Récit de la course : La Corrida de Noel d'Illkirch - Semi 2017, par Zaille

L'auteur : Zaille

La course : La Corrida de Noel d'Illkirch - Semi

Date : 10/12/2017

Lieu : Illkirch Graffenstaden (Bas-Rhin)

Affichage : 1374 vues

Distance : 21.1km

Matos : Altra Torin 2.0

Objectif : Faire un temps

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Inauguration du format semi à la Corrida d'Illkirch

La Corrida d’Illkirch, un des monuments de la course sur route dans le coin par chez moi. Xème édition avec pour nouveauté cette année, spécialement pour moi, un semi en plus des habituels 10km et 5km.

 

Evelyne Dheliat s’est trompée

Le départ est à 8h40 pour les 21,1km, je me lève donc à 6h (un dimanche ça fait mal) et jette tout de suite un œil dehors. La météo prévue est de type hivernal avec verglas et neige mais là … rien !! Une fois de plus Evelyne Dheliat s’est trompée mais là c’est tant mieux.

Un petit déj’ light et je me prépare tranquillement en commençant par parer mes deux talons d’un pansement Compeed. Mon unique paire de running pour le bitume (Altra Torin 2.0) me torture jusqu’au sang si je ne prends pas mes précautions. Je les avais déjà sur marathon et avec un pansement, je n’ai aucune gêne et aucune ampoule à l’arrivée. Après cette course, je les mettrai en retraite.

Il fait encore nuit et je pars de chez moi pour environ 30km. Arrivée à Illkirch, je trouve de suite une place de parking, ceux du 10km ne sont pas encore arrivés, j’ai même l’embarras du choix. Etant bien en avance, je laisse mes affaires dans la voiture et garde ma grosse doudoune pour aller chercher le dossard à la salle de sport comme d’hab’. C’est agréable quand on est en terrain connu, tout est plus facile.

Tout va assez vite sauf la remise du cadeau coureur spécifique au semi où il y a une queue de 10 minutes pour aller chercher un petit sac à dos pour lequel on aura le choix de la couleur. Pas de stress, je suis toujours dans les temps. Je sors de la salle en laissant derrière moi l’autre queue, la traditionnelle, celle pour les WC. Moi j’ai fait le nécessaire à la maison.

 

Ça meule !

Je m’équipe, je suis en long de la tête au pied et par-dessus ma casquette un tour de coup porté en cagoule, ça meule !! Ça pique vraiment et je pars trottiner en direction de l’arche de départ. J’ai froid aux mains malgré les gants. Il reste 10 minutes et il n’y a aucun agglutinement sur la ligne de départ, tout le monde trottine dans tous les sens.

Le Vespa Club du coin avec des Pères-Noël pour pilotes arrive pour ouvrir la route, les courageux ! Finalement on commence à se mettre en place, je fais de même en me casant au milieu sans chercher à me placer. Pourtant j’ai un objectif, faire un temps similaire au semi de la Wantzenau en mars de cette année (1h34:49). J’ai suivi un plan d’entraînement mais courir à 4:30 durant 21km ça fait longtemps que je n’ai pas fait ça même si ma moyenne de 4:19 aux derniers 10km de Brumath il y a un mois me donne bon espoir …

 

Go !!

Le 1er km il s’agit de s’extirper de la foule et surveiller la montre pour ne pas flamber le glycogène sans s’en rendre compte. 1km, c’est ce qu’il faut pour n’être plus gêné et avoir la place pour allonger sa foulée. Je commence donc à 4:33 suivi de 4:31 et 4:34. Je ne suis pas inquiet, je sais qu’en mars j’avais commencé à 4:18 pour terminer à l’agonie à 4:40. Donc pas d’affolement et puis si je fais sous les 1h40 ça sera bien aussi, on est fin de saison quand même !!

Je reconnais le parcours du 10km de l’an dernier, à travers les quartiers et une zone industrielle. On est en pleine Eurométropole, je ne m’attends pas à un cadre bucolique. A partir du km4 je sens mon talon qui commence à se faire cisailler par cette foutue chaussure et ce malgré les précautions prises. Je sais déjà que je vais avoir une ampoule. La douleur n’est pas vive mais c’est gênant. Je commence malgré tout à faire quelques km sous 4:30 pour arriver au km7 avec un 4:29 de moyenne.

 

Le souffle est bon, les jambes aussi

J’ai volontairement zappé le 1er ravito au km5 mais prévoit de boire un coup à mi-parcours, je n’ai rien sur moi mis à part un gel que je prévois de prendre en préventif après 12-13 km. Derrière moi j’entends le guide d’un coureur non-voyant (Clément GASS) qui indique chaque changement de direction, chaque difficulté de terrain à son binôme. J’avoue qu’entendre quelqu’un parler en permanence derrière moi m’enlève un peu de concentration mais me dit qu’il faut avoir un sacré niveau pour courir à 4:30 tout en parlant durant 21km et je ne parle même pas de Clément qui n’y voit rien !

Km10, je suis toujours à 4:29, le souffle est bon, les jambes aussi. Le tracé est par moment moins urbain avec des passages dans des bois et sur des pistes cyclables le long d’un canal. Ça me plait bien et je profite de ma bonne forme pour apprécier le parcours. Comme prévu c’est aussi le moment de boire un coup, en plus on me propose une petite bouteille d’eau que je préfère aux traditionnels gobelets. Je ralentis un peu le temps de descendre 2-3 gorgées et reprends mon rythme.

 

Je pense à Evelyne Dheliat

Le temps était couvert et sec jusqu’à présent mais les choses changent et je pense à Evelyne Dheliat, il commence à neiger. Des flocons petits et timides qui vont devenir de plus en plus important au fil de la course. Je suis content d’avoir une casquette sur la ta tête, la visière me protège les yeux des flocons. C’est petite gêne est insignifiante, on est à une corrida de Noël, c’est chouette que la météo nous mette dans l’ambiance en plus des dizaines de bénévoles en bord de route déguisés en Santa.

Km14, je tiens toujours la même moyenne et pas de coup de mou à l’horizon. La parcours nous emmène au bord d’une autoroute, c’est inédit pour ma part ! Bon, ça ne va pas être long mais ce n’est pas la partie la plus agréable de la matinée. Je vais faire mon km le plus rapide après ça (4:24), je ne sais pas si ça à un rapport 😊

 

Là ça devient dangereux

Je suis toujours bien en jambes et j’aligne successivement 2km à 4:25 pour les km16 et 17. Je commence malgré tout à penser à l’arrivée : plus que 4km. La neige continue de tomber et le sol est bien blanc avec à présent certains appuis qui commencent à être fuyants. L’accroche de mes Altra n’est pas génial là mais je pense que c’est pour tout le monde pareil. Mon ampoule du talon est à présent bien là, je la sens surtout en montée mais bon, je ne vais pas en mourir !

Je sens dans mon dos depuis un moment un gars qui s’accroche à mes baskets. Je suis content de pouvoir aider un runneur, ça m’a déjà souvent aidé aussi pour terminer une course avec un objectif. Je dépasse de plus en plus de monde, c’est bon signe, j’ai bien gérer ma course, je sais maintenant que je devrais terminer sous les 1h35, ma moyenne est toujours de 4:29 à 2km de l’arrivée.

Là ça devient même dangereux, j’évite les montées-descentes des trottoirs et prends les virages bien large. Mon suiveur est toujours derrière moi malgré ma vitesse qui diminue un peu. Au loin la ligne d’arrivée, on arrive en même temps que les derniers du 10km, je termine en 1h34:29 ! 20 secondes de mieux que mon record personnel, Content !

 

Une vraie satisfaction

Celui qui arrive juste derrière moi me sert la main et me remercie de l’avoir « tiré » les 5 derniers km. Il a eu le bon esprit de ne pas me doubler sur les 100 derniers mètres. On échange quelques mots en récupérant notre maillot souvenir et les traditionnelles mandarines de Noël.

Je suis essoufflé mais pas excessivement, pas de fatigue extrême, pas d’état nauséeux. C’est exactement ce que je recherche, la performance sans souffrance et c’est pour cette fin d’année une vraie satisfaction de voir mes résultats s’améliorer sans me déchirer en deux !

Dernière course de l’année, maintenant c’est repos avant la reprise d’un plan d’entrainement en janvier pour un marathon en mars.

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