoppez de nouveau
pour vérifier que vos lacets sont bien fait. (On ne sait jamais...) Vous
venez, quand même, de déjà faire 400m, vous avez horreur des petits détails
qui clochent, alors la vérification s'imposait...
Malgré votre insistance, ils ne sont pas défaits, alors vous tentez de
repartir, quand... Vous apercevez ce magnifique banc public, déjà évoqué...
Mais, droit dans vos bottes, vous êtes l'exemplarité même, vous vous
détournez de cet objet de luxure car la débauche n'aura pas raison de vous...
Vous ignorez également les barrières qui sont autant d'appel à reposer
votre carcasse bien fatiguée... Vous êtes au 600m, après avoir évité tous
ces poissons... Heuuuu... Galets qui jonchent votre parcours, vous virez à
gauche et... Déception... Vous craquez... vous voyez une séduisante
barrière avec qui vous faites un brin de causette... C'est alors qu'il vous
vient à l'idée les histoires de l'Iliade et de l'Odyssée, avec ses
monstres, ses bétes curieuses et vous vous voyez emporter par cette
maléfique barrière... ACCROCHEZ VOUS ! Tenez bon, tendez l'oreille...
Ecoutez bien, c'est le CD "boum-boum" du Papy à la sono, la pause n'est pas
loin... Un dernier sursaut, vous vous arrachez des bras de la barrière(sic).
L'entrée sur la boucle d'arrivée est enfin là, quelques bancs tentateurs,
ou il vous arrivera de poser une fesse, (mais pas dans ce tour là !) et
enfin le banc "ravitaillement" ou vous tentez désespérément de vous
rappeler tout les points notés pour l'assistance...
Voilà, schématiquement, comment se déroule les tours pour atteindre les
fameux 180 kms. Si vous désirez savoir comment mon "sur-moi" considérait ce
que j'étais en train de faire, relisez ce chapitre 15 fois au moins, d'une
traite !..... C'est fait ? Alors ? Vous en pensez quoi ?
Un souci, qui m'avait déjà arrété la veille, commençait à réapparaitre. En
effet, mon point de coté intestinal refaisait des siennes. C'est vrai qu'à
la lumière de l'après course, je ne peux qu'être content d'avoir, malgré
tout, pu continuer à courir, mais, dans mon brouillard, cette douleur me
pertubait et me poussait à optimiser de plus en plus ma prise de boisson
glucosée. Je n'ai pas fait attention aux différents signaux d'alertes qui
me poussait à boire de l'eau. Au contraire, cette douleur de plus en plus
tenace me dégoutait de boire et tout les liquides avalées, je les "machais"
pour les réchauffer avant de les déglutir. Dans mes souvenirs je me
rappelle avec délice, de la fois ou L'Toutou m'a fait mon Caloreen avec de
l'eau chaude. Je crois que c'est la seule fois ou j'ai pris 2 gorgées. Mais
le fait que nous n'arrivions pas à réchauffer suffisamment ces liquides,
m'a poussé à conserver cette stratégie, que l'on sait aujourd'hui, suicidaire.
J'estime que je devrais passer les 180kms en 20h45', je lutte pour
maintenir mon rythme. 19ème heure en 165Kms, 20ème en 173kms, c'est
excellent, surtout que je suis en tête, au grand étonnement de la Gazelle
qui semblait un peu encalminé à ce moment là. J'espère quand même qu'il
accrochera les 180kms, il le mérite... Je coince quand même de plus en
plus, même si j'atteins les 180Kms quelques minutes à peine après mes
prévisions. Je sens que les 207 risque de m'échapper, mais les 200
devraient être possible.
J'avise Alain Corgier que j'ai fait ses 180Kms, mais je note, en même
temps, que si je suis dans le brouillard, ses temps de réaction à lui, sont
également moins performants ! Arf ! La fatigue agit sur tout le monde...
Tout le monde ? Et oui, même l'assistance !
Bichounette a de plus en plus froid, s'enveloppe dans doudoune et duvet,
tente des sommeils flashs pendant que je cours... Il lui arrive de même pas
se rendre compte que je viens de m'asseoir à coté d'elle !!! C'est mon rale
qui l'interpelle et lui fait se lever pour s'occuper de ma jambe gauche. Le
Toutou marque également quelques accès de faiblesse, mais, comme peuvent le
certifier ses coéquipiers du Raid28, il faut être vraiment perspicace pour
s'en rendre compte ! Il est tellement discret sur ses propres
atermoiements, qu'il a fallu un sursaut de lucidité de Bichounette (et de
pompoculthérapie) pour que l'Toutou s'occupe un peu de lui même avant de
tomber malade.
Ce moment de lucidité coutera cher à Bichounette car c'est peu après
qu'elle faillit tomber dans les pommes et qu'on l'amena dans le camion des
secouristes. Ce fait, d'ailleurs, marqua le début de la descente aux enfers...
Arf ! Est ce que j'arrète là ?
?
??
???
.
..
...
Non, je ne peux pas vu le titre de ce tome là... Arf... Il me faut bien la
décrire cette déchéance.
Donc, il est 7h du matin, j'ai fait plus de 180kms et j'ai de plus en plus
envie de dormir...
J'arrive à une pause ravitaillement ou je note que beaucoup de voyants sont
au rouge sans que je sache vraiment quoi faire pour les remettre au vert.
La vitamine C n'agit plus sur le sommeil, cela fait quelques heures que je
ne peux plus me lever ni m'accroupir tout seul, il me semble que la source
de sporténine se tarit, mais la malice du Toutou tente de me le cacher.
J'ai un léger moment de panique... Je vois sur la table une bouteille avec
un liquide rougeatre... Anticipant une réaction négative de l'équipe, je me
jette dessus et prends le risque d'en boire plusieurs gorgées froides sous
l'oeil inquiet de mes acolytes... C'était un peu le geste du désespoir...
Euréka !!! L'effet est immédiat et je retrouverais quelques couleurs
pendant plusieurs tours, malheureusement, mon diagnostic fut erroné. Je fut
persuadé que le surplus de sucres apporté par isostar était l'élément
prépondérant de ma dernière résurrection... Ce fut ma dernière erreur de
stratégie...
C'est à ce moment là que je situe ma cassure, symbolisé par "l'abandon" de
bichounette. Lorsque j'arrive au ravitaillement, je remarque que l'Toutou
est tout seul, (j'ai un reste de lucidité ! Arf !) je lui fait part de mon
désarroi et... L'Toutou, ne voulant pas m'affoler en me disant que ma femme
reprends ses esprits dans l'ambulance, m'explique qu'elle est partie se
détendre en salle de repos. L'impact négatif fut énorme ! En effet, la
clairvoyance, à 2h de l'arrivée, n'étant pas l'apanage des coureurs de 24h,
je me suis senti abandonné par ma femme... Mentalement tout s'écroulait,
fini les massages récupérateurs, fini les différents choix de bouteilles,
il me semblait que le pôv Toutou était débordé... En fait je commençais à
ne plus savoir ou j'étais...
En effet, je ne pourrais plus vous dire, à partir de cet instant, comment
les kms suivants se sont passés car je n'étais plus dans le brouillard,
mais, de pire en pire, je me retrouvais quasiment dans le noir presque complet.
Je n'arrivais presque plus à courir, juste à marcher relativement droit,
avec des difficultés de respiration du à des courbatures sur les muscles
thoraciques. (Sous les conseils du canidé, j'ai très souvent respiré avec
le ventre pour faire passer les points de coté... 10' c'est bon, mais
plusieurs heures marque physiquement)
Le futur vainqueur, Mister Oliéro revient à 1 tour de moi. il m'approche et
me demande si je suis bien le señor Papy Ming. Devant mon rale affirmatif,
il m'annonce que je suis premier et que nous allons finir ensemble car je
mérite de gagner la course. "Grosse colère" de ma part (sic, enfin soupir
plaintif serait plus approprié), car je lui dit qu'il peut passer les
200kms alors que je commence à défaillir sérieusement sans espoir pour ce
kilométrage. J'étais fini... Il rechigne, m'assurant que je mérite de
gagner, qu'il est mort, etc... Il a fallu que je lui dise que le reste de
force qui me restait allait me servir pour lui mettre des coups de pompes
dans le C.., pour qu'enfin il reparte ! Et fasse 203/204 kms !!!
NOTEZ par ailleurs que, même avant qu'il ne me double, sa femme me prodigua
de très gros encouragements !
Il est un fait que la fraternité qui peut lier les coureurs et leur
assistance, au fil des heures, lie les coureurs et les assistances entre
eux mêmes. J'ai reçu, par courriel, des félicitations et des remerciements
pour l'Toutou et Bichounette de la part d'autres coureurs. (Aïe, tapes pas
sur la tête, mon Toutou, j'ai oublié de transmettre... :-( )
Je suis de plus en plus fatigué, je ne sais plus ou j'en suis... (ou en
étais je ?)
Ah oui... Je ne sais plus ou j'en suis, arf, le soleil s'est levé depuis un
moment, quelques gouttes tombent, j'ai froid... Pour les dernières heures,
je me mets une nouvelle couche de vètement sous la forme d'une doudoune
3/4, pas faite du tout pour courir. Sous la pluie, l'Toutou me met la
capuche sur la tête (je suis bien incapable de le faire moi même !) et je
marche... Je marche... Je marche... Enfin... J'essaye de marcher... C'est
de plus en plus difficile... J'ai du mal à ouvrir les yeux pour situer le
chemin, nous entrons dans la dernière heure, je savais à combien de kms
j'étais car la barre des 197,500 kms me taraudait, mais aujourd'hui, je ne
m'en rappelle plus ! :-( Les seuls souvenirs que j'ai sont ma persévérance
dans la réalisation de ce kilométrage puis, une fois réalisé, mon explosion
totale... Heureusement que nous avions le droit d'avoir l'assistance sur la
fin de course... J'ai d'ailleurs bénéficier d'une légère dérogation, sous
la bienveillance de l'officiel de la FFA, car mon toutou m'a accompagné
bien avant les 10 dernières minutes réglementaires. Il m'a tout d'abord
encouragé, puis, avec sa main dans le dos, il m'a dirigé, car je n'arrivais
plus à marcher droit. Voyant que cela ne suffisait plus, il m'a pris la
main et enfin, pour les derniers mêtres, il m'a quasiment porté...
Je savais à quel endroit du circuit je me trouvais, mais je ne pourrais pas
vous dire s'il faisait beau ou pas... J'avais beaucoup de mal à garder les
yeux ouverts, je commençais à devenir inquiet sur mon état de santé car
j'avais rarement souffert d'une hypoglycémie aussi difficile à supporter.
Ma femme nous avait rejoins, les ultimes minutes s'égrenaient, la fin était
proche... La fin arriva...
L'Toutou s'immobilisa, et moi avec ;-)
Bichounette inquiète pris la place et l'Toutou, le plus rapidement
possible, m'accompagna jusqu'à.... Jusqu'à...
Il va me falloir réfléchir pour me rappeler la suite, surtout que j'attends
l'éclairage d'un Sapide Docteur bien connu... (Qui va surement me répondre,
sans me répondre, qu'il n'a rien à rajouter, mais il me faudra lire entre
les lignes... Arf !)
Alors je vous laisse sur cette déchéance, vous devez être bien fatigué...
Non ? Comment NON ???
C'est que vous n'avez pas fait les 15 tours d'une traite que je vous ai
conseillé précédemment...
;-))))
Une dernière précision toutefois, quand à mes souvenirs... J'ai tenté de
vous faire vivre l'action de la ménagerie et nous avions, avec l'Toutou,
tenté de noter tous vos appels. J'étais taraudé par le doute, car il me
semblait que nous en avions oublié... Effectivement, après vérification,
j'avais eu, en direct siouplé, un meuble de la ménagerie, notre flambeau en
CO, le plus titré du coin, notre ex-champion de France... J'ai
effectivement eu L'Mammouth Rose Himself, le samedi soir... Cela démontre
un peu l'état de délabrement dans lequel j'ai terminé cette épreuve...
Alors comme j'ai d'autres doutes, SVP, si un zanimo se trouve oublié, qu'il
n'ait pas honte de me le faire savoir en perso, car si nous n'avons pas
noté l'inoubliable tafanar n°1, il se peut que l'encre ait également gelé
pour d'autres appels. Merci de me le faire savoir ! ;-))))))
Bien à vous tous... Courage, la fin approche... ;-)))))
24h de ST FONS, Part V : L'après course...
Bonjour,
Vous allez TOUJOURS bien ?
Depuis mes 24h j'ai noté de belles performances Zooesque, aussi bien
chronométrique (Nous avons Ôssi nos vedettes, arf !) mais surtout mentales
et RAISONNE ! Arf !
En effet comme thème chèrement au coeur de notre Raton Laveur, je vais
revenir sur le "pourquoi on cours ?". D'ou peut venir notre plaisir de
repousser nos limites le plus loin possible ?
Du moins, vais je tenter de le faire ou je vais avoir l'impression de
tenter de le faire... (Vous suivez ? Non ? Moi non plus, ce n'est pas grave !)
Et surtout, comment moi, apotre de l'abandonné raisonné, j'ai pu me faire
avoir et risquer ma vie à ce point !
Alors... Reprenons...
Ou en étions nous ????
.
..
...
"...J'espère car la course n'est pas finie... ;-)
...j'avais rarement souffert d'une hypoglycémie aussi difficile à supporter.
Ma femme nous avait rejoins, les ultimes minutes s'égrenaient, la fin était
proche... La fin arriva...
L'Toutou s'immobilisa, et moi avec ;-)
Bichounette inquiète pris la place et l'Toutou, le plus rapidement
possible, m'accompagna jusqu'à.... Jusqu'à..."
Jusqu'à ? Je me rappelle avoir tenté de continuer sur le parcours alors
que, beaucoup plus lucide, le Toutou me fit faire, ou plutôt m'imposa de
manière musclée, un détour, pour arriver plus vite à l'Ambulance des
secouristes. Une fois allongé je me laisse aller à mes pensées, pas trop
positive...
La déception était grande de n'avoir pas encore pu exprimer toutes mes
possibilités dans ces conditions difficiles. Déception également par le
fait que j'aurais pu gagner cette course et faire la photo entouré de mon
assistance. Photo qui a fait partie de mon imagerie mentale de la nuit.
Les minutes s'égrène, la tension baisse, j'ai froid, j'ai sommeil et les
secouristes s'agitent de plus en plus frénétiquement autour de moi.
J'aperçois l'Toutou, a qui je réclame une photo puis on tente de me
déshabiller. Me voyant m'endormir, on tente de me réveiller et de me mettre
sous oxygène... Tout content, je me suis dis que j'allais me shooter à
cette chimie source de vie... :-( Bof ! A part un air frais sur le nez,
cela ne m'a rien fait. Ma femme tente de trouver le médecin de la course.
Penaud, Alain nous apprend que le médecin prévu les a planté le matin de la
course !
Bichounette (je rappelle qu'elle est infirmière) voyant mon état et le
début de panique chez les secouristes devant l'inanité de leurs efforts, ne
tergiverse plus et appelle les pompiers.
Plusieurs fois on tente de me réveiller, par des claques, des questions...
Je me demande même pourquoi tout ce bÔ monde veut m'empécher de me laisser
aller à un sommeil réparateur. Surtout pour une simple hypoglycémie dont je
MAITRISE tout les tenants et aboutissants. En effet, à l'Ironman d'Embrun
et l'an dernier au 24h de Gravigny, de simples perfusions d'eau, de sels et
de sucres m'ont remis debout (ou presque !) J'ai l'habitude de ce genre de
souci. J'ai d'ailleurs limité volontairement ma prise d'eau pour ne pas
empécher plus mon absorption de glucose. Le fait que les secouristes
n'aient pas les poches désirées me maintient encore en réveil...
Heureusement !!!
J'espère que les pompiers sont équipés !
Ceux ci arrive, cela me donne un petit coup de fouet car la perfusion tant
révée s'approche... On me change d'Ambulance et les images fortes
remontent. En effet, comme à Gravigny l'an dernier, ou j'ai eu droit à une
haie d'honneur, j'ai droit aux applaudissements des personnes présentes. Je
tente de faire bonne figure, m'excuse auprès d'Alain de ne pouvoir être
présent à sa remise des prix (une déception de plus, Arf !) et Zou, on
m'embarque...
Malheureusement, il n'y a plus de perfusion que plus d'un neurone fripé
dans la tête à Papy. Je commence à m'impatienter, je vais bientôt faire une
crise de calcaire et taper de mes petits points nerveux sur la table ! ;-)))
Je ne sais pas si c'est sirène hurlante que je m'en vais, mais je me
souviens l'air inquiet de Bichounette assise à coté de moi. Pourtant, ce
n'est pas si terrible ce qui m'arrive ? Les pompiers ont l'air serein !!!
La polyclinique de la Roseraie (A coté des Minguettes) peut m'accueillir,
je me prépare à mon plantureux repas perfusionnel !
Un petit topo sur mon état, pendant le transport dans la salle des
traitements, m'inquiète un peu. Je ne peux presque plus mouvoir mes membres
inférieurs... J'ai bien de la sensibilité, je remue mes petits doigts, je
n'ai presque pas de courbatures, MAIS, je n'ai aucune puissance, mes jambes
sont trop lourdes à bouger pour mes muscles (ou ce qu'il en reste !) Etant
par nature optimiste, je me répète qu'après ma "biture"(C'est dans le dico
pour ceusses qui ne savent pas ce que c'est, p'tit Larousse) au sirop
glucosé, je me porterais comme un charme.
Le sieur Antonio Rodriguez m'accueille, me regarde d'un air soupçonneux
puis m'ausculte. Je m'agite pour affirmer mes certitudes, pour obtenir ma
mixture qui me permettra de me sortir de cette hypoglicémie quand, d'un
geste, il m'intime l'ordre de me taire et de me soumettre à des analyses...
Je proteste encore jusqu'à ce qu'il m'explique que je suis dans état
"grave", confirmé par Bichounette, corroboré par le passage de mon
Toutou... C'est la première fois, depuis le début de la compétition, que je
vois l'oeil du Toutou dans cet état là ! Alors si même lui est inquiet, il
doit y avoir le feu dans la baraque... Je patiente donc et me soumet aux
analyses.
Pour vous faire patienter, je vous rapellerais que, comme prévu, j'ai
oublié de noter certains appels. J'avais et j'ai toujours des doutes sur
des Zanimos, et l'un s'est effectivement rappelé à mon esprit. El
Pokémonito m'a effectivement appelé cette nuit là, et je l'ai eu en direct
puisque je me rappelle avoir imaginé la Pokémonita courir derrière notre
Mozart Galopant, rouleau à patisserie en main, pour qu'il réduise quelque
peu son entrainement. Ceci dans l'espoir qu'il fasse le REV avec L'Biquet
et que nous soyons dignement représenté... Je rappelle, pour les humains
qui lisent ces lignes, que Pokémonito a eu droit aux honneurs de la presse
(Jogging International) avec son marathon zodiacal proche du pole Sud !
(Son Nom d'humain est Christian Pociello).
Ahhh, je vois le médecin revenir avec les analyses, nous allons pouvoir
reprendre le fil de notre histoire et moi, me faire une orgie de
"plasmalite"... Devant la mine grave du médecin je tente de mettre ce qui
me reste d'attention à l'écoute.
Très pédagogique et TRES intéressant il se met à détailler les résultats de
l'analyse... Je résumerais très succinctement et pas très scientifiquement
par :" J'étais complètement déshydraté, les reins bloqués, l'Urée dans le
sang commençait à m'empoisonner, mes muscles sont complètements détruits,
etc..., etc..., etc... "
J'ai vu ma femme passer par toutes les couleurs car tous les termes
techniques qu'employait Mister Rodriguez était bien compris d'elle...
J'étais bien loin de ma soi disante hypoglicémie. Cela fait des années que
je me trompe sur certains de mes signaux d'alertes qui me servent à gérer
mes différentes épreuves. La majeure partie du temps ou je me suis focalisé
sur un problème d'hypoglicémie du à une difficulté d'absorption du glucose,
je faisais, en fait, une deshydratation. Ce n'est pas évident de bien
assimiler que cela fait des années que je me trompe et que je fais des
erreurs de stratégie de course basées sur des analyses erronées. La secte
du neurone fripé accueillait en son sein les égarés ou les amoureux de
parking de gare, elle peut, aujourd'hui, virer les déficients en sucre pour
accueillir les fous déshydratés !!!
C'est dans un cadre pareil que ma signature prend toute sa valeur et même
une nouvelle dimension. Car MA vérité d'aujourd'hui, n'est plus la même que
celle datant d'un mois !!!
Pour la changer il fallu pour cela que je risque ma vie...
Juste un chiffre qui symbolisera le reste (je ne vais pas vous assomer avec
les autres)
La créatine phosphokinase (CPK, il me semble) a une valeur référence de 24
à 204 UI/L (je ne sais pas ce que c'est les UI/L... La Marchande de Sable
ou le Tripier pourrait nous éclairer ?)...
L'Papy, de plus en plus inquiet sous sa couche, avait, 10h après l'arrivée
(je n'ai pas les résultats juste à mon arrivée aux Urgences) 24410 UI/L !!!
Cette enzyme est révélatrice d'un taux de destruction des muscles !!!
Vous imaginez à quel point je me suis massacré ? Pourquoi ?
C'est là qu'a commencé durant quelques instant un débat en moi, ma personne
et celui qui était couché sur "La VACUITE de la VANITE humaine !!!"
Mais comment j'ai pu me mettre dans un état pareil ??? Et pourquoi ?
Je n'arrète pas de conseiller à ceux qui sont mal de bien réfléchir et de
privilégier la santé, voire la carrière future, plutôt que de se détruire
et... J'ai fait plus grave, j'ai joué avec ma vie !!! Je veux bien
fanfaronner en me rapellant que je viens de prendre une bonne assurance vie
et que l'avenir financier de ma tribu est assuré en cas d'accident, mais
est ce que cela remplace une présence ?
Ce qui me chagrine le plus c'est que je n'ai rien vu arrivé !!!
Je n'ai pas souffert comme à l'arrivée d'un marathon difficile ou comme
lors de coup de bambou important qui m'ont convaincu d'arréter les frais
lors de compétitions. Non, juste une langueur importante ponctuée par une
envie de dormir de plus en plus insistante... Une mort douce en quelque sorte !
Suite à ces explications de textes, il me semble que c'est le moment ou
l'Toutou nous quitte, à moins que j'inverse les évènements, mais je me
rapellerais longtemps cet oeil inquiet du canidé et surtout, mon
impossibilité de lui montrer toute la gratitude que Bichounette et moi même
voulions lui témoigner. J'ai tenté de le faire par courriel, mais les
équipiers de la ZOOSORENGO@42KMS.COM savent ce que altruisme Toutoutien
veut dire... La Gazelle t'envoie ses remerciements également pour ton
soutien dans ses moments difficiles (181kms quand même pour la Gazelle !!!)
C'est également durant ce laps de temps qu'est passé Alain Corgier, très
inquiet, m'engueulant même (très gentiment) d'avoir été aussi loin. Je lui
exprime quand même ma satisfaction du devoir accompli en ayant réalisé les
180kms et battu son record. Il me confirme que ses craintes furent balayées
car nous sommes 4 au dessus des 180kms !
Heureusement qu'il n'a pas appris sur le coup dans quel état exactement
j'étais, (il pensait que j'allais sortir dans l'Après Midi) sinon, il
aurait été capable de me mettre une fessée ! ;-)))
Il ne s'est pas empéché tout de même, de me passer un petit savon le
lendemain pour l'avoir tardivement alerté que nous étions scotché à la
polyclinique. Qu'il soit encore ici remercié, ainsi que sa comparse
Christine, pour sa disponibilité, sa chaleur humaine et son approche
conviviale de la Course A Pieds. Son 24h est inoubliable, non du fait de la
course, mais par sa typicité, son enthousiasme et sa convivialité. Il est
intéressant pour avoir une première approche du 24h, dans un esprit
d'entraide et de solidarité.
J'ai de plus en plus faim (sic) et les perfusions arrivent finalement.
L'infirmière de garde tente une petite toilette des pieds pour crever les 2
énormes ampoules que j'ai à chaque pied. (La vieille technique de la
chaussette à l'envers, couplée à l'utilisation de chaussures usagés, mais
pas trop, avec semelle amortissante supplémentaire, m'a évité des
désagréments de ce coté, en dépit d'un parcours propice aux inflammations
plantaires, je réécrirais dessus !)
Ces ampoules ne m'ont pas géné, par contre, je découvre, avec "horreur",
l'état de saleté dans lequel je me trouve... J'ai même les ongles des pieds
et des mains qui sont noirs !!! Vivement que je sois capable de prendre une
douche !!!
Une douche ??? Douce pensée... Mais irréalisable !!!
En effet, lorsque l'on me transporte dans ma chambre, j'ai la confirmation
que je suis pas entier à la clinique. J'ai certainement du laisser quelque
part sur un stade de St FONS, une bonne partie de mes cuisses... Ce n'est
pas possible autrement, je n'arrive pas à soutenir mes membres inférieurs.
Et tout cela SANS DOULEURS !!! J'ai également confirmation que je n'ai pas
de courbatures et pas énormément de toxines puisque je n'ai pas de réaction
à mes perfusions. D'habitude je suis pris de tremblote dans les jambes et
les muscles sont agités de mouvements parasites. Rien de tout cela
aujourd'hui, le Sapide Docteur confirmera cela en m'écrivant, à la lecture
de mes analyses,
"Ca expliquerait des bicarbonates élevées le lendemain, car
logiquement, lorsque tu fais un effort et que ton rein ne marche pas
bien, ils sont bas (au moins, tu ne travaillait pas en anaérobie, car
l'augmentation du taux de lactates fait baisser les bicarbonates)"
Je ne devais donc pas être lactaté ! ;-))))))))))))))
Pour en revenir à la douche, il est clair que je n'y aurais pas droit, ni
d'ailleurs à un quelconque repas tant qu'ils ne seront pas sur de ma
récupération. Au dialogue entre infirmière, j'ai bien l'impression que je
risque d'en avoir pour plusieurs jours, de plus au commentaires agréables
habituelles de l'accueil, se joint de plus en plus des "... vous êtes
fous... Il n'y a pas des morts dans ces compétitions ?... C'est autorisé ce
genre de course ?... Faudrait l'interdire... Vous en avez pour quelques
jours... J'espère que vous vous en remettrez...
La coupe remporté, qui tronait sur ma table de chevet me mettait un peu du
beaume au coeur.
Un appareil m'a pris la tension toutes les 20', j'ai eu une prise de sang
toutes les 4heures jusqu'à 8h le Lundi Matin, ou, au vu des résultats, j'ai
eu le droit, enfin, de m'alimenter !
J'ai pu me lever et, péniblement aller me prendre une douche. Contrairement
à ce que vous croyez, coureurs invétérés, spécialiste des démarches de
pingouins dans les parkings d'après course, je n'avais pas mal. Toujours
pas de puissance, MAIS, EN PLUS, mes muscles avaient "comme RETRECI" !!!
Quand j'essayais de me baisser, je n'avais pas mal comme un étirement,
j'avais l'impression que le muscle n'avait plus d'élasticité et que si je
tirais un peu plus, il cassait... :-((((
Je suis sorti Lundi en début d'Après Midi, non sans une dernière visite du
Cardiologue qui m'a regardé comme un fou furieux, me prévoyant une mort
certaine si je recommençais ce genre de "bétise"...
Quelques chiffres et commentaires avant de conclure sur cette aventure que
vous avez vécu avec moi...
Je pesais 72 Kgs quelques jours avant le 24h, 65 Kgs le Dimanche soir après
8h de perfusions.
"Plus de 24h..." Cri de Bichounette après la révélations des analyses...
"...Ben dis donc, c'est impressionnant
On en hospitalise en réa pour moins que ça..."
Première impression du Sapide Docteur.
"...Comment tu as pu te faire aussi mal alors que tu nous conseilles
l'abandon raisonné..." Réflexion du Criquet ainsi que d'autres Zanimos...
"...On ne voit des taux de CPK comme celui là que lors de crash, rarement
sur des vivants..." par le médecin Urgentiste Mister Rodriguez...
"...Enfin, bref, félicitation d'être revenu d'un tel périple entier..."
1ère conclusion du Sapide Médecin...
"... C'est vrai ces taux de CPK se retrouve souvent chez des personnes que
l'on retrouve sous des éboulis..." par mon médecin homéopathe...
"...ton bilan étant revenu à la quasi-normale après réhydratation,...(il
aurait pu en avoir un [NDP: de pb] si la réhydratation ,n'avait pas été
efficace ou s'il y avait eu des anomalies notables non expliquées par la
déshydratation"
Ouf Merci Sapide !!!!
.....
Quoi conclure ? Pour les dinos (et non Le dino orange à points verts) ils
ont déjà mes conclusions dans le CR de Gravigny, l'an dernier, consultable
sur www.escribe.com, de plus... Je n'ai plus le temps car il se fait tard...
D'ailleurs le Ratounet que j'avais alléché va rester sur sa faim, même si
des bribes de réponses se trouvent au dessus...
Je vous laisserais conclure ce que vous voudrez, car j'ai des tas de
pensées contradictoires qui me passent par l'esprit. Mais je retiens quand
même la phrase que je me suis répété au fond du lit sur "la vacuité de la
vanité humaine est grande !!!"
Sachez TOUS, je répète et j'insiste, sachez TOUS PROFITEZ de vos bons
moments, mêmes les plus insignifiants, faites attention à ce que votre égo
ne vous emmène pas dans des lieux, des comportements, des attitudes ou vous
ne désirez pas aller... Et ceci ne concerne pas que la CAP !!!
Le bonheur se construit avec de petites choses, sachons en profitez...
N'est ce pas le pompoculthérapeute en chef ????
;-)))))
p.e. j'ai pu faire mon 3ème entrainement Jeudi soir ou, malgré cette
impression d'être un vieillard sans amortisseur, j'ai apprécié les 40' que
j'ai pu faire avec un pote.
Je dois faire DAMERY (la course au champagne) le 19 Mai (Miss Loop y sera
?) mais avec un objectif de le faire en moins de 2H !!! Ne riez pas les
Belges ou vous serez à l'amende d'une Corsendonk !!! Vous pouvez imaginer
dans quel état je me trouve encore aujourd'hui 21 jours après les 24h de St
FONS ! Faudrait qu'il fasse bÔ pour le vélo... Pfffffffffffffff...
Dernier chiffre relativement comique... L'Papy était persuadé d'avoir eu
une hypoglicémie... Je l'ai suffisamment répété (Même ahuri, L'Lieutenant a
du le comprendre...) Ma glycémie à jeun lorsque je suis rentrée aux
urgences était de... 2,39Gr/l !!!
J'étais loin de rencontrer le fameux mur du Marathon ;-)))
Cela me rassure quand à la pertinence des dosages de mes bidons... (Je me
rassure comme je peux, il faut bien que je me trouve quelque chose que j'ai
bien fait... 8-))) )
Sur ce, merci d'avoir participer à cette aventure, j'ai beaucoup appris,
beaucoup apprécier votre aide, MAIS... Maintenant j'attends quelques
commentaires de votre part... Papy a travaillé, a vous maintenant...
24h de ST FONS, Part VI : Le Débat...
Bonjour les Zanimos (et les Zotres zossi...)
Komment ? Je crois entendre des persiflages ?
"Il revient avec une version 6 ?"
"Cela ne suffit pas ?"
"Faudrais pas qu'il nous fasse un 48h, sinon je ferme ma BAL !!!"
;-)))))
Je m'empresse de présenter mes excuses à la majorité d'entre vous, mais le
débat induit par la partie 5 et les messages reçus, dont la majorité par
délicatesse envers moi en perso, me pousse à vous faire un message commun
pour rétablir certains axiomes de départ et tenter de comprendre
l'évolution. Je tiens à dire que l'excellente intervention de la Marchande
de Sable m'a quelque pertubé dimanche soir, je vais rapidement lui envoyer
mes ionos car, j'espère, que certaines conclusions auxquelles elles est
arrivée sont conséquence d'un manque de paramètre...
Mais tout d'abord quelques axiomes de bases :
1/ La préparation.
Il est clair pour tout le monde que j'étais beaucoup moins bien préparé que
l'an dernier... Mais il était évident que je ne partais pas pour les mêmes
objectifs. Autant je visais 210-220kms l'an dernier, et au vu de mes
différentes analyses, c'était du domaine du possible en m'hydratant mieux
(sic). Autant cette année 200/210 paraissait le maximum dans les meilleures
conditions.
Dans mon rythme biologique annuel, un 24h est top fin Juin, alors que
mi_avril il ne doit être qu'une aimable balade.
De plus, avec mes 7 semaines d'arrêts de l'été dernier, je ne pouvais
espérer une grande performance. Ma préparation technique se réduisant au
minimum (100kms de vélo depuis le 1er Janvier, c'est légèrement ridicule,
arf !)
Jusqu'à la fin de l'an passée j'ai tourné entre 3 et 4h MY (moyenne) par
semaine, sans vélo (que j'avais arréter fin septembre), avec des résultats
du type 1h37' sur semi et 46' sur 12kms...
Même si, et j'en suis le premier surpris, en sortant une statistique de mon
logiciel CrossTrack, je note 4h28' MY d'entrainement de CAP, 5h2' en y
ajoutant tous les sports, et cela par semaine... Ceci depuis le début de
l'année en cours !
Je restais figé sur mes 4h MY, mais j'avais oublié les 2 semaines de
Piscine, ski et CAP en Belgique fin février...
Donc j'étais légèrement mieux préparé que je le pensais, mais bien moins
que l'an dernier et relevant d'une blessure.
2/ L'envie, la gnac.
Elle n'était pas vraiment présente comme l'an dernier. Je me suis régalé de
vos différents CR, du marathon de Paris entre autre, avant de me rendre
compte que je n'avais rien fait comme l'an dernier...
Je n'avais même pas chauffé les troupes, alors la motivation de passer un
moment spécial avec L'Toutou était bien présente, mais je ne pensais pas
que vous seriez autant à m'appeler. Quand j'ai eu mon premier arrêt et que
l'envie d'arréter tout est venue, je ne me suis pas dit que j'allais vous
laisser tomber puisque je ne vous pensais pas si nombreux.
Vous avez bien été présent, mais ce n'est pas pour cela que j'aurais été au
dela. Au contraire votre soutien m'a tenu éveillé pour que je puisse le
plus longtemps possible alimenter notre contact, mais ce qui s'est passé
n'était pas le but, PUISQUE L'AN PASSE j'avais déjà "joué" l'ambulance et
les perfs. Comme je désirais faire évoluer le scénario, il n'était pas
prévu une fin aussi scabreuse.
Autant l'an dernier, il aurais pu m'arriver quelque chose car la motivation
était extrème. Quand je me remémore la rage que j'avais quand je ne pouvais
plus courir, mais que je marchais plus vite que d'autres coureurs, je me
dis que j'aurais pu me faire très mal. Linstit, qui faisait mon assistance,
avait un visage de plus en plus inquiet, mais c'est après, que l'on s'en
rend compte.
La symbolique furent les pleurs de rage que je n'ai pu réprimé une fois que
je suis tombé et que je ne pouvais plus bouger... Idem dans l'ambulance et
à chaque fois qu'un Zanimo m'avait au téléphone...
Mais alors cette année... J'en étais loin de chez Aouuuuuu, encore plus loin...
3/ La gestion du risque.
Je n'ai rien vu venir... En dehors de l'acétone que ressentais l'Toutou et
Bichounette, et dont il ne m'ont pas fait part, rien, nada, nothing,
kapouik... C'est pourquoi la notion d'équipe est TRES importante sur ce
genre d'épreuve... Je n'ose imaginer comment j'aurais pu terminer tout seul.
Maintenant, comment gérer le risque ? J'avoue que je me prenais pour un
expert dans ce genre de travail, l'histoire nous a prouvé que je n'étais
qu'un simple débutant.
Alors pour repérer le plus rapidement les risques et les éviter tout en
améliorant ses performances, une grande qualité est nécessaire, et je pense
que je n'en ai pas eu suffisamment...
L'humilité ! Devant un 24h, un trail, un 100 bornes... Ou tout simplement
devant un 9kms qui représente une première course après des années d'arrêt
;-)...
On est tous égaux devant nos propres limites, il n'y a juste que celles ci
qui soient différentes. Mais notre approche se doit toujours d'être teinté
de beaucoup d'humilité car la nature est toujours plus forte que nous !!!
Tout cela rajouté au doute que m'a induit la Marchande De Sable par son
post dévastateur >:(
Aurais atteint mes limites physiologiques ou seule la déshydratation est en
cause ? En grande partie les éléments de réponse que j'arriverais à me
constituer me permettront de mieux gérer les prochains risques !
Mais, vraiment, je n'ai rien vu venir.... Ce qui, vous me l'avez écrit,
fait un peu "tache" dans mon CV d'apôtre de l'abandon raisonné !
Mouarf ! Mais je pense que beaucoup d'entre vous feront plus attention,
n'est ce pas le Tartarin de Bormes ? (J'ai bien aimé le Tripoteur, pas toi ?)
4/ Les ravitos.
En réfléchissant quelques peu, je reste quand même accro de ma mixture.
Elle se boit comme de l'eau, elle a les avantages de l'eau en étant encore
plus absorbable (Faible Osmolarité).
Je rejoins l'Toutou pour y apporter du gout différent par des soupes salés,
et non par du SEL PUR. Mais je reste persuadé, encore(sic), qu'il est
possible de faire un 24h avec cette mixture, d'autant plus si est confirmé
le fait que mes ennuis gastriques (léger par rapport à la majorité des
concurrents) soient causés par la déshydratation...
Mes réflexions ont avancés encore hier ou, histoire de faire un peu de
sport, je suis parti faire 100kms de vélo avec quelques cyclistes genre le
Lapin palmé. (je rappelle que musculairement je suis incapable de faire
plus de 45' de CAP !)
J'ai pris 2 bidons d'eau et j'ai tenté de boire souvent ! J'étais
d'ailleurs celui qui avait tout le temps son bidon à la main... Je n'ai bu
que 0,7l pour 3h30' d'efforts car après 2h, l'assimilation de l'eau pure se
faisait mal et j'ai terminé avec des "floc,floc" dans l'estomac. J'avais
essayé mon mélange sur la seule sortie de vélo faites 1 semaine avant le
24h et la différence au niveau digestion a été notable... Faudra que je
recommence...
Cela, d'autant plus, que vers le 80ème kilomètres, me sentant bien, j'ai
sprinté sur une bosse pour passer en tête... Et au 90ème j'étais en
travers, en train de m'enfiler toutes les barres énergétiques qui
garnissaient mes poches. J'avoue que je l'ai un peu cherché pour bien noter
les différentes approches avec une déshydratation. Mais je sais un peu
mieux, aujourd'hui, faire la différences entre hypoglicémie et
déshydratation, cela me permettra de plus savoir moduler mes prises...
La différence la plus appréciable est qu'après une hypoglicémie en vélo,
comme l'estomac n'est pas massacré, l'appétit est grand ouvert et il est
fort agréable de passer à table ! Je me suis imaginé l'Festnoz me préparant
avec l'Toutou un de leur plat préféré... Va vraiment falloir que je me
fasse invité !!!
Voilà pour les axiomes posés, le débat peut faire "rage" et je vais tenter
de répondre aux premières questions...
D'ailleurs il serait intéressant que le Raton Laveur donne son sentiment
sur l'aventure et que le Toutou nous donne sa conclusion.
Je ferais des réponses perso à ceusses qui le désirent (mais faudra
patienter un peu car je n'ai pas de secrétaire pour s'occuper de ma
messagerie ! Arf !)
Pour ceusses qui ne sont pas sur la Ménagerie, ils pourront si cela les
intéresse, suivre le débat sur l'historique http://www.escribe.com
en mettant jogging dans la recherche...
J'arrète là mes posts 24h de St Fons en vous remerciant encore du soutien
que vous m'avez tous apporté... Ce fut une aventure au de là de mes
espérances(sic) et après le raid28, la deuxième grosses émotion de
l'année... Je vais redevenir un simple supporter prêt à vous héler... Je
vais de ce pas demandez des cours de pompoculthérapie au Chef Canidé !
Bien à vous tous...
Merci...
A vous lire...
2 commentaires
Commentaire de LtBlueb posté le 21-01-2009 à 22:18:00
En cherchant la date du St Fons 2009, je tombe presque par hasard sur ton CR 2001 mon Papy... Sacrés souvenirs . The Bible !!!!
Commentaire de jeromax posté le 03-07-2009 à 11:36:00
pour info, après la lecture très intéresante de ton CR, une assurance vie n'a pas la même fonction qu'un assurance décès... mais alors pas du tout :-)
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