Récit de la course : Les Monts de Blond Nature - 26 km 2018, par cedricchene

L'auteur : cedricchene

La course : Les Monts de Blond Nature - 26 km

Date : 25/3/2018

Lieu : Cieux (Haute-Vienne)

Affichage : 1630 vues

Distance : 26km

Objectif : Battre un record

2 commentaires

Partager :

Ma première fois

Ma première fois:

 

Pas pour cette course effectuée ce dimanche 25 mars 2018, mais pour ce récit qui concerne la 7eme édition du Trail de 26 km 700D+.

Appelée Pierres de Légende, il se déroule dans la petite commune de Cieux.

Idée piquée à mes chers cousins toulousains qui ont de nombreux trails a leur actif et aussi plusieurs récits de course les concernant.

 

J'adore les lire (en plus certains parlent de moi!). Alors, je me lance:

 

Il est 7h30 à la nouvelle heure, mon réveil sonne. Au saut du lit, Marion et moi sommes déjà concentrés sur les préparatifs de notre course. Tenues enfilées, petit déjeuné complet ingurgité et un coup de brosse a dents plus tard nous voici partis sereinement vers Cieux puisque nous avons convié Mamie Colette pour le gardiennage de nos deux filles. MERCI à elle, soit dit en passant.

 

Marion s'est inscrite sur la Ceilloise de 15 km fléchage vert, et moi même sur le Pierres de Légende, fléchage rouge. Nous sommes à l'heure sur les lieux; juste de quoi retirer nos dossards et s'échauffer 10 minutes avant le départ. Il n'y a pas une grosse foule, c'est l'avantage des petites courses de ce genre non trop réputées pour ameuter tous les fadas des régions alentours, car oui, il faut être fou pour faire ça, Jean François l'a dit.

 

Il est 9h15, une meute de chiens ne cesse d'aboyer dans tous les sens, faisant déjà des bons au bout de leurs laisses élastiques reliées à leurs maîtres. Certains se font presque trainer par terre tellement l'excitation est là. C'est sans stress que nous nous rapprochons de la ligne d'où le top départ du canitrail vient d'être donné sur le générique musical de Yakari. Mon départ est à 9h30 et celui de Marion à 9h40.

 

Je retrouve Olivier, un collègue de travail. Il m'avait dit, quelques jours avant, qu'il s'était inscrit par mégarde sur le 26km, alors qu'il pensait s'être inscrit sur le 15km. Erreur humaine ou bug informatique? Nous n'en saurons rien, en tout cas c'est avec courage qu'il décide de courir les 26 kms. Me voilà ravi:j'aurai un compagnon de course!

 

Un bisous plus tard, je laisse Marion sur la ligne de départ, lui souhaitant bon courage puisque ca y est, c'est parti pour 26 kms. Nous empruntons une petite route a bonne allure. Puis, 800 mètres plus loin, un chemin à gauche qui va nous mener directement dans les bois. Je ne connais pas l'allure de croisière d'Olivier mais pour l'instant c'est convenable pour nous deux. Il y a une semaine de cela, Olivier a couru les 20 kms des Foulées de Bussière Poitevine en 1h30. Ça ne me rassure pas forcément mais bon je salut sa performance qui en est une.

 

J'enchaîne les côtes et les descentes sur ces premiers kilomètres qui me font vite comprendre que le parcours, changé cette année, sera comme ça quasiment tout le long des 26kms. En gros, soit ça monte soit ça descend. Un cumul de 700 mètres de dénivelé sera confirmé sur ce circuit évoluant dans les monts de Blond. Ces derniers sont à 15 min de chez moi et je ne les connais finalement pas très bien. Reproche que je me fais tout au long de la course tellement les forêts et sous bois sont sublimes. Beaucoup de chemins sont pavés avec de grosses pierres comme des voies romaines et bordés de murets en pierres sèches de chaque côté.

C'est dans une côte que je peine à monter en m'efforçant de coller aux basques de mon lièvre dénommé Olivier, que je reconnais le ''leader'' du 15 kms, Il me double sans problème, suivi de 4 ou 5 personnes. Je me dis alors que Marion est en plein effort à ce moment là. Je pense être à peu près au kilomètre 6 pour 40min de course. C'est avec regret que je ne fais qu'apercevoir la table du ravito, tellement Olivier est en forme et refuse de s'arrêter...

 

Le début du parcours est commun aux deux distances avec une scission de prévue, pour se rejoindre ensuite au km 18 du balisage rouge. Le temps est parfait il fait bon, pas froid, mes deux gourdes, sucrée et eau plate, sont parfaites (merci Nicolas pour l'astuce!) manque un petit truc à manger mais bon, les ravitos sont la pour ça. Encore faudrait t-il s'y arrêter ! Pas gagné avec un lièvre qui galope comme s'il avait une meute de chiens au cul qui claquent des dents. On se relait assez souvent avec Olivier, nous sommes au kilomètre 13 du trail, je le sais car à ce moment la je regarde ma montre. Je commence à ressentir un petit bout de fatigue. Sinon je ne l'avais pas encore regardé. C'est un signe de fatigue mais je tiens bon. Nous n'avons fait que la moitié de la course.

 

Au kilomètre 15 un ravito est prévu. C'est en apercevant la table de celui-ci que je dévale cette pente comme un calu pour distancer Olivier afin que je puisse profiter d'une bonne madeleine de chez nous, avec quelques carrés de chocolats noirs, sans que cela ne me repasse sous le nez. Il en fait de même, ce qui me soulage vu mon état de forme qui se dégrade de plus en plus. D'ailleurs je lui en fait part.

A peine ces mots dits, voilà mon lièvre qui repart de plus belle sans même me laisser le temps d'ingurgiter ma madeleine. Elle manque de m'étouffer!! Elle me fait tousser et, les miettes jaillissent de ma bouche me rappelant une ancienne pub de krisprolls.

 

J'ai du mal à le suivre, si j'étais tout seul j'irais sûrement un peu moins vite. Depuis le début, nous avons rencontré deux très grosses côtes où l'on ne pouvait pas courir ainsi que plusieurs portions courtes et intenses. Olivier me dit qu'il n'aime pas le fait marcher quelques instants puis de faire des relances car cela lui coupe sont rythme. Ce qui est vrai, mais c'est aussi ça le trail. Ce n'est pas comparable à une sortie route où l'on prend un rythme régulier sur une centaine de minutes.

 

 

Mais moi, tout de suite là, je prie presque pour tomber sur une de ces côtes pour y marcher un peu et pouvoir me « reposer ».

 

C'est chose faite.

 

C'est au 18eme kilomètres pour 1h50 de course que je baisse les bras et lâche prise, en regardant mon lièvre qui s'enfuit en doublant encore les trois personnes devant nous. Sans regret!! Au final je préfère éviter de me mettre vraiment dans le rouge tout en sachant qu'il me reste 8 kilomètres?

 

Évitons que la croisière deviennent un cauchemar.

 

Bravo à Olivier! Je ne connaissais pas ses capacités de trailleur et je comprends alors qu'il est meilleur que moi. Sans doute parce qu'il fait beaucoup de vtt (on se console comme on peut) et que je ne l'ai pas encore vu essoufflé alors que ca fait 2 heures que je lui cours après dans les côtes. Pour quelqu'un qui appréhendait les 26 kms je me demande s'il ne s'est pas un peu foutu de ma gueule...!!!

 

BREF !!! Nous verrons ça à l'arrivée.

 

C'est désormais à mon allure que je finirai cette course. Déçu quand même de ne pas avoir tenu cette cadence un poil rapide pour moi (surtout dans les côtes). Ça m'aurai permis de battre mon record personnel, qui est de 2h39 sur ce trail. Il était plus facile l'année dernière (moins de dénivelé).

 

Deux kilomètres plus loin me voilà sur le parcours balisé en vert et en rouge.

J'ai traversé plusieurs villages magnifiques sur les pentes des collines de nos monts de Blond. Nombreux sont les étangs presques sauvages rencontrés en plein milieu des bois. Surtout vers le village de Boscartus, non loin du Rocher des Fées. D'ailleurs, sur le parcours je n'ai vu ni la Pierre branlante, ni la Pierre Champignon, ni le Pas de la mule ni les autres menhirs bien connus des monts.

Dommage pour un « Pierres de Légende ».

 

C'est peut-être ma concentration ultime sur ma course qui m'a fait passer à côté de ces énormes blocs de granit sans même les voir. J'en doute fortement puisque je les ai vu l'an passé.

 

A cet instant de la course, c'est la tête qui fait marcher les jambes plutôt qu'une excellente musculation des ischio jambiers. Je me désole de constater que cette dernière est bien absente chez moi. Toujours motivé, je continue à mon rythme en marchant dès que je le juge nécessaire. De toutes façons, dès que le terrain monte un peu, mes jambes s'arrêtent de courir toutes seules, sans même leur en donner l'ordre.

C'est de cette façon là que j'ai perdu mon lièvre. J'ai déjà entendu parler de la barre des 20 kms ressentie physiquement. Et bien c'est bien elle, la voilà, elle est là. Bien que ressentie en avance dès le 15eme kilomètre, je continue en m'accrochant courageusement sans que personne ne soit là pour en témoigner.

C'est en sortie de virage, suivie d'une ligne droite toujours dans les bois, au sommet d'une petite côte, que j'aperçois au loin, non pas un tire fesse au bas de la pente ce qui m'aurais ravi, mais une belle blonde en train de trottiner sur ce superbe chemin.

 

Certe elle est loin...! Elle est de dos...! Et elle cours un peu bizarrement...

 

Comme si elle avait des jambes en chewing-gum...Mais je sais qu'elle est belle puisque je suis encore apte à reconnaître ma femme. Oubliant toutes douleurs et contraintes, j'adopte naturellement et instantanément une vitesse bien élevée, et je me surprends à avaler cette côte comme si on m'avais changé les piles de mes pauvres guiboles affaiblies. Comme quoi le mental joue un rôle essentiel dans ce genre d'épreuve sportive!

 

En arrivant à sa hauteur, je l'enlace alors par les épaules en lui faisant la surprise de nous retrouver. Je constate aussitôt qu'elle est ravie de me voir mais aussi dépitée parce qu'elle s'est trompé de chemin. Je ne sais par quel moyen ni de quelle façon, mais toujours est t-il qu'elle s'est rallongé de 6 kilomètres.

 

Belle, mais blonde !!!

 

Elle n'est pas loin d'être dans le rouge. Nous voilà un point commun, car je commence sérieusement a être bien mûre moi aussi . Je lui dis tout de suite que je finirai ces 6 kilomètres avec elle. D'une part parce que ça m'arrange fortement et d'autre part, car je ne voulais pas la laisser toute seule sans eau ni rien à manger...!

Marion me dit que quand les « coureurs de tête » du 26 kms l'ont doublée, ils l'ont fortement encouragée avec des attentions et des paroles rassurantes.

 

Un gars lui a dit: « bravo à toi,tu dois être la 3eme féminine félicitations! Courage!»

Et un autre: « toi tu es la sœur à Mathieu ». Sans que Marion ne le connaisse.

 

J'ose imaginer la tête de Mathieu quand son pote va lui dire:

« Purée! j'ai vu ta sœur sur le trail à Cieux: didon elle torche. Qu'est ce qu'elle nous a mis! ».

 

On rit tous les deux malgré nos douleurs à chacun. A ces mots, je lui propose à boire:

 

« Tu veux de l'eau plate ou sucrée? » et c'est sans hésiter qu'elle se jette sur ma gourde sucrée. Gourde composée de miel, citron, thé vert avec une pincé de sel. « OUI! OUI! du sucré! » me dit t-elle! Me voilà étonné de voir Marion se jeter sur du sucre alors qu'elle « n'aime pas  le sucré ». Nous continuons notre chemin en se citant les passages techniques ainsi que les endroits pittoresques rencontrés précédemment.

 

Dans une descente, tout en trottinant, Marion m'explique que ses chaussures, neuves, achetées 3 jours avant la course, ne sont pas trop stables. Ce sont des HOKA avec un très bon amorti confirmé ce jour par l'athlète.

Mais peut-être qu'avec cette semelle épaisse, les pieds chavirent de gauche à droite... A peine sa phrase terminée, son pied bute dans un rocher. C'est alors qu'une belle chute est train de s'amorcer: je la vois le buste parallèle au sol avec les bras qui nagent le crawl à toute vitesse, et les jambes qui tapent le sol comme pour faire sortir des vers de terre.

 

C'est quatre bonnes enjambées plus loin, une fois la figure terminée, que je suis rassurer de la voir toujours debout, sans rien de cassé!

 

 

Au bout du chemin, il y a une portion de route que nous empruntons sur 50 mètres, avant de piquer à gauche dans un autre chemin. Une belle côte nous attend ou ce trouve un photographe. Je n'en ai pas vu depuis le début. En tout et pour tout, je ferais 3kilomètres avec Marion. Nous voilà ravis de tomber sur lui pour que l'on puisse lui faire notre plus belle pose.

 

La montée est dure; je regrette mes battons qui m'ont été refusés par l'organisation. Mes lombaires les pleurent aussi, je ne l'ai pas encore dit mais la douleur à ce niveau la est assez prononcée depuis le 10eme kilomètre. Avec la marche alternée de course avec Marion, cette douleur c'est heureusement un peu résorbée.

 

C'est à la vu du panneau « courage plus que 3 km» que Marion me dit: «si tu as la force de courir vas y, on se retrouve à l'arrivée ». Lui souhaitant bon courage pour la 2eme fois, je reprends le pas de course jusqu'à la ligne. La fin du parcours est longue et ennuyeuse contrairement au reste de la course. Ce n'est que du bitume, mais au moins sa descend.

 

En traversent le bourg de cieux, j'entends le speaker qui accueille encore des arrivants, je me rapproche de l'arche.

 

D'ailleurs je la vois !!!

 

Un ultime effort...

J'aperçois trois petits qui attendent à l'entrée du camping qui sert de finish à l'épreuve! Il me semble les connaître... Et c'est en me rapprochant que je reconnais ma sœur Céline, avec ses deux enfants qui sont venus nous encourager...

Ils se mettent à courir avec moi jusqu'à la ligne pour finir en beauté.

Une fille de l'organisation que l'on connait, me saute dessus en me demandant si j'ai vu Marion. Le sert file du 15 kms a confirmé qu'il n'y a plus de coureurs sur ce dernier. Je la rassure en lui expliquant qu'elle s'est trompée mais qu'elle va arriver sans tarder.

 

A l'arrivée je me jette sur les oranges fraiches, les madeleines qui font tousser, les pruneaux, le coca-cola et toutes sortes de mets variés et divers.!!

 

Oui, les mélanges sont insensés mais tout y passe !!!

 

Avec Céline, Emma et léo, ont décide d'aller attendre Marion en haut de la petite route sortant du bourg, d'où elle surgi quelques minutes après notre arrivée. On lui offre un accueil comme il se doit. Toujours dégoutée de s'être trompée sur le parcours et déçue d'être hors course elle veut s'arrêter là.

 

Je lui dit: « Non! fini jusqu'à la ligne! Aller, on t'accompagne !»

 

C'est ainsi que tout le monde se met à courir ces 300 mètres pour le finish. Marion finit par passé la ligne d'arrivée en expliquant sa malchance aux organisateurs.

 

Record battu pour Marion qui n'avait jamais fait 21 kms avec un cumul de 550 mètres de dénivelés positifs. Elle se verra dans le classement du 26 kms à 2h50 de course pour 21 kms au lieu de 15.

 

Pour ma part je finis 106eme sur 130 pour 2h49 de course.

 

Et dire que dans 15 jours, nous serons sur la Tulle Brive Nature, avec un 35kms pour moi et un 10kms pour Marion.

Qu'importe la longueur de la course, le temps effectué, la météo parfois médiocre et les difficultés rencontrées...

 

Quand on fini une course, c'est toujours une victoire!

2 commentaires

Commentaire de Deudeu87 posté le 02-04-2018 à 21:08:02

Merci pour ton récit. Je me suis bien amusé en le lisant.
Perso j'ai fait le 15, sagement. (je n'ai pas vu les pierres également lol)
Félicitations à toi, Marion, Olivier pour votre course et bon Tulle-Brive... Je surveillerai la parution ton récit, pour cette course pas ordinaire.

Commentaire de cedricchene posté le 27-04-2018 à 20:25:08

Salut Deudeu87 désolé pour le retard, tu peux lire mon CR de la tullebrivenature.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version grand écran - 0.04 sec