L'auteur : Gibus
La course : L'Izernight
Date : 28/10/2017
Lieu : Izernore (Ain)
Affichage : 1209 vues
Distance : 23km
Objectif : Pas d'objectif
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La nuit tous les coureurs sont gris.
La 8° édition de l’Izernight à Izernore c’est ce week end.
Normalement je ne fais rien mais je suis seul à la maison et je l’ai vu sur le calendrier et j’y suis.
Gourmand que je suis.
En plus j’ai du pot car les places sont limitées vu le nombre de coureurs adeptes à ce genre d’épreuves hors du commun.
Mais courir la nuit cela ne se fait pas tout seul et il faut un minimum d’entrainement à la frontale.
Chose que je n’ai pas faite.
Imbécile que je suis.
Au gymnase j’essaie de lire la liste pour retrouver mon dossard.
Celle-ci est écrite en police 6 (pas top)
Je me fais aider car je n’y vois rien.
Vieux que je suis.
J’ai récupéré mon dossard, difficilement car il avait été donné à un autre.
Je connaissais l’autre. Heureusement car le retrouver parmi 1500 coureurs.
Maudit que je suis.
Le départ a lieu là bas tout au bout du terrain de foot. Il y a Arnaud.
Je mets mon masque de loup garou, Halloween oblige et file vite fait.
En retard (comme d’hab) que je suis.
C’est parti pour les 24 kil à travers prés.
Je prends un train pépère.
Prudent que je suis.
Lulu me fait un coucou au bout avant de rentrer dans les bois.
Salut Loulou me fait-il.
Heureux que je suis.
L’action est relativement sympa durant 4 kilomètres.
Avec une bonne petite allure, le peloton s’étire doucement.
Gibus pas encore dans le dur.
Nous rentrons dans l’obscurité.
J’allume ma frontale.
Nous sommes à pied.
Quelle est cette forêt obscure ?
J’enlève le masque de loup.
Ca ne sert plus à rien, personne ne nous regarde.
Il est emmêlé avec la frontale.
Râleur je le suis.
Cela remonte secos après le ravito.
Elle souffle elle souffle la baleine.
Gérard me double.
En discutant je le suis.
Je veux boire mais le tuyau de mon camel est coincé.
J’ai soif donc je dégaine mon sac.
Je n’avais pas testé le matos.
Débutant que je suis.
Une grande descente magnifique sous le ciel dégagé.
Je suis de nouveau bien et calme.
C’est beau la course à pied.
On est mieux que dans le canapé.
Un peu parti que je suis.
La bosse suivante va me faire perdre mon os.
Une fille me passe. Nous sommes bien seuls maintenant.
Tout suffocant et blême, j’abandonne la foi.
Altitude 815 mètres.
Bien bas je le suis.
Je redescends vers le 2° ravito et le début de la 2° partie.
Je pipistop un quart d’heure.
On m’offre un vin chaud. Je refuse le fromage et repars à l’ouvrage.
Salut les gars de Cessiat, j’serais bien resté.
Revigoré je le suis.
J’ai froid aux doigts. J’ai enlevé mes gants mouillés.
Un gars me rattrape. Il a des bâtons.
Il s’éloigne dans la nuit. Je n’entends plus le cliquetis des impacts.
Les petites lampes lucioles m’indiquent bien le chemin à suivre.
Perdu dans ma tête je le suis.
Fabienne me passe et demande si j’suis ok. Top.
Nathalie me passe et ne vois pas que ne suis pas ok. Pas top.
Pas glop pas glop dirait le petit chien dans Pif gadget.
Perplexe je le suis.
Le dernier ravito est là avec un grand feu de bois.
Un coca. Une tranche de pain d’épice.
Je sors mon masque au petit déguisé en Frankenstein. Rires.
Gamin je le suis.
Dans les bois le chemin serpente et me hante. Je suis seul.
Serai-je perdu. Ma vue est brouillée. Il n’y a pas de bruit.
Les lumières d’Izernore sont loin encore.
J’ai l’impression de voir le générique flou de LOST.
Siphonné je le suis.
Le stade est là. L’arrivée est proche.
L’allure cloche. Je redresse la situation du traileur en perdition.
La photo finish est là. Le cliché sera moche.
Je suis transi de froid.
Rincé je le suis.
C’est l’heure d’hiver. Une heure de plus à manger la soupe à l’oignon (et boire des bières).
Le gymnase est bondé de gens heureux.
La musique est bonne. La soirée se prolonge.
Les souffrances sont oubliées.
Heureux je le suis.
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