L'auteur : Shoto
La course : Trail de Senlis - 29 km
Date : 3/12/2017
Lieu : Senlis (Oise)
Affichage : 1958 vues
Distance : 29km
Matos : Salomon speed cross 3 aux pieds
Objectif : Se dépenser
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Retour au trail de Senlis cette année (version 29 km). J’avais bien apprécié ce trail
l’année dernière alors que je le courais pour la première fois.
100% en forêt (forêts d’Ermenonville et de Pontarmé) sur des singles mono traces sympathiques. Trail assez roulant, un terrain peu technique comprenant quelques bosses et descentes pour varier les plaisirs.
Un D+ de 325 m environ et un circuit assez sauvage avec un passage étonnant sur un pont au dessus de l’autoroute A1.
Le départ se fait Avenue de Reims devant un lycée en bordure de SENLIS dans l’Oise (60).
Arrivée devant le gymnase du Lycée sous une arche.
Sur la première ligne de départ comme l’année dernière : Aurélien COLLET qui cette année ne partagera pas sa 1ère place (1h57) avec le second de l’année dernière … faut pas déconner … pas tous les ans quand même !
Je finis ainsi ma saison de trail 2017 par cette belle course nature.
Après un dernier trimestre sans blessure (sauf entorse en septembre) et des volumes d’entrainement corrects notamment en fractionné, je pensais être en bonne forme et faire un meilleur chrono que l’année dernière … foutaise ! puisque je finis avec 10 mn de plus au chrono.
Comme quoi le trail n’est pas une science exacte !
Départ 9h30 pour le 29 km. Un autre trail de 14 Km part plus tard. Il fait un bon 0°C ce matin avec un crachin de pluie verglassante pas très agréable …. qui provoquera un peu plus tard un carambolage impliquant 11 véhicules sur l’autoroute A1 !
Cette année je veux partir plus cool que l’année dernière, donc je me place volontairement en queue de peloton profitant au maximum de la chaleur du gymnase et de l’accueil des bénévoles. L’organisation d’X TREM Challenge est cette année encore au top. Bravo à eux et MERCI. Rien à redire. Départ au haut parleur …. Et hop c’est parti. Je voulais partir lentement mais, me sentant « bien en jambes », je double de nombreux coureurs sans avoir l’impression de forcer… le piège du débutant alors que je ne suis plus débutant !
Nous quittons rapidement le bitume pour nous retrouver très vite dans la belle forêt de l'Oise. Le terrain est bien plus humide que l’année dernière où le sol était quasi gelé (il faisait – 2°C )
Au bout de 5 mn de course, je consulte mon cardio … 165 bpm, halte là ! il va falloir calmer le jeu mon coco ! je me cale derrière 2 coureurs plus lents que les autres pour « calmer le jeu » … mais c’est fichtrement monotone de voir beaucoup de runneurs te doubler !
La petite du voix lutin traileur sage me chuchotte à l'oreille : « garde en sous le pied … qui veut voyager loin ménage sa monture … ne va pas te cramer si tu ne veux pas avoir une seconde partie de course pénible … travaille ton « négative split » ! »
Mais l’autre voix (l’autre excité avec sa queue fourchue) me provoque quelques kilomètres plus loin : « Hey Joe ! t’es une tafiolle ou quoi ! … pour ton dernier trail de l’année, FAIS TOI PLAISIIIIIIR ! … vas y mec, arrache toi et défonce toi ! …. Tu ne vas pas faire lambiner 30 bornes tes quadris de traileur ! … le trail de Senlis c’est de la gnognotte par rapport à ton marathon du Mont Blanc ou tes Templiers ! … vas y au mental mec ! »
Et je vois ces trains de traileurs que j’ai doublés me redoubler alors que la machine ne demande qu’à lâcher les chevaux !
Et zut ! Go ! je fonce. Moi qui voulais courir au cardio, je me prends au jeu de la compétition. Comprenez moi Monsieur le juge ! c’était vraiment trop tentant de cavaler avec tous ces copains traileurs anonymes que je ne connais pas … et qui courent comme des lapins de garenne !
Sans être dans le rouge mais à un rythme rapide, moi qui suis habituellement un traileur lent disposant d’une VMA plutôt faiblarde, je profite du rythme de la course car je réussis à trouver mon « caisson » de coureurs évoluant sensiblement à la même vitesse de croisière que moi. Je te double, tu me doubles, je me fais doublé en descente et je double en côte. Le gus derrière moi "hahane" comme un bœuf, il éructe, se racle la gorge et crache par terre à fréquence répétée … j’ai l’impression qu’il va cracher son dentier et périr sur le bord du chemin …. Mais non, après 3 km, il me double sans vergogne pour me mettre un vent … alors que je le croyais à l’agonie.
Les singles parmi les arbres sont de toute beauté. Un slalom à droite puis à gauche, le sol est meuble et souple. Belles sensations de rebondis. Je déroule ma foulée en travaillant mes amortis. Je sens la pleine puissance de mes muscles en action dans un environnement naturel de toute beauté … quel pied le trail ! Quelques passages en sable, des descentes où j’évite allègrement les racines et pierres mouillées par la pluie fine qui n’est plus gênante et qui finira finalement par s’arrêter.
Nous sommes sur le papier presque 600 partants (pour 505 arrivés), bonne densité de course mais sans bouchon malgré l’étroitesse des passages. Quelques belles lignes droites sur des chemins forestiers dégagés. J’aime bien le parcours.
Je progresse quelques temps derrière un traileur avec des bâtons … qui me rappelle mes trails montagneux … moi qui adore les bâtons et les bosses, il me les fait regretter dans les quelques montées courtes mais abruptes.
Je fais le yoyo derrière un type fluet avec un sac à dos presque plus grand que lui « spécial UTMB » muni de 2 grosses flasques avec pipette à l’avant. Il me parait avoir un équipement surdimensionné par rapport à sa taille et ce type de trail court et roulant … mais pourquoi pas … il fait comme il veut et il a l’air de se faire bien plaisir, ce qui est le principal.
Un autre traileur a carrément laissé son GPS vocal lui guider le chemin ! 150 mètres à droite prenez la route forestière ! Mort de rire ! On dirait un citadin qui s’est perdu en forêt !
Un autre runneur court avec son portable en mode haut parleur …. avec une musique que je jugerais sévèrement un peu « merdique » en comparaison de celle de ce jeune bénévole sympathique et enthousiaste qui en haut d’une montée technique nous offre via son haut parleur bien plus puissant la chanson « l’œil du tigre – The eye of the Tiger » … pour les nostalgiques du film Rocky. Ca booste dans la montée !
Je suis parti cette année avec un camelbag d’un litre (au lieu de 2) et une compote de pomme pour pallier à l’absence de ravitaillement sur le parcours…. Je ne mangerais que la moitié de la compote et boirais un quart de l’eau emportée … boire de l’eau très froide dans le camelbag ne fait pas très envie en fait … faudrait courir avec du thé chaud légèrement sucré ! …. de nombreux coureurs ont ni camelbag, ni gourde ni poche à eau … pas très raisonnable pour 30 km quand même ? A chacun de juger …le froid et l’effort déshydratent.
Je passe avec nostalgie devant ce beau golf que j’avais admiré l’année dernière en forêt. Cette année, les pelouses sont bien vertes et humides mais non immaculées de diamants de gel comme l’année dernière … vision moins belle … mais quand même.
Ayant donc choisi d’écouter le petit diablotin plutôt que le traileur sage, je pulse donc au-delà du raisonnable pendant 22 km avec de bonnes sensations dans mes papattes de traileur espérant tenir comme cela jusqu’au bout.
Mais au 22ème km, comme à mon habitude de traileur rebelle qui choisit telle une cigale narguant Madame la Fourmi de vider gloutonnement d’un coup sec son stock de glycogène puisé allègrement dans un seuil anaérobique, je me prends un 1er coup de semonce … en haut d’une côte, je me sens bien faiblard. Je ralentis, marche en mangeant ma compote bio …. Je relance 1 km … bingo 2ème coup de semonce ; très mal aux papattes et je suis à plat. J’ai l’impression d’être la batterie de mon téléphone portable qui s’est déchargée d’un coup !
Je maudis le diablotin qui m’a bien mal conseillé et je me rends compte qu’il va falloir péniblement tirer la machine jusque sur la ligne d’arrivée … mais quel coup au moral de voir tous ces trains de traileurs qui accélèrent sentant l’arrivée proche et qui me doublent sans vergogne … je sens que les derniers km vont être très longs.
J’ai bien mal aux jambes et aux muscles des fessiers et des hanches, je tente à plusieurs reprises de relancer la foulée lorsque je sens le souffle des traileurs rapides dans mon dos dans les singles tracks … quelle pression ! mais je dois me rendre à l’évidence qu’il faut maintenant gérer ma faillite .. le corps dit stop et je dois me contenter de trottiner à 8 km/h .. et non plus galoper. Honte à moi, je vais même marcher sur 400 mètres de plat …
Je finis bien cramé en 2h58 soit 10 mn de plus que l’année dernière, en milieu de peloton alors que je pensais faire un meilleur temps. Le dossard qui courait « mano à mano » avec moi au 20ème km finira en 2h42.
Mais après tout … je m’en fous … j’ai bien profité, heureux comme un gamin, des 22 premiers km ! Il faut savoir accepter de payer le « prix fort » de ses excès ! mais n’abusons pas, je n’ai pas eu de nausées ou de blessure … seulement quelques petites courbatures le lendemain …. Délaissant la bière d'arrivée, j’ai apprécié la bien bonne soupe offerte à avec un beau gobelet de finisher pour l’anniversaire des 10 ans du trail en plus de la dotation du T.shirt technique orange offert au départ.
Bien belle course ce TRAIL DE SENLIS que je recommande à tous et à toutes. Vivement l’année prochaine !
2 commentaires
Commentaire de julvin posté le 05-12-2017 à 08:58:09
ah bah mince j'ai loupé le gobelet finisher à l'arrivée ! Je comprends que les quelques dernières centaines de mètre ont été dures, çà a été pareil pour moi. Bon repos ! Et vivement l'année prochaine effectivement!
Commentaire de Shoto posté le 09-12-2017 à 18:30:03
Merci Julvin pour ton commentaire sympathique. RDV l'année prochaine sur ce TRAIL DE SENLIS :-) Comme toi cette belle course est une de mes courses étalons pour jauger ma forme du moment.
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