L'auteur : barney
La course : Trail des Tranchées - 55.8 km
Date : 25/3/2018
Lieu : Douaumont (Meuse)
Affichage : 1806 vues
Distance : 55.8km
Objectif : Terminer
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Lançons-nous dans la rédaction d’un second compte-rendu/débriefing/jeracontemalife pour le trail des tranchées. J’aime pouvoir lire des retours d’expérience sur les trails auxquels je me suis inscrit, ça permet d’une part de prendre des infos importantes mais surtout d’autre part de se mettre mentalement dans la course. Et puis, en tant que coureur moyen, ça me fait plaisir des CR autres que ceux des fusées de Kikourou.
5 semaines après le technique et très enneigé trail hivernal de la Moselotte, période pendant laquelle j’ai soigné un petit syndrome rotulien, me voici sur l’épreuve reine du trail des Tranchées, le 55k nommé « Circuit Vaillant » à l’occasion du centenaire de 1918.
Découverte totale de Verdun pour moi, je n’avais jamais (Ô grand jamais) posé le pied dans cette ville. Va comprendre pourquoi, l’histoire m’intéresse, c’est à moins d’une heure de chez moi. Je pense qu’inconsciemment j’imaginais cette ville comme triste et grise ! Et bien pas du tout, au-delà de son empreinte tragique, c’est une ville vallonnée, agréable et jolie.
6h50 : nous montons dans les bus, direction l’Ossuaire de Douaumont
7h30 : un bref passage au toilette que le briefing commence, 1 minute de silence en hommage à nos poilus et la meute est lancée. Cette fois je ne fais pas l’erreur de partir sur un faux rythme, donc j’enchaine les seize premiers kilomètres aux alentours d’un 10km/h, évidemment la vitesse diminuera dans les cotes et dans cette descente interminable boueuse à souhait !
En gros, j’arrive au 1er ravitaillement en 1h45, je me restaure et fais le point de mes gourdes. Bon on ne lambine pas, il ne reste pas loin de quarante bornes à se farcir ! Les sensations sont bonnes, aucune douleur du coté de mes amis les rotuliens, je m’hydrate correctement histoire des les satisfaire. Et voilà qu’arrive un faux plat interminable où j’ai préféré alterner course et rando plutôt que de me cuire les cuissots et gagner 1min30 au final !
Et c’est là que je retrouve Antsorun, un traileur du coin qui fait des vidéos des différentes courses auquel il participe. Il a lui aussi un petit soucis au genou, le fameux et inénarrable TFL bien connu de Kikourou, lui aussi a un joli taping pour remédier à sa blessure. L’équipe des éclopés ne le sait pas encore mais ils vont faire toute la course ensemble. Le deuxième ravito arrive assez vite (moins de 4h pour 30k) et il va faire du bien, je sens que j’ai un vrai besoin de salé et quel bonheur de voir que cet arrêt est bien achalandé (pas comme le THM), je me rue sur le fromage et la charcut’ et refais le niveau des bidons.
Excepté les quelques chemins forestiers, la majeure partie du terrain est une succession de bosses (dû au pilonnage intensif qu’a subit Verdun lors de la 1ere GM) , ce qui impose des relances continues et une attention de chaque moment ! Certains trouvent ça casse patte et bien pas tant que ça, c’est même assez jouissif de dérouler dans ces tranchées et d’alterner les relances.
Ce trail est une succession de lieux historiques majeurs qui nous impose respect et humilité, je souhaite ardemment retourner à Verdun pour prendre le temps de visiter tous ces lieux que j’ai traversé (l’ossuaire, le Fort de Douaumont, le Fort de Vaux ou la Citadelle).
Nos genoux tiennent et on ne va commencer à se plaindre, il suffit de penser à nos poilus qui se sont battus ici même il y a un siècle pour ne pas faiblir.
Bref c’est avec un certain plaisir ou un plaisir certain que nous arrivons au 3ème ravito et toute dernière barrière horaire (2h d’avance on est large). Courir avec quelqu’un est très précieux quand le physique commence à décliner, le temps passe plus vite et on se succède pour marquer la cadence. Le trail dans ce que je perçoit offre souvent ce genre de moments, c’est un terreau fertile pour de belles rencontres. Et la rencontre de ce gars en est un merveilleux exemple.
Aie, mon camarade commence à souffrir, nous en sommes au 45ème kilomètres ? Bravo à lui le plus dur est derrière nous…. Il sert les dents, impensable de le laisser avec sa merdouille, on s’est soutenu ensemble, on arrivera ensemble….
A la sortie du dernier single descendant, nous arrivons sur les bords de la Meuse, une portion de bitume assez longue de cinq kilomètres sur laquelle on peut se remettre à courir. Aux abords de la citadelle, je m’arrête à la banque, faut pas déconner la bière d’après course c’est aussi important que les plâtrés de riz/pate les jours précédents.
Emotion quand je vois mon fils et ma copine venu courir avec moi pour les 4 derniers kilometres, nous longeons la citadelle et rentrons dans ses souterrains. Ambiance Silent Hill pour ceux qui connaissent !
Il nous reste plus qu’une centaine de mètres pour passer l’arche d’arrivée et c’est fini, une médaille et une veste de finisher vont conclure cette merveilleuse journée.
Debrief d’après course : il apparait que j’ai eu raison de me lancer sur ces nouvelles distances ( entre 40 et 70), l’envie est là et le physique suit ! Par contre il va falloir régler au plus vite ce déséquilibre au niveau des genoux, se trouver des exos quotidiens à faire et ne pas oublier de s’étirer.
5 commentaires
Commentaire de GlopGlop posté le 05-04-2018 à 09:56:57
J'ai eu les poils Barney !
Certainement parce que la mémoire de mon grand Père m'habite toujours lui qui t'a devancé de 100 ans dans ces bosses mais aussi pour avoir fait le semi de Verdun de 2015.
De par mon fils habitant Maidières à l'époque et maintenant Metz, j'ai une tendresse particulière pour cet endroit historique. Visite impérativement le cimetière de Romagne sous MontFaucon vers 17h00 quand la sonnerie retentit, le monument Américain de Montfaucon d'Argonne (leur premier engagement d'importance ) et la butte de Vauquois où pendant 4 ans, les soldats des 2 bords ont creusé et recreusé des galeries pour poser des mines les plus grosses de l'histoire.
J'aurais aimé plus de détails pour vivre avec toi, les sensations de frôler ces endroits dantesques où la nature et le calme ont repris leurs places. Mais ton récit ma recollé à mes souvenirs de l'ossuaire de Douaumont, à ces jeunes vies brisées.
Ton récit va participer à ma prépa pour Dimanche prochain en un lieu proche puisque ce sera le défi sur la Légende du Graouly sur les hauteurs de Metz. Je vais donc revenir sur tes terres et ne manquerais pas de produire un CRA détaillé.
A plus sur d'autres aventures !
Commentaire de barney posté le 06-04-2018 à 11:14:48
Salut Glop glop, merci beaucoup pour ton message.
J'aurai aimé apporter plus de détails historiques à mon récit, malheureusement je n'avais pas énormément de références sur Verdun avant. Mais ça m'a vraiment ému et du coup je pars faire un week end là bas avec ma petite famille d'ici deux, trois mois!
Je te recommande de participer un jour au trail des tranchées, la conjonction de ces lieux historiques apporte un supplément d'âme à cette magnifique course.
Bon courage pour le Graouly, je l'ai couru avec ma copine pour son premier trail l'an dernier...Très sympa.
PS : j'ai lu ton CR de marathon, tu ne rigoles pas avec la prépa.
140bornes / hebdo : tu es prêt pour les ultras......
Commentaire de GlopGlop posté le 09-04-2018 à 13:25:59
140 bornes ça c'était avant ! Je m'aperçois qu'à trop en faire, on verse dans l'opposé la fatigue s'accumulant. Ici je suis resté sous les 100 avec plus de dénivelé.
ET puis je suis V3 ! Donc adieu la perf plutôt l'endurance. A ce sujet, Le Graouly fut très agréable, la météo douce comme il faut était de la partie et les monotraces en sous-bois sans repos avec relances à profusion. Je prépare un CRA sur le sujet. Cela va te rappeler des souvenirs !
Je m'aperçois un peu plus que les Trails sont plus vivants que les courses sur route où une fois enclenché le pilote automatique, il suffit d'attendre l'arrivée.
Commentaire de Freddy55 posté le 01-12-2018 à 13:21:14
Merci pour ton CR agréable à lire. Le Trail des Tranchées est LE trail que je ne veux pas louper chaque année. Je n'ai malheureusement pas pû le faire cette année à cause de deux blessures mais j'espère bien m'aligner l'année prochaine. Je ne suis pas capable de faire le 55km, le 32 est déjà suffisant pour moi mais il est bien remplis d'histoire aussi. Tout ces trous d'obus sont quand même bien éprouvant mais ça reste ludique de zigzaguer dans ces singles et le final sous la citadelle est l’apothéose de cette course d'histoire.
Dans le même esprit, mais plus intimiste, il y a le Grand Trail Grande Guerre de St Mihiel.
Commentaire de barney posté le 01-12-2018 à 15:15:45
Merci pour ton commentaire.
Avec mon collègue, nous n’arrêtions pas de se dire que ces singles vallonnés étaient parfaits pour le trail avant de se raviser et de penser à la cause de ces bosses.
Il faut faire ce trail pour se retrouver dans cette histoire et se la remémorer au fil des kms mais aussi pour apprécier cette belle nature meusienne.
Pour le trail de St Mihiel ça tombe mal je serai à une semaine de mon gros objectif de l'année, c'est à dire l'ultra 105k du Swiss Canyon Trail en Suisse.
Je te souhaite bon courage pour cette course, je serai peut-être sur le 55!
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