Récit de la course : Sur les Traces des Ducs de Savoie 2017, par shef

L'auteur : shef

La course : Sur les Traces des Ducs de Savoie

Date : 30/8/2017

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 1408 vues

Distance : 119km

Matos : Sac: Instinct Eklipse
Batons: BD Z Carbon
Chaussures: La Sportiva Akasha
Chaussettes: injinji trail crew 2 paires
Short: D4 avec cuissard de compression
T-shirt: The North Face Better than Naked journée, Instinct Trail Race de nuit
Veste: OR Helium 2
Lampe: Stoots Hekla
Strap de genou Zamst

Objectif : Objectif majeur

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TDS, l'école de gestion

Préparation et pré-course


En 2016 après ma traversée Nord de l’Echappée Belle, je souhaite monter en kilométrage. Je demande à Vincent s’il pense que j’ai les capacités pour une TDS, et suite à sa réponse positive, je tente le tirage au sort de Noël. J’ai mon beau cadeau, je serai à Courmayeur en août !

Je passe l’hiver avec un entraînement plus poussé (c’est-à-dire que je fais 2 sorties par semaine au lieu d’une, et m’astreins à 30km au lieu de 20). J’explose en vol à l’UTBA en avril suite à un départ trop rapide, et je termine un peu à l’agonie. En mai je me « blesse » au fessier (sciatique du coureur) et je traîne à aller voir un kiné. Ma préparation se perturbe un peu. Finalement je me décide à consulter et la situation se règle presque instantanément. Je fais un assez gros mois de Juillet, avec notamment le OFF kikourou du Mercantour (115km, 6500D+) qui sera un moment mémorable où je fais connaissance avec des gens attachants (c’est ça aussi le trail, pas uniquement des files de coureurs qui jettent leurs emballages de gels dans la nature). Je cumule pas mal de D+, un peu moins de km.

Je suis plutôt prêt physiquement, du moins je tente de m’en convaincre. Plus la course arrive, plus je somatise, inventant de nouvelles petites douleurs de ci de là. Mentalement je suis dedans aussi, je suis motivé à fond, un peu stressé aussi. Les premiers jours de vacances, la petite nous met la misère. A la question « pourquoi tu cours », je pourrais avoir envie de répondre « pour être tranquille 24 heures ! ». Je profite de notre visite dans le Val Veny et le Beaufortain pour faire un peu de reconnaissance, mais globalement le bloc d’entraînement final se résume à un peu de randonnée, et du portage de bambin de 16 kilos.


Les dernières sorties m’ont réveillé une douleur au tendon rotulien gauche en descente raide, je suis un peu inquiet. J’achète un « strap » Zamst qui me soulage pas mal, je le prendrai. A la veille de la course, mon compteur perso présente 825km (seulement) pour 42000m D+ (quand même). Je me suis préparé un roadbook en 26h, objectif correspondant à peu près à ma côte ITRA (moyennement fiable, mais ça me donne au moins une idée). Mes parents, qui sont également présents, me disent « on viendra te voir aux Houches, ou à l’arrivée ». Bon, du coup, pas le choix, il va falloir la terminer, cette TDS. Je prépare fébrilement le sac à dos pour la quatrième fois, le sac d’allègement…


Je passe globalement une mauvaise nuit, entre excitation, stress et chaleur. Le réveil sonne trop tôt à 3h10. Je prends un petit déjeuner aussi complet que possible vu l’heure, puis je quitte le chalet, sachant que je ne reviendrai pas avant plus de 24h, si tout va bien ! Je marche jusqu’à l’arrêt de bus de la navette où attendent déjà une quinzaine d’autres traileurs, en majorité accompagnés de leur groupies personnelles. Un mini-van arrive et déjà ça rushe, ben dis-donc ça promet. Finalement un premier gros bus passe, plein, puis un second qui a quelques places de disponible, je peux monter, je m’installe et j’essaye de me reposer un tant soit peu. L’ambiance est plutôt calme. On passe le tunnel, puis Courmayeur et enfin Dolonne. Il faut refaire une petite marche pour rejoindre la dépose des drop-bags, puis le départ. Je m’assois un peu sur un banc pour finir mon déjeuner, et vers 5h30 après un ultime pipi de la peur, je rejoins le départ. Il y a déjà une bonne ambiance, et surtout pas mal de monde. Moi qui comptais partir dans le premier tiers, j’en suis pour mes frais (je me refuse à enjamber les barrières et m’incruster, la faute à mon éducation germano-rigoriste). Je guette sans succès une casquette rouge kikourou.

 

Courmayeur, 6h02, temps de course 0h00.


Un peu de discours, de chauffage de foule, et c’est enfin parti avec Pirate des Caraïbes. Enfin, c’est parti au bout de 30 secondes environ. Ca y’est on court. Ah non. Ah si. Etc, etc. On traverse bon an mal an les rues de Courmayeur, puis ça descend vers Dolonne. Je profite de la remontée sur la route pour rester à la course et remonter des places, afin d’éviter les potentiels bouchons. Il fait un peu lourd et humide. La route laisse place à une piste bien poussiéreuse, et il faut quand même pas mal jouer « des coudes » pour conserver son placement, sans parler de remonter un peu. De toute façon je ne me sens pas super en jambes. Je suis moyen au cardio mais pas envie de me mettre dans le rouge, et pourtant je n’ai pas franchement l’impression d’être bien à ma place dans ce peloton.

En regardant loin devant et au-dessus, un voit un gros serpentin de coureurs, ça fait un effet gros boa assez marrant. Même chose en regardant en bas. A la louche je dois être au milieu. En prime on a un gros couvert nuageux qui nous empêche de profiter des paysages grandioses du côté Sud du Mont Blanc, heureusement que j’en ai profité 2 semaines plus tôt. L’humidité est toujours bien présente, je transpire pas mal et il me faut 2 minutes pour réussir à ouvrir une barre Isostar qui me résiste. S’il me faut déployer tant d’efforts pour mon alimentation… On arrive finalement à Checrouit, et mes sensations ne sont toujours pas au mieux. Mais je sais que la journée sera longue et qu’il faut laisser le moteur chauffer.

 

Col Checrouit, 07h17, temps de course 01:15, 930è.



Le passage au « ravito » est ultra-rapide. C’est un ravito liquide sur le papier mais il y a quand même de quoi manger. J’attrape une tranche de pain trempée dans le miel au passage et je continue, j’aurai le temps de faire le plein au Lac Combal. A cet endroit la piste devient sentier. Il n’y a pas de bouchon à proprement parler, mais deux ou trois ralentissements. Et bien sûr quelques couillons (couillonnes aussi, la gent masculine n’ayant malheureusement pas l’exclusivité) qui n’hésitent pas à remonter sur les bas-côtés pour provoquer un autre ralentissement 2 places plus loin, tout en rouspétant. Mon avis, c’est que si tu voulais aller plus vite, tu avais les premiers 600D+ pour t’exprimer, ou alors il fallait se ranger plus avant dans le portail de départ, sinon, ben tu patientes et tu as encore 110 kilomètres pour t’exprimer.


En attendant, on continue de monter, toujours sous voire dans les nuages. Il y a quelques plats où on peut relancer. Je double un peu mais reste globalement en-dedans, mes sensations étant toujours un peu moyennes. Sur le haut on traverse des paysages qui font un peu penser à l’Ecosse (surtout avec le brouillard). Finalement ça se dégage un peu et on finit par apercevoir les Jorasses. C’est quand même pas dommage ! A l’arrivée sur le haut de l’arête, ça bouchonne un poil mais les coureurs sont maintenant un peu disciplinés et il n’y a pas de tentatives de dépassement hasardeuses. Le soleil commence à pointer et les nuages à se dissiper, ouf, on profite enfin du paysage ! Il m’a fallu environ 2h05 pour faire les 1200m de montée.


 

Arête du Mont Favre, 08h16, temps de course 02:14, 859è (+41 places).



Dès le début de la descente ça commence à fuser de toutes parts. J’ai décidé de la faire en dedans pour préserver au maximum mes quadris et mon genou gauche surtout. Premier arrêt pipi (un peu tard, vous dira l’Ecureuil), puis je file, et je me laisse un peu embarquer par l’enthousiasme général, tant et si bien que vers le bas de la descente, mon tendon rotulien gauche me signale déjà son mécontentement. Diable, ça va être long jusqu’à Chamonix. Au bas de la descente, c’est une sacrée ambiance avec pas mal de spectateurs qui encouragent, crient, agitent leurs cloches. On se croirait avec la tête de course ! Le plat qui suit autorise une relance tranquille jusqu’au ravitaillement, où il faudra accepter de jouer des coudes pour accéder à l’eau et au solide (quartier d’orange, un peu de chocolat, fromage et pain en réserve dans la poche à la ceinture). Je prends environ 6 minutes à ce ravito.


Lac Combal, 08h47, temps de course 02:46, 797è (+62 places).


En repartant du ravito, je récupère ma bande Zamst JK en prévision des prochaines grosses descentes et la glisse dans une poche du short. Elle va bien me servir jusqu’à l’arrivée. Je repars ensuite à l’assaut du col Chavannes. Pour l’avoir reconnu, je sais qu’il monte en 2 étapes avec un long plat courable au milieu. Je double tranquillement dans la première montée tandis que je termine mon ravitaillement. Arrive le plat où on relance assez tranquillement (et où on peut faire une seconde pause pipi), je reste à l’abri derrière quelques bonhommes qui font le tempo. La vue se dégage, l’environnement est grandiose.


On attaque ensuite la seconde moitié, le sentier très étroit n’autorise pas trop à doubler, je suis le rythme tranquillement, tout en veillant à la bonne hydratation. Je jette un coup d’œil au replat en-dessous et le cordon de coureurs qui ne s’interrompt pas. On arrive finalement au col, un peu plus d’une heure pour faire les 600m, pas un rythme délirant, mais bon. A posteriori j’ai perdu 68 places sur cette section, j’ai un peu du mal à comprendre où elles sont passées car j’ai plutôt doublé. Probablement des places perdues au ravitaillement du Lac Combal.


 

Col Chavannes, 09h56, temps de course 03:54, 865è (-68 places).


On bascule dans le vallon de Chavannes qui est pris dans un bon brouillard en train de se dissiper. L’ambiance est assez féérique. J’ai décidé de faire cette descente jusqu’à l’Alpettaz sur la retenue. C’est une grande piste, très roulante, à faible déclivité, et il est facile d’y courir à 12 à l’heure (ou plus), et nombreux sont ceux qui y ont laissé des plumes. Je me force à rester en deçà des 10, et me fais donc copieusement doubler. Après coup, j’aurais peut-être pu m’autoriser un poil plus de vitesse ici, mais bon, sur le coup mon idée est de vraiment m’économiser pour plus tard. Je remarque aussi que grâce à cette longue portion, je « gagne » une descente, car on perd déjà 600m sans aucune sollicitation sur mon tendon rotulien. Il n’y a guère qu’à la toute fin qu’on plonge vers le torrent pour le traverser sur une sente très raide, mais suffisamment courte pour que le genou tienne. Je suis content de quitter la piste, il faut dire que 8 bornes au « ralenti » c’est long !


Il s’ensuit une section assez longue et chouette jusqu’au col du Petit Saint Bernard. Quelques raidards entrecoupés de sections plus roulantes où l’on peut relancer. Il commence à y’avoir de petites écarts, des petits groups qui se créent, les dépassements sont enfin aisés. Dans cette remontée je reconnais pas mal de coureurs que je reprends, qui m’ont doublé dans la descente. Je commence enfin à retrouver mes jambes et je m’éclate. Je vois aussi que je suis encore assez loin de mon niveau dans le peloton, car je n’arrête pas de doubler, dès que ça monte ou bien à la relance ! Je me sens encore bien frais et je sens que ma stratégie du frein à main va porter ses fruits. Mon alimentation et hydratation sont toujours impeccables, bref, à part le genou, tous les voyants sont au vert. En plus de ça l’ambiance est digne du tour de France (peut-être en exagérant un poil) : on est souvent assez proche de la route et à plusieurs endroits il y a pas mal de spectateurs et beaucoup d’encouragements, on profite à fond, surtout dans la toute dernière section qui remonte un sentier taillé à la serpe dans les rhododendrons : on se fait acclamer par une foule en délire !!!


 

Col du Petit Saint Bernard, 12h14, temps de course 06:12, 744è (+121 places).


J’arrive au ravitaillement, et il faut encore un peu jouer des coudes pour accéder à la nourriture et au remplissage des bidons (un coureur me renverse la moitié de sa flasque sur la chaussure), on trouve aussi de la soupe aux vermicelles. Pour la section suivante qui nous amène à Bourg Saint Maurice, on nous a annoncé une bonne chaleur. Je prends donc une flasque supplémentaire que je remplis d’eau pour pouvoir m’asperger, et je glisse un sachet de sels minéraux dans une autre flasque pour compenser les pertes. De la même façon que pour Chavannes, je me suis fixé un rythme cool pour la descente. Je connais le profil, un début roulant pour finir de plus en plus raide. Je fixe mon strap de genou, et je pars tranquillement une fois encore, après environ 10 minutes au ravito. On sent effectivement que le soleil tape fort et il n’y a pas un coin d’ombre. Je mouille ma casquette et le carré d’éponge que j’ai mis à l’intérieur pour garder un peu de fraîcheur. Je papote un peu avec quelques coureurs qui finissent toujours par filer devant.

De mon côté, j’avance tranquille, je patiente. Je sais que je suis en train de faire pénitence pour profiter de la suite du parcours qui me conviendra mieux. J’utilise ma flasque supplémentaire pour me rafraîchir régulièrement et ça marche plutôt bien. Je profite aussi d’être en sous régime pour bien m’alimenter et boire. La descente finit effectivement par s’accentuer pas mal et j’alterne entre marche rapide et trottinette, toujours pour économiser le genou. Un ravitaillement supplémentaire en liquide a été installé à Séez, 2 ou 3 kilomètres avant Bourg. Je fais remplir mes deux flasques principales pour anticiper le prochain ravito où je sais qu’il y aura du monde. La fin n’est pas super glamour. On passe dans une sorte de zone industrielle, centrale électrique… Cette fois on sent vraiment la chaleur, même si je pense qu’on n’est pas au niveau des années précédentes. J’ai les jambes un peu dures après cette longue descente. Pour m’économiser encore, je termine en marche nordique (merci Bertrand), et quand j’arrive à Bourg, ça s’est bien détendu, j’ai une bonne patate, je me sens prêt à en découdre avec le Passeur !


Au ravito c’est l’effervescence, je suis dans le gras du peloton. Il y a beaucoup de familles pour faire l’assistance de leur héros. Malgré tout ce que j’ai pu lire des années précédentes, ça se passe plutôt bien. Je trouve un bout de banc pour m’asseoir boire ma soupe aux vermicelles, manger un peu d’orange, chocolat, fromage, cacahuètes. Je retire mon strap de genou, j’enlève mes chaussures et chaussettes pour vérifier une éventuelle ampoule mais tout va bien. Encore une fois, voyants au vert. Je remplis cette fois 4 flasques (pour un total de 2,5l). Je préfère me charger plutôt que de subir par la suite. Je prends aussi de quoi manger (il faut quand même tenir 15 bornes jusqu’au Cormet, avec presque 2000m D+), et après 20 minutes je quitte la foule.

 

Bourg Saint Maurice, 14h43, temps de course 08:21, 742è (+2 places).


Je suis prêt à en découdre avec cette fameuse montée, que tous les comptes-rendus de courses  décrivent comme terrible au minimum, avec ses cohortes de traileurs arrêtés sur les côtés, la chaleur infernale et assommante, n’en jetez plus la coupe est pleine. Le long de la descente j’ai reçu pas mal d’encouragements et de conseils par SMS pour gérer, et j’ai un moral en béton. J’attaque la montée à un bon rythme. Un gars me dépasse, je tente de m’accrocher un temps mais je préfère laisser filer pour éviter le surrégime qui serait malvenu. A part ça, je double, on croise pas mal de coureurs qui se reposent ici et là, parfois un petit vomito. Quelques coureurs qui redescendent à Bourg, également, dont Christophe le Saux.

J’essaye de faire attention à mon hydratation, et petit à petit, je me sens « bizarre ». Je n’arrive pas à dire si c’est psychologique (à force de voir des coureurs agonisants) ou réel. Au bout d’un petit quart d’heure, je me rends compte que j’ai du mal à boire et je fais le rapprochement : au ravito j’ai rempli une flasque avec des sels minéraux, et dans l’autre un quart de coca. Vincent m’avait déjà prévenu mais ça m’était sorti de la tête. Effectivement ça ne fait pas bon ménage. J’arrête donc de boire à la flasque « coca » et rapidement j’arrive de nouveau à bien boire. Ça sera la seule petite alerte de la course. Côté alimentation, je bascule sur des gels et compotes pour faciliter l’assimilation. Je compte le nombre de places gagnées et je dépasse les 100 avant le fort du Turc. Mention particulière à la route croisée juste avant le fort qui détient la palme du nombre de siestes. J’effectue toute la montée sans m’arrêter à rythme régulier, et j’arrive finalement à la Platte en 1h40 environ soit presque 700m/h, un plutôt bon score. Je fais un rapide plein d’eau. Il fait un petit air frais là-haut qui n’est pas désagréable. Je suis donc sorti du four à traileurs qu’est Bourg Saint Maurice. Il ne reste plus qu’à rejoindre Chamonix !


Fort de la Platte, 16h24, temps de course 10:22, 516è (+226 places).


La suite du parcours se déroule d’abord sur une large piste. Un hélicoptère nous tourne autour pour faire quelques images. On finit par arriver au col de la Forclaz. On voit le Passeur au fond, mais il faut d’abord se farcir 200m de descente. Je suis dans un petit groupe de 3/4 coureurs mené par un Japonais. C’est un peu raide mais suffisamment court pour ne pas réveiller mon genou.


Le coin est plutôt joli, avec des petits lacs entourés par de belles crêtes assez minérales, et le sentier joueur, je prends beaucoup de plaisir à parcourir ces paysages. Le vent commence un peu à se lever et surtout les nuages se forment de plus en plus. On sait que la météo nous a annoncé de la pluie pour la soirée, je voudrais bien que ça arrive après le Passeur. On attaque la montée finale au col, je continue à mon rythme régulier aux alentours des 600/700 m/h. J’arrive au Passeur de Pralognan juste comme quelques gouttes commencent à tomber. Pointage, tour d’horizon pour profiter encore un peu du versant Bourg Saint Maurice, je remets le strap au genou gauche et me se lance dans la descente.


Passeur de Pralognan, 17h56, temps de course 11:54, 463è (+53 places).



Les quelques premiers mètres sont un peu acrobatiques avec une belle pente et de grosses marches, mais en mettant les mains ou une fesse et en s’aidant des cordes fixes, ça passe tout seul. L’averse ne vient finalement pas. J’effectue la descente sur la réserve encore une fois, surtout que c’est assez raide. Je ne pense malgré tout pas laisser filer trop de places. Je peux du même coup profiter encore une fois du paysage, cette fois côté Beaufortain, notamment vers les crêtes et cols que nous emprunterons après Roselend. Assez rapidement on tombe sur une piste qui nous amène au ravitaillement, où je relance correctement. J’ai encore du jus dans les cannes. Finalement cette douleur au genou fait que je suis forcé de m’économiser dans les descentes, et je sauve du quadriceps ! Seul autre petit hic physique, je sens une ampoule qui commence à se former, face interne du talon droit. Je fais mon entrée à la base vie du Cormet de Roselend plutôt frais, toujours le moral à bloc.


Cormet de Roselend, 18h39, temps de course 12:38, 437è (+26 places).


Je vais tout de suite voir à l’infirmerie pour mon pied. Il semble y avoir un peu d’attente, du coup je rejoins la tente principale et j’y récupère mon sac d’allègement. Je suis normalement bien organisé, et j’ai une petite liste des choses à faire dans le sac. J’arrive à récupérer une chaise que je sors de la grande tente pour ne pas être trop au chaud. Je me change entièrement et me nettoie avec mon éponge de casquette, chargement de la montre, rechargement du sac avec un peu de nourriture, je prends un buff propre, sors la frontale même si la nuit n’est pas encore là. Je retourne à l’infirmerie et là quelqu’un peut regarder. Ca tergiverse un peu sur l’état de l’ampoule (formée, pas formée), puis finalement une infirmière anesthésiste me perce le tout petit début de cloque. Du travail de pro visiblement car à l’arrivée, même si l’ampoule s’est élargie, elle s’est bien purgée proprement, et la peau n’est pas du tout à vif en dessous. Gros nokage, nouvelles chaussettes, et je retourne dans la tente principale, propre comme un sou neuf. Je remplis les flasques (je n’en conserve plus que 2 avec moi), prends un peu de temps pour m’alimenter avec soupe, cacahuètes, petite assiette de pâtes, St Yorre. Il y a un petit « enclos » pour que le public puisse assister au « repas des traileurs », comme au Marineland. J’y reconnais Elodie Lafay, je discute 2 minutes, elle me dit qu’elle fait l’assistance de son copain. Je suis resté environ 50 minutes, un temps finalement bien long (même si j’ai eu un peu d’attente à l’infirmerie).


Je repars bien en forme (après un tel stop, forcément). D’abord un peu de piste, puis on monte sur un sentier plus ou moins bien marqué vers le col de la Sauce. D’ailleurs, en parlant de sauce, je vois au loin une bonne grosse pluie venant de Bourg Saint Maurice. On a déjà quelques gouttes d’ailleurs. Je rechigne à enfiler la veste en montée, il fait encore chaud et ça serait le hammam. Je presse un peu le pas en me disant que peut-être l’averse restera de l’autre côté du col, hélas ce n’est pas le cas. Passé sur l’autre versant, j’entame la descente et sors de suite la veste pour une bonne pluie, qui heureusement ne va pas durer longtemps. Je plonge vers l’alpage de la Sausse en faisant attention à l’adhérence un peu aléatoire. On traverse un troupeau de vaches, puis on s’engage sur le passage du Curé que j’avais reconnu 10 jours avant. C’est le moment où il faut allumer la frontale. Je commence aussi à avoir mal au tendon rotulien, mais le droit cette fois. Zut ! Je passe le strap de mon genou gauche au genou droit, qui est soulagé instantanément, et je ralentis un peu l’allure, jusqu’à la Gittaz. La pluie s’arrête, je rentre la veste dans le sac.


La Gittaz, 20h52, temps de course 14:50, 431è (+6 places).


J’arrive au pointage en même temps qu’un Japonais qui a de gros hoquets, mais je ne sais pas si ce bruit guttural est une sorte d’encouragement qu’il se fait ou bien s’il risque de vomir sur mes chaussures à tout instant. Les secouristes sont également avec un autre coureur un peu pâlot. Du coup je fais un simple plein de bidons et ne m’attarde pas ici, on n’est pas venus pour acheter du terrain et la montée à venir va être bien longue. On remonte d’abord un sentier en larges épingles, pour rapidement rejoindre une piste qui va me paraître bien longue. Je crois que c’est la première fois que je m’ennuie, et il faut un peu se forcer pour rester concentré et maintenir le rythme. Lorsque je m’ennuie trop ou que je commence à gamberger, mon cerveau renvoie aussitôt une « image positive » pour contrebalancer. Mais au lieu de penser à ma fille ou ma conjointe, bizarrement l’image qui se présente d’elle-même est le doudou de ma fille. Bon, qu’à cela ne tienne, je prends ce que mon cerveau me donne, du moment que ça fonctionne.

 

Entre Deux Nants, 21h41, temps de course 15:39, 397è (+37 places).


Après le pointage d’Entre Deux Nants, on monte encore un peu et on se retrouve sur une sorte de long plateau en faux-plat descendant. J’ai rejoint un coureur qui reste un bon moment avec moi sur cette portion, tantôt pour faire la trace devant, tantôt derrière. On relance tout du long. A un moment un chien noir et blanc court avec nous, puis on le perd de vue. Je le reverrai le lendemain à Chamonix, je suis presque sûr que c’était le même ! Puis on finit par entendre d’abord, puis voir le col Joly et la longue chaine de lampes qui fait un grand détour. On a beau le savoir, l’avoir lu, s’y être préparé, ça fait quand même un petit coup au moral, surtout que le détour, que j’imaginais plat, semble comporter pas mal de coups de cul ! Je fais donc un petit appel à doudou pour me remobiliser, et c’est parti. Je reçois un SMS de ma conjointe qui me dit qu’elle va venir me voir aux Contamines. Je me dis « mince, il va déjà falloir rejoindre le Joly d’abord ! J’espère qu’ils ne vont pas m’attendre trop longtemps». On repart en arrière, on monte, on descend. On termine sur une crête qui est assez exposée au vent et je suis à deux doigts de remettre ma veste. Quelques centaines de mètres avant le ravito, au bord de la piste se trouve un chanteur avec un orgue de barbarie (non ce n’est pas une hallucination), un petit instant magique en plein milieu de la nuit ! Et j’arrive finalement au ravito, toujours en assez bon état. Mon ampoule ne semble pas empirer, les genoux couinent mais c’est tout à fait gérable.


Col du Joly, 23h04, temps de course 17:02, 369è (+28 places).


J’ai quand même l’intention de passer à l’infirmerie pour mettre un strap sur mon genou gauche en vue de la descente vers les Contamines qui me semble assez raide (et 900 D-). Je reste environ 15 minutes, rafistolage compris. Je continue à bien alimenter la chaudière en liquide mais aussi en solide. Vu le profil, avec le Tricot, et encore 8 bornes de plat entre les Houches et Chamonix, on ne peut pas se permettre de finir à sec. Je me lance dans la descente qui devient, après un faux plat, un peu trop raide pour mes genoux. Je suis majoritairement à la marche à grands pas. Le bas de la descente se fait sur de grandes dalles (ancienne voie romaine je crois), je ne peux toujours pas courir et je perds quelques places. Je pense que c’est la seule section où je souffre un peu mentalement. Heureusement je peux toujours faire appel à doudou. Sur le bas je me fais doubler par une coureuse Hongroise (que je prends d’abord pour une Irlandaise, car elle est rousse et habillée en vert, y compris les chaussures et bas de compression) qui relance bien. Je m’accroche à sa foulée, puis je finis par la doubler. Je cherche désespérément Notre Dame de La Gorge avant de me rendre compte qu’on l’a doublée par la droite. L’entrée dans les Contamines est un peu longuette. Je cherche la famille, ça fait passer le temps. Quelques terrasses sont encore ouvertes. Et finalement ils sont là, un peu avant le ravito. Ca fait drôlement plaisir de les voir. On marche un peu ensemble, puis Clémence peut entrer avec moi sous les tentes avec le carton d’assistance.



Les Contamines, 00h46, temps de course 18:44, 343è (+26 places).


Je me pose finalement presque 20 minutes sur un banc pour papoter avec Clémence (je ne vais quand même pas faire le coup du ravito express alors qu’elle a fait 1h de route pour venir me voir en plein milieu de la nuit). Un bol de soupe, le plein des flasques, un bout de pastèque, quelques biscuits… Je repars avec le fan-club sur le début de la montée, toujours bonne forme et moral à fond ! Il pleuviote un peu, je remonte un chemin assez large en forêt et j’arrive à rester à peu près à l’abri. Je sors un peu de musique pour me maintenir bien éveillé au creux de la nuit. Je continue de grappiller des places. J’arrive aux chalets du Truc en 50 minutes (plus de 600 m/h), la pluie revient. J’apprécie pleinement mon sac (Instinct Eklipse) qui a un petit compartiment en mesh juste sous la nuque pour y glisser la veste. On peut la sortir et la ranger comme on dégainerait un revolver. Dans ces conditions où on hésite toujours, pas besoin de s’arrêter et d’enlever le sac pour la sortir ou la ranger, on gagne un précieux temps, du confort appréciable au bout de la nuit !

On emprunte ensuite un sentier pour descendre au Miage d’en Haut (pour éviter le pléonasme) qui est assez raide mais court, et on réattaque direct avec le fameux tricot. Un peu à l’image du Passeur, on en a lu sur ce col. Raide montée en lacets, empilement de frontales en direction du phare allumé par les bénévoles, haut dans le ciel, qui ne cesse de décourager. En vrai… et bien, c’est exactement ça ! La lumière paraît bien haute dans le ciel. En plus on se prend à ce moment un bon grain avec un vent violent. Pour ma part je grimpe, toujours régulier. Un coureur prend mon rythme un bon moment avant de me laisser filer sur le haut. Je garde quand même bon moral, rigole même un peu de ces conditions (tout compte fait « faciles » car il ne fait pas très froid). J’en termine au bout de 45 minutes (près de 700m/h encore à ce stade de la course, j’ai fait preuve d’une belle régularité tout au long des montées, à défaut de gros coup d’éclat).


Col de Tricot, 03h08, temps de course 21:06, 299è (+44 places).


Le passage au pointage sonne la délivrance car derrière, le vent est bien moins fort, et la pluie presque arrêtée, je range la veste. En plus de cela, il ne reste qu’une bonne descente et du plat, autant dire qu’on en a terminé ! J’adopte par la force des choses la même démarche : peu de course, de la marche rapide. La descente se fait un peu plus technique quand on se rapproche de la passerelle de Bionnassay (il y a même quelques feux oranges clignotants), quelques grosses marches mais rien d’insurmontable. Je cherche en vain le passage où bubulle a semblé buter en 2014, mais je ne reconnais rien. Dans la partie vaguement à flanc qui suit, je relance encore assez bien ! On rejoint la voie du tramway du Mont Blanc qu’on traverse, un petit dernier coup de cul et c’est le pointage à Bellevue. J’ai encore doublé quelques épars coureurs sur cette portion. Le plaisir est toujours là bien présent, de passer la nuit dans la montagne, de voir les panneaux indicateur défiler, de voir que j’ai géré ma course proprement pour être encore bien à ce stade de la course (preuve peut-être que j’aurais pu en mettre un peu plus, plus tôt).


Bellevue, 04h04, temps de course 22:02, 281è (+18 places).


Le début de la descente de Bellevue est bien raide, suivant le tracé d’un téléski. Puis on s’embarque dans la forêt. Il y a 2 ou 3 passages un peu glissants avec la pluie sur le sentier terreux, mais ça passe. Je fais la descente avec un autre coureur, on échange un peu, au sujet des 2 avions qui nous doublent, je me rappelle bien lui dire « t’inquiètes pas, ceux qui bombardent en descente, on les récupère à la relance ! ». Et effectivement, à l’occasion d’un petit plat vers le bas de la descente… je perds mon compagnon. On arrive ensuite sur le bitume dans les rues des Houches. La pente se faisant moins prononcée, j’arrive à me remettre à trottiner à une allure correcte.


Les Houches, 04h48, temps de course 22:46, 277è (+4 places).


Je débarque dans le ravito des Houches, que je traverse sans m’arrêter en courant, sous l’œil médusé de la petite dizaine de coureurs qui se trouvent là, ainsi que des bénévoles. Mais en fait, je ne fais que suivre les consignes du coach reçues par SMS vers les Contamines : « Allez go. Il te reste une montée et après tu envoies dans la descente. Garde juste ce qu’il faut (et pas plus) pour courir depuis les Houches ». Qu’à cela ne tienne, je vais donc tout courir. Je me lance dans une belle séance de VMA à 10 à l’heure, je récupère pas mal de monde. Les chemins maintenant faciles laissent l’esprit se promener, et c’est à ce moment-là que je prends enfin la mesure. Je ne vais pas savourer mon arrivée sur les derniers 500 mètres, mais sur ces 8 kilomètres. Je repense à divers moments de cette année, le travail accompli, la fierté d’arriver au bout de ce qui est, à date, ma plus grande course. J’ai un peu de mal à comprendre et à me l’expliquer, mais j’ai des bouffées d’émotion et je suis 2/3 fois au bord des larmes (le tout en courant à fond ou presque !). Assurément un grand et intense moment.

Un des coureurs que je rattrape prend mes baskets. On se motive mutuellement sur les 3 derniers kilomètres, où les jambes commencent quand même à piquer ! Finalement on retrouve la rue Paccard, et c’est une immense joie qui s’empare de nous. Je commence à être un peu juste mais mon compagnon m’exhorte à ne rien lâcher. A fond jusqu’au bout ! On est presque à 15 à l’heure. Il m’aura fallu 47 minutes pour ces derniers 8km. Juste à l’angle de la place du Triangle de l’amitié, je vois la famille qui a tout juste eu le temps d’arriver ! Ils courent avec moi de l’autre côté des balustrades, en criant mon nom, c’est le grand frisson ! L’autre coureur, beau joueur et sans rien dire, me laisse 5 mètres d’avance. Je me retourne pour applaudir, et on passe la ligne, une immense banane sur le visage !



Chamonix, 05h35, temps de course 23:33, 246è. (+31 places)


Après, il faut bien le dire, je mets genou à terre car ce sprint final m’a quand même un peu usé. La suite, sur mon nuage, la famille me rejoint sur l’aire d’arrivée déserte à cette heure, on peut un peu profiter. Ma fille me tend deux dessins, un petit câlin. Je vais chercher mon gilet (bien plus chouette que le sac poubelle 2016). On se prend un café/petit-déjeuner tous ensemble, je raconte la course, je suis bien !


 



Après course et analyse


Plus tard je file au gymnase pour une bonne douche brûlante. Je file ensuite à l’infirmerie soigner l’ampoule jumelle que je me suis faite au pied gauche. Deux petites siestes et c’est tout. J’aurai les pieds un poil gonflés simplement le premier soir, et après rien du tout. Quelques courbatures (surtout dans les épaules en fait), mais rien de comparable avec l’Echappée Belle Nord l’an dernier où je boitais pendant plusieurs jours. Petite ballade récup de 5km l’après-midi aux Houches.

Je termine donc avec un bel état de fraîcheur. Je peux interpréter ça par un entraînement supérieur en volume par rapport à l’an dernier (même si en comparant à d’autres j’ai l’impression d’être quasi impotent) : j’ai remarqué une nettement meilleure capacité de récupération. Je peux aussi interpréter ça par une attitude un peu trop réserviste en début de course : une première montée un peu molle, 2 descentes (vers Petit Saint Bernard et Bourg Saint Maurice) trop en dedans. Il y a aussi l’effet positif de mes douleurs aux genoux, qui m’ont obligé à ralentir en descente, économisant de facto mes quadriceps.

J’avais établi un roadbook en 26h, qui correspondait à ma côte ITRA dans le classement de l’an dernier (et qui correspondait à une place dans les 300). J’avais une second colonne, une version optimiste, pour rentrer dans les 200, et qui supposait de faire 24h. En faisant donc mieux que ma version optimiste, je peux être satisfait. J’aurais pu gagner pas mal de temps sur les ravitos (je pense que c’est là que je perds 80 places au Lac Combal, notamment) et sur les descentes. Ce que je retiens, au-delà de ce que j’aurais pu mieux faire, c’est que je termine ma plus grosse course, dans un temps inférieur à mes prévisions et avec un bel état de fraîcheur. Je n’ai connu que très peu de coups de mou et ai pris du plaisir presque tout du long. C’est donc une magnifique expérience pour moi, qui bien sûr en appelle d’autres. J’aurai encore d’autres courses pour travailler les points, gagner du temps, et peut-être essayer de viser une place ou un chrono plus ambitieux.


 

Je remercie également ici tous ceux qui m’ont soutenu de près ou de loin pour cette aventure :

  • Ma petite famille, qui me donne du temps pour l’entraînement, m’accompagne sur les courses (parfois participe, même la petite), m’encouragent, me supportent.
  • Ma plus grande famille, qui m’a soutenu pendant la course, en particulier ceux qui étaient présents aux Contamines ou sur la ligne d’arrivée, quel bonheur de vous avoir avec moi pendant ces instants !
  • Vincent qui a assuré un suivi double (pour moi et pour Clémence), qui m’a bien motivé aussi.
  • Barbu, et tous les amis, qui m’ont également suivi de loin et bien fait marrer avec des messages débiles (« Si tu crois être poursuivi par un reblochon de Savoie, il vaut mieux faire une pause »).
  • Mon kiné qui m’a tâté la fesse comme il faut pour chasser cette vilaine sciatique
  • La communauté kikourou, source incommensurable d’informations, mais aussi et en particulier David, Bert et Sonia pour ce OFF Mercantour un peu dingue.
  • Tous les bénévoles sur la course, à la remise des dossards, à l’arrivée, ainsi que le staff médical
  • Merci aussi à doudou, image « positive » un peu improbable, mais efficace malgré tout.

 

Et maintenant…. rendez-vous en 2018, mais où ?

3 commentaires

Commentaire de Benman posté le 08-09-2017 à 21:33:53

Bravo pour cette course toute en maîtrise. C'est impressionnant! En prime, tu fais un top 10 sur la dernière section, ce qui est proprement bluffant. Bravo; et merci pour ce partage très précis qui servira pour les prochains!

Commentaire de galette_saucisse posté le 08-09-2017 à 22:24:15

Super gestion de course. Tu as dû me doubler dans la descente après le passeur ;)

Commentaire de Pilouf posté le 10-09-2017 à 14:15:45

Bravo pour ta course, sacrée gestion. Comme toi je ne suis pas un gros mangeur de km pendant l'année mais faut croire qu'une bonne préparation ne se résume pas à ça. Et je te rejoins sur le fait qu'il est difficile de savoir si on envoie assez ou si on en garde trop sur un ultra (surtout sur ces longues descentes de la TDS), mais j'espère qu'avec l'expérience ... Encore bravo.

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